Bonjour les gens ! C'est ma première fic, j'espère que vous allez apprécier :p

Que vous soyez prévenus tout de même, je suis une vraie feignasse, donc tout dépendra de ma motivation pour la suite… Je compte la terminer bien sûr, mais ça risque de prendre du temps…

Ah oui, tout est à moi ! Donc pas touche !

Bonne lecture !! Et j'aime bien les reviews aussi mdr

Bla bla bla..

Bla bla bla..

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« Alors, alors ? C'est qui que tu aimes ? Tu peux me le dire, je suis ta meilleure amie, non ? »

« Euh... C'est… Tu ne le diras à personne, hein ? »

« Bien sûr ! Promis juré craché ! »

« Bon, alors c'est.. »

et je le murmurais à son oreille, la tête baissée et les joues brûlantes, le prénom de celui que je regardais de loin depuis.. depuis je ne sais même plus quand. Un aveu terrible pour moi. Mon seul secret, la seule chose que je ne voulais pas que les autres sachent. Je relevai la tête avec appréhension, m'attendant à des commentaires ou à des encouragements.

Mes yeux s'écarquillèrent d'horreur. Seul son dos s'offrait à ma vue : avant que je n'ai pu réagir, elle ouvrit la porte, riant aux éclats, et se précipita vers l'extérieur. Je restais seule, figée, dans les toilettes des filles au carrelage d'un rose écoeurant et aux savons jaunes informes. Une goutte se détacha du robinet et s'écrasa dans le lavabo.

« ALIENOR ! » je rugis, la voix étranglée et furieuse. Je ne pouvais pas le croire, elle ne pouvait pas me faire ça, à moi ! Maintenant que j'y repensais, comment n'avais-je pu ne pas remarquer ses regards impatients et moqueurs ? Comment n'avais-je pu rien soupçonner face à une telle insistance ? Ce n'était que pour m'humilier ? Pourquoi étais-je si naïve, stupide et incapable de lui résister ?! à chaque fois, c'est la même chose ! Je m'étais pourtant promis de ne jamais rien dire à personne… Je croisais mon regard dans le miroir. Mon visage était convulsé de rage et une larme coulait déjà lentement le long de ma joue. Je me lançai alors à sa suite, je devais la rattraper, avant qu'elle n'aille le lui dire…

Quand je débouchais dans la cour, elle avait déjà atteint son but. Elle lui parlait déjà, visiblement très enthousiaste. Il l'écoutait, l'air intrigué, un sourcil légèrement relevé. Je serrais les poings et la fixais, muette et furibonde. Je ne m'étais jamais sentie aussi trahie de toute ma courte vie.

Par la suite, bien sûr, elle avait su m'amadouer comme elle le faisait toujours, et une fois de plus, je me retrouvais absolument incapable de lui adresser des reproches, et encore moins de m'énerver. J'avais bien trop peur qu'elle ne soit plus mon amie. Bien trop peur… En fin de compte, je n'ai même pas su ce qu'elle lui avait raconté.

Je la connaissais depuis toujours. Pour autant que je m'en rappelle, je l'avais toujours suivie partout comme un chien fidèle et approuvée en tout. Chacune de mes pensées, chacune de mes paroles, chacune de mes actions, chacune de mes respirations n'avaient lieu d'être que pour lui plaire. Pour qu'elle ne me rejette pas.

Aliénor, ma meilleure amie.

Nos parents se connaissaient bien avant notre naissance.

Nous avions été dans la même crèche.

Puis dans la même école primaire. Peu m'importait de rencontrer « des petits camarades de jeu », ou d'apprendre à lire et écrire. De toute façon, je savais déjà lire et écrire. Non, dès le premier jour, à l'appel de nos noms, je ne pensais qu'à elle. J'ai cru que le monde s'effondrait lorsque je compris que nous ne serions pas dans la même classe.

Je ne me suis pas fait d'autres amies. Je dormais en classe, ce que la maîtresse tolérait étant donné mon niveau. Je ne vivais que pour les récréations, où je courrais la rejoindre, le sourire jusqu'aux oreilles.

Je me suis dit, j'ai cru naïvement qu'elle en ferait de même…

Mais le poison avait déjà fait son effet. Elle n'était plus aussi attachée à moi que je ne l'étais à elle. En un rien de temps, elle s'était déjà entourée d'une flopée d'amies. Et elles riaient ensemble. Et moi je la regardais de loin, alors que je me sentais me briser…

J'étais si jeune à l'époque, si vulnérable… quand j'y repense, et que je vois ce que je suis devenue, j'aimerais rire, mais je n'en ai même plus la force.

Aliénor…

Elle était tout l'inverse de moi : elle rayonnait, attirait naturellement les autres, respirait l'aisance, la volonté. Et on pouvait sentir, tapie au fond de ses yeux rieurs, une agressivité dormante. Et ça plus que tout, m'attirait vers elle.

Devant ses nouvelles amies, elle semblait avoir honte de moi. Elle prétendait ne pas me connaître. Elle m'appelait « pot de colle », et ne me parlait qu'avec réticence. Je ne m'en offusquais pas. Tant qu'elle reconnaissait mon existence…

Lorsque ses amies la rejetaient pour des raisons qui m'étaient obscures, j'étais toujours là. A ses côtés. Séchant ses larmes, en silence. Ces brefs et rares instants m'étaient chers plus que tout. C'était comme si tout était redevenu comme avant, avant qu'elle ne m'oublie, qu'elle ne préfère ces filles stupides, ces semblants d'amies que je méprisais plus que tout au fond de moi. Ne pouvait-elle voir que nul au monde ne l'aimerait autant que je l'aimais moi ?

J'en étais venue à espérer ces instants plus que tout, car une fois sa crise de larmes passée, je sombrais à nouveau dans l'oubli. Je ne valais pas la peine qu'on se souvienne de moi. J'ai fini par en être convaincue.

Je connus l'amertume de la solitude. Celle que l'on ressent lorsque tout autour de soi la masse rit, joue, et ne prête aucune attention à la silhouette solitaire, qui, au milieu de l'agitation, lève les yeux vers le ciel en se demandant quel effet cela peut faire de s'y noyer. Je m'inventais des jeux, et même un camarade de jeu. Je me perdais dans un monde imaginaire où la douleur n'existait pas. La folie est douce à l'âme blessée.

Peu à peu, je parvins à me glisser à nouveau dans sa vie comme bouche-trou idéal. J'étais là quand elle s'ennuyait, quand elle était seule, quand elle était triste. Me considérant plus que chanceuse de pouvoir être à ses côtés de temps en temps, je faisais constamment l'idiote. Je me disais, que si je ne la faisais plus rire, je n'aurais plus aucun intérêt à ses yeux. Et j'avais raison.

Mais le temps s'écoulait inexorablement.

Vint la dernière année de primaire. Je m'étais finalement liée d'amitié avec quelques autres filles qu'Aliénor. Je goûtais pour la première fois au vrai sens du mot amitié. C'était rafraîchissant, léger, joyeux. Rien de malsain et pesant comme ce que je ressentais auprès d'Aliénor. Je n'avais jamais autant ri de ma vie. Je m'étais même éprise d'un garçon d'une autre classe.

Aliénor était toujours prioritaire dans mon cœur, mais j'avais appris à me résigner.

Peut-être que ça ne lui a pas plu, toujours est-il qu'Aliénor devenait de plus en plus agressive envers moi. Ses amies aussi. Je n'aime pas m'en souvenir.

Je me mis à la haïr. Sincèrement. Du plus profond de mes entrailles.

Le jour même où elles s'étaient acharnées sur moi plus que d'ordinaire, j'appris d'une amie qu'Aliénor allait déménager. Disparaître. Alors qu'Adèle séchait mes larmes dans les toilettes roses, je crachais mon ressentiment pour la première fois. Je ne m'étais jamais plainte auparavant.

« Quand elle ne sera plus là, je serai la fille la plus heureuse du monde ! »

« Ah oui ? »

Je tressaillais. Elle venait d'ouvrir la porte, et me fixait d'un regard glacé, mais sa voix vibrait de fureur. Les yeux levés vers elle, j'étais incapable d'articuler le moindre mot. Les paroles restaient coincées dans ma gorge. Le temps était comme figé. Puis, lentement, elle énonça des instructions à sa bande, d'une voix neutre.

Pour que je continue de souffrir même en son absence.

Pour que je ne l' « oublie pas ».