Petite histoire sans prétentions aucune, écrite pour le plaisir.
Une histoire d'Amour ?
Chapitre 1 :
Bord de mer, bord de plage, elle en vacances, elle est mélancolique. Mélancolique pendant des vacances ? Et bien oui, ça arrivait à Elsa, ça lui arrivait même souvent.
Elle était venue avec ses parents et son petit frère, ils étaient partis en week-end en Bretagne et avaient échoués dans un petit village près d'Étretat. Elsa avait dix-huit ans, vous pourriez croire que vu son âge elle avait des velléités d'indépendance, mais non, elle était contente d'être là, en famille.
Elsa était une jeune fille tout ce qu'il y a de plus normal, mais comme elle le disait elle-même, ce qui était normal était subjectif.
Elle se considérait dans la norme, pas spéciale, ni extraordinaire. Quelques disputes de temps en temps avec ses parents, des chamailleries avec son petit frère, à neuf ans ces bêtes là peuvent être insupportables. Pas vraiment de rébellion, pas de période de noire déprime, rien de ce qui pourrait faire peur à des parents inquiets pour leur progéniture, pas d'amis ou d'amies louches, ou n'importe quoi d'autre. Des amis et amies avec qui elle partageait tout. Elle se plaisait à dire qu'elle était normale.
Elle voulait simplement ne pas ressembler à ces cas que l'on pouvait voir à la télévision, exubérants ou dépressifs permanent, exaltés ou suicidaires. Elle se trouvait quelconque, et tenait à le rester.
La raison de sa mélancolie, c'était que même si elle ne tenait pas à ressembler à certain personnages de télé-réalité, comme tous les adolescents, elle aussi cherchait l'amour, et il fallait avouer qu'un coucher de soleil, avec les couleurs orangées qui se reflétaient sur la mer étaient des plus romantiques, ainsi que la plage, certes, pas de sable fin, mais de galets arrondis. Les nombreux couples autour d'elle, à commencer par ses parents, et des gens de tout âge et de toute origine, lui donnaient envie de connaître ce sentiment elle aussi.
Voyant son frère sympathiser avec une petite fille, elle se mit à l'écart gardant un œil sur lui.
Il commençait à faire frais, elle frissonna, elle aurait tant aimé que cela se passe comme dans un film, ou comme dans les romans à l'eau de rose qu'elle affectionnait avec un peu de honte, qu'un jeune homme, beau, intelligent, de son âge arrive et lui couvre les épaules d'une veste chaude, douce, qu'il lui mette ses bras sur ses épaules, qui lui sourirait, et ... Ainsi de suite.
Elle sourit, un sourire un peu triste, un peu amer, un peu désespérée de se voir autant atteinte par ses lectures, entre les Harlequins en tous genre, et les fics yaoi bien dégoulinante de romantisme, elle avait beau s'en défendre, le grand amour, ça la tentait bien, au point de se faire des films en tous genres.
Elle soupira à nouveaux, il ne servait strictement à rien de ressasser ses quelques déceptions, ou de s'imaginer que quelque chose puisse se produire.
Elle sentit soudain une main sur son épaule, son coeur s'emballa, et si jamais ... Elle se retourna avec un sourire, qui se fana en reconnaissant son petit frère, envoyé en éclaireur par ses parents pour lui signifier qu'il était temps de retourner à l'hôtel.
Ils passèrent sur le front de mer, il y avait de nombreux jeunes, en bandes, ou en couple, Elsa sentit son coeur se serrer, puis faisant contre mauvaise fortune bon coeur, elle se dit que plutôt que de se morfondre, autant profiter des quelques beaux spécimens qui étaient à portée de vue.
Elle vit passer deux trois mecs, que certaines de ses connaissances auraient qualifiés de thons, et quelques autres qui étaient de vrais canons.
Mais quand sa mère lui fit remarqué le très beau jeune homme qu'elle venait de remarquer lui avait sourit, elle ne put s'empêcher de soupirer, sa mère avait du se tromper, qu'est ce qu'un beau mec comme lui ferait avec elle ?
Son frère voulant manger une glace avant de partir dormir, ils repassèrent sur le front de mer, et Elsa sourit en voyant qu'elle allait repasser devant le même gars qui, soi-disant, lui avait sourit.
Elle repassa effectivement devant lui, il était en bande, et une fille était avec lui, le collait, si Elsa n'avait pas été bien élevée, elle l'aurait très certainement qualifiée de pouffe, si ce n'est pire, aux vues de sa tenue vestimentaire.
Elle était déçue, qu'est-ce qu'elle avait besoin de s'imaginer des choses avec un garçon qu'elle ne reverrait de toute façon jamais de sa vie ? Et pourtant, elle posa un regard déçu sur lui. Elle continua avec ses parents, ça n'avait duré que quelques centièmes de secondes, et pourtant, ça lui avait paru une éternité.
Son frère ayant -enfin- eu la glace qu'il réclamait à corps et à cris depuis quelques heures, ils repassèrent une dernière fois, sur le front de mer, elle repassa une dernière fois devant ce beau garçon, dont elle ignorait tout.
Elle le regarda une dernière fois, et, à sa grande surprise, il était seul, il la regardait aussi !!!
Il lui dit quelques mots, qu'elle lut sur ses lèvres:
-Peux-tu revenir après ici ?
Elsa réfléchit, pour la première fois, elle avait sa propre chambre dans un hôtel, sans frère pour l'embêter, sans parents pour la surveiller; et elle avait passé la journée (et surtout la soirée) à regretter d'être seule. Il y avait du monde tard le soir ici, elle ne risquerait rien, ou pas grand-chose, son esprit s'emballa, et sans plus réfléchir, elle acquiesça. Elle prendrait son portable et voila tout. Elle lui fit comprendre en silence qu'elle reviendrait d'ici quinze minutes. Il lui sourit, d'un sourire qu'elle avait rêvé de recevoir depuis si longtemps, plein de douceur, avec quelque chose de mystérieux, de séduisant...
Et tout à coup, elle qui voulait à tout prix rester le plus tard possible sur le front de mer, elle pressa ses parents de rentrer, elle ne voulait pas être en retard. Cela les étonna bien un peu, mais Elsa avait la réputation de devoir dormir beaucoup, et après les excursions de la matinée, il était compréhensible qu'elle soit fatiguée. Et comme son frère devait aussi avoir des nuits complètes, ils rentrèrent à l'hôtel.
Elsa avait peur que ses parents ne viennent la trouver, pour vérifier si elle dormait ou n'importe quoi d'autre en cas d'imprévu. Mais pour une fois, elle avait envie de faire quelque chose d'un peu fou, digne de ses lectures romanesques, aussi étrange que cela puisse paraître, elle voulait vivre un peu de la passion décrite par les auteurs de romans qualifiés de « romans à l'eau de rose » qu'elle aimait lire.
Alors tant pis pour les risques, tant pis pour ce que penseraient ses parents s'ils venaient à l'apprendre, tant pis, si ce garçon ne valait rien, tant pis si elle se trompait; elle assumerait. Elle voulait juste ... juste, pour une fois au moins, connaître le grand frisson, comme n'importe quelle ado de son âge, faire quelque chose d'irréfléchi, d'inconsidéré... Quoique vu comment elle cogitait, pour l'irréfléchi et l'inconsidéré c'était un peu raté.
Elle s'aperçut qu'elle était en train de se recoiffer correctement, apparemment elle avait pris sa décision. Elle irait. Quoiqu'il puisse se passer, elle avait suffisamment subi de déceptions et de remords. Pour se convaincre davantage, elle se répéta comme un mantra : « mieux vaut des remords que des regrets », un dicton qu'elle appréciait beaucoup, même si elle ne se rappelait jamais qui en était l'auteur.
Pendant toute sa cogitation, elle s'était légèrement maquillée, et elle cherchait à présent comment s'habiller.
Cependant, vu la durée de son séjour dans la région, c'était soit ce qu'elle avait sur le dos, soit ses vêtements de la veille, pas vraiment reluisants.
« Oh, et puis zut hein, pas besoin de préparer un défilé de mode pour un gars dont je ne connais même pas le nom ... »
Elle prit son portable, au cas où quand même, ferma la porte à clé, et marcha jusqu'au front de mer. Elle regarda sa montre, pour une fois elle n'était pas trop en avance; et oui messieurs, des filles qui arrivent à des rendez-vous en avance et qui ne vous font pas attendre des heures durant (ou juste dix minutes) ça existe, la preuve en était Elsa.
Elle avait bien repéré le trajet en rentrant avec ses parents, aucun risque qu'elle ne se perde. Il n'était pas tard, et puis, ici, elle ne devait pas risquer beaucoup. Au pire, elle avait son portable, du crédit, et une bonne voix ... Elle était parée.
Elle monta les escaliers qui menaient au front de mer. Il était là. Elle s'approcha.