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Résumé :

Julia Diaz est une jeune femme ordinaire qui partage sa vie entre l'hôpital où elle travaille en tant que médecin, ses amis et sa famille. Mais tout va subitement basculer pour elle le jour où elle fait la connaissance de Jack Menley, célèbre écrivain de romans d'amour, un jeune homme froid et cynique qui va l'entraîner dans la plus belle, mais aussi la plus terrible aventure de toute sa vie.

Note de l'auteur : Bonne lecture à tous et n'hésitez pas à me laisser un petit commentaire pour me dire ce que vous en pensez ! ;-)

1

« - C'est grave, docteur? »

Ma patiente me regardait l'air affolé, ce qui m'amusa. J'étais d'ailleurs toujours très amusée de voir à quel point les gens peuvent s'inquiéter pour un rien.

« - Ouvrez la bouche et dites aaahhhh... »

Elle s'exécuta. Je posai mon petit bâton en bois sur sa langue et examinai sa luette. Enflammé. Je déballai alors un long coton-tige.

« - Ouvrez bien madame. »

Je le plongeai dans sa bouche et grattai le fond de sa gorge, ce qui la fit tousser.

« - Voilà, Madame, c'est fini. Ce n'était pas si difficile, si ? »

Elle secoua la tête, les yeux embués de larmes.

« - Qu'est-ce que j'ai ? » demanda-t-elle l'air inquiet.

Je lui fis mon plus beau sourire, ce qui, je l'espérais, la calmerait un peu.

« - Ce n'est qu'une petite angine, rien de grave. D'ailleurs, quand on souffre de maux de gorge et de fièvre, c'est souvent une angine... »

Elle m'observait, mi-interloquée, mi-soulagée.

« - Ne vous affolez pas, vous n'allez pas mourir », ajoutai-je. « Pas de cette angine en tout cas. Mais je vais quand même vous prescrire un remède. »

Je griffonnai le nom d'un médicament sur un bout de papier, signai et le lui tendit. Elle le prit et l'appuya contre sa poitrine.

« - Je ne sais comment vous remercier, docteur. »
Je lui adressai un large sourire.

« - Prenez bien soin de vous. »

Elle sortit de la salle d'examen, serrant l'ordonnance que je lui avais prescrite contre sa poitrine comme un précieux trésor.
Il était intéressant de constater les diverses réactions qu'ont les gens face à la maladie, même bénigne. Cette femme, par exemple, me donnait l'impression que je venais de lui sauver la vie...c'est peut-être ça, être médecin urgentiste après tout.

Je saisis le dossier médical de ma "grande malade" et quittai à mon tour la salle d'examen. Enfin, une autre longue journée se terminait...
« - Docteur Diaz! Attendez! »

... ou pas.

Je me retournai. Une jeune femme blonde courrait vers moi, tenant à bout de bras une pile de dossiers. Elle s'arrêta devant moi et reprit son souffle.

« - Madame Bramart attend depuis une demi-heure que vous signiez son autorisation de sortie. Tenez, c'est le dossier en haut de la pile, là. »

« - Merci, Marine. »

Je pris le dossier de Madame Bramart du haut de la pile, et y déposai à la place celui de mon "angineuse". Bramart...Bramart... ah, voilà. Fracture du col du fémur. Cette vieille bique qui passait toute la sainte journée à insulter les infirmières allait enfin rentrer chez elle. Ce n'était pas trop tôt. J'allai donc la voir, et signai vite fait bien fait son autorisation de sortie. "Bon vent...", pensai-je.

Cette fois, ma journée était bien terminée. Je rangeais ma blouse dans mon vestiaire, quand je sentis une paire de bras s'enrouler autour de ma taille. Un parfum masculin emplit mes narines, et un baiser dans le cou me fit frissonner. Je me retournai.

« - Bonjour, docteur Diaz. »

Je me dégageai de son étreinte et continuai à ranger mes affaires dans mon casier.

« - On se voit toujours ce soir ? » demandai-je.

Il attrapa mon poignet et m'attira contre lui. Mon visage n'était plus qu'à quelques centimètres du sien. Je dégageai une mèche brune qui retombait sur ses yeux et il me sourit.

« - Je crois que ça veut dire oui », dis-je. « Je suis chez toi vers huit heures, ok? »

Son sourire s'estompa.

« - Chez moi ? »

« - Oui, comme d'habitude. Pourquoi ? Il y a un problème ? »

« - Le problème c'est qu'on fait toujours comme d'habitude », dit-il en s'écartant légèrement de moi. « Pourquoi on ne va jamais chez toi ? »

Je restai silencieuse. Je ne voyais aucune réponse valable à cette question.

« - Je suis chez toi vers huit heures. C'est d'accord ou pas ? » dis-je finalement.

« - Bien sûr que c'est d'accord », répondit-il avec un air de résignation.

« - Parfait! Alors à ce soir, Eric... »

Je saisis mon sac et me dirigeai vers la sortie. J'allais passer le pas de la porte quand il me rappela.

« - Tu ne m'embrasses pas ? »

Je souris.

« - Non. »

Je quittai l'hôpital en déplorant le romantisme excessif de mon petit ami. Il était très gentil, mais il avait parfois une tendance "fleur bleue" tout à fait agaçante.

Soudain, je sentis mon sac vibrer. J'en sortis mon téléphone portable et vis s'afficher le nom d'Anne. Je répondis:

« - Quoi ? »

« - Quoi ? Quoi ? Ça fait plus d'un quart d'heure que je t'attends et toi tu dis "quoi" !! »

Le ton complètement surexcité de mon amie me fit sourire.

« - Relax, Annie », répondis-je. « Rien ne presse. Je viens de quitter l'hôpital, dans cinq minutes je suis là. »
Anne était ma meilleure amie depuis l'université. On avait partagé un appartement en collocation pendant nos études, et depuis on ne se quittait plus. Je déambulais tranquillement dans les rues, et le souvenir de notre rencontre remonta à la surface. J'étais en première année de médecine et je venais de louer un appartement non loin du campus. Comme je n'avais pas les moyens d'assumer la totalité loyer, et que je ne voulais pas accepter la charité tout à fait hypocrite d'un beau-père fortuné, j'avais passé une annonce pour trouver un ou une colocataire. Anne avait été la première à y répondre. On s'était donné rendez-vous dans un café pour faire connaissance, et j'avais tout de suite été frappée par sa jovialité et sa bonne humeur contagieuse. Elle commençait alors des études de journalisme. Après deux bonnes heures passées à discuter de tout et de rien, je sus qu'elle serait la colocataire idéale, ainsi qu'une excellente amie. Cette pensée me fit sourire. Je ne m'étais pas trompée.

Quinze minutes plus tard, j'entrai dans un café. Anne était assise à une table près de la fenêtre, et tripotait nerveusement son trousseau de clés. Je m'approchai timidement, et elle me lança un regard assassin.

« - Cinq minutes, hein ? »

« - Je suis vraiment désolée, je n'ai aucune excuse », dis-je sur un ton faussement coupable.

« - Assieds-toi, c'est bon pour cette fois. Mais la prochaine fois, je vais être obligée de t'étriper... »

« - Oh, Anne, tu dis ça à chaque fois ! »

Elle rit.

« - Je sais, et c'est bien ce qui me fait peur. »

Une serveuse à la chevelure flamboyante vint prendre ma commande. Je jetai un oeil amusé aux deux cafés qu'Anne avait eu le temps de boire en m'attendant, et en commandai un pour moi.

« - Alors, commença Anne, tu as passé une bonne journée ? »

« - Je ne peux pas te répondre. Secret médical », plaisantai-je. « Et toi ? Tu as enfin trouvé quelle couleur sera à la mode cet été ? »

Elle me lança un regard noir. Mes sarcasmes sur sa profession n'étaient pas vraiment à son goût, ce qui les rendait pour moi encore plus délectables.

« - Travailler dans la mode est ce qui m'est arrivé de mieux », s'exclama-t-elle comme pour se défendre.

« - Oh, mais je n'en doute pas... »

Elle fit la moue, c'est pourquoi je décidai de changer de sujet.

« - En fait, tu n'aurais pas maigri toi ? »

Son visage s'illumina; j'avais réussi mon coup.

« - Tu as remarqué ! J'ai perdu deux kilos cette semaine. Et j'en ai encore quelques-uns à perdre... »

« - Hum, hum... »

Je touillais mon café en me concentrant sur le tintement que produisait la cuiller contre la tasse. Puis la voix d'Anne changea brusquement de ton, ce qui me sortit de ma transe.

« - Tu m'écoutes, Jul' ? »

« - Bien sûr que je t'écoute ! »

« - Qu'est-ce que je disais alors ? »

« - Euh... tu parlais de chaussures...? »

Elle poussa un long soupir.

« - Laisse tomber. En fait, tu es toujours avec ton médecin ? Comment déjà ? Eric... »

« - Toujours », répondis-je d'une voix monocorde. « Je le vois ce soir. »

« - Chez lui, comme d'habitude ? »

Je hochai la tête et elle me sourit. Elle connaissait parfaitement ma réticence à amener des hommes chez moi. J'avais moi-même du mal à expliquer ce comportement. Je ne me sentais peut-être pas prête à laisser enter qui que ce soit dans ma vie pour l'instant.

« - Ça fait combien de temps que vous vous voyez ? »

« - Pratiquement huit mois. »

Elle écarquilla les yeux.

« - Je suis étonnée que ça fasse si longtemps », dit-elle. « Tu sais bien que je n'approuve pas vraiment cette relation... »

« - Mais je n'ai pas besoin de votre approbation, très chère... »

« - Je sais bien, mais sortir avec un collègue de travail ce n'est pas très intelligent. Si vous rompez, dis-toi que tu vas devoir constamment bosser avec ton ex ! »

« - Je sais tout ça, Anne. »

« - Alors pourquoi tu continues ? »

« - Parce que c'est facile. »