Mon meilleur ennemi Ch1

Moonchilds

Titre : Mon meilleur ennemi

Auteur : Moonchild

Genre : romance, humour, love/hate (un hybride quoi)

Spoiler : vous pensez bien que je vous le dirais si je savais. Le seul truc dont je soit au courant : il y aura un « happy end »…Je pense

Note : avant tout je tiens à remercier Irel qui a été ma muse et que je pourrais presque appeler mon co-scénariste puisque c'est elle qui m'a soufflé toutes les bonnes idées lorsque je ne savais plus quoi faire. Et gros bisou à mon Iris chérie qui a accepter de jouer les béta lectrices !

J'espère sincèrement que vous m'accompagnerez un petit bout de chemin, c'est la première fois que je poste ici et j'attends vos encouragements avec impatience

Chapitre I

La musique parvenait légèrement moins fort aux oreilles des trois occupants du salon privé, situé au premier étage du « VIP now », club branché de New York. L'un d'entre eux était assis au bar et l'autre, deux coupes de champagne à la main, s'approchait de son ami adossé à la balustrade surplombant la piste de danse.

- Allez Erwan, lança t il, joue pas les imbéciles !

Erwann détailla son ami du regard

- Matt tu es complètement ivre ! déclara t il moqueur

- Tu exagères, je suis juste un peu euphorique !

- Dis plutôt que tu as l'alcool gai ! lança un homme depuis le bar

C'était un grand brun aux cheveux bouclés et aux yeux bleus

- Ferme la Tommy ! rétorqua Matt, si tu n'étais pas assis tu ne tiendrais même plus sur tes jambes !

Erwan cessa de suivre la dispute à ce moment là. Son attachée de presse allait lui faire un scène et –c'était le pire- pour une fois elle aurais raison. Si cela venait à s'apprendre les médias se feraient une joie de propager l'affaire. Il voyait déjà les gros titres « le PDG de Carlyns ent. fête ses 26ans au VIP now ».

- C'est dommage que tu ne profites pas un peu plus des avantages que tu as ici, remarqua Matt coupant le fil de sa réflexion

- Heureusement que tes amis sont là pour te faire sortir ! ajouta Tommy

- J'appellerais plutôt ça un enlèvement, rétorqua Erwann, et mes vrais amis ne profiteraient pas de mes privilèges en me faisant du chantage.

- Tu parles de ça ? demanda innocemment Matt

Il sorti une photo de la poche intérieure de as veste. Elle montrait un bébé plutôt grassouillet qui jouait dans son bain.

- Range ça ou je t'intente un procès pour kidnapping, menaça Erwann

- Tu es désespérant, coupa Tommy en se levant

Il vint près de son ami et passa un bras autour de ses épaules

- Tu n'es pas content de sortir pour une fois ?

- En l'occurrence non ! répliqua t il sèchement, je rentre

- Mais il n'est même pas minuit ! protesta Matt

Et sans leur laisser le temps de dire quoi que ce soit, il descendit.

- Allez chercher ma voiture, fit il au voiturier qui attendait dans l'entrée

Il pleuvait à l'extérieur et un portier tendit un large parapluie au dessus de lui pour le protéger de l'averse.

Un rire clair et joyeux retentit dans la salle du « VIP diner », le restaurant du club. Une jeune femme était assise à l'une des tables de la terrasse, riant à ce que lui racontait ses deux amies.

Karen essuya les petites larmes qui perlaient aux coins de ses yeux.

- Encore un restaurant où on est grillées, soupira Ally, ça fait combien ?

- Je n'en sais rien mais de toute façon c'est la dernière fois que je viens ici ! C'est plein de gens coincés

- C'est toi qui voulais dîner dans un endroit chic, glissa Kimberley

- J'ai dit chic, pas BCBG ! Il y a au moins une dizaine de couverts différents !

Elle lui présenta ses couverts à poisson.

Kimberley eu un sourire, à 23ans Karen n'avait rien perdu de sa joie d'enfant. La dernière chose à laquelle elle s'attendait c'était de retrouver ici à New York, la petit brune souriante qui avait été autrefois son amie d'enfance. Et pourtant c'est ce qui c'était passé, un matin Karen avait débarqué à son appartement et s'était jetée à son cou avant qu'elle puisse la reconnaître.

Une petite musique s'éleva et toutes trois plongèrent dans leur sac à la recherche de leur portable.

- C'est le mien averti Karen, Keira c'est toi ?

Karen parut étonnée en entendant sa collègue de travail

- Qu'y a t il ? demanda t elle, tu as un problème ?

- C'est à propos de Miss Farmer la documentaliste ! annonça Keira, elle a eu une énorme colère cet après midi, tout les ordinateurs de la bibliothèque ont eu un bug, quelqu'un a désactivé l'antivirus !

Karen eu soudain un mauvais pressentiment.

- Quel est le rapport avec moi ? demanda t elle incertaine

- Tu es la dernière à t'en être occupée, répondit Keira, j'espère que tu auras une idée d'explication, sinon je ne donne pas cher de toi…

Karen eu un profond soupir

- Merci de m'avoir prévenue Keira, à demain.

La jeune femme raccrocha puis rangea son portable, l'air sombre

- Il faut que je rentre les filles, annonça t elle

Ally la regarda étonnée

- Il y a eu un problème avec les ordinateurs de la bibliothèque et il faut que je contact mon imbécile de petit frère avant demain, c'est le seul capable de m'arranger ça

- Mais comment tu vas rentrer ? Tu n'as pas de voiture ! s'enquit Kimberley

- Justement ! Tu pourrais me prêter la tienne ?

- Tu me l'abîme pas hein ?…C'était pour rire Karen ! s'empressa t elle d'ajouter en voyant le sale regard que lui lança son amie.

Mais elle n'obtint pas de réponse, Karen avait déjà tourné les talons.

La jeune femme fit un rapide détour par les vestiaires pour récupérer sa veste avant de descendre quatre à quatre les marches de l'escalier qui menait vers le hall.

- Ce que je peut être stupide, se sermonna t elle lorsqu'elle fut à l'extérieur, j'ai oublié de lui prendre ses clés !

En se retournant, elle se heurta au portier qui à sa sortie s'était précipité pour lui tendre son parapluie. Déséquilibrée, elle tomba en arrière, dévalant les marches pour atterrir en bas. Quelque peu sonnée, elle vit une main qui se tendait pour l'aider à se relever.

Mais c'était sans compter son talon cassé qui se rappela à elle l'entraînant elle et le mystérieux inconnu dans une nouvelle chute. L'arrière de sa tête heurta la première marche, la faisant voir trente six chandelles.

Erwann se releva à demi, pestant intérieurement contre toutes les personnes maladroites de la planète.

- Vous pourriez faire attention ! lança t il à la jeune femme

Pas de réponse, elle gisait étendue sur le sol. Il l'examina brièvement à la recherche d'une quelconque blessure mais elle était simplement évanouie.

Le portier se précipita vers eux, laissant dans la confusion, son parapluie tomber sur le sol.

- Dois je appeler une ambulance ? demanda t il paniqué

- Ce n'est pas la peine, elle est juste assommée.

Mue par une impulsion soudaine, il la prit dans ses bras et la porta jusqu'au siège passager avant de sa voiture

- Vous la connaissez ? s'enquit le portier

Erwann ne répondit pas, se contentant de récupérer ses clés. Avant que les employés du club aient esquissé un geste, il avait déjà démarré.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Erwann était occupé à chercher le portefeuille de la jeune femme à la recherche de son adresse lorsqu'il l'entendit remuer à côté de lui.

Ouvrant les yeux, elle le regarda étonnée, légèrement inquiète.

- Je vous raccompagne chez vous, expliqua t il

- En quel honneur ? demanda t elle faiblement

Il ne répondit pas, haussant les épaules. Il extirpa sa carte d'identité de son portefeuille.

- Mlle Ryley, annonça t il en lisant son nom, vous allez avoir de sérieux ennuis.

- Des ennuis ?

- Vous venez de détruire une chemise qui a coûté plus de 200 dollars

Il désigna sa chemise, le tissu noir était entièrement imbibé d'eau

- Non mais vous ne manquez pas d'air ! s'indigna Karen, si vous insinuez que je vous doit 200 dollars vous pouvez toujours courir ! il est hors de question que je vous re…

Elle fut coupée dans sa tirade par une série d'éternuements. Erwann se pencha vers la banquette arrière et récupéra sa veste qu'il lui tendit

- Mettez ça

- Mais bien sûre ! Et après vous allez encore raconter que je vous l'ai abîmée ?

- Mettez la ! insista t il sévèrement, vous allez être malade.

- C'est déjà fait, se renfrogna Karen

Elle prit néanmoins la veste et la posa sur ses épaules. Erwan se réabsorba sur sa conduite et Karen, se permit de l'observer plus en détail. C'était définitivement un bel homme, un très bel homme. Ses cheveux noirs trempés lui retombaient sur le visage mais Karen ne doutait pas qu'ils eussent le même effet, secs. Mouillée, sa chemise noir lui faisait comme une seconde peau, dévoilant un corps qui devait être plutôt bien bâtit – sans exagération aucune. Oui, un bel homme.

La jeune femme ne dit plus rien pendant un moment, appuyant son front contre la vitre elle s'absorba dans la contemplation du paysage qui défilait rapidement sous ses yeux…Un peu trop rapidement à son goût

- Vous conduisez trop vite, lança t elle

- Et vous vous êtes désagréable

- Vous l'êtes plus que moi

- Ca c'est vous qui le dite

- Cessez de vouloir avoir le dernier mot ! coupa t elle agacée

- C'est vous qui avez commencé

- Vous me rendez folle ! Il y a quelque chose qui ne va pas chez vous ?

- Je me demande ce qui m'a prit de vouloir vous raccompagner ! répondit il sèchement, j'aurais dut vous laisser sous la pluie !

- C'est ça faite le ! Je me débrouillerais sens vous !

- Mais oui ! Vous avez vraiment envie de vous retrouver toute seule en plein New York ? Attifée comme vous êtes ça serait un véritable appel au crime !

Karen rougit croisant les jambes, ce qui eu pour effet de faire remonter sa jupe le long de ses cuisses.

- Arrêtez vous ! insista t elle, si vous ne vous arrêtez pas je fais une crise d'hystérie et vous regretterez de m'avoir rencontrée !

Erwann émis un son à mis chemin entre le soupir et l'exaspération

- Très bien comme vous voudrez

Il ralenti et s'arrêta sur le bas côté. Karen sorti de la voiture et s'éloigna, droite comme la justice. A peine avait elle mis les pieds dehors qu'elle regrettait déjà ce qu'elle avait dit, mais n'en laissant rien paraître elle continua son chemin. Les rues si accueillantes de jour semblaient bien inquiétantes maintenant que la nuit était tombée. Les ombres étaient bien plus terrifiantes et chaque bruit la faisait sursauter.

Le léger ronflement de la voiture d'Erwan ne tarda pas à se faire entendre. Dès qu'il fut à sa hauteur, il s'arrêta et abaissa sa vitre.

- Revenez, fit il

Karen ne répondit pas

- Vous n'irez pas bien loin, ajouta t il, vous avez oublié votre sac. En plus, vous avez embarqué ma veste.

La jeune femme lui lança un regard irrité

- Vous m'énervez à toujours avoir raison, pesta t elle

Sans un mot de plus elle s'installa de nouveau à l'avant.

- Et je vous préviens, l'avertit elle, si vous recommencez je serais tellement insupportable que c'est vous qui voudrez partir !

- Insupportable vous l'êtes déjà, trouvez autre chose.

- Vous recommencez à être désagréable !

- Ce n'était qu'une simple constatation ! se défendit il

- Il n'empêche que c'était désagréable ! s'entêta Karen

- Arrêtez ou c'est moi qui vous fais taire !

- Et comment comptez vous vous y prendre ? demanda t elle sarcastique, vous allez m'embrasser ?

- Si vous pensez ça c'est que vous avez une très haute opinion de vous même

Se rendant compte de sa bévue, Karen se tut rougissante.

- Vous êtes vexée ? demanda t il au bout de quelques secondes

- Non, je me demande comment j'ai put avoir une idée pareille

- Vous avez pensé que c'était peut être à cause de votre orgueil monumentale ?

Karen le regarda indignée

- Ca vous arrive d'être aimable parfois ? demanda t elle

- Oui, avec les jolies femmes.

A cet instant, si elle l'avait put, Karen l'aurait giflé

- Espèce de mufle ! gronda t elle

- Vous devriez arrêtez de réagir aussi violemment à ce que l'on vous dit

- Et vous ? Pourquoi vous me cherchez ?

- Parce que vous m'amusez.

- Vous savez que c'est dur d'avoir une conversation avec vous ?

- Vous êtes la seule à le dire

- Mais sûrement pas la seule à le penser !

- Puisque vous n'aimez pas ma compagnie vous allez être libérée. Nous sommes arrivés, annonça t il

Sa remarque eu pour effet de désamorcer la dispute. Karen le considéra longuement se mordant les lèvres, comme aux prises avec une décision difficile à prendre.

- Montez, finit elle par dire

Erwann la regarda étonné

- Auriez vous un penchant pour le masochisme ?

- Non, répondit elle, mais trempé comme vous êtes, vous allez attraper une pneumonie et ça sera encore de ma faute !

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- Nous y sommes ! déclara Karen lorsqu'ils arrivèrent à l'appartement n°3

Elle ouvrit la porte et actionna l'interrupteur sur sa gauche, le plafonnier s'alluma

- Installez vous je reviens dans quelques secondes !

Elle emprunta le couloir et disparut pour revenir quelques secondes plus tard avec une chemise sur le bras

- C'est une chemise de mon frère. Suivez moi annonça t elle avant de le conduire à la salle de bain.

Elle sorti une serviette d'un placard et la lui donna avant de s'éclipser

Resté seul Erwann examina la chemise, « elle est trop grande » pensa t il.

Karen quant à elle sorti de sa chambre quelques minutes plus tard, elle avait troqué sa minijupe et son bustier contre un jean et un chemisier et attaché ses longs cheveux bruns en une queue de cheval.

La sonnerie du téléphone retentit depuis le salon. Lorsqu'elle décrocha la voix inquiète de Kimberley se fit entendre.

- Karen, où es tu ? demanda t elle

- A la maison

- Mais comment ? Tu n'avais pas les clés !

- Ecoute Kim, répondit Karen, c'est une longue histoire, je te raconterais ça demain tu veux ?

- Tu es sûre que ça va bien ?

- Mais oui ! Je te rappellerais demain ! Au revoir !

C'est alors qu'Erwan fit son entrée dans le salon, Karen faillit lâcher le combiner du téléphone, elle avait complètement oublié qu'il était là.

« La chemise de Tyler lui va plutôt bien » pensa t elle

Elle était légèrement trop grande pour lui et les trois premiers boutons étaient négligemment défaits.

- Vous allez finir par manquer d'air, lança t il

Karen secoua vivement la tête pour chasser les pensés dérangeantes qui y trottaient depuis quelques secondes.

- Si vous dites cela c'est que vous avez une haute opinion de vous même, le parodia t elle

- Je sais simplement ce que je vaux.

Disant ces mots il s'avança vers elle. Karen recula instinctivement jusqu'à se retrouver adossée contre le mur et piqua un fard de compétition lorsqu'Erwan posa ses mains de chaques côtés de son visage. Ses yeux verts la fixaient, avec un air qui n'inspirait rien de bon.

- Vous n'êtes pas d'accord avec moi ? souffla t il à son oreille

Karen était bien incapable de répondre à sa question, elle avait l'impression qu'un essaim de papillon avait élu domicile dans son ventre et ses joues lui faisaient l'effet d'avoir reçu un coup de soleil.

A la vue de son visage cramoisi, Erwann éclata d'un rire sonore.

- Vous n'êtes qu'une petite nature ! lança t il

Karen le regarda indignée. Mais comment faisait il pour être aussi convaincant ?!

- Et vous un abominable goujat ! J'aurais dut vous laissez crever de froid dans votre chemise trempée !

Elle fut sauvée d'une éventuelle répartie par la sonnerie de son portable. Sans prendre la peine de s'excuser, elle alla le récupérer dans sa chambre.

Resté seul, Erwann avisa un bloc note posé sur le meuble du téléphone. Il y griffonna un message à l'intention de Karen avant de sortir.

Karen raccrocha. Après Kimberley, c'était Ally qui avait appelé inquiète à son sujet. Elle prit soin d'éteindre son portable avant de le ranger.

Erwann était parti lorsqu'elle revint au salon Elle remarqua alors que le bloc note de son téléphone était posé en évidence sur la table basse et portait un message :

« Vous m'êtes redevable. Soyez prêtes pour 19h30 demain soir, je passerais vous prendre.

Erwan

PS : c'est une soirée de gala donnée au consulat français

PS bis : ce n'est pas un rendez vous, vous avez une dette envers moi »

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- Karen, j'espère que tu te moques de moi, commença Ally dès que la jeune femme lui eu raconté toute l'histoire

Karen assise dans le salon de celle ci, une tasse de café entre les mains fixait son amie l'air penaude. Le lendemain, Ally n'avait pas perdu de temps et avait invité –ou plutôt convoqué – Karen à prendre le petit déjeuner chez elle.

- Tu es devenue complètement folle ? continua son amie, on n'est plus dans ton petit bled paumé de Pennsylvanie ! On est à New York ! Ici aucune jeune femme saine d'esprit n'accepterait de se faire raccompagner par un parfait inconnu, encore moins de l'inviter chez elle ! Ou alors il faut être totalement inconsciente pour le faire !

- Mais tu ne m'as pas écouté ! protesta Karen, je te signale qu'il ne m'a pas demandé mon avis !

- Et si c'était un pervers ?

Cette fois là Karen ne répondit pas. Pas qu'elle tenait tellement à défendre Erwan mais elle n'avais pas envie de se faire disputer de nouveau. A la différence de Kimberley, Ally était bien plus impressionnante lorsqu'elle se décidait à jouer les mères poules. La blonde le faisait rarement mais ses éclats de voix avaient le mérite de ne pas rester sans effet.

- Au lieu de me disputer tu ne pourrais pas m'aider au moins ?

- Laisse moi deviner…Tu n'as rien à mettre pour ce soir ?

- C'est à peu près ça…

- Voilà ce que c'est ! la réprimanda Ally, tu fais des bêtises et après tu appelles tes amies à la rescousse !

Karen soupira, la jeune femme allait encore se faire désirer.

- S'il te plaît ! implora t elle

- J'ai trop bon cœur, lâcha Ally, viens dans ma chambre.

Karen suivi son amie et se laissa tomber sur son lit tandis qu'elle sortait des vêtements de ses placards. Les yeux de la jeune femme s'agrandirent lorsqu'elle vit se que Ally lui présenta.

- Ally je ne peut pas mettre ça !

- Pourquoi pas ? s'étonna la jeune femme

- Un seul mot : indécent ! S'il me voit avec ça il me prendra pour une dévergondée !

- Met là ! Tu jugeras de ça après !

Le ton était sans réplique. Karen enfila le vêtement de mauvaise grâce.

- Elle est parfaite !

- Tu te moques de moi ? protesta Karen

- Tu mets ça et rien d'autre ! trancha Ally, pas de discussion !

- Tu es dure !

- Absolument pas ! Et gare à toi si tu ne la mets pas !

- C'est d'accord ronchonna Karen, mais si je suis perdue de réputation ça sera entièrement de ta faute !

- Au contraire, tu seras la reine de la soirée, on ne parlera que de toi !

- Je préférerais plutôt passer inaperçue…, soupira Karen en s'asseyant sur le lit

- Pourquoi dit tu ça ? Demanda Ally en s'asseyant à ses côtés

- Je ne lui fais pas confiance, répondit Karen, il prépare quelque chose sinon il n'aurait pas invité quelqu'un d'aussi banal que moi.

A cet instant, Ally eu une expression très peu rassurante, qui présageait un nouveau sermon. Mais cette expression fit vite place à un sourire indulgent

- Ne dit pas ça, fit elle radoucit, tu n'es pas très juste avec toi.

Elle la força à se regarder dans la glace

- Regarde toi, ajouta t elle, tu es belle et tu le sais.

Karen se fixa un long moment avant de passer un bras autour des épaules de son amie.

- Tu sais quoi ? Tu feras un très bon psy.

- Je sais je sais, fit Ally en riant, maintenant promet moi que tu vas t'amuser ce soir. Je veux que ces jolis yeux bleus brillent de bonne humeur lorsque je te reverrais !

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Erwan considéra d'un œil critique la tenue de Karen. Après dix bonnes minutes la jeune femme avait enfin consentit à se montrer.

- Non seulement vous êtes en retard mais en plus vous avez une tenue indécente, lança t il

La tenue quand on la regardait de face n'était pas choquante, mais elle était fendue très haut et lacée dans le dos jusqu'à la taille.

Irritée Karen lui montra la porte.

- Sortez

Une berline les attendait devant l'entrée. Erwan ouvrit la porte arrière, la laissa s'installer puis s'assit à ses côtés. Il fit signe au chauffeur et celui ci démarra.

- Surtout faites attention aux journalistes, la prévint il, évitez les comme la peste

- Comment suis censée les reconnaître ? Et pouvez vous me dire en quoi je les intéresserais ?

Erwann ne répondit pas. Préférant ne pas le relancer Karen se tut.

Karen n'avait jamais mit les pieds au consulat. A dire vrai elle ignorait même qu'il s'en trouvait un dans le centre New York. Ce soir là le bâtiment était illuminé de toute part et un cortège de voiture défilait devant l'entrée principale, déversant son lot d'invités, diplomates et autres personnalités.

Un portier en livrée vint ouvrir la portière et tendit sa main à Karen pour l'aider à sortir. Erwann lui prit le bras et tous deux montèrent les marches de l'escalier principal.

- Monsieur Erwan Lawrence Carlyns, annonça le maître d'hôtel

Le nom résonna vaguement aux oreilles de Karen, mais elle ne fit aucune remarque.

La salle de balle était bondée, plusieurs dizaines de couples dansaient sur la musique jouée par un orchestre. Des serveurs en costumes parcouraient la salle portant sur leurs plateaux des coupes de champagne et des petits fours.

- Monsieur Carlyns ! entendit on appeler

Aussitôt Erwann pris la main de Karen et l'entraîna à l'opposé de la salle, attrapant au passage deux coupe de champagne sur un plateau et en tendant une à la jeune femme.

- Qui était ce ?demanda t elle

- Journaliste

- Vous avez un truc pour les reconnaître de loin ?

- Se sont les seuls à m'appeler par mon nom de famille.

- Je suis ravis de vous voir ici ce soir, Erwan ! s'exclama t on derrière eux

Erwann perdit un peu de sa superbe et se retourna, Karen à son bras.

Derrière eux se tenait un jeune homme qui devait avoir environs leur âge, blonds, les yeux couleur chocolat, il adressa à Karen un sourire la détaillant à travers ses mèches blondes.

- Karen, voici Maxence, le fils du consul, annonça Erwan visiblement peu enchanté de cette rencontre

- Je tiens à vous féliciter votre cavalière est ravissante ! déclara Maxence, à qui ai je l'honneur ?

- Karen Ryley.

- Et bien Erwann, j'espère ne pas vous embêter si je lui offre cette danse ?

- J'ai bien peur de ne pouvoir accepter, coupa vivement Erwan, je viens justement de proposer cette danse à mademoiselle Ryley

Il lui rendit son sourire mielleux puis entraîna Karen sur la piste où l'orchestre commençait à jouer

- C'est moi ou vous n'aviez pas du tout l'intention de m'inviter à danser ?demanda Karen

- Vous êtes perspicace

Cette remarque, même si elle s'y attendait, eu le don d'agacer souverainement Karen qui gratifia Erwan d'un regard exaspéré

- Vous êtes agaçant déclara t elle, vous faites ça avec tout le monde ou c'est parce que c'est moi ?

- Si je vous le dis vous allez encore vous mettre en colère

- Vous mériteriez que je vous laisse là, ça ferait un beau scandale ! s'indigna t elle

- Allez y…

Karen lui lança un regard meurtrier. Elle tenta de le repousser pour mettre sa menace à exécution mais Erwann resserra ses bras autour de sa taille.

- Vous me le payerez, grinça t elle, je vous jure que je vous ferait regretter tout ça ! Vous n'êtes qu'un rustre, un abominable goujat, un profiteur qui n…

Karen fut coupée en plein milieu de sa tirade. Elle mit quelques secondes avant de se rendre compte que les lèvres d'Erwann venaient de se poser sur les siennes, il était en train de l'embrasser. Elle le repoussa

- Sale pervers, cracha t elle

Voulant s'en aller, Karen senti au moment de se retirer une résistance dans le bas de sa robe, vite suivie par un craquement de mauvais augure. Quelqu'un venait de marcher sur sa robe et la fente s'était ouverte jusqu'à la taille.

Un murmure se répandit dans l'assistance et tous les regards se tournèrent vers eux. Rouge de honte, Karen attrapa la main d'Erwann et l'entraîna vers la sortie.

- Je peux savoir où vous m'emmener comme ça ? demanda t il

- Vous allez me raccompagner, vous me devez bien ça !

- C'est de ma faute peut être ? C'est vous qui n'êtes pas capable de passer une soirée sans provoquer de catastrophe !

- Si vous me trouvez si maladroite vous n'aviez qu'à inviter quelqu'un d'autre ! pesta Karen

Elle tentait tant bien que mal de ne pas faire de grand pas pour éviter de se dévoiler encore plus mais c'était peine perdue. Exaspérée elle croisa ses bras sur sa poitrine pour se protéger du vent.

La voiture arriva et l'attrapant pas la manche de sa veste elle le força à monter.

- Si vous n'aviez pas voulu faire le malin devant le fils de l'ambassadeur nous n'en serions pas là ! remarqua t elle tandis qu'ils quittaient le consulat

- Arrêtez de me chercher, vous savez que vous n'aurez jamais le dernier mot !

- Vous êtes trop sûr de vous, ça va finir par vous jouer des tours !

- Soyez gentille, cessez de jouer les mégères !

- Vous êtes insupportable !

Elle tenta de le gifler mais il attrapa sa main au vol. A cet instant la voiture freina à un feu rouge et perdant l'équilibre, Karen fut projetée sur Erwann

- Pour quelqu'un que vous détestez autant je trouve que vous êtes souvent collée à moi, remarqua t il moqueur.

Elle le regarda interdite, incapable de composer une phrase correctement dans son esprit. Ce ne fut qu'au bout de quelques secondes que ses pensées cessèrent de s'emmêler et qu'elle se releva, sans un mot.

- Et rhabillez vous un peu, lança t il

Il rabattit les pans de sa robe qui avaient glissés le long de ses cuisses lorsqu'elle avait perdu l'équilibre.

Vexée, Karen ne dit plus un mot, se retournant vers la vitre pour lui tourner le dos.

Lorsque la voiture s'arrêta elle sorti sans prendre le temps de se retourner.

Ce n'est qu'après être arrivée devant sa porte que Karen s'aperçut qu'elle avait oublié son sac à main. Qu'importe, il était hors de question qu'elle le revoit ce soir ! Se hissant sur la pointe des pieds elle récupéra les doubles de ses clés posés dans une des lampes, puis ouvrit la porte

- Vous êtes distraite, fit la voix d'Erwann dans son dos.

Karen récupéra son sac qu'il lui tendait et entra.

- Vous êtes encore là ? s'enquit elle alors qu'il l'attendait appuyé contre le bâti de la porte

- Je viens récupérer ma veste

Karen poussa un gros soupir

- Attendez moi je reviens.

Elle disparut puis revint quelques secondés plus tard la veste au bras

- Il va falloir la mériter, l'avertit elle

- Cessez de faire l'enfant, vous voulez ?

- Ecoutez, j'ai eu une soirée épouvantable, alors j'ai bien droit à un mot gentil !

- Je vous rappelle que ce qui est arrivé est de votre faute

Cette fois ci Karen se mit très en colère.

- Je ne vous ai pas demandé de m'embrasser ! s'écria t elle, et votre fichue baiser je vous le rends tout de suite si c'est ça qui vous chiffonne !

Erwann lui lança un regard noir puis sorti en claquant la porte. La sonnette retentit au bout de quelques secondes.

- Qu'est ce que vous voul…

Pour la seconde fois de la soirée Karen ne termina jamais sa phrase. Dès qu'elle ouvrit la porte, Erwann entra et l'attrapa par la taille. Karen le regarda sans comprendre, incapable de faire un geste, lui la fixait, indéchiffrable. A l'instant elle sut très clairement se qu'il allait faire mais elle ne fit rien pour l'arrêter pas plus qu'elle ne réagit lorsqu'il l'embrassa. Son cerveau se vida totalement de toute pensée cohérente ne se concentrant que sur les lèvres d'Erwan posée sur les siennes qui s'entrouvraient instinctivement. Totalement déconnectée, elle ne se rendit même pas compte du fait qu'il retirait la veste de son bras et qu'il glissait un petit rectangle de carton au creux de sa main. Il brisa alors le baiser la laissant ahurie, les lèvres entrouvertes, les joues rouges.

- Vous êtes contente ? Lança t il, je vous l'ai rendu avec les intérêts !

Puis il sorti, plantant la pauvre Karen sur le pas de sa porte. Elle mit plusieurs secondes avant de revenir à elle, secouant la tête elle referma la porte et s'y adossa. C'est seulement à cet instant qu'elle se rendit compte de sa carte de visite qu'elle tenait dans sa main.

- Vous êtes impossible murmura t elle avant de soigneusement ranger la carte

Fin du chapitre

Voilà !!! Je suis heureuse de vous présenter mon premier chapitre ! Comment était ce ? J'espère sincèrement que vous avez apprécié. Si vous avez des conseils ou des remarques n'hésitez pas je serait ravie de vous répondre. Donc n'hésitez pas à me laisser des reviews. Ca me ferait très très très plaisir !

Cette histoire ne s'est pas faite toute seule et je tiens à remercier toutes les personnes qui m'ont aidé à l'écrire.

•Remerciements :

Irel : merci ma très chère Irel, tu m'as énormément aidée pour le scénario, tu mérite un million de remerciement. Je t'adore !!!

IrisLorely : merci ma petite Iris de ton aide et de tes conseils qui sont toujours les bienvenus ! Tu es toujours disposée à m'aider et j'apprécie beaucoup ta gentillesse (private : sincèrement je mérite un award, j'en ai bavé côté « perfectionnisation » )

Snow White : dédicace pour toi Snow, tu as toujours de bonnes idées pour moi ! Et tu m'aides beaucoup lorsqu'il s'agit de mettre de l'humour dans mes histoires.

See you soon, RDV au chap. 2!