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Rating : ben, absolument rien de choquant
Note : un énorme merci a) à toutes celles (et ceux ?) qui m'envoient des commentaires. C'est toujours très agréable. b) à Fou qui me sert de correcteur orthographique humain et qui me rend des textes où le rouge prédomine sur le noir T_T
Don't Go Knoking On My Door - chapitre quatre
Trois jours plus tard, à midi, dans le bureau de Charlotte :
- Allô Charlie ?
- Oh bonjour Pascale ! Comment vas-tu ?
- J'ai un souci pour le repas de Noël.
- Oui ?
- Les parents de Patrick nous ont fait la surprise de réserver un chalet pour les fêtes.
- Mais c'est génial ! Les jumeaux vont adorer !
- C'est juste que… on avait prévu de le fêter avec toi et là…
- Ne te tracasse pas pour moi et profite de ta famille ! J'irai sûrement embêter Antoine à Berlin…
- Je ne sais pas quoi dire, Charlie.
- STOP ! Je ne veux plus rien entendre, d'accord ? Et si tu vois une boule à neige, pense à moi, sinon, là, je vais vraiment bouder !
La jeune femme entendit le rire de son amie :
- D'accord. Mais tu es vraiment obligée de collectionner ces horreurs ?
Pascale raccrocha, riant encore, avant que son amie ne se fâche pour de bon.
oOoOo
Le lendemain, 12h30, même lieu :
- Allô, ici la secrétaire de madame Diane van Gelder, je vous la passe immédiatement.
- Euh, oui.
- Charlie ? C'est Diane !
- Bonjour ! Que me vaut ce coup de fil ?
- C'est pour le repas de Noël. Je sais que je m'y prends un peu tard, mais as-tu quelque chose de prévu ?
- Pas vraiment, je dois voir avec Antoine s'il a quelques jours à m'accorder.
- Voudrais-tu le passer avec nous ?
- Mais je…
- Depuis le temps qu'on se connaît, si tu passais les fêtes toute seule, ça me fendrait le cœur.
- D'accord, d'accord : je capitule, mais à une seule condition.
- Oui ?
- J'exige de pouvoir aider au repas.
- Je t'attends donc le 24 dans l'après-midi ?
- Merci.
- Je t'embrasse, Charlie.
oOoOo
Même jour, 13h, dans le bureau de Vincent :
- Allô, ici la secrétaire de madame Diane van Gelder, je vous la passe immédiatement.
- J'attends.
- Bonjour mon fils.
- 'jour, M'an.
- Je sais que j'appelle pour rien, mais tu es tout de même invité au repas de Noël.
- Oh… bien, à quelle heure ?
- Je sais, tu seras occupé ailleurs. Comme toutes les autres années. Passe de… Comment ?
- A quelle heure le repas ?
- L'apéritif commence vers 19 heures…
- Ok. Je viendrai un peu avant pour te filer un coup de main.
- Vincent ? Tu as un cancer c'est ça ?
L'agent immobilier éclata de rire :
- Non, M'an, j'ai envie de passer les fêtes avec vous, c'est tout.
Mais en rentrant chez lui, le soir même, il perdit son sourire. Il fixa la porte de sa voisine, hésita à toquer, haussa les épaules puis entra chez lui. Le blond se servit un verre d'alcool avant de s'affaler sur le canapé.
Le souvenir de dimanche était encore douloureux. Trop.
oOoOo
Vincent s'était réveillé en entendant du bruit dans la cuisine. Il s'étira, enfila un boxer et sortit du lit à contrecœur. Alors qu'il se frottait les yeux en baillant, Charlotte s'activait à préparer un chocolat chaud. Elle était déjà douchée et habillée.
- Bonjour, toi.
- Oh, bonjour Vincent.
- Pourquoi tu n'es pas restée encore un peu au lit ?
- J'ai un boulot monstrueux qui m'attend et je ne peux pas le différer.
- Même pour moi ?
Charlie soupira en souriant. Le blond revint néanmoins à la charge :
- Tu auras bien un peu de temps à m'accorder… disons, mardi soir ?
- Vincent, écoute, j'ai passé une agréable après-midi, une bonne soirée et une nuit... la meilleure depuis des années…
- Mais ? Parce qu'il y a un mais, c'est cela ?
- Mais c'est tout.
- Ça doit être à cause de la couleur de mes cheveux, je ne comprends pas ce que tu essayes de me dire.
- C'était juste l'histoire d'une nuit.
- Oh. Juste pour une nuit. D'accord.
La jeune femme regarda son voisin d'un air perplexe.
- Tu ramènes une fille différente toutes les semaines, non ? Moi ou une autre...
Vincent se dirigea vers l'entrée et ouvrit la porte en grand :
- Je ne te retiens pas.
- Mais…
- FOUT LE CAMP !
A peine Charlie avait-elle franchi l'embrasure qu'il claquait la porte.
oOoOo
Juste pour une nuit, hein ? Vincent but son verre cul sec.
Le lendemain, il mit à profit sa pause déjeuner pour aller dans une grande surface chercher le Saint Graal : le cadeau d'anniversaire de Jeanne. Heureusement qu'on était en période de fêtes, il n'eut aucun mal à trouver ce que sa filleule voulait. Lorsqu'il l'avait interrogé, le cher ange avait répondu :
- Action Man !
- Tu es sûre ma puce ?
- Vi ! Il faut marier Barbie, alors je lui ai montré des photos de Ken et elle aime pas du tout, par contre Action Man, elle veut bien !
- D'accord… tu me montres la photographie du play-boy ?
En se demandant ce qu'était un plait bouille, Jeanne alla chercher un catalogue de jouets et lui montra l'objet de ses désirs.
Il acheta aussi les sept tomes des Chroniques de Narnia et la trilogie du Seigneur des Anneaux en DVD. Ça lui occuperait l'esprit quelques soirs.
La semaine passa, plus ou moins bien.
Il ne lui en restait plus qu'une avant quinze jours de précieux congés ; c'est donc le cœur léger qu'il se rendit à la fête organisée en l'honneur de son petit démon.
oOoOo
De son côté, Charlotte se noyait dans le travail. Les van Eyks lui avaient confié la restauration du manoir et le gros œuvre venait de commencer.
La jeune femme rentrait souvent tard et épuisée, tant et si bien que les quinze jours qui la séparaient de Noël passèrent à une vitesse phénoménale.
L'autobus la déposa dans le quartier résidentiel où habitaient les van Gelder.
Les bras encombrés de paquets, elle réussi tout de même à atteindre la sonnette. Quelques minutes plus tard, un homme d'âge mûr arriva de derrière la maison.
- Bonjour ma belle et désolé de t'avoir fait attendre, j'étais dans l'appentis.
- Bonjour Richard.
- Entrons, Diane t'attend dans la cuisine.
La jeune femme tapota ses chaussures sur les marches en pierre pour en faire tomber la neige puis pénétra dans la demeure.
Le père de Vincent, qui ne pouvait absolument pas renier son fils tellement la ressemblance était frappante, l'aida à porter ses paquets jusque sous le sapin près de la cheminée.
- Je fini de couper le bois, je vous retrouve à la cuisine.
La jeune femme partit donc vers l'antre de Diane. La pièce était chaleureuse et accueillante. Comme le reste de la maison en fait. Quand la maîtresse des lieux leva les yeux de ses petits fours, elle s'essuya les mains sur son tablier avant de prendre Charlie dans ses bras :
- Ma toute belle ! Je suis si heureuse que tu sois venue !
Les deux amies commencèrent à parler du travail, de la grossesse, de tout et de rien… surtout de rien et leurs rires emplissaient la maison.
- Tse tse tse ! On dirait deux collégiennes à leur premier bal !
- Chéri tu es mesquin. Et tu t'es occupé du bois !
- Je ne suis pas encore impotent tout de même !
- Mais Vincent aurait pu le faire. Enfin maintenant que tu es là, tu vas monter cette mayonnaise... ma toute belle, ça ne va pas ?
Charlie était devenue très pâle.
- Vincent va venir ?
- Oh ! Mais je ne te l'ai pas dit ! C'est un miracle : il a accepté de passer les fêtes avec nous !
- Oh, non…
La jeune femme dû s'asseoir.
- Diane, il faut que je te parle.
Un battement de cils de la part de sa femme et Richard s'éclipsait.
- Qu'y a-t-il chérie ?
- Il y a quelques semaines Vincent s'est rendu compte de mon existence.
- C'est vrai que ces dernières années, il n'a dû croiser que ton frère. Il t'a donc invitée à dîner…
- Non… enfin si. Mais j'ai refusé. Au début.
- Hum hum.
- Il m'a aidée Diane. Alors, je me suis dis que j'allais me forcer à être aimable avec lui…
- Il t'a aidée ?
- Une sacrée droite dans le menton d'Arnaud.
Le visage de Diane se fit dur à l'entente du prénom de l'ancien fiancé de Charlotte :
- Que te voulais ce misérable encore ?
- Rien… Enfin, j'ai fini par accepter l'invitation de Vincent.
- Vous êtes tous deux adultes, je ne vois pas où est le problème.
- C'est qu'on s'est quitté en très mauvais termes.
- Oh.
- Je suis désolée Diane… je voulais juste oublier Arnaud quelques heures…
- Vas-tu finir de t'excuser sans arrêt ?
- Mais je vais gâcher votre Noël !
- Tu ne vas rien gâcher du tout. Vous aller vous conduire comme deux êtres civilisés et…
- QU'EST-CE QUE TU FOUS ICI ?
Diane se tourna vers son plus jeune fils :
- Vincent Grégoire van Gelder !
Le susnommé perdit aussitôt sa superbe.
- Bonjour M'an. Tu permets ?
Il prit Charlotte par le bras et la traîna dans le petit salon en maugréant un « faut qu'on parle ».
Le blond fit asseoir sa voisine dans un fauteuil tandis que lui-même restait debout à faire les cent pas.
- J'essaie de t'oublier… mais non, faut que tu viennes me pourrir un repas de famille !
- Je suis désolée…
Vincent se massait les tempes, dans l'espoir de chasser la migraine qui lui vrillait le cerveau.
- Je peux savoir ce que tu fiches ici ?
- Diane s'est doutée que je serai seule pour Noël, elle m'a invitée et comme tu refuses toujours les repas de famille, je me suis dit « pourquoi pas ».
- Tu connais ma mère ?
- Depuis presque six ans. Nadine Smith venait de m'engager dans son cabinet. La salle d'attente ainsi que les bureaux de tes parents ont été mon premier contrat. Diane m'a de suite prise sous son aile et m'a conseillée à ses meilleures relations.
Elle se mit à rire à ce souvenir.
- Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle. » Répliqua sèchement Vincent.
- C'est qu'à l'époque je me rasais encore le crâne et je m'habillais… enfin, pire que maintenant. Pourtant, grâce à Diane, j'ai décroché la maison de vacances du docteur Smortov, puis sa demeure principale, les cabinets des frères Hart et… enfin je dois énormément à ta mère.
- Et pourquoi tu ne m'en as pas parlé ?
- Cela aurait servi à quoi ?
Le blond s'arrêta devant un fauteuil et dit d'un ton exaspéré :
- Je ne sais pas… un sujet de conversation peut-être ?
- Arrête de crier s'il-te-plait.
- Parce que je n'ai pas de raison d'être en colère ?
Le silence lui répondit.
Vincent soupira et se laissa finalement tomber dans le fauteuil.
- T'es la première depuis des années qui me fait dire que ça serait bien si on faisait un bout de chemin ensemble. Mais tu ne m'as laissé aucune chance. Tu ne me laisses aucune chance.
A suivre…