Titre: Vaines Tentatives
Auteur: Helly
Genre: Yaoi / Relation professionnelle xD
Statut: En Cours (comme d'hab kebab)
Disclaimer: No Plagiat. Thanks.
La remise des diplômes.
La fin de nos études.
Le commencement d'une période encore plus longue que la précédente. Le début d'une nouvelle époque.
L'avenir qui se décide enfin à prendre la place du passé.
Que le temps passe vite.
À vingt et un ans, je me sens encore comme un gamin imprudent. Je n'ai pas vraiment la notion de tout ce temps perdu, écoulé. Le collège, le lycée, la fac… Je pense en avoir assez profiter. Alors pourquoi ce sentiment ?
Moi qui ne supporte pas les regrets, j'ai l'impression de me renier en songeant ainsi. C'est comme si je tirais un trait sur ces dernières années. Comme si…
J'étais sur le point de tout oublier pour pouvoir assumer ce changement proche qui m'effraie.
«- Eh, Antho ! T'as fini de rêver, oui ? »
Tiens, le voilà enfin, lui. Toutes mes craintes disparaissent en sa présence. L'unique fait d'entendre sa voix évanouit tout doute en moi. N'essayez pas de comprendre car moi même, j'ignore pourquoi.
«- C'est pas trop tôt, lui fis-je avec un sourire taquin.
- Comment ça pas trop tôt ? J'te signale que c'est moi qui t'attends dans le vent depuis des lustres, crétin ! Et dire qu'en plus, tu…»
Comment ne pas être amusé et attendri face à cette colère que j'adore déclencher ? Il suffit juste de le fixer en silence, un large sourire aux lèvres et le tour est joué. Je me mets à rire en l'écoutant me faire la morale et en profite pour m'enfuir, le laissant s'exciter tout seul.
La cérémonie de fin d'année est un événement important paraît-il. Moi, je n'en vois pas l'intérêt et préférerai éviter de participer à ce genre de trucs mais il m'est malheureusement impossible d'échapper aux persécutions de Damien, à fond dans l'organisation de fêtes, tout ça. Tu parles d'une perte de temps.
Ah, mais j'oubliais. L'étudiant qui me poursuit et me dispute à tout va, c'est mon petit ami, Damien. Car oui, je suis un homme et lui aussi, quel choc. Nous sommes tous deux homosexuels, mon dieu que c'est sale. Tapettes, gays ou pédés, appelez nous comme bon vous semble, nous sommes ce que nous sommes que cela vous gêne, dérange, dégoûte ou autre. Moi, je n'en ai pas honte.
Et je vous emmerde, même.
Des persécutions, agressions et autres formes de violences, j'en ai subi bien avant de savoir ce que j'étais alors ne vous en faites pas pour moi, tout est question d'habitude. Entre les homophobes, les religieux et les individus étroits d'esprits, il y a toujours de quoi être servi. C'est vrai qu'on a du mal à s'ennuyer avec tout ça, tiens.
J'ai pris conscience de mes tendances sexuelles très jeune, dès l'âge de sept, huit ans si je me souviens bien. Ma mère s'en est d'ailleurs rendu compte quelques années plus tard, lorsqu'elle m'avait surprit en train de me masturber, avec la photo d'un homme. Le fait de voir son fils se toucher est déjà très choquant en soi mais le pire est de surtout réaliser que son enfant est différent des autres enfants, la photo étant une preuve irréfutable.
Sa première réaction fut d'abord de me gifler puis d'ensuite me serrer dans ses bras. Elle pensait que ça allait me passer, que c'était un contre-coup de la pré-adolescence, un moyen de m'affirmer, de m'opposer et bien d'autres choses encore dans le même genre, selon ce qu'avait bien pu lui expliquer les quelques psychologues compétents qu'elle avait consulté.
Les années passèrent et au final… Elle comprit ce que j'étais réellement. Et l'accepta. Ce n'est pas donné à tout le monde de posséder une mère telle que la mienne, j'en suis conscient et surtout fier. Mon père quant à lui, je ne l'ai jamais connu. À savoir si ce n'est pas ça qui m'a perturbé, tordu comme je suis. Je possède un beau-père en revanche, très séduisant. Très compréhensif aussi, il n'a jamais osé me juger. Je l'apprécie beaucoup. Que demander de mieux pour ma mère qu'un homme qui s'occupe d'un enfant intenable qui n'est même pas le sien et qui en plus de cela, la rend heureuse comme jamais personne d'autre n'avait pu le faire auparavant ? Un type bien, vous dis-je. Ma mère a du goût, comme moi.
L'homme en lui même m'a toujours attiré et je n'ai jamais pu aller à l'encontre de mes désirs. Ce n'est pas pour autant que la femme me répugne néanmoins, je suis incapable d'éprouver quoi que ce soit pour l'une d'entre elles. D'un point de vue sexuel surtout, c'est là que ça devient difficile voire carrément impossible. Alors autant ne pas se forcer et convoiter les hommes de façon libre.
Au collège, je n'ai eu des relations qu'avec des adultes, des hommes beaucoup plus âgés que moi. Mon premier fut mon professeur d'éducation physique, le second mon proviseur puis mon prochain un surveillant et ainsi de suite. Le lycée fut ensuite l'occasion pour moi de m'intéresser à autre chose qu'aux « vieux » si je puis dire.
Et c'est dans cet état d'esprit là que j'ai rencontré Damien.
Nous étions dans la même classe depuis deux ans et malgré son attitude froide, voire même timide envers moi, je compris tout de suite que c'était uniquement parce que je lui plaisais et l'intimidais.
J'ai toujours été quelqu'un d'assez extraverti, ouvert et populaire malgré moi. On me traite souvent de grande gueule, débile et bouffon mais qu'y puis-je, c'est dans ma nature d'agacer les autres. Je suis autant aimé que détesté, mon homosexualité jouant aussi un rôle important dans ma côte de popularité. Je me suis toujours affirmé, sans m'exhiber pour autant. La tolérance, je me la suis appropriée moi même. Me cacher ? Avoir honte de moi même et me soumettre ? Crois le.
Damien était donc au courant de mes préférences et attirances douteuses. Et ce n'est pas pour autant qu'il s'éloignait de moi, au contraire. Il était très indécis, quant à moi, j'étais bel et bien décidé à garder le meilleur pour la fin, comme on dit. Je ne lui faisais aucune avance et préférais profiter pleinement de mes courtes années de lycée avant de me jeter sur lui.
Car Damien était, et est toujours, le plus bel homme qui soit à mes yeux. Il correspond parfaitement à toutes mes attentes d'un point de vue physique et moral.
La première chose qui m'attira chez lui fut d'abord son corps, pour être honnête. Damien étant un sportif invétéré, il n'existe pas plus belle silhouette que la sienne. Beaucoup moins grand et élancé que moi, il n'en reste pas moins terriblement délicieux malgré sa taille moyenne. De fines hanches, des épaules musclées et bien bâties… Et c'est sans parler de son derrière, exceptionnel. Combien de fois ai-je bien pu le dévorer des yeux ? Il fallut attendre l'entrée en fac pour que cet idiot se décide enfin à m'embrasser, sans crier garde. L'agréable surprise s'associa au bonheur enfin satisfait. L'une de mes plus belles victoires, je l'avoue.
«- Anthony ! Damien ! Venez vite, ça va commencer !
- T'inquiète pigeon, la star est là.
- Une star ? Quelle star ? me coupe sèchement Damien, qui se tient juste derrière moi, une main posée sur mon ventre.
- Mais la tienne, voyons. Bon, allons-y vite avant de louper le super génial top concert que je me languis tellement de voir, vite, vite, l'impatience me ronge, que c'est terrible.
- Ha, ha, ha ! Toi alors… »
Ses douces lèvres se posent sur ma joue et je le vois partir en courant, tout heureux d'assister à la fête. Sans déconner, ça lui plait ce genre de conneries ? C'est qu'il m'épatera toujours cet ahuri.
Je soupire et esquisse un sourire en le voyant s'agiter entouré de ses collègues, tout aussi débiles que lui. C'est alors que je sens une main se poser sur mon épaule, et reconnais à l'intonation de sa voix, l'un de mes meilleurs potes que je supporte depuis le collège, Josh.
«- Pourquoi ne pas se rapprocher de la scène ?
- Une scène, ça ? Et pour voir quoi en plus ?
- Ha, ha ! Les artistes, pardi ! me fait-il en souriant.
- Ah, les autistes ?
- Artistes Anthony, artistes…
- Ah mais oui, pardon, suis-je bête. C'est bien Madonna la blonde à droite là non ?
- Ha, ha, ha ! La pauvre… rajoute-t-il après avoir rit aux éclats histoire de se rattraper.
- Ou Paris Hilton peut être, vu sa dégaine. Qu'elle est mignonne tiens, tu as raison, je vais me rapprocher. Ce serait vraiment bête de ne pas la voir de près celle là, viens avec moi ! m'exclame-je en lui saisissant le bras.
- Attends, Antho !
- Quoi ? Vite, Sharon Stone va sortir de scène !
- Ha, ha, ha ! Arrête de me faire rire et écoute moi pour une fois ! se reprend-t-il.
- Oui mon doudou, que désires-tu ?
- Dou... Dou… Bref, tu as un peu de temps ?
- Toute la nuit pour toi, darling.
- Ha, ha, ha ! Parfait alors, suis moi ! »
Il me prend par la main et m'emmène à l'écart de toute cette foule d'étudiants déchaînés. Il ne parle plus et le silence se fait pesant. Aïe, je sens la déclaration de flamme arriver là. Mais… Pas Josh quand même, depuis le temps qu'il me traite et me considère comme un débile, ce serait paradoxal.
«- Dis Anthony… Qu'as-tu l'intention de faire après la fac ?
- Bah avec mon diplôme flambant neuf, je suis sûr de trouver du travail d'ici les prochaines semaines.
- Ah ? Tu ne veux donc pas continuer les études avec… Damien ?
- Nan, il est fou lui. Moi, ça me suffit d'en rester là. Mais pourquoi tu m'demandes ça au fait ?
- Pou… Pour rien ! bégaye-t-il en rougissant.
- Eh, t'es pas amoureux de moi au moins ? »
Il me tourne brusquement le dos et s'excuse sans raisons. Merde, j'ai encore bien vu. C'est pas la première fois qu'on me fait ce genre de coup, mais venant de Josh, ça me fait chier parce que pour moi, il n'y a que Damien.
«- Tu déconnes, Josh… dis-je dans un soupir.
- Je… Je sais bien ! Mais je n'arrive pas à penser à quelqu'un d'autre que toi, Anthony !…
- Trouve toi une femme, non ?
- Parce que tu crois que je n'ai pas essayé ? Femmes, hommes, j'ai tout fait pour t'ôter de mon esprit seulement… Il n'y a que toi qui sois capable de me mettre dans un tel état… Je suis désolé…
- Mais faut pas Josh, au contraire, ça me fait plaisir à moi, sérieux. C'est flatteur venant d'un gars comme toi. Mais le problème, c'est que je suis calé avec Damien depuis plus de deux ans, comprends le.
- Oui… Je comprends, mais…
- Qu'est-ce que tu attends de moi ? Une réponse favorable ? Qu'on baise ici et maintenant ?
- N… Non !… Ce n'est pas ce que je veux, c'est juste qu…
- Moi non plus, ce n'est pas ce que je veux. Alors oublie moi et mets moi bien de côté car quoiqu'il arrive, tu m'auras jamais. »
Il s'effondre en larmes et s'excuse encore. Je me sens mal à l'aise. Mal à l'aise et honteux d'avoir été aussi dur avec lui mais qu'est-ce que je peux bien faire d'autre? C'est la première fois que je le vois pleurer. Je le prends dans mes bras et le remercie de ses sentiments.
Il acquiesce sans un bruit et me fait signe de rejoindre les autres. Je m'exécute.
Encore un ami de perdu…
Plus rien ne sera jamais pareil. Je ne le reverrai sans doute pas. Et c'est bien dommage…
«- Tiens, tiens, voilà le retour de la star… Où étais-tu passé encore, infidèle ? me reproche Damien tout en m'entourant de ses bras.
- Désolé Maître mais j'étais très, mais alors très, occupé avec Josh.
- Très occupé ? Avec Josh ?
- Un p'tit coup derrière le buisson et puis hop, je reviens vers vous comme si de rien n'était Maître, quelle soumission, lui fis-je avec un clin d'œil.
- Pourriture va… »
Plus jaloux que Damien ? Tu meurs. Quel plaisir que de le voir s'énerver sans raisons. Enfin sans raisons…
J'ai quand même détruit une amitié qui n'en était finalement pas une, vu la certaine ambiguïté qui régnait entre Josh et moi.
J'attire Damien dans mes bras et l'embrasse avec passion, savourant l'inégalable goût de sa peau, si douce et onctueuse. Merde, j'ai envie de lui.
«- An… Antho ! Qu'est-ce que tu… !
- La notion de silence, tu connais ? »
Je colle ma bouche contre la sienne, l'empêchant ainsi de parler et en profite pour glisser délicatement mes mains sous son t-shirt, encore humide de la sueur liée à son tempérament agité. Toujours prêt à bouger, danser, s'amuser, j'adore vraiment le voir se déchaîner…
Et tout en le caressant, je me plonge dans son regard. Dans ses yeux d'un bleu éclatant, presque aveuglant.
Il est l'homme de ma vie.
À suivre...