Auteur : Mydaya

E-mail : mydaya2000yahoo.fr

Site : http:nex84.ath.cx/mydaya/accueil.htm (attention, l'adresse de mon site a changé !)

Genre : Romance. Shonen-ai et hétéro. Sujets peut-être un peu durs.

Disclaimers : Les personnages rencontrés tout au long de cette histoire sont ma propriété, veuillez respecter les droits d'auteur.

Warning : Il y a beaucoup de paroles crues, donc c'est normal qu'il puisse y avoir des propos peu sympathiques au début (surtout pour Sylvain, hem...). Donc ne le prenez pas mal et ne m'en voulez pas spécialement.


Des Pensées Contradictoires

Chapitre 1 : Mauvais départ


Clément inspira profondément.

Nous étions au printemps et il avait revêtu un ample gilet pour ne plus sentir la morsure du vent parfois un peu trop frais sur sa peau blanche. Etudiant en faculté scientifique, il s'était lié d'amitié avec un garçon provenant d'une province. Raphaël était pas mal extraverti et avait fait un peu plus évolué Clément qui était resté durant ses années lycée dans son coin, privilégiant les études. Raphaël lui avait fait découvrir les boites de nuit, les filles, les soirées entre potes, bref les joies de la jeunesse. Raphaël, avec ses cheveux roux naturels, attiraient les filles comme le miel les abeilles, tandis que Clément, brun tout ce qu'il y avait de banal, voyait tout cela de loin.

Mais aujourd'hui, Raphaël n'était pas avec lui et c'est d'un pas mi-décidé, mi-apeuré, qu'il s'approcha d'un groupe de garçons qui parlaient haut et qui riaient bien forts. Clément chercha parmi le groupe puis aperçut un jeune homme, les cheveux bruns en bataille. Sylvain était un bon joueur de rugby et arborait fièrement une peau mate et des yeux clairs. Il était aussi dans la fac scientifique, mais dans une autre classe que celle de Clément. Ce dernier inspira et fut heureux de l'absence de son meilleur ami alors qu'il s'avança un peu plus vers le groupe.

Il s'immisça dans le cercle et toucha le bras de Sylvain :

— Je peux te parler, Sylvain ?

— Hm ? Ah ouais. Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Viens, on va plus loin.

— Ok. Je reviens, les gars !

Une exclamation du groupe et les deux garçons se détachèrent du lot. Clément les amena dans un couloir vide puis se retourna vers son compagnon.

Bien, comment expliquer la chose ? Il en avait rêvé toute la nuit, mais maintenant, ça lui semblait tellement ridicule... Bon, autant essayer, non ?

— Alors de quoi voulais-tu me parler ? lui demanda Sylvain en croisant nonchalamment les bras.

— T'as pas de petite copine, il me semble, non ?

— Euh... non... pas pour le moment.

— Bah, il se trouve que je t'aime un peu plus qu'un ami et donc j'aimerais savoir si tu voudrais bien sortir avec moi...

— Hein ? s'exclama l'autre, tellement étonné qu'il en décroisa les bras.

— ...

— Euh... C'est... sympa, mais... franchement, je ne sais pas.

— Tu n'es pas obligé de répondre maintenant.

— Je vais y réfléchir et je verrais, ok ?

— Pas de problème.

— A plus, alors.

— Salut.

Sylvain se gratta le menton, puis tourna les talons et quitta le brun. Ce dernier prit une profonde expiration, puis la relâcha doucement. Il l'avait fait et maintenant, il n'y avait plus qu'à attendre. De plus, le rugbyman l'avait plutôt bien pris donc serait-il possible que ce soit sur la bonne voie ?

Clément avait découvert qu'il était gay alors que Raphaël lui présentait sans cesse fille sur fille. Il avait commencé par avoir une affection prononcée pour le roux, mais ça lui était vite passé, et évidemment son meilleur ami ne l'avait jamais su et ne le saurais jamais. A présent qu'il assumait ses préférences, il avait choisi Sylvain. Ce serait son premier petit copain et après avoir lu plein de livres sur le sujet, avoir discuté sur Internet avec des gens qu'il ne verrait jamais, il avait pris son courage à deux mains et le voilà qui faisait sa déclaration.

Pas terrible, certes... Il aurait du commencer avec un peu plus de questions préliminaires pour amener le sujet... Ou même s'enquérir avant des préférences de Sylvain... Peu importait puisque le mal était déjà fait.

Soudain, une porte de salle de classe s'ouvrit. Le cœur du brun oublia de battre durant un court instant. Une petite tête aux cheveux noirs passa par l'entrebâillement et sursauta en découvrant que Clément était toujours là. Sur son visage était inscrit le fait qu'elle avait tout entendu. Typée asiatique, Clément ne la connaissait pas. La jeune fille lui jeta un long regard, puis s'en alla, ses bouquins dans ses bras.

Qu'est-ce que ça allait lui apporter ? Allait-elle médire sur son compte dans tout l'établissement ? Ils n'étaient pas au collège, mais parfois certaines personnes pouvaient assez peu matures sur certains sujets.

Clément repartit vers sa classe lorsqu'il entendit la sonnerie.

— Où étais-tu parti, Clem ? s'exclama Raphaël qui arriva derrière lui en entrant dans la salle. Je t'ai cherché pendant un bon bout de temps pour te demander si tu avais fait tes exercices de maths.

— Oui, je les ai fait. Quoi ? Pas toi ?

— Oh, c'est bon, j'étais occupé.

— Je vois... Je te les passe maintenant et tu recopies pendant le cours, ok ?

— Super ! Merci, Clem !

— Je suis trop gentil, grinça le brun en s'installant sur une chaise.


Cela faisait une semaine que Clément avait fait sa déclaration et il n'avait toujours pas eu de réponse. Au moins, il n'eut vent d'aucun commérage donc il se disait que Sylvain avait besoin de plus de temps.

Mais ce jour-là, le brun constata un fait qui le choqua. Ce jour-là, Sylvain l'avait bousculé plutôt durement dans les couloirs pour passer, sans même s'excuser. La cerise sur le gâteau fut l'après-midi. Une jeune étudiante avait fait tombé son classeur et ses feuilles s'étaient éparpillées sur le sol. N'étant pas pressé, Clément avait commencé à l'aider et avait découvert que Sylvain s'était également baissé pour lui porter assistance. Puis l'autre, le remarquant enfin, lui jeta un regard noir, avait lâché les feuilles avec un reniflement de dédain et était reparti.

Quoi ? Qu'est-ce qui n'allait pas ? Qu'est-ce qu'il avait fait ? Ou plutôt... Peut-être que l'asiatique avait pratiqué un chantage sur lui et donc il lui en voulait de quelque manière que ce soit ! Clément commença à se monter des films tous aussi horribles les uns que les autres.

Ce soir, il savait qu'il y avait entraînement de rugby après les cours donc le soir, il attendit sur les gradins tandis que l'équipe de sportif s'entraînait.

— Eh ! Qu'est-ce que tu fiches ici ?

Clément se tourna vers l'arrivant et sourit à son meilleur ami :

— Je peux te retourner la question, je te signale.

— J'ai rendez-vous avec Sophie et nous nous sommes fixés le terrain de rugby. Et toi ? Je ne savais pas que tu t'intéressais au rugby ? Depuis combien de temps ?

— J'ai juste demandé à Sylvain de me prêter un jeu vidéo. Il devait me l'apporter aujourd'hui et donc j'aimerais savoir ce qu'il en ait.

C'était très facile de mentir, heureusement. Et à part un soupir de la part de Raphaël, il n'y eut plus de questions. La petite copine de Raph arriva, salua le brun car il la connaissait de vue, puis elle et le roux partirent avec un signe de la main. Clément avait enfin le champ libre !

L'heure passa, puis sans raison particulière, un joueur parla un instant avec le coach et vint dans la direction du spectateur. Ce dernier devina qu'il s'agissait de Sylvain. Le moment des explications étaient enfin arrivées.

Il se leva et se rapprocha du bord.

— Salut.

— Qu'est-ce que tu fiches là ? demanda le rugbyman avec une certaine irritation.

— Je dérange ? répliqua le brun.

— Oui.

— C'est ta réponse pour ma demande ?

— ... Ouais.

— Ok. Pas la peine de se montrer aussi désagréable.

— Pourquoi je me fatiguerais à être sympa avec une tapette ?

— Quoi ?

— Rien...

— Si ! Qu'est-ce que tu viens de dire, connard ?

— Ne me parle pas sur ce ton !

— Je n'ai pas d'ordre à recevoir de toi !

— Vas-y, dégage, je ne veux plus jamais voir ta sale gueule de pédé, répliqua Sylvain en le quittant.

Clément voulut répliquer, mais le sportif courrait déjà rejoindre son équipe. Et là, il s'affala par terre et se roula dans la boue. Puis des pigeons en formation serrée se délestèrent au-dessus de lui. Et enfin un troupeau d'éléphant le piétina. Ah... Qu'est-ce que ça aurait pu être magnifique ! Malheureusement, Sylvain atteignit son groupe sans encombre.

Clément n'avait jamais eu l'impression que le brun était du genre homophobe, mais les gens pouvaient changer désagréablement. Le tout était de prier pour qu'il n'aille pas se moquer de lui sur les toits de l'école afin que tous soient au courant que Clément était une sale pédale.

Le brun sentit des larmes arriver et il quitta précipitamment le stade pour trouver un peu de solitude. Ce n'était qu'un sale con ! S'il avait été hétéro et s'il avait reçu un râteau, la fille aurait été simplement désolée et ne l'aurait pas insulté de divers noms sympathiques. Ce n'était pas sa faute d'être ainsi ! Après avoir pleuré sur son sort dans un coin de rue, il revint chez lui, le cœur encore douloureux.

A la maison, son chien, Romuald le salua gaiement, toujours prêt à jouer avec son maître. Un peu petit, ses boucles noires de bichon le faisaient ressembler à un mouton, d'où son prénom. Clément le caressa distraitement ; il n'avait pas l'esprit à ça.

— Clément ? fit une voix de la cuisine.

— Oui, m'man ?

— Oh, c'est toi. Comment s'est passée ta journée ?

— Bof.

— Alors ça ira mieux demain, sourit sa mère en brandissant sa cuillère.

Sa mère, Yvette, était une femme au visage marqué par les rides malgré son âge moyen. Elle était une directrice des relations humaines et pouvait, parfois, rentrer assez tôt à la maison. Son père, Louis, par contre, de par son métier de chimiste, rentrait plus tard à chaque fois. Clément était fils unique.

— Sûrement, répondit-il d'une voix lasse.

— Ton père ne rentrera pas assez tôt ce soir : il nous a dit de manger sans lui.

— Hmm...

— Lave-toi les mains et on passe à table.

Clément ne pensa même pas à répondre et monta dans sa chambre. Romuald le suivit, gambadant comme si son seul bonheur était la présence de son maître et celle de la nourriture en bas bientôt prêtre. Clément le prit dans ses bras et le caressa pensivement :

— Tu as de la chance, mon vieux, murmura-t-il.

Le chien aboya doucement et essaya en vain de lécher la figure de son maître parcourue de larmes une nouvelle fois.

A suivre...


Mydaya : Bon, ça commence mal et je n'ai rien pour me défendre pour le moment... Enfin, j'espère que ça vous a plu quand même ! J'ai eu cette idée de fic un jour, j'ai eu l'idée d'un one-shot et c'est parti pour quelques chapitres. Ca n'a pas beaucoup de prétention, mais ça m'a fait plaisir de l'écrire, donc j'espère qu'à vous aussi, ça vous fera plaisir de la lire !

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