Titre: La voix de Justin
Auteur: Heavenly
Genre: Drame familial/ Homophobie/ Violence
Statut: Fini
Disclaimer: Voici ce que je nommerais comme l'un de mes chef-d'oeuvres favoris: « La voix de Justin »est assez longue à lire, elle compte en tout 26 pages. Je ne permettrais pas de plagiat et si j'en découvre un soyez en sûr que je m'arrangerais pour détruire votre ordi et votre vie sociale avec. J'espère avoir bien réussi à traiter le sujet de l'homophobie et d'avoir bien fait passer les émotions de mes personnages. Dernière précision:«Justin » se dit comme « Justin Timberlake », n'allez pas prononcer ce prénom à la française s'il vous plait.
Le père resserra le nœud de la cravate noire de son fils. Il le regarda de haut en bas, puis lui donna une tape sur la joue, en pointant un doigt accusateur sur lui:
« - J'te préviens Liam, t'as pas intérêt à chialer. »
Il le toisa une dernière fois puis sortit de la pièce. Liam serra fort les poing, tellement que les jointures en étaient blanches. Il se mordait la lèvre pour éviter de crier son dégoût profond.
« - Tu viens ?! cria son père d'en bas. »
Il enfila sa veste noire avec difficulté et descendit précipitamment les escaliers. Il monta ensuite dans la voiture et le voyage jusqu'au cimetière se fit sans un mot. Un silence pesant. Un silence qui en disait long sur leur situation. Une vérité que tous les deux connaissaient. Une vérité qui resterait cachée. Une vérité qui se transformerait en mensonge.
Son père se gara devant l'église et d'un même accord, ils descendirent de la voiture. Il y avait déjà pas mal de monde et cela étonna Liam. Car Justin n'avait pas autant été apprécier de son vivant. Quand les gens sont morts, devient-on tous hypocrites ? Ou éprouvaient-ils vraiment de la peine pour lui ?
Liam quitta son paternel et se dirigea vers l'équipe de basket de son lycée. Thomas Anderson, lui fit face et lui tendit sa main. Liam la serra.
« - Je suis désolé pour ton frère Close.
- Hum... Tu dois bien être le seul alors, Anderson. »
Il lui lâcha la main et entra dans la grande église blanche et belle, qui brillait plus que d'habitude et dont les couleurs semblaient encore plus vivantes. Il alla directement devant le cercueil de Justin et le regarda. Pour la dernière fois. Après on l'enterrerait. Il ne verrait plus son frère. Son grand frère.
Son père lui tira le bras et l'installa dans les premiers bancs. Peu à peu l'église se remplit et le prêtre arriva. Il allait certainement débiter les conneries habituelles, celles que tout le monde veut entendre, celles que Liam haïssait.
« - Justin Close était quelqu'un de très apprécié... »
Liam ne put s'empêcher de ricaner. Quand il pensait à son frère, il se rappelait surtout le dégoût des gens. Il se rappelait aussi de comment tout cela avait commencer... Il y a déjà presque un an en arrière...
La porte s'ouvrit dans un grand fracas et Justin se jeta dans les bras de son petit frère le visage en larmes. Il avait du mal à parler tellement il hoquetait :
« - Liam... C'est horrible... Liam... Je sais pas quoi faire... Il va me tuer... Tout le monde me tuera... C'est mal !
- Justin... Liam soupira et lui caressa tendrement les cheveux dans un geste fraternel. Qu'y-a t-il de si terrible pour que tu sois dans cet état ?
- ... Tu... Tu le répèteras à personne ?
- Non, voyons.
- Tu... Justin leva son visage noyé de larmes vers son frère. Tu... Te mettras pas en colère dis ?
- Non.
- Jure le!
- Promis Justin.
- Je... Je crois que j'aime les garçons... »
Liam arrêta de lui caresser les cheveux. Il éloigna son frère de lui. Il l'observa attentivement. Non il était stupide, son frère ne savait pas mentir. D'ailleurs ce dernier le regardait apeuré et triste. Liam durcit son regard.
« - Comment en es-tu sûr ?
- Je... son grand frère baissa la tête rouge de honte. Et bien... Je me suis touché en pensant à un garçon...
- Tu t'es masturbé ? Hum... Depuis combien de temps tu fais ça ?
- Euh... Depuis une semaine. Tu sais quand je l'ai vu nu au vestiaire j'ai eu envie de...
- Ta gueule Justin !
- ...Pardon... Tu me détestes ? »
Le plus jeune prit les épaules de l'ainé et le secoua fortement.
« - Ne dis surtout jamais ça à papa ! Jamais ! Et t'as intérêt à t'enlever ces conneries de la tête !Tu toucheras aucun mec de ta vie ! T'as compris ?! »
Son frère déstabilisé chuchota un léger oui. Liam desserra son étreinte et lui ébouriffa les cheveux.
« -Un homme est fait pour être avec une femme. L'inverse est sale, tabou, c'est un pêché. Tu seras puni pour ça. Il me punira à ta place, alors ne fais rien qui pourrait me porter préjudice. Allez viens, on va mettre la table. »
Ils descendirent les escaliers en silence. Ils vivaient dans une maison typiquement américaine. Grande, bien décoré avec des photos de famille. La famille idéale. La mère en moins. Décédée à la naissance du dernier. Dans cette maison, c'était Liam qui faisait tout. Ménage, course, cuisine, à seize ans il était très débrouillard, mais il n'avait pas le choix. Si sa mère était morte, c'était de sa faute, alors il prendrait sa place, c'était ce que son père lui avait fait comprendre.
Il prépara le diner ce soir là et ordonna à son frère de mettre la table. Justin était de deux ans son ainé, mais on avait parfois du mal à la croire. Ce dernier était simple d'esprit vraiment pas très futé, cela lui valait beaucoup de moqueries mais lui ne comprenait pas alors il riait de bon cœur avec eux. Il était grand de taille et plutôt costaud. Il avait les cheveux châtains clairs et des taches de rousseurs lui parsemaient le visage, toujours souriant et joyeux. Il faisait physiquement très enfantin. Il avait d'ailleurs le rire d'un enfant.
Liam par contre avait grandit trop vite. Son visage faisait adulte pour son âge et son regard était souvent froid et impassible, à part quand il était avec Justin. Il était de taille moyenne avec un corps maigre et sec. Il avait des cheveux blonds désordonnés et avait hérité des yeux verts de sa mère contrairement à son frère qui les avaient marrons. Il était aussi charmant que son frère était mignon.
Le bruit d'une porte qui s'ouvre se fit entendre. Une voix s'éleva pour signifier la présence de la personne. Martin Close était rentré. Cet homme à la carrure imposante avait les traits du visage durs. On avait l'impression qu'il ne savait pas sourire. Il était totalement antipathique.
Justin se dirigea vers son père et le débarrassa de sa veste. Puis ils allèrent tous les deux s'assoir dans le salon et Liam qui avait finit, les servit. Son père alluma la télévision et la regarda tout en mangeant, sans prendre la peine de parler à ses fils ou même de raconter sa journée. Non, comme tous les soirs, tous mangeaient dans le calme. Un silence de mort.
Puis le repas se termina. Liam débarrassa et fit la vaisselle, tandis que son père restait devant la télé et que Justin était dans sa chambre. Puis à son tour il remonta dans sa chambre, pour faire ses devoirs et allait se coucher.
En passant devant la chambre de son frère il entendit comme des gémissements, des gémissements de plaisir. Il ouvrit la porte en grand.
Son ainé se masturber devant un magazine homosexuel. Il regarda le plus jeune rouge de honte et remonta son pantalon rapidement. Son frère approcha, il recula mort de peur. Liam ramassa la revue et l'enroula en forme de cône. Puis il s'approcha plus de Justin et le frappa fort avec.
« - Qu'est-ce que j't'ai dit bordel ! Quand vas-tu arrêter de faire toutes ces conneries ! Une queue c'est fait pour une chatte ! L'inverse est contre-nature !
- Aie... Oui ! Pardon, je recommencerais plus! »
Justin se protégeait le visage du mieux qu'il pouvait. Son petit frère ne lésinait pas sur les coups, il était vraiment énervé.
« - Eh ! La crevette ! Descends ! »
Liam s'arrêta net en entendant la voix de son père. Il regarda son frère, puis s'en voulut, alors il le prit dans ses bras.
« - Je suis désolé Justin, mais ne recommence plus. On va régler ton problème. Je vais aux toilettes avec papa, toi pendant ce temps va jeter ça dans une poubelle loin de la maison, ok ?
- Ok.
- Oh! P'tit con ! Bouge ton cul !»
Il lui ébouriffa les cheveux puis descendit rapidement. Son père qui l'attendait au pied de l'escalier, le choppa par le col et le jeta dans les toilettes.
« - Papa, j'ai trois fois rien mangé...
- Et alors ? Je m'en tape ! Vomis !
- Je... »
Son père lui tira les cheveux et enfonça ses doigts dans la gorge de son fils. Celui-ci vomit tout ce qui avait été avalé dans la cuvette. Tous les soirs son paternel le forcer à rendre tout ce qu'il ingurgitait. Cela le faisait mincir à vue d'œil. Petit, il avait été obèse et son père n'avait pas apprécié d'avoir pour fils un thon, alors il commença à le faire ré-ingurgiter tout ce qu'il mangeait et ce, chaque soir. De baleine, il était passé à crevette. Oui, son père était ce genre de personnes, ce genre de personne qui détestait la différence.
« - Rince toi la bouche et monte te coucher.
- Oui père... »
Il obéit, quand son frère ouvrit la porte d'entrée, revenu après avoir jeté la revue comme le lui avait ordonné Liam. Son père le regarda, suspicieux :
« - T'étais parti où le débile ?
- Euh... ce dernier regarda ses chaussures comme si il y trouverait une réponse.
- Je lui ai dit d'aller jeter les ordures, papa.
- Hum ! Bon cassez vous ! Au pieu les morveux. »
Ne voyant pas son ainé bouger, il lui prit le bras et le fit monter avec lui.
Il le déshabilla, lui mit son pyjama et le fit entrer dans le lit. Il le berça un moment puis partit à son tour. Épuisé, vidé comme tous les soirs. Comme tous les jours de sa vie.
Le lendemain se passa normalement, sans que Justin n'évoqua son homosexualité, ce qui soulagea le plus petit. Oui, il fallait que son frère oublie ces conneries. C'était mieux, c'était plus sûr.
Tout le mois se passa comme cela, sans autre incident, sans reparler de cette anormalité. Liam n'avait plus retrouvé son frère dans des situations embarrassantes. Tout était calme.
Mais ce qu'on essaie toujours de cacher, ressort brutalement et on vous balance ça à la figure comme un coup poing. Un évènement en entraîne souvent un autre. C'est le but du déclencheur, et au final il faudra une fin et peut-être la plus cruelle qui soit.
Ce jour là, ce jour où tout fut enclenché, c'était un jour de lycée comme les autres. Liam était en train de discuter dans les couloirs avec ses amis quand son frère arriva en pleurant et se jetta dans ses bras.
Liam eut honte, car même s'il adorait son frère, au lycée il faisait tout pour l'éviter, l'oublier. Il ne voulait pas qu'on sache que c'était son frère, cela le gêner, il savait que ce n'était pas de sa faute si il était comme ça mais il en avait honte, terriblement honte. Surtout que ces amis le regardaient avec un sourire moqueur et les autres élèves aussi.
Il le repoussa brutalement.
« - Qu'est-ce t'as ? lui cria-t-il.
- Liam... Ils... Ils savent ! »
Le plus jeune blêmit. Non il ne fallait pas, il ne fallait pas qu'ils sachent !
Il prit son frère par le poignet et l'emmena loin du monde dans une salle de classe vide. Il le jeta carrément sur une table de classe.
« - Qu'est-ce qu'ils savent ?!
- Euh... Je...
- Réponds !
- Que j'aime les garçons...
- Pardon ?
- Que j'aime les garçons ! »
Le cadet envoya son poing dans le nez de son ainé. Il le prit par les épaules et lui enfonça son genoux. Justin se plia en deux par terre. Il gémissait et pleurait.
« - Je t'avais dit d'oublier ces conneries !
- Mais j'y arrive pas...
- ... Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Je... Dans les vestiaires, mon sexe s'est redressé en voyant celui de Franck Lewis...
- Putain ! Mais t'es vraiment qu'un sale pédé ! Tu te rends compte dans quelle merde tu me mets ! Si le vieux l'apprend, il va me tuer ! Merde ! »
Il donna un coup de pied dans la corbeille et tapa ses poings contre le tableau noir. Puis il s'affala par terre et réfléchit.
« - Qui était là ?
- L'équipe de basket.
- Lewis l'a vu ?
- Non, c'est Thomas Anderson et les autres. Franck était de dos.
- Bon à la cantine tu mangeras avec moi. Ne t'approche plus d'eux, ni de Lewis. Évite surtout Anderson. Dans les vestiaires, tu iras te changer après eux. Maintenant, essuie tes larmes, lève la tête, t'es un homme pas une tapette. »
Son frère lui sourit niaisement et voulut le prendre dans ses bras mais Liam le rejeta une fois de plus.
Ils sortirent ensuite de la salle et allèrent au réfectoire. Après avoir pris leur repas, ils se mirent au fond. Justin faisait dos à l'équipe de basket, Liam par contre les voyaient parfaitement bien. Thomas Anderson se retourna vers eux avec un sourire en coin et raconta quelque chose à ses potes. Le plus jeune des frères se leva et se dirigea vers eux, il se plaça derrière Anderson et avec sa main plongea la tête de ce dernier dans la purée. Puis il lui releva la tête en lui tirant les cheveux et lui murmura dans l'oreille:
«-Eh connard, si jamais j'entends une seule rumeur sur mon frère, ma parole j't'éclate la gueule, compris sale bâtard ? »
Les autres membres de l'équipe se levèrent, il lâcha Thomas et avec un sourire moqueur sortit de la cantine après avoir récupéré son frère.
Mais il savait qu'il allait morfler pour cet affront, il ne serait pas épargné par Anderson, car ce mec était une véritable enflure quand il s'y mettait. Il savait qu'il allait en pâtir mais il n'avait pas supporté son regard et son sourire, il fallait qu'il fasse mal à quelqu'un et c'était tombé sur lui. Une sorte de défouloir.
Il abandonna son frère devant sa classe, en espérant que son ainé ne morflerait pas à sa place. Oui, Anderson se vengerait sur le plus faible. La petite amie de Liam, arriva en courant vers lui.
« - Liam, mon cœur, qu'est-ce qu'il t'as pris ?!
- C'est rien Louise.
- Mais, j'ai peur pour toi maintenant ! »
Il la regarda longuement puis la prit délicatement dans ses bras. Il aimait cette fille, pour lui elle était sa vie, son soleil. Ils se connaissaient depuis l'enfance et ne s'étaient jamais quittés. Elle ne l'avait pas rejeté quand il était gros, elle adorait son frère et était d'un naturel très gentille. Il avait une confiance incroyable en cette fille. C'était la seule qui ne le blesser pas. Et il pouvait tout faire, elle le pardonnerait toujours.
Il l'embrassa et rentrèrent main dans la main dans la salle de cours.
A la fin des cours, il se retrouva coincé dans les toilettes avec l'équipe de basket. Anderson le passa à tabac, l'amochant salement. Il essayait quand même de pas beaucoup toucher le visage, car tout le monde se douterait de qui était le coupable, surtout après la scène au réfectoire. Après s'être défouler, Thomas Anderson lui releva la tête avec son pied.
« - Écoute bien morveux, tes menaces avec moi ça marche pas, tu as fait une grave erreur et tu vas le regretter. Je réunirais des preuves sur ta pédale de frère et après les rumeurs iront bon train.
- ... S'il te plait.. Fais pas ça... Frappe moi autant de fois que tu le voudras mais pitié ne repends pas ces rumeurs...
- Tu m'as pris pour un mec sympa pour que j'écoute ta demande ou quoi ? Écoute connard, ta requête je m'en branle. Je vais me faire un plaisir de détruire ton débile de frère, te frapper c'est pas si marrant que ça.
- Et ça t'apporteras quoi une fois qu'il sera humilié, que tu lui auras fait la honte devant tout le monde ? Ça t'avances à quoi de nous briser ?!
- C'est un jeu, juste un jeu... »
Thomas partit sur ces mots et laissa Liam là. Ce dernier était désespéré, il ne fallait pas que ça arrive, il était sûr que son père en deviendrait fou. Il serait capable de tuer les deux frères. Déjà qu'il ne les aimer pas, pour lui ce n'était qu'une source de problèmes et des bouches à nourrir.
Ce soir là, Liam arriva tard chez lui, son frère et son père étaient là et l'attendaient devant la table. Sans se retourner, son père prit la parole:
« - J'ai dû faire à manger.
- Désolé papa.
- Mettre la table.
- Pardon.
- Et maintenant le repas est froid ! »
Il se leva, prit Liam par le col et le balança sur la table encore pleine. Il lui donna un coup de poing en plein dans le nez, le releva et enfonça son genoux dans son ventre. Puis il le jeta contre le mur, lui prit la tête et tapa plusieurs fois dedans. Il s'écroula en sang, sonné. Le paternel s'adressa à l'ainé:
« - Occupe toi de cette merde et range le salon ! »
Puis il monta à l'étage et claqua la porte de sa chambre. Dire que cela n'était que le début.
Liam, cette fois-ci, ne pu retenir ses larmes. D'habitude il savait ne pas se montrer faible, mais là il était dans la merde et c'était lui tout seul qui l'avait déclencher. Il allait couler avec son frère. Oui il s'était empêtré dans une situation qu'il n'était pas sûr de régler. Et s'il voulait vraiment s'en sortir, il devrait en perdre sa fierté.
Ce matin là après une très courte nuit de sommeil, il se leva plus que décidé à aller au lycée, sachant ce qu'il devait faire, pour protéger son frère et lui. Il alla dans la salle de bain et constata l'état des dégâts. Son frère avait essayé de le soigner mais ça n'y ferait rien. Il avait le nez cassé et un coquard énorme, il tenta tant bien que mal d'arranger les dégâts. Il souleva le haut de son pyjama et là non plus ce n'était pas très beau à voir. Diverses contusions et peut-être même des côtes brisées. Il se fit un bandage tout autour du torse et se prépara pour aller en cours.
Il partit sans son frère après avoir préparer le déjeuner pour son père. Il arrangea un peu le salon que Justin n'avait pas rangé et partit jeter les ordures.
Arrivé au lycée, il se dirigea directement vers le gymnase, il savait que l'équipe de basket s'entraînait tôt. Dès qu'il entra, ils cessèrent leur activité. Pour une fois Franck Lewis le capitaine était là.
Liam prit son courage à deux mains et se posta devant Anderson. Ce dernier le regarda, un léger sourire en coin.
« - Qu'est-ce tu veux petit con ? »
A la surprise de tous, en particulier celle de Lewis, Liam Close pour la première fois de sa vie se mit à genoux. Il baissa la tête.
« - Je ferais tout ce que tu voudras mais s'il te plait ne repends aucune rumeur. Ne fais pas de mal à mon frère. »
Thomas s'accroupit devant et lui tira les cheveux pour qu'il relève la tête. Ils se regardèrent droit dans les yeux.
« - T'acceptes d'être mon chien ?
- ...Oui... »
Anderson éclata de rire. Liam baissa la tête, humilié. Lewis s'approcha d'eux:
« - Qu'est-ce qu'il ce passe ?
- Rien du tout Lewis. Rien qui te concerne, répondit Thomas avec un grand sourire signifiant sa victoire.
- Bon, Close tu peux virer de là ? On a entraînement.
- Ouais, casse-toi et viens me chercher plus tard. Avec de la bouffe et une boisson, il s'approcha de son oreille et murmura: mon chien. »
Liam s'en alla, la honte au visage. Mais Anderson le rattrapa par le bras:
« - Au fait, il me semble ne pas t'avoir autant amoché ?
- ...
- Qui c'est ?
- ... Ça, je peux pas te le dire.
- T'inquiète, je le découvrirais. »
Le plus jeune partit définitivement. Ça allait être un calvaire chaque jour maintenant. Lui qui appréciait l'école, il allait autant la détester que sa maison.
Liam revient comme prévu à la fin de l'entraînement, apportant une canette de Coca-Cola et un paquet de galettes. Anderson afficha son air de vainqueur et commença à boire et à manger devant le plus jeune qui l'attendait debout à côté de lui. Les autres regardaient et riaient. Mais Liam tiendrait, aussi dur que cela pourrait être. Il tiendrait pour Justin.
Ensuite, il alla en cours, là où il ne verrait pas la gueule de con de Thomas. Il retrouva Louise, toujours souriante, toujours heureuse, Louise a la vie paisible. Il en serait presque jaloux. Il l'embrassa. Elle voulut savoir si Justin allait bien, il lui dit que oui, après tout il allait déjà mieux que lui.
La matinée passa vite, de cours intéressants ou pas, mais elle passa et c'était peut-être ça le pire. Liam et Louise sortirent main dans la main, en parlant du cours d'histoire qui portait sur la guerre de Sécession. Liam s'arrêta soudainement quand Anderson se planta devant eux. Louise fut plus rapide et prit la parole:
« - Qu'est-ce que tu veux Anderson ?
- Oh, baisse d'un ton la gosse.
- Je t'emmerde sale...
- Ta gueule Louise !
- Pardon ? Louise se retourna vers son petit-ami.
- Je t'ai dis de la fermer ! »
Il lâcha sa main et emmena Anderson loin d'elle. Il ne voulait pas qu'elle sache, il ne voulait pas l'y mêler, il ne voulait pas la blesser, il voulait toujours son sourire sincère. Il l'aimait depuis tout petit, alors c'était normal de vouloir le bonheur d'un être aimé.
« - Largue la.
- Quoi ?
- Tu me plaques cette pute.
- Non ! Je l'aime !
- Justement. Tu préfères la fille ou ton frère ?
- Pourquoi tu fais ça... Liam baissa la tête, retenant les larmes qui le menaçaient. Ces derniers temps il pleurait si facilement que ça en était aberrant.
- Si tu l'aimes tu en souffriras, et alors ce sera très, mais très amusant. Moi en tout cas ça m'éclate. Tu la largues cet après-midi dans la cour devant tout le monde. Et mets-y de la conviction ! »
Il s'en alla. Liam s'engouffrait de plus en plus dans la dépression. Il ne s'en sortirait jamais. Pourquoi devait-il choisir Justin ? C'est simple... La peur de son père. Cette frayeur qu'il lui imposait, il le martyrisait depuis son enfance. Son père n'était qu'un monstre à ses yeux, son angoisse. Alors si il découvrait... il n'osait y penser. S'il sauvait Justin, il se sauverait lui-même.
Il aurait tellement voulu être comme tout le monde.
Il ne mangea pas. Il ne voulait ni voir son frère, cause de ses malheurs, ni celle qu'il chérissait lui sourire et lui dire ces mots qu'il aimait tant entendre.
La pause de l'après-midi arriva trop vite. Il avait évité Louise la moitié de la journée mais maintenant il devait l'affronter. Il allait la quitter avec douceur.
Il la repéra avec ses copines, en pleine conversation joviale. Il serra les dents. Ça allait le faire souffrir. Ça allait le détruire. Elle était son seul soutien. Sa seule force. Il ne pourrait plus se reposer sur elle dorénavant...
« - Louise... Je peux te parler ?
- Bien sûr ! »
Elle s'éloigna un peu plus loin avec Liam. Anderson et les autres de l'équipe étaient là, déjà en train de se marrer. Il avait envie de tuer Anderson.
« - Qu'est-ce qu'il y a mon amour ? questionna-t-elle en le regardant se triturer les mains.
- ... C'est...
- Hein ?
- C'est fini.
- Pardon ?
- Entre nous, c'est fini. J'te quitte.
- C'est une blague ?
- Non c'est sérieux.
- Donne moi une raison ? s'entêta Louise en croisant les bras.
- ...
- C'est à cause d'Anderson ? C'est lui qui t'as demandé de me pointer ?
-Non mais tu racontes n'importe quoi ! J'ai plus envie de rester avec une pute comme toi ! Va savoir où t'as fourré ton cul ! J'ai pas envie d'attraper le sida ! »
C'était petit, c'était méchant, mais ça eut son effet. Elle le gifla en le traitant de « Sale merde » et puis s'en alla en pleurant. Les gens le regardait, Thomas vint le féliciter.
« - Et ben ça c'est du largage ! Je suis fier de toi mon chien ! »
Il lui ébouriffa les cheveux. Liam le repoussa et s'en alla à son tour, courant n'importe où, mais loin de ce monde.
Il rentra chez lui à l'heure mais il avait manqué le reste des cours et si son père l'apprenait, il lui referait le portrait comme la vieille au soir.
Son grand-frère était rentré lui aussi, il attendait son cadet dans le salon.
« - Ça va Justin ? Ta journée s'est bien passée ? On t'as pas embêté ? demanda-t-il en se forçant à sourire.
- Liam, pourquoi t'as été méchant avec Louise ? Elle est gentille Louise.
- C'est comme ça. Il y a des choses qui font qu'on ne peut plus être avec les gens et on devient méchant. C'est une protection.
- Tu te protèges de quoi Liam ?
- Oublie Justin. T'es pas apte à comprendre.
- Hein ?
- Justin, laisse tomber. C'est des problèmes de grands.
- C'est de ma faute ? Je suis pas très intelligent mais je vois bien que c'est à cause de moi. C'est parce que j'aime les hommes ?
- Tu... Tu me fais chier ! Je rêve que d'une chose c'est que tu crèves ! T'es qu'une merde ! Un sale pédé ! Espèce de monstre ! Rebuts de la société ! Si tu disparaissais ma vie serait plus simple !! »
Il regarda son frère hargneusement, mais fut pris de remords devant les larmes de son ainé. Certes Justin n'avait pas tout compris aux mots de son frère mais de le voir aussi hors de lui, le rendit triste.
Le plus jeune se mordit la lèvre puis pris le plus vieux dans ses bras.
« - C'est pas vrai, je le pensais pas. Je suis juste énervé. La journée s'est pas très bien passée pour moi... Mais t'inquiète Justin, je te protègerais toujours. De lui et des autres, de tous ceux qui voudront te blesser. Ouais... Je te promets d'être là. »
Ils se serrèrent très fort. Jusqu'à ce que leur père rentre. Alors là, la routine reprit. Faire à manger, se mettre à table, vomir, bercer l'ainé, se coucher soi même en se disant que la vie c'est qu'un tas de merdier qui peut toujours être nettoyé.
Puis finalement c'est la semaine qui passe. Sans Louise. Une semaine humiliante à répondre au moindre désir d'un connard. L'accompagner aux toilettes, attendre debout, derrière lui quand il mange, lui faire ses devoirs, répondre à des questions gênantes, se faire taper, juste comme ça, être humilié encore et toujours, en perdre sa fierté et ravaler sa honte.
Voir son grand frère, heureux de vivre et souriant. Ne comprenant pas les moqueries des autres. Voir son ainé en sécurité car le cadet est là pour préserver son secret. Se dire que le sourire de son frère vaut peut-être le coup d'encaisser tout ça. Se dire que peut-être il va accepter ses préférences sexuelles. Se dire qu'il ne devait pas être comme son père, à rejeter la différence. Être différent des autres et accepter comment est Justin. Car même si Justin aimait un homme, il serait toujours Justin. L'insouciant Justin, qui sourit même quand on est méchant avec lui. Justin l'innocence. Justin qui n'est qu'un enfant au final.
« - Putain ! J'comprends pas comment Lewis peut rester avec ton débile de frangin !
- Il est pas débile, il est simple d'esprit.
- Désolé mais pour moi ça revient à la même chose.
- T'es vraiment pourri.
- Merci, merci, répondit-il avec un immense sourire. »
Liam observa son frère avec le capitaine de l'équipe. Il savait que Anderson qui était vice-capitaine et Lewis pouvaient pas se saquer. Il arrivait que des bagarres éclatent au sein de l'équipe.
Franck Lewis était quelqu'un de particulier. Il avait un immense potentiel en tant que joueur, il avait du succès auprès des filles, des admirateurs, mais il n'en profitait pas. Il était droit et intelligent, sociable mais un peu froid parfois. En retrait des autres. Et il appréciait Justin. Or, deux personnes appréciaient Justin: Louise et lui. Les autres eux, passaient leur temps à se moquer. Mais la moquerie ne s'apparente-t-elle pas à la peur ? La peur de ce qu'on ne connait pas ?L'incompréhension est bien une forme d'intolérance non ?
« - Au fait Liam, t'as fait mon devoir ?
- C'est Close pour toi. Mais oui j'ai fait ton satané devoir.
- Eh ! T'es mon chien, je peux t'appeler comme bon me semble.
- Tu me fais chier.
- Arrête ! En traître je suis sûr que tu m'apprécies.
- T'es pas appréciable.
- Ha ! Ha ! Ha ! »
Anderson lui ébouriffa les cheveux et s'en alla rejoindre ses amis en riant après avoir récupéré son devoir. Liam le trouver bizarre ce type, il le détestait mais ne la haïssait pas. Il pouvait se montrer franchement sympa avec lui mais aussi se comporter comme le dernier des salauds. Ce gars semblait tout faire pour le paraître et vouloir s'élever au niveau de son capitaine. Il devait avoir un complexe d'infériorité pour se comporter ainsi avec un garçon plus jeune que lui ou même pour s'en prendre à un simplet. Était-il mal dans sa peau en vérité ?
Mais ces questions resteraient des énigmes, des phrases irrésolues. Il marcha dans les couloirs à la recherche de sa classe de maths. Il cogna quelqu'un sans faire attention et tomba sur les fesses.
« - Ça va Liam ?
- Lou ? »
Il regarda son ex petite-amie qui lui tendait sa main afin qu'il se relève. Elle lui souriait. Mais pourquoi ? Pourquoi fallait-il qu'elle soit comme cela ? Gentille malgré le mal qu'il lui avait fait. Pourquoi elle ne le détestait pas ? Ça faisait même pas une semaine qu'ils n'étaient plus ensemble et elle affichait quand même un sourire qui disait « Tout va bien. Tout est normal.».
« - Tu la prends cette main ? »
Il s'exécuta et quand il fut debout, il la garda encore un peu dans le sienne. En souvenir de leurs étreintes passées.
« - Tu sais Liam, j'ai énormément réfléchit. Je sais que tu n'as pas une vie facile et je sais que tu dois avoir beaucoup de problèmes pour t'être comporté ainsi. Je ne t'en veux pas. Je n'insinue pas que ça ne m'a pas touché, je t'en ai voulu à mort les premiers temps... Mais là ça va mieux et finalement je ne t'en veux presque plus. Mais Liam, si un jour tu n'en peux plus de tout ça, viens me voir, discute avec moi et j'essaierais de t'aider du mieux que je peux. Promis ? »
Il la regarda et la serra fort contre lui. Louise méritait quelqu'un de bien. Pas lui, lui trop souillé par le monde. Il fallait quelqu'un qui la protège et il ne pourrait pas assumer ce rôle, car lui aussi voulait être protégé.
Les mois passaient mais rien ne changeait, et qui sait, peut-être que rien ne changerait. Liam Close passait beaucoup de temps avec Anderson mais un peu moins comme un chien. Plus comme un ami, même si le mot était grand. Il lui apprenait même à jouer au basket, en échange il donnait de l'aide à Thomas pour ses devoirs scolaires. Il ne lui faisait pas confiance mais il l'estimait un peu plus. Il avait compris que le basketteur se cacher derrière les apparences. Avec Liam, il semblait un peu plus naturel, voire ouvert.
« - Au fait Close, y'a une fête chez Sabrina tu y vas ? Si tu veux j'passe te prendre.
- Oh là du calme ! J'y vais pas.
- Pourquoi ? Tout le monde sera là, même Justin est invité. Il est où le problème ?
- Ni Justin, ni moi n'irons. On n'a pas le droit de sortir le soir.
- Putain mais t'as seize ans ! C'est le couvent chez toi ou quoi ?!
- Ouais on va dire ça...
- Vas-y en douce, fais pas ta pute !
- Non, oublie. La dernière fois que je suis sorti la nuit le vieux m'a donné une telle dérouillée que j'ai plus jamais recommencé.
- Et ton vieux il fait une pénurie alimentaire ?
- ... Pourquoi tu dis ça ?
- Sérieux, t'es trop maigre, on dirait que t'es anorexique et y'en a plein qui le pense.
- Je m'en branle, j'ai pas à plaire.
- Tu peux tomber gravement malade tu sais ?
- Ma vie privée ne te regarde pas, alors fiche-moi la paix !
- Ok, mais je t'aurais prévenu. »
Liam descendit de la voiture, Anderson l'avait raccompagné comme tous les jours. Ça c'était fait comme ça, pas besoin d'aller chercher plus loin. Le plus jeune rentra chez lui et commença à faire la cuisine quand son ainé le rejoignit.
« - Dis Liam, tu vas à la fête ?
- Tu sais très bien qu'on n'a pas le droit de sortir, Justin.
- Papa ne le remarquera pas.
- Si, il le saura.
- C'est pas vrai, moi je sors tous les soirs et il le sait pas. »
Liam s'arrêta net de couper les tomates.
« -Comment ça tu « sors tout les soirs » ?
- Ben je vais voir mon amoureux.
- Ton amoureux... »
Liam envoya son poing dans la figure de son frère.
« - Je me fais humilié pour toi ! J'te protège !Et toi tout ce que tu fais c'est te faire baiser par un mec ! Tu te fous de ma gueule ou quoi ! Jusqu'à quand tu vas me couler comme ça ! Achève-moi maintenant, qu'on en finisse ! »
Comme à son habitude, son frère le regarda avec de grands yeux terrifiés. Liam lui tourna le dos et retourna à ses occupations.
« - Monte dans ta chambre. Je t'appellerais pour manger. »
Son paternel rentra à ce moment là, il prit le visage de Justin dans sa main.
« - Pourquoi tu l'as frappé ?
- Il a touché à mes affaires, mentit Liam.
- Ici le seul qui a le droit de porter la main sur vous c'est moi. Alors reste à ta place petite merde.
- Oui papa.
- Très bien. Maintenant finis ce foutu repas, je crève la dalle ! »
Liam s'activa car il valait mieux ne pas énerver le vieux.
Tard dans la nuit, quand toute la maison dormait, Liam entendit le bruit de l'eau couler, comme pour un bain. Puis la porte de sa chambre s'ouvrit, pour laisser place à l'entrée, la sombre et imposante silhouette de son père.
« - Papa ? Qu'est-ce qu'il y a ?
- Suis-moi. »
Liam se leva lourdement, encore ensommeillé. Il l'emmena devant la chambre de son frère. Il l'ouvrit, Liam terrorisé constata où il voulait en venir.
« - Où est-il ? »
Mort de peur, l'adolescent ne répondit pas, il tremblait. Son père prit cela pour de la rébellion. Il le tira violemment par le bras et le conduisit à la salle de bain, où la baignoire était remplie d'eau.
Il prit la nuque de son fils dans sa main et la plongea dans l'eau gelée. Liam se débattait mais son père était plus fort et lui à force d'être amaigri, était faible.
« - Où est ton putain de frère ?! Je me tue à vous éduquer et vous vous ne m'apportez que de la merde ! »
Il le remonta mais le cadet eut à peine le temps de prendre une bouffée d'air qu'il lui replongea la tête dans la baignoire.
Liam paniquait de plus en plus. Il allait le tuer, il allait le tuer ! Il envoya un coup de pied plus fort que les autres dans le ventre de son père, qui s'écroula contre un meuble sous le choc.
Liam, mort de peur ne prit pas le peine de respirer et partit comme un malade. Il tomba dans les escaliers mais se releva vite pour repartir.
Vêtu d'un simple bas de pyjama, il courut comme un dératé dans la rue. Son esprit était embrouillé, il avait mal, il avait peur.
Il ne vit pas la voiture devant lui, trop affolé à regarder si son père le poursuivait. Le choc le sonna un moment. Les deux portes avant s'ouvrirent.
« - Liam ?! »
Ce dernier leva la tête et vit Anderson accompagné de sa petite amie Cassidy. Le plus jeune ne réfléchit pas et se jeta dans les bras du basketteur.
« - Protège-moi. Protège-moi. Protège-moi... »
Thomas, étonné et un peu paniqué par l'état du garçon le serra fort tout en lui chuchotant des mots apaisants. Puis il se retourna vers sa copine :
« - Tu peux prendre la couverture qu'il y a dans le coffre s'il te plait ?
- Oui chéri ! »
Elle y alla et la ramena à son petit-ami qui entoura le torse de nu de Liam. Le jeune lycéen enroula sa jambe autour d'Anderson et se serra encore plus. Il enfouit sa tête dans son cou.
« - Cassidy, tu peux conduire la voiture jusqu'à chez moi et ensuite rentrer à pied ?
- Oui, pas de problème... Mais ça va aller, lui ?
- Ouais, je vais m'en occuper.
- Ok. »
Elle s'installa au volant de la voiture et son copain monta à l'arrière avec Liam, toujours dans ses bras.
« - T'inquiète pas Liam... Je suis là tout va bien... Je laisserais personne te faire du mal... lui murmura-t-il au creux de son cou, tout près de son oreille. »
Mine de rien, Thomas s'était attaché à lui. Au début il le prenait pour un stupide gamin qui avait accepter d'être asservit mais maintenant, il tenait à lui, il aimait bien discuter, rire avec lui. Il se relâchait totalement devant Liam, il tombait son masque de basketteur prétentieux.
Arrivé chez lui, sa copine gara la voiture et une fois sortie, lui rendit ses clés.
« - Bon j'y vais. Merci pour la soirée Thomas. Prends bien soin de lui. »
Il lui fit un signe de tête et partit avec son fardeau, tandis que Cassidy rentrait chez elle à pied. Heureusement pour elle, ce n'était pas loin.
Anderson rentra doucement chez lui sans faire trop de bruit. Il monta directement dans sa chambre et s'enferma à clé.
Il déposa le garçon sur son lit mais ce dernier le retint par le bras, le forçant à s'allonger à coté de lui. Il accepta sans rien dire et le plus jeune vint se blottir dans les bras de son ainé. Ce dernier porta sa main dans les cheveux de son vis-à-vis pour les caresser mais suspendit son geste.
« - Liam, pourquoi tes cheveux sont mouillés ?
- C'est rien. Continue s'il te plait... »
Il reprit ses caresses mais n'en était pas moins très perplexe. Pourquoi était-il aussi paniqué ? Pourquoi courrait-il en pleine rue torse nu et cheveux mouillés comme si la mort le poursuivait ? Et ce corps si maigre... Il ne devait pas beaucoup manger.
Il sentait que le petit corps contre lui commençait à s'endormir, sa respiration se faisant de plus en plus régulière. Il éloigna un peu la tête de son torse et le regarda. Liam faisait vraiment plus enfant quand il dormait, la plupart du temps il semblait froid, trop mûr pour son âge. Quand il était avec Louise, Anderson avait remarquer qu'il se relâchait lui aussi, il souriait plus, rigolait énormément et était très gentil. Au final, sommes-nous tous voués à se cacher derrière des façades, attendant que quelqu'un les fissure ?
Il le regarda encore et baissa ses yeux vers sa bouche. Si tentant... Il approcha doucement les lèvres mais recula au dernier instant, réalisant ce qu'il allait faire.
« - J'vais pas bien moi... Putain ! J'suis pas pédé ! pensa-t-il. »
Il se détacha de lui sans mouvement brusque et partit se coucher sur son canapé. Demain, il le questionnerai.
Justin partit de la fête avec Franck qui le fit monter dans sa voiture. Ce dernier démarra et conduit jusqu'à la demeure du jeune homme. Il s'arrêta un peu plus loin de cette dernière et se tourna vers Justin qui le regardait innocemment. Lewis lui caressa tendrement le joue, le frère de Liam lui prit et la garda sur son visage.
« - Mon amour, on est arrivé, lui dit-il d'une voix douce. »
Pour toute réponse, Justin le prit dans ses bras, enlaçant son cou de toutes ses forces.
« - Je veux pas te quitter. »
Le capitaine l'éloigna un peu de lui et déposa ses lèvres sur celles du garçon. Il l'embrassa délicatement, approfondissant le baiser que Justin accepta.
Ils continuèrent un petit moment jusqu'à que Lewis le stoppa. L'ainé de Martin Close le regarda tristement mais hocha la tête.
« - Je t'aime Franck, très fort, tu sais.
- Je sais mon ange et je ressens la même chose pour toi. »
Il l'embrassa un dernière fois et le fit descendre de la voiture. Justin marcha jusqu'à sa maison et y entra.
Son père était là, dans le salon à regarder la télé. Il tourna son visage vers son fils.
« - Liam a prit pour toi. Va te coucher. »
Le jeune adolescent monta précipitamment les escaliers et alla dans la chambre de son cadet qu'il trouva vide.
« - Liam ! Liam ! Liam ! »
Il l'appela plusieurs fois mais en vain. Liam n'était plus là. Il partit en pleurant dans sa chambre.
« - Eh ! Liam ! Lève-toi on va en cours.
- Laisse-moi Justin.
- Désolé de te décevoir mais j'suis pas ton frangin. »
Sur ses mots Liam ouvrit les yeux et se releva rapidement. Il était dans une chambre qu'il ne connaissait pas avec Anderson. Toujours le même. Liam le détailla, une belle gueule, des yeux bleus foncés, les cheveux noirs lui arrivant jusqu'aux épaules. Il était grand, atteignant presque les un mètre quatre vingt dix, des épaules carrées, une carrure d'homme. Il en imposait vraiment.
« - On est où ?
- Chez moi.
- Pourquoi ?
- Tu t'souviens pas ? demanda Thomas en enfilant un tee-shirt propre. »
Le plus jeune réfléchit un instant et grimaça quand des bribes de la soirée d'hier lui revint en mémoire.
« - Dis, t'aurais pas des habits à me prêter ? J'ai pas trop envie de rentrer chez moi.
- Non, ils seraient trop grands pour toi, je suis baraqué comme mec et plus grand aussi.
- C'est pas grave je ferais avec.
- Laisse tomber j'te dis, je vais voir dans la chambre de ma sœur.
- Tu m'as pris pour une gonzesse ou quoi ?
- Nan, c'est pas ça mais elle s'habille comme un mec et à la même corpulence que toi. Bon, reste là, bouge pas. »
Anderson sortit et Liam s'assit sur le lit. Il réfléchit.
« - Putain ! J'me suis comporté comme une fille hier ! La honte ! Et Justin ce sale con ! Il va m'entendre! C'est toujours moi qui prend pour lui, ça a toujours été comme ça. Le vieux ça l'excite pas de taper Justin, il comprend pas le débile quand on lui fait du mal. Non, l'autre con de paternel adore voir ma peur. J'ai vraiment cru y passer hier... Ce soir il va certainement faire comme ci rien ne s'était passé... Comme d'hab'... »
Le plus vieux revint et lui tendit des habits.
« - Il y avait une jolie robe rose; dit-Thomas souriant.
- Tu n'aurais pas dû te privé, je suis sûr qu'elle t'irait très bien, répondit Liam sur le même ton moqueur.
- Ha ! Ha ! Ha ! Ok, ok tu m'as eu ! »
Le plus jeune se leva et sans aucune pudeur se déshabilla et s'habilla devant celui qui l'avait héberger. Anderson le détailla et se sentit assez excité. Liam n'était pas beau ni mignon mais il dégageait quelque chose malgré ce corps maigre. Il le poussa de sa main sur son lit et se mit au dessus de lui. Ses avant-bras de chaque côté du visage de Liam, il le regarda intensément.
« - Qu'est-ce que tu fais ? demanda Liam, affolé.
- Chut... Tais-toi mon chien. »
Il approcha sa bouche et déposa ses lèvres sur celles de Liam. Ce dernier se débattit mais son ainé le retener fermement, approfondissant le baiser par la force. Liam Close de plus en plus paniqué lui donna un coup de genoux dans l'entre-jambe.. Anderson le lâcha et se plia en deux. Liam se leva rapidement.
« - Espèce de sale tapette ! T'es pareil que mon frère ! Je t'interdis de m'approcher ! Et le contrat est annulé ! »
Il s'enfuit en courant de la maison.
Anderson se releva et donna un coup de poing dans le mur.
« - Eh Merde ! »
Liam arriva essoufflé devant son bahut, il se dirigea directement vers son casier. Il regarda s'il avait tout ce qu'il fallait pour suivre ses cours de la journée quand une main se posa sur son épaule.
En se retournant, il se retrouva face à face avec son frangin. Ce dernier le regardait avec des yeux désolés, il savait qu'il avait mal agit, qu'il était coupable. Liam était las, tellement las de tout.
« - J'en ai marre Justin...
- De quoi ?
- De toi, de ton sale égoïsme. J'en peux plus, je me sens vidé, là c'est mort, j'en ai ma claque. Ne me demande plus rien, ne viens plus me voir. T'as plus de frère.
- T'es pas un peu salaud de dire ça ? intervint Lewis.
- Ah, c'est donc toi qui baise mon frère ? »
Franck l'empoigna par son tee-shirt et le plaqua violemment contre son casier. Il leva son poing, mais quelqu'un l'en empêcha :
« - Tu le touche et je t'éclate la gueule Lewis. »
Liam regarda autour de lui, les gens commençaient à s'amener. Il se libéra du capitaine de l'équipe et prit son frère par le poignet, il s'adressa ensuite aux deux joueurs qui se défiaient du regard. Chacun protégeant sa propriété.
« - Venez on va causer tranquille, mais pas ici. »
Ils se dirigèrent vers la sortie, mais Thomas emboîta le pas.
« - On prend ma voiture. »
Ainsi ils se retrouvèrent tous les quatre à faire de la route sans savoir où aller. Les deux frères à l'arrière ne disaient mot, tout comme Lewis et Anderson. Liam observait le paysage à travers la fenêtre, les bras croisés. Étrangement il se sentait plus serein, plus détendu. Peut-être était-ce ce paysage verdoyant qui lui faisait cet effet ? Même si le silence qui régnait ne le gênait pas, il brisa cette atmosphère de sa voix, un peu triste et fatiguée.
« - Pourquoi Justin ? Tu savais très bien ce qui arriverait...
- Désolé Liam, je pensais que ça serait comme les autres fois, qu'il le verrait pas.
- Je t'avais pourtant prévenu. Tu sors avec Lewis ?
- ... Oui... répondit timidement Justin en jetant un coup d'œil à son petit-ami.
- Je te savais pas pédé, capitaine ! ironisa Anderson.
- T'es pas mieux pour parler, répliqua le plus jeune des quatre. »
Anderson freina brusquement au milieu de la route vide, détacha sa ceinture et descendit de la voiture. Liam qui sentait la colère l'envahir à nouveau, sortit aussi de la voiture, non sans violemment claquer la portière. Anderson se tenait la tête et faisait des va et viens. Le cadet des Close l'arrêta de sa main sur son bras.
« - Pourquoi ? Pourquoi t'as foiré Anderson ?
- J'en sais rien ! C'est ta faute !
- Putain ! Pourquoi ça serait toujours de ma faute ?! Pourquoi vous rejetez toujours la faute sur moi ! Je t'ai pas demandé de m'embrasser bordel !
- Je le sais ! Je l'sais bien ! Mais j'en avais envie !
- Mais t'es pas gay ! T'as une copine et...
- Tu m'attires ! J'y peux rien, ça c'est fait comme ça ! Tu crois que je l'ai peut-être voulu ?!
- Mais comment ?
- C'est à force d'être avec toi, un peu de la faute à ton frère aussi que j'ai douté de ma sexualité. Je sais plus où j'en suis... Mais j'ai vraiment envie de toi.
- Mais c'est pas naturel ! Tu le vois pas ou quoi ? Comment on peut désirer quelqu'un du même sexe ? C'est une contamination ou quoi ? »
C'est à ce moment là que Lewis sortit à son tour. Il prit une cigarette de la poche arrière de son jean et l'alluma. Il s'assit ensuite sur le capot de la voiture, et planta son regard dans celui de l'élève de première.
« - Je ne croyais pas voir un adolescent aussi étriqué d'esprit à notre époque, même Anderson semble plus tolérant que toi.
- C'est normal, vous êtes de la même race.
- C'est à force d'entendre ton père prêcher que t'es devenu comme ça ?
- Ferme te gueule ! Tu sais rien sur lui !
- Il te bat, te fais vomir et te prends pour une boniche d'après ton frère. T'en as pas marre de ta vie minable ? dit Franck d'un ton nonchalant. »
Liam s'approcha rapidement de lui mais fut retenu par Anderson.
« - C'est quoi cette histoire ?!
- Lâche-moi ! Ça t'concerne pas !
- Alors c'est pour ça que t'es si maigre ! C'est pour ça tous ces bleus ! Mais putain pourquoi tu vis avec un malade pareil !
- Tu peux pas comprendre ! Si je le dénonce aux services sociaux, qui s'occupera de Justin, hein ! Qui ?! Alors oui j'accuse ! J'assume tout depuis mes seize ans ! Parce qu'au final j'ai jamais eu le choix ! Vous pouvez pas comprendre ni me juger ! Personne n'est à ma place ! Personne n'est là pour moi ! »
Liam éclata en sanglot et se blottit dans les bras de son ainé, surpris.
« - Ne me juge pas Thomas... Pas toi... J'essaie de vivre comme je peux... Mais je sais que je ne fais pas toujours les bons choix... »
Il garda le silence, se contentant de le serrer plus fort, celui qui le bouleversait au point de douter de sa sexualité. A force de le fréquenter il s'était attaché plus qu'il ne le pensait, plus qu'il ne l'aurait voulu. Liam se montrait toujours fort, mais au fond il était las et blasé. Blessé par une vie trop violente, un père horrible et un frère inutile, car il fallait reconnaître que Justin n'était vraiment d'aucune utilité. Lui n'aurait jamais le poids que son petit frère avait sur le dos, car il ne comprenait pas la totalité des choses. Il se contentait de vivre de jour en jour, tandis que Liam, lui, mourrait d'heure en heure, sous ses silences.
Ce fut Franck qui détruit ce silence quasi religieux et intime installé entre les deux hommes qui se soutenaient mutuellement, l'un ayant une vie plus facile que l'autre. Le regard perdu dans le ciel, il commença un long monologue :
« - Je n'ai jamais eu honte de mon homosexualité, d'ailleurs mes parents sont au courant, je leur ai imposé, je leur ai pas donné le choix, les filles ne m'ont jamais attiré, c'est pour ça qu'on ne m'a jamais vu avec une fille. Mais je ne l'étale pas devant les gens, je n'étale pas ma sexualité au lycée, ni dans cette ville pourrie, où tout se sait, je déteste les petites villes pour ça. J'ai eu des relations sexuelles avec des garçons mais j'allais ailleurs pour ça, au fond peut-être qu'un peu, je me cachais ? Et puis j'ai appris pour Justin, les membres de l'équipes ne parlaient que de ça, vous étiez vraiment pas discrets toi et les autres, Anderson. Alors je me suis rapproché de lui, qui m'indifférait avant, avec qui je n'avais jamais parlé. Oui, il est différent, tellement différent de tout ces gens gris. Tellement beau, simple et joyeux. J'avais envie de lui comme un malade. Par la suite il est devenu mon petit-ami, mon amant, mon amour. Liam, je sais pas ce que ton père t'as dit mais l'homosexualité n'est pas une maladie, y 'a pas de remède pour les gens comme nous. Il faut s'accepter, c'est tout. L'homosexualité est une attirance, différente, mais une attirance avant tout. Ne sois pas comme lui, ne sois pas comme ces homophobes. Sois plus évolué. »
Il descendit du capot et ouvrit la portière de Justin et l'embrassant avec fougue. Liam voulut s'interposer mais Anderson le retint encore une fois, secouant la tête en signe de négation. Liam baissa les armes, acceptant cette relation, malsaine ? Bizarre ? Ou tout simplement à part ?
Il continuerait de protéger son frangin, le petit ami de Justin également. Il arrangerait leur rendez vous, prendrait les coups et...
« - Pourquoi tu ne te laisserais pas vivre toi aussi ? »
Il regarda son vis à vis droit dans les yeux.
« - Liam, tu souffres, t'as trop vécu pour ton âge, c'est pas naturel ça. Ton père est un vrai criminel, un taré, mais je comprends que tu gardes tout par rapport à Justin. C'est sûr que s'il va en centre d'accueil il y survivra pas. Mais je vais t'aider... Tu verras à deux, ça sera mieux. Je te promets d'être toujours là. Tu peux te reposer sur mon épaule.
- Sur nous tous, rajouta Franck. »
Justin enlaça alors son petit frère, Franck aussi et au final Thomas se joignit à eux. Une sorte de serment était prononcé dans cette acte. Une amitié, voire des liens plus forts encore venaient de se créer, en espérant que cela n'en briserait pas d'autres.
Ils rentrèrent chez eux ce jour là, un poids en moins et des solutions en plus. Anderson avait eu l'idée de faire une réserve de nourriture pour Liam, qui mangerait après que son père l'ai fait vomir, ainsi il prirent de la nourriture qui puisse être conservais, qui n'avait pas besoin d'être réfrigérée, la réserve était notamment constituer de galettes, bonbons et autres sucreries. Liam mit tout ça dans son sac, il ne lui restait plus qu'à trouver une bonne planque.
Après avoir remercié les deux basketteurs, les frères descendirent de la voiture garée un peu plus loin de leur maison. Malgré le problème de malnutrition de Liam traité, les coups eux, continuaient de fuser, et ce soir là en rentrant, il ne s'attendait pas à ce que son père s'excuse mais il ne s'attendait pas non plus à ce qu'il le frappe pour deux avec une seule raison :
« - Ça t'apprendras à sécher les cours avec le débile, connard ! »
Avec un dernier coup de pied au ventre sur son fils à terre, Martin partit s'enfermer dans sa chambre. Liam regardait la porte avec haine. Un jour, oui, un jour, il fuirait ce malade, il s'en irait pour toujours avec Justin. Quand il serait assez grand, pour s'occuper de son ainé et le faire vivre décemment. Un jour il fuirait l'immonde bordel qu'était sa vie.
Mais en attendant, grâce à Thomas, Franck et son frère sa vie devenait un peu plus supportable, presque douceur. Ils sortaient beaucoup ensemble, les week-ends-ends ils étaient toujours ensemble, prêts à s'amuser et oublier ce qui les entourer. Le soir évidemment, ils ne pouvaient se voir, notamment à cause du père des frères, mais bon le lendemain ils se revoyaient en cours, ce qui fit pas mal de bruit au lycée. Ils restaient tous les quatre ensemble et plus ils restaient, plus ils ne pouvaient se séparer.
La relation de son ainé avec Franck, se déroulait pour le mieux, Lewis étant très tendre avec Justin. D'ailleurs, ça l'étonnait toujours de voir à quel point il aimait son frère, il en était presque jaloux, mais d'un autre coté il savait que quelqu'un l'attendait.
Ce jour là Liam partit vers les vestiaires du lycée pour chercher Anderson, quant à mi-chemin il
entendit une conversation entre deux mecs :
« - Oh ! T'as entendu la rumeur ?
- Laquelle ?
- Celle comme quoi le débile serait pédé.
- Nan tu déconnes ! Le fils Close ?
- Ouep ! Il se ferait même enfilé par le capitaine et Anderson . Et qui sait, peut-être que son frangin lui ai passé dessus aussi.
- Beurk ! Dégeu ! »
Liam entra comme une furie dans la pièce et se jeta sur les deux mec qu'il rua de coups à l'aveugle. Il essaya de se protéger autant qu'il pu mais ne fut pas épargné. Finalement, les deux autres se décidèrent à partir après avoir pris le dessus sur lui.
Liam resta quelques secondes à terre, puis se releva la rage au ventre et se dirigea droit vers les vestiaires où Thomas, serviette autour de la taille, s'apprêtait à s'habiller. Il hurla sa colère et tapa dans les casiers près de lui comme un malade, ne semblant pas vouloir se contrôler.
Thomas l'attrapa par la taille et essaya de calmer son ami qui ne semblait pas le vouloir. Il le plaqua soudainement contre un des casiers et tint ses mains de façon à ce qu'il ne puisse plus esquisser un geste. Liam le fusilla du regard mais devant les yeux froids d'Anderson, il poussa un soupir de résignation. Il posa sa tête sur l'épaule de son ainé qui lui caressa tendrement les cheveux. Il y'avait toujours entre eux cette relation de tendresse, d'ambiguïté. Parfois, cela allait jusqu'au baiser et c'est ce qu'il se passa aujourd'hui.
La cadet des Close prit le visage de Thomas et pressa ses lèvres contre les siennes. D'abord indécis, puis de plus en plus confiant quand Anderson accentua la pression. Mélange de langue et de salive, une pure extase, une folie, mais surtout un réconfort.
« - Ne me torture pas comme cela Liam...
- Désolé, désolé Thomas. Mais là tu vois j'ai besoin de ça. J'ai besoin de toi. »
Alors ils se contentèrent de rester là, silencieux dans leur étreinte, dans leur échange. Parce que parfois, rien ne valait aux mots qu'un silence bienfaisant.
« - Si t'étais pas là... Je serais rien Thomas. Tu es...
- Je suis ?
- Le seul soutient dont j'ai besoin. »
Liam déposa un baiser au creux de son cou et sortit le premier, suivit de près par son ami ? Amant ? Ils n'en savaient rien, mais c'était peut-être le mieux pour eux deux.
Anderson le raccompagna jusqu'à chez lui. Il observa Liam à coté de lui en mordillant sa lèvre. Qu'est-ce qu'il pouvait le désirer ce garçon, avant il n'aurait pas cru qu'il pourrait « virer de bord » comme on dit souvent, mais lui, Liam, il aimait tout de ce gamin. Son courage, sa faiblesse, son sérieux, ce qu'il faisait qu'il était lui. Oui, tout en son ami lui donnait envie, envie de l'avoir, le posséder et le protéger, lui montrer un monde plus beau que celui dans lequel il vivait.
L'intéresse se retourna vers le conducteur, il lui sourit gentiment.
« - Comment tu vas faire pour tes blessures ?
- T'inquiète, il est habitué à me voir le visage défoncé. Même que la plupart du temps c'est son œuvre. Ha, ha, ha !
- C'est pas drôle...
- Pardon.
- Dis-moi, au lycée, ils t'ont jamais convoqué pour tes bleus ou autres ?
- Si, mais le plus souvent, je leur disais que c'était des bagarres entre jeunes.
- Je... Je suis désolé de t'avoir frappé aussi... Et de t'avoir traité comme de la merde. »
Liam prit la main de Thomas et embrassa le dos de celle-ci. Puis il colla la paume de son ainé sur sa joue et le regarda droit dans les yeux :
«- Tu n'as plus rien à te faire pardonner car désormais tu fais parti de mon bonheur.
- Alors sois mon petit-ami.
- Pas pour l'instant. Je n'arriverais pas à me concentrer uniquement sur toi. Attends juste un peu, et ce jour là, je te le promets, il n'y aura plus que toi. »
Thomas mit sa main sur la nuque de Liam pour qu'il se rapproche et ainsi sceller à nouveaux leur bouche dans un baiser dévorant. Puis, elles se séparèrent avec le sourire et ils restèrent front contre front, les yeux fermés, la bouche légèrement entrouverte, se délectant encore de ce moment. Thomas approcha sa bouche de son oreille, pour lui chuchoter « je t'attendrais ». Et ils se quittèrent, chacun partant de son côté.
Liam monta directement chez lui une fois arrivé dans sa maison. Le jeune garçon s'assit parterre et cala son dos contre la porte de sa chambre. Il se prit la tête entre les mains.
« - Mon dieu mais qu'est-ce que j'ai fait... Je suis pas homo, je peux pas faire ça... Je peux pas être comme Justin... Mais Anderson me fait un effet bizarre... Je suis énormément attaché à lui, et je veux plus que de l'amitié... Je veux pas le perdre... Je... C'est pas possible ! Moi ! Homophobe de service ! Quoique dernièrement j'ai changé... Je suis un peu plus « normal », plus humain non ? J'aime les moments passé en leur compagnie, j'aime nos délire, j'apprécie de plus en plus mon frère à sa juste valeur, je peux être libre, je peux être moi. »
On toqua à la porte et la voix de son ainé se fit entendre, tirant son frère de ses réflexions :
« - Liam... On peut parler ?
- Euh... Pas ce soir Justin, je suis un peu perturbé, puis faut que je fasse la bouffe. Demain on discutera, ok ?
- ... Ok... »
Le lendemain quand Liam croisa Thomas dans les couloirs, il ne put s'empêcher de l'éviter, encore honteux de son audace, de ses mots. Anderson le remarqua et cela le peina beaucoup. Est-ce qu'un jour il pourrait aller au delà des baisers et pouvoir le toucher comme il le désirait tant ? Il n'en était pas sûr, mais il voulait laisser sa chance à son cadet.
Vers la fin de la journée, Franck vint prévenir Liam que son frère n'était pas réapparu pour les derniers cours. Et le concerné n'avait pas de portable, seul Liam en possédait un. Il rassura Lewis et rentra vite chez lui pour voir si son frère s'y trouvait.
Il monta à l'étage et entra dans la pièce qu'occupait Justin. Et il était bien là mais un spectacle effroyable s'offrait à son frère. Justin était accroupi parterre, ses bras protégeant son visage, ses habits étaient en lambeaux, il avait du sang sur lui, des blessures, des coups, il tremblait, mort de peur.
« - Justin... »
Son ainé releva le visage vers lui et sembla encore plus paniqué en voyant son cadet. Il se serra contre le mur comme pour ne plus faire qu'un avec. Tout doucement, avec précaution Liam s'approcha. Il souleva légèrement son frère et le guida jusqu'à la salle de bain.
Quand il voulut le déshabiller après avoir préparé un bain, son frère se débattit comme un diable, hurlant comme un enfant apeuré. Au bout de quelques minutes il réussit à le calmer et le mettre à l'eau. Il le nettoya, en faisant attention à ses blessures.
« - Justin, que s'est-il passé ?
- ...
- Eh, Justin tu peux tout me dire, personne te puniras.
- ... Je... Des garçons... Ils m'ont fait mal... Parce que je suis qu'un sale pédé... C'est ce qu'ils ont dit...
- Ils t'ont fait quoi ?
- ...
- Est-ce... Est-ce qu'ils t'ont touché là où c'est intime ?
- Oui... murmura Justin la tête baissée.
- Euh... Est-ce qu'ils t'ont fait ce que Franck te fait ?
- Oui... Mais... Mais Franck il est gentil... Il me fait du bien... commença à pleurer l'adolescent. »
Liam resta un moment interdit, encaissant le coup. La bande de connards ! S'il les retrouvait, ils les buteraient, ces enfoirés ! Comment ont- ils osé s'en prendre à une personne sans défense ? N'est-ce pas de la cruauté gratuite pour des rumeurs qui pouvaient s'avérer fausses ? Dans quel monde vivons nous, merde ! C'était inhumain, c'était... Liam éclata en sanglot, il pleurait très fort et criait à s'en étouffer, lui aussi tremblait maintenant. Justin se souleva légèrement de l'eau et pris son frère dans ses bras, ils se serrèrent fort, jusqu'à ce que l'eau se refroidisse.
Liam l'enroula dans une grande serviette, le prit par la main et l'emmena dans sa chambre. Il l'allongea sur son lit et repartit chercher de quoi le soigner. Puis il se mit à genoux devant le lit et caressa tendrement les cheveux.
« - Écoute Justin, il va falloir que tu écartes les jambes pour que je te soigne, tu peux le faire ?
- ... son frère secoua négativement sa tête.
- Je te jure que pour rien au monde je te ferais du mal, mais il faut que je te soigne pour pas que cela s'infecte, tu comprends ?
- ... Liam j'ai peur...
- Je sais, mais tu me fais confiance hein ? »
Les jambes de Justin alors fermées à cet instant, s'ouvrirent sous une grimace de la victime. Liam regarda et poussa un soupir dégouté. Ils n'y étaient pas allés de main morte, son anus était déchiré et il saignait. Liam le désinfecta doucement avec un morceau de coton et lui passa ensuite une pommade pour apaiser la douleur. Une fois cela fait il lui enfila son pyjama, lui sécha les cheveux et remonta les couvertures sur lui.
« - Je vais dire à papa que t'es malade. Je ne veux pas que tu retournes au lycée avant une semaine. Je m'arrangerais, ne t'inquiète de rien. Contente toi juste de rester cloué au lit, ok ?
- Oui...
- ... Justin, hier tu voulais me dire quoi ?
- Qu'il y avait des personnes qui m'embêtaient et qui disaient des méchancetés parce que j'aime les garçons...
- Est-ce que c'est ceux qui t'ont agressé ?
- Je sais pas... J'ai pas vu ceux qui m'ont fait mal... Ils m'ont fermé les yeux.
- ... Bon, dors maintenant Justin, tu as besoin de repos. Et surtout oublie ce qui s'est passé. »
Liam se dirigea vers la porte mais fut stoppé par son frère qui l'interpela :
« - Merci Liam. »
Son cadet lui fit un petit sourire et descendit dans le salon. Il prépara le repas, mis la table, alluma la télé et attendit son père Ce dernier arriva et s'installa sans un bonjour, bonsoir ou autre, rien comme à son habitude.
« - Il est où l'autre con que j'ai mis au monde ? demanda Martin portant la fourchette à sa bouche.
- Malade, répondit Liam, poings serrés, l'appétit coupé. »
Le silence retomba.
Les trois jours qui suivirent, Liam les passa entre son lycée et sa maison. Même à midi il se précipitait rapidement chez lui, pour voir comment aller son ainé. Il ne voulait surtout pas qu'il déprime. Il essayait de le faire sourire mais Justin affichait quand même cet air constamment triste et blessé. Il n'avait peut-être pas compris pourquoi on lui avait fait ça mais il savait qu'il avait mal. Franck et Thomas n'étaient pas encore au courant parce que Liam ne savait pas comment s'y prendre, surtout pour Frank qui pèterait sûrement un câble.
Mercredi soir Liam monta le repas à son frère pendant que son père était couché. Il toqua doucement à la porte et entra en la refermant derrière lui. Il alluma la lumière et vit que son frère n'était plus là. Il posa le plateau sur le bureau et alla vers la fenêtre grande ouverte.
Justin était dans le jardin derrière la maison, blottit dans les bras de son petit-ami. Liam sortit rapidement pour les rejoindre. Il les sépara et plaça Justin derrière lui.
« - Franck, qu'est-ce tu fous là ?! Mon père est à là maison !
- Qu'est-ce que j'fais là ?! Et t'oses me poser la question ?! Justin s'est fait violé et toi tu m'as rien dit ! Mais qu'est-ce qu'il t''es passé par la tête ?! Et pourquoi t'as pas porté plainte ?!
- Tu veux que mon père nous tue ou quoi ! T'es malade dans ta tête ! Tu sais très bien comme il est!
- Mais tu peux pas laisser passer ça ! C'est un crime ! Justin a souffert, il faut que ces connards payent, bordel !
- Oh ! Baisse d'un ton ! Je veux pas que le vieux se réveille !
- T'inquiète je vais partir. Avec Justin.
- Comment ça ? Qu'est-ce que tu racontes là ?
- Ça peut plus durer, j'en ai marre, je pars à New-York avec lui. »
Liam le regarda sans comprendre. Franck en profita pour prendre la main de Justin et le serra dans ses bras. Il le regarda avec tendresse et l'embrassa alors qu'au même moment, Martin Close apparaissait sur le seuil de la porte, batte à la main.
Liam paniqua et sépara violemment les amants. Il poussa son frère hors de la maison.
« - Justin casse-toi ! Cours ! »
Son frère obéit et courut le plus vite possible, il s'éloigna vers la forêt.
Son père, rouge de colère se précipita sur Franck batte en l'air, mais juste au dernier moment Liam s'interposa et reçut le coup à sa place, ce qui le fit hurler. Il tomba à genoux sous le poids de la douleur en se tenant son épaule gauche touchée.
« - Va-t-en Franck... gémit-il tandis que son père le regarder souffrir. Barre-toi ! »
Franck posa un dernier regard sur le père et le fils et partit en courant, rejoindre Anderson qui l'attendait devant la maison des Close.
Martin pointa la batte vers son fils, mort de trouille devant la fureur de son père.
« - Tu devrais te réjouir car cette fois-ci, c'est lui qui va morfler. »
Et il partit en courant vers la direction que Justin avait emprunté. Les jambes flageolantes, Liam à son tour, tenant toujours son épaule blessée se mit à poursuivre son père. Il fallait qu'il y aille avant que tout cela ne se termine mal.
Au moment où il traversa la route une voiture s'arrêta devant lui. Liam y monta dedans, Anderson était au volant, et Franck paniquait de plus en plus.
« - Justin ! Où est allé Justin ?!
- Certainement vers la rivière, renseigna Liam en grimaça à cause de sa blessure. Il était sûr qu'il avait quelque chose de cassé.
- Liam ?! ça va ? Tu tiens le coup ? interrogea Thomas inquiet pour lui.
- Moi c'est pas grave, le plus important c'est Justin. Alors fonce ! »
En moins de cinq minutes ils arrivèrent devant la rivière, ils sortirent tous les trois et se dirigèrent vers le pont, où Martin Close s'y tenait au milieu, regardant dans l'eau. Liam courut très vite vers lui et regarda dans l'eau à l'endroit que son père fixer.
« - Justin !! »
Justin était en train de se noyer, car il ne savait pas nager. Il monta sur la rambarde du pont, prêt à sauter, mais des bras lui encerclèrent la taille.
« - Arrête !! lui cria Anderson. Tu pourras pas nager avec ton bras !! »
Il se retourna prêt à le frapper mais vit Franck sauter à l'eau et nager vers Justin. Mais à ce moment là, Liam savait que c'était fini, car son frère ne se débattait plus et se laisser porté par les flots.
Désespéré il leva les yeux vers son père qui regardait froidement sans sourciller la scène qui se déroulait devant ses yeux. Puis sans un regard pour les deux garçons encore sur le pont, il repartit vers sa maison.
Thomas prit la main de Liam et le dirigea vers la berge où Franck remontait Justin. Il allongea son petit-ami et commença à lui faire du bouche à bouche et réitéra plusieurs fois son geste mais sans succès. Justin était bel et bien mort.
« - Justin c'est pas drôle... Eh... Réveille-toi mon ange... Justin me fais pas ça... Je fais quoi sans toi hein... Réveille-toi !! Allez fais le !! »
Franck frappa son torse, pleura énormément mais rien n'y faisait, les yeux de Justin restaient clos.
« - Aaaaaaaaaaahhhhhhh !! »
Franck enlaça le corps sans vie et continua de hurler devant Liam, incapable de bouger ou même de pleurer son frère, pétrifié par le spectacle de Franck entièrement meurtri. Thomas mis sa main sur les yeux de Liam et au bout de quelques minutes il y sentit des larmes couler silencieusement.
Et nous revoici donc maintenant à l'enterrement de Justin. Son père à côté de lui, lui donnait la nausée, car il était sûr que c'était cet homme affreux qui l'avait poussé. Mais Franck, Thomas et Liam n'avait rien vu, n'ayant pas assisté à la scène il ne pouvait pas le proclamer coupable. Pour la blessure de Liam à son épaule gauche, son père avait fait passé ceci pour un accident, accident qui ne serra jamais réparé, car le bras de Liam était jugé mort, pas opérable. Alors ce bras restera là, à pendre contre son corps, inutile. Mais l'adolescent s'en foutait car il avait à ses yeux perdu bien pire qu'un bras, Justin, son frère, son enfant.
Il écouta donc jusqu'à la fin ce serment pourri qu'écoutaient des gens pour la plupart pourris dans l'église minable d'une ville merdique.
Quand le prêtre demanda si quelqu'un voulait prononcer un discours, personne ne bougea le moindre petit doigt et encore moins ce père à côté de lui. Alors devant les yeux ébahis de Martin, Liam se leva et dit :
« - Moi je vais en prononcer un.
- Rassis-toi, murmura Martin. »
Son fils tourna la tête vers lui et le scruta froidement.
« - Je n'ai plus peur de toi Martin. »
Et il monta sur l'estrade, fixant bien le micro et toisant les gens du regard :
« - Vous êtes vraiment tous des cons sans intérêt. Je n'éprouve que de la pitié pour des gens tels que vous. Venir à l'enterrement d'une personne dont on se moquait est vraiment pitoyable. Je vous prierez donc tous de sortir d'ici et de rentrer gentiment dans vos foyers de merde, avec votre famille de merde et votre repas à la con. Car vous ne savez pas et ne saurez jamais qui était vraiment Justin. La seule image que vous avez de lui c'est celle d'un débile suivie d'une sale tapette. Alors barrez-vous. »
Les gens pour la plupart outrés et choqués avaient déjà désertés la salle au milieu du discours et Martin Close le premier avait montré l'exemple. Quand l'église fut à peu près vide, il vira le curé et se dirigea vers les dernière personnes restantes. Les essentielles, celles qui comptaient vraiment. Louise, Thomas et Franck. Les seuls autorisés à verser des larmes, les seuls qui savaient quel être exceptionnel Justin pouvait-être. Mais qui se soucier d'écouter la voix de Justin ? Certainement pas des inconnus, juste ceux qui lui étaient chers.
Avec son unique bras, Liam plaqua Franck contre lui. Il savait que pour l'amant de son frère c'était encore plus dur. Il pensait que tout était de sa faute alors que la seule personne à blâmer était cet être pourri à qui on avait donner le rôle du père. Et qui en plus de ça, n'ira jamais en prison pour ce crime.
Il se retourna ensuite vers Louise, qui s'effondra en larme dans les bras de son ex-petit ami. Il lui caressa un moment les cheveux et prit la parole :
« - Louise, je vais partir. Avec Thomas et Franck.
- Je sais. Je l'ai vu dans ton regard. Trop de mauvais souvenirs ici, hein ?
- Oui... Trop. »
Elle déposa ses lèvres sur les siennes et après un triste sourire s'en alla, suivit de Franck. Liam regarda alors Anderson :
« - Désolé pour tout à l'heure, j'aurais pas dû me montrer si froid. »
Thomas ne répondit rien mais se rapprocha de Liam. Il mit son bras autour de ses hanches et enfouit sa tête sur son épaule valide.
« - Je sais que ce que je vais dire n'est pas bien mais... Je suis heureux que ce ne soit pas toi qui soit mort. »
Liam releva son visage et ils s'embrassèrent passionnément se prouvant ainsi, que oui, il était bel et bien vivant.
Quand Liam rentra chez lui, après avoir fait enterré son frère, il monta directement prendre sa valise. Quand il redescendit son père l'attendait en bas des marches, bras croisés.
« - Tu comptes partir ?
- Ouais. »
Liam le bouscula et ouvrit la porte. Son père lui attrapa rapidement le poignet avant qu'il n'esquisse un pas.
« - T'iras nulle part.
- Si tu me lâches pas, je te jure, oh oui, je te jure que je balancerais tout de A à Z aux flics, services sociaux et tout ce qui m'aidera à te faire couler. Alors un conseil : enlève ta main. »
Martin réfléchit et finalement relâcha l'étreinte sur son fils qui monta dans la voiture qui l'attendait devant la maison. Le bruit du moteur se fit entendre et elle fila alors sur la route.
Avec pour compagnons, trois adolescents, dont un allait peut-être commencer à vivre.
Merci de l'avoir lu jusqu'au bout. Pour d'éventuel question n'hésiter pas à me faire signe :)
Sur ce, à ma prochaine histoire !