Coucou ! Me revoilà avec une petite histoire qui me trottait dans la tête et qui ne voulait pas en sortir !

A Chat de minuit pour le prénom de mon perso !

En espérant que cela vous plaise et que cela mérite une suite !

Aceituna.

Petits mensonges et autres complications ...

« Tout commença par un stupide pari et tout s'acheva par une droite bien méritée sans doute ... »

C'était en juin, et nous avions un match ce jour là. C'était un match décisif, une finale et le gagnant remportait la coupe inter fac du département et surtout il se voyait offrir une place pour le championnat de France. L'ambiance était survoltée cet après midi là, les tribunes étaient pleine à craquer et on entendait des vestiaires la foule scandée le nom de nos équipes respectives.

Bastien notre capitaine et Hérvé celui de nos adversaires se connaissaient bien et n'avaient rien trouvé de mieux que de parier que le perdant devrait assister à la petite fête de fin de match déguisé en fille.

Et nous avons perdu ...

En bon perdant nous nous sommes donc pointés à la petite sauterie déguisés en filles et pour mon plus grand malheur j'étais plutôt convainquant, en fille ...

- Gaëtan t'es trop bien roulé comme ça ! ne cessait de me répéter Bastien mon meilleur pote à qui je dois bien le reconnaître la robe n'allait vraiment pas.

- Si tu continus à te foutre de moi, je te roule une pelle pour te faire taire une bonne fois pour toute ! répliquais-je faussement sérieux.

Il me regarda pour voir si je plaisantais ou non. Je le laissais mariner quelques instants avant de lui sourire et il continua alors de plus belle s'exclamant :

- Mais tu t'es épilé en plus !!!

J'avais laissé le soin à ma cousine Flora, cousine et meilleure amie, de me préparer pour cette soirée et je dois dire qu'elle y avait mis les grands moyens, d'où le résultat ...

- T'es sûr que c'est la première fois que tu te déguises comme ça ? Parce que franchement cette robe te va à ravir !!! plaisanta encore Bastien

- Je suis gay pas travelo !

Bastien explosa de rire à nouveau. Cela faisait plus de vingt ans que l'on se connaissait tous les deux et j'avoue avoir eu très peur de le perdre le jour où je lui ai avoué préférer les mecs mais il n'en fut rien. Il est resté mon meilleur ami, heureux que je ne lui pique pas ainsi ses petites amies parce qu'avec un physique comme le mien ...

Un physique comme le mien ...

Un mètre quatre vingt, une peau bronzée, des cheveux bruns et des yeux clairs, seul héritage avec mon prénom de mon père breton, parti depuis longtemps vers d'autres horizons. Le reste je l'avais directement hérité de ma mère espagnol et apparemment le mélange ne laissait pas mes conquêtes indifférentes. Quoi que pour le moment se soit un peu « Waterloo morne plaine ... », mais que voulez vous, il semblerait que je sois également un garçon très exigeant du haut de mes vingt et un ans...

Alors que la soirée battait son plein, que l'alcool coulait à flot je suis sorti prendre l'air, histoire de dégriser un peu. Je n'aimais pas être trop saoul, je détestais perdre le contrôle tout comme je détestais mes collants et ces chaussures, sans talons heureusement, dont j'étais si grotesquement affublé.

Je me suis installé sur un banc dans le jardin et j'ai regardé les étoiles, maudissant le ciel d'avoir perdu ce match à si peu de point. Je revoyais ma dernière action et n'arrivais toujours pas à comprendre comment l'arbitre avait pu nous refuser ce point. L'idée qu'il fut acheté par l'autre équipe me traversa l'esprit avant que je ne sois interrompu dans mes envies de meurtre par une voix derrière moi :

- La nuit est magnifique non ?

Je ne répondais pas et me levais pour retourner à l'intérieur n'ayant aucune envie de commencer une discussions avec cet inconnu, venu sans aucun doute me narguer pour notre défaite « à un point » ...

Cependant lorsque je l'ai vu à la lueur de la lune, je n'ai pu faire un pas de plus, je me suis rassis sur le banc bien sagement et j'ai, après un énorme effort, réussit à lui répondre quelque chose d'assez intelligible pour qu'il ne me prenne pas (tout de suite) pour un débile mental

- Humm Humm ...

- Je peux m'asseoir ? me demanda t il ensuite

- Humm Humm

- Tu es muette ?

-Humm Humm lui répondis-je en secouant la tête de gauche à droite

Environ un mètre quatre vingt cinq, cheveux châtains à première vue, yeux ... Je le fixais. Noirs. Yeux noirs, voix mélodieuse ... Je crois avoir connu à ce moment là mon premier coup de foudre et sans doute le dernier. C'était comme si le ciel venait de me tomber sur la tête, j'avais le coeur qui battait à cent à l'heure.

Un coup de foudre ...

- Tu encourages l'équipe des « Chiens fous » c'est ça ?

- Humm Humm

- D'accord ! me dit il en riant, je vais essayer de faire la conversation pour nous deux !

Un rire ...

- Vous êtes bon perdant, votre buteur n'a pas eu de chance à la fin ... L'arbitre n'a pas été très juste sur ce coup ...

Sa phrase a mis une éternité à arriver à mon cerveau mais lorsque j'ai enfin réussit à décrypter le sens que les mots prononcés ensemble prenaient, je l'ai regardé avec de gros yeux. Le buteur de l'équipe c'était moi ! Ne m'avait il donc pas reconnu ?

J'ai voulu (enfin) prononcer des mots pour lui expliquer que c'était moi le buteur malheureux, mais quelqu'un nous a interrompu.

- Ah Noah tu es là ! Je te cherchais !

Il s'est levé pour accueillir la nouvelle venue. Une jolie fille, aux longs cheveux et avec une robe qui avait toute les peines du monde à cacher ce qui devait être caché !

Il lui a prit la main puis il s'est tourné vers moi :

- Je te présente Coralie ma cavalière

La jeune fille m'a sourit et m'a tendu une petite main toute menue, légère comme une plume.

- Enchantée

- Et voici ... reprit Noah

- Flora dis-je alors d'une voix fluette, le prénom de ma cousine étant le premier qui me vint à l'esprit.

Ils sourirent puis Coralie reprit :

- Il fait frais ici, je rentre, je voulais juste voir si tout allait bien !

- Ca va !

Elle disparut alors et je me tournais vers le ciel, essayant de retenir le « YES » qui me brûlait les lèvres à cet instant.

- Je vois que tu peux parler alors on pourrait peut-être discuter un peu, à moins que comme Coralie, ton petit ami ne s'inquiète ...

- Je n'ai pas de petit ami ...

- Ah tant mieux alors ! On a qu'à recommencer depuis le début, je m'appelle Noah ...

Il s'appelait Noah, il avait vingt et un ans et était en fac d'histoire. Il vivait avec ses parents à cinq pâtés de maison de chez moi, il aimait le sport, la lecture, Stephen King entre autres et venait de découvrir un petit bijou Russes : « Les sentinelles de la nuit ». Il aimait le cinéma également et plein d'autres choses qui me faisait dire que nous étions vraiment fait l'un pour l'autre, au détail près qu'il me voyait comme une fille et que trop heureux de découvrir un mec parfait pour moi j'en avais oublié de lui mentionné que je n'étais pas celle qu'il croyait ...

Enfin, après plus de deux heures de discussion dans ce jardin, Coralie est venue le chercher alors que de mon coté c'était un Bastien, pied nu qui arrivait pour m'annoncer en titubant que c'était à moi de conduire.

Je me souviens de son sourire au moment de nos adieux et je me souviens qu'il est revenu sur ses pas pour me donner un petit morceau de papier sur lequel était inscrit son numéro de téléphone.

J'avais une touche avec un canon !

Et ce n'est qu'en rentrant chez moi, en me voyant dans le miroir avec cette robe noire, dévoilant une poitrine agréable grâce à une paire de chaussette de tennis habillement placée, mes yeux aux cils immenses, mes lèvres rougies, mes cheveux tirés en arrières et ornés de barrettes multicolores ... que je compris que s'il avait été charmé ce n'était pas par mes atouts habituels ...

Et la désillusion fut grande. Pourtant je ne pouvais pas renoncer à lui, pas après le rêve qui suivit la nuit de notre rencontre et toutes les minutes où je n'ai cessé de penser à lui.

Ma mésaventure racontée à ma cousine, cette dernière décida de m'aider et réussit à me convaincre, s'il le fallait encore, de l'appeler.

Je composais donc son numéro avec l'idée de lui avouer la vérité. La sonnerie retentit trois fois avant qu'il ne décroche :

- Allô ?

Mais à peine entendis-je sa voix que toutes mes bonnes résolutions disparurent. Je ne pouvais pas lui annoncer que j'étais un garçon au téléphone, je devais absolument le revoir avant ...

Juste une fois ...

- Bonjour dis-je alors avec ma petite voix qui fit exploser de rire Flora derrière moi.

Je lui jetais un regard meurtrier pour tenter de la faire taire.

- C'est Flora ...

- Flora ? Je suis content que tu m'appelles ...

Notre conversation dura une bonne demi heure sous le regard horrifié de Flora.

- Toi mon vieux t'es grave atteint ! me dit elle lorsque je raccrochais enfin.

Grave atteint ...

Après une négociation sérieuse et la promesse qu'elle pourrait venir avec moi et Noah ce soir là au cinéma mais pas au resto, elle accepta de me déguiser encore une fois. Nous avons opté cette fois-ci pour un jean, un chemisier blanc et un pull colle en V. Une chance que ma tante, est des mensurations à peu près équivalente au mienne, une chance aussi qu'elle soit en voyage en ce moment ...

Une fois prêt à partir, j'eus la désagréable surprise de voir Bastien débarquer.

- Qu'est ce que tu fous là ?

- Hey ! Je n'allais pas louper ça quand même ! Et puis Flora m'a invité au cinéma ce soir alors je pouvais pas refuser !

Je lançais un regard mauvais à ma cousine qui se contenta de hausser les épaules en répliquant :

- J'allais quand même pas tenir la chandelle quand même !

Et c'est ainsi que mon premier rencard eut lieu. Naturellement après le film, Noah ne se voyait pas de ne pas proposer à mes amis de venir manger avec nous et je n'ai pas pu lui dire la vérité et plus le temps passait et moins je me sentais le courage de la lui dire, sachant pertinemment qu'il le découvrirait tôt ou tard...

Le jour de nos noces ?

Les semaines suivantes, les rendez-vous se sont succédés, au cinéma, en boîte, dans des bars ou restaurants aux ambiances plus que romantiques. Au troisième rendez-vous, alors qu'il me ramenait chez moi j'eus le droit à un chaste baiser sur la bouche et il m'a fallu une volonté d'enfer pour ne pas le plaquer contre le mur de l'immeuble et approfondir plus encore notre relation.

Être une fille prude était d'autant plus difficile pour moi qu'en temps que mec ce n'était pas dans mon tempérament. J'étais plutôt aventure d'un soir, juste pour l'hygiène comme disait Bastien.

Et plus le temps passait et plus je tombais amoureux et plus je ne pouvais lui dire la vérité. J'étais amoureux d'un hétéro, aux goûts assez particulier, vu que même si je portais bien la robe, j'étais « unefille » assez masculine quand même, loin de la petite Coralie qu'il avait quitté quelques jours après notre rencontre ...

Cette petite mascarade prit tout de même fin le jour où il voulut me présenter à ses parents. cela faisait six mois que nous flirtions ensemble et dieu qu'il était sage comme garçon. Jamais un geste déplacé, jamais voulut me peloter, me forcer à faire quoi que se soit de répréhensible aux yeux de la Bible ... J'ai cru même que nous avions changé d'époque et que je me retrouvais au Dix Neuvième siècles avec mon fiancé qui ne faisait que mon conter fleurette en attendant la nuit de noce. Et si j'ai accepté de rencontrer ses parents, c'était justement dans l'espoir fout d'arriver enfin à notre nuit de noces ... Où j'aurais enfin pu lui montrer tout ce que l'on peut faire avec ses hormones ...

Je m'en souviens encore, il faisait froid ce jour là, très froids. j'avais emprunté pour l'occasion un costume sombre à ma tante et une paire de mocassin à talons plats. Flora m'avait fait un maquillage discret, qui n'a même pas coulé lorsque la pluie à recouvert mon visage douloureux ...

Ses parents ...

Ses parents nous accueillirent avec une certaine fraîcheur. Ils m'observèrent longuement comme s'ils avaient deviné que je n'étais pas vraiment ce que je semblais paraître.

Ils me posèrent de nombreuses questions sur mes parents, leur travail, le cursus que je suivais et le fait que je me destine à une école d'ingénieur, ma licence en poche sembla les satisfaire. Noah lui se contentait de me sourire et de hocher la tête à chaque point marqué et ils n'étaient pas bien nombreux ...

Nous sommes ensuite passés à table où le repas se passa dans un silence de mort. Les plats étaient insipides et je dû faire un effort surhumain pour finir mon assiette.

Je constatais à cette occasion que ses rapports avec ses parents étaient plus que cordiaux et je passais un détestable après midi essayant de faire bonne figure face à ces gens qui me devenaient, le temps passant, de plus en plus antipathique.

Si ce n'avait été pour Noah ...

Lorsque nous sommes repartis (enfin), le temps virait à l'orage. Peut-être était-ce un signe ?

- Je suis désolé Flora ... commença t il penaud, mes parents ...

Désolé ...

- Ce n'est pas bien grave me sentis-je obligé de lui dire.

- Tu es la première ...

- A rester jusqu'au bout ?

Il me sourit, puis se gara sur le coté.

- Flora ... commença t il solennellement

Mais je ne pouvais le laisser continuer. Alors je me suis jeté à l'eau.

- Noah, je suis un mec ...

Un mec ...

Il m'a regardé en ouvrant de grand yeux, puis j'ai ensuite senti une violente douleur au niveau de la mâchoire après qu'elle est percutée son poing. Il avait une sacrée droite ...

- Descends ! fut le seul mot qu'il prononça mais son regard en disait long sur le temps qu'il me restait pour exécuter son ordre.

Je suis donc descendu.

Et il a plut ...

A suivre ...