Fic sur le principe du poste-it. Très courte et déjà terminée... Je préviens, romance (oui, je peux en faire!) et slash...
Je ne suis pas fou.
Je m'appelle Eric, mon nom n'a rien à être connu.
Je suis étudiant en fac de psychologie, troisième année. Cette année, justement, j'ai du rendre une thèse. Mon sujet était la schizophrénie à tendance psychopathe/ sociopathe.
Pour cela, j'ai, non, je me suis plongé en immersion totale dans le milieu.
Avec l'aide de mon professeur, je me suis fait passé pour fou.
J'ai été interné.
A l'hôpital Sigmund Freud, Yvelines, dans la section malades mentaux dangereux.
Intéressant et effrayant.
Ils étaient tous fous. Normal, direz vous, c'est un asile d'aliénés, mais à ce point, il y a de quoi en faire des cauchemars...
Il y va de ceux qui peuvent sortir, accompagnés, bien sur, mais sortir tout de même, à ceux qui sont enfermés, perpétuellement drogués, enchaînés dans des cellules d'isolement.
Ces cas là sont parqués au fond, oui, j'ai bien dit parqués, de l'aile Nord. Un panneau « interdit d'entrer sauf internes » est planté en plein milieu.
Ma chambre se trouvait juste avant ce panneau.
Je peux vous assurez que ce ne sont pas les hurlements, les plus effrayants, mais bien le silence qui les suit.
Un silence lourd et tendu, comme dans un film d'épouvante, avant que le monstre n'apparaisse au détour d'un couloir sombre.
Chaque « pensionnaire » a un interne attitré. Moi-même étant nouveau, et passablement sain d'esprit (passablement, en effet. Qui, en étant sain d'esprit, choisirait une fac de psycho ?) je partageais la mienne – car c'était une femme, une jeune femme – avec un jeune homme, de mon age environ.
Un schizophrène : mon sujet d'étude ! Parfait !
Dans cette optique, je fis rapidement connaissance avec elle.
Je vais d'abord vous la décrire, puis ce sera à son deuxième patient.
Elle était jeune, vingt-et-un ans, mais c'était une force de la nature. Elle pouvait être douce et gentille avec moi deux minutes après avoir été glaciale, voire cruelle avec un autre. Une jolie fille, par ailleurs, châtain aux reflets roux, un sourire rieur et enjôleur, souvent accompagné d'un rire communicatif, mais des yeux d'un froid polaire, et d'une force inébranlable.
C'est ça qui a du la perdre...
Elle m'avait expliqué un jour, qu'elle avait déjà réservé sa place. La majorité des soignants passaient leur retraite dans le centre. Trop de pression, mais elle m'avait dit en rigolant que c'était surtout par ce qu'ils aimaient trop leur boulot pour le quitter si rapidement. Je ne l'ai cru qu'à moitié.
Tout le monde l'aimait et l'appelait Ami. Surtout parce que la majorité des résidents ne pouvaient s'exprimer qu'en disant : « ami », « pas ami ». Triste constatation.
Je l'appelais donc Ami.
Passons à son deuxième patient. Le schizophrène.
Je l'ai rencontré pour la première fois au réfectoire. Il parlait avec Ami, qui me fit signe de venir les rejoindre.
Les premiers mots qu'il m'adressa furent :
-Je ne suis pas fou.
Ami a souri et lui a répondu :
-Je le sais ça...
-Lui non.
En disant cela, il ne m'avait même pas adresser un regard. Il avait les cheveux blonds cendrés, lui tombant sur les yeux et descendants un peu plus haut que les épaules.
-Elle est plus folle que moi.
-Exact. Moi j'ai vraiment plusieurs personnalités...
Je la regardais, surpris. Elle sourit encore une fois.
-J'arrive encore à les cacher, m'expliqua-t-elle. Mais j'évite d'en parler. Il n'y a qu'Iwël, et maintenant toi, qui êtes au courant.
Je fis donc la connaissance d'Iwël.
-C'est la seule personne ici qui puisse tenir un discourt cohérent, continua-t-elle.
Le repas continua, je ne prenais presque jamais la parole ; mon rôle étant d'être un jeune homme perturbé asocial et peu bavard à tendances névrosées.
En plus d'être cohérent, les discours d'Iwël étaient intéressants.
Ami dut nous laisser, sa pause se terminait. C'est à ce moment qu'Iwël se présenta vraiment.
-Je m'appelle Iwël.
-Eric.
-Tu es ici pour quoi ?
Je pris le temps de répondre. Je n'avais pas vraiment envie de lui mentir. Je pris donc le risque de lui révéler la vérité, au pire, je grillais ma couverture...
-Moi non plus, je ne suis pas fou. Enfin, pas entièrement.
Il daigna alors me regarder. Je fus soufflé lorsque je vis son visage. Il l'avait gardé baisser tout le long du déjeuner.
Ses cheveux encadraient un visage fin au nez droit et aux pommettes hautes. Des lèvres fines s'harmonisaient avec l'ensemble de son visage pale. Mais le plus surprenant était certainement ses yeux.
Bleus aux nuances améthyste.
Toute femme que j'aurais pu être, je serais tombé amoureux de cette beauté. On ne pouvait le qualifier autrement.
-Pas fou ?
-Du moins, pas entièrement, lui répondis-je dans un sourire.
Il fronça des sourcils.
-Je suis étudiant en psychologie. Et je suis ici pour une étude.
-Donc, tu es venu t'enfermé ici de ton plein gré ?
-On peut dire ça...
Il soupira.
-Les saints d'esprits viennent s'enterrer à l'asile et ce sont les fous qui les gardent...
Je compris tout de suite l'allusion à Ami.
-Et toi, pourquoi es-tu là ?
Il était censé être schizophrène, ce qu'il n'était pas, et psychopathe, ce que j'espérais être faux.
-Traumatisme post mortem...
La suite au prochain épisode...