Titre : Une histoire comme une autre
Auteur : Nicolina
Date de création : 16 février 2009
Avertissement : Yaoi (Histoires entre hommes, si ça vous dérange, vous savez ce qu'il vous reste à faire), Lime. Plus tard, POV de Samuel.
Disclamer : Les personnages m'appartiennent.
Petit mot : Voici une nouvelle fiction en plusieurs chapitres.
Cette fiction est pour Pilgrim67, qui m'a complètement inspirée cette histoire. N'hésitez pas aller lire son histoire « Mon ciel dans ton enfer ». Le lien se trouve sur mon profil. Je vous la conseille vraiment parce que c'est la meilleure fiction que j'ai jamais lu.
Merci encore Pilgrim de m'avoir donné l'autorisation de parler de ton histoire. Merci aussi pour ta relecture et tes commentaires.
Bonne lecture à tous !
Chapitre 1 : Rentrée
Aujourd'hui est une journée comme les autres. Enfin presque… Je rentre en terminale, c'est l'année du bac. Une année importante. Oui très importante. Je n'appréhende pas cette rentrée, elle va être comme toutes les autres, simplement les professeurs vont nous répéter mille fois que nous devons travailler, que c'est pour notre avenir. Oui, notre avenir, le mien, celui de mes amis, de mes camarades. Je rejoins Gwen et Mathieu dans la cours du lycée. Ils doivent m'attendre depuis plusieurs minutes.
-Encore en retard, Samuel, dit mon ami.
-Désolé, j'ai eu du mal à me lever ce matin.
-On ferait mieux de se dépêcher, dit Gwen, sinon nous allons être en retard. Nous devons encore trouver notre classe.
Nous acquiesçons Mathieu et moi et nous dirigeons vers le tableau d'affichage. Gwen et Mathieu sont devant moi, se tenant la main. Il y a déjà du monde devant le tableau et nous devons jouer des coudes pour trouver notre classe et notre salle. Gwen et Mathieu sont dans la même classe. Rien d'étonnant à cela, puisqu'ils ont choisi la même option. Ils sont en terminal scientifique, tandis que moi, j'ai opté pour un bac littéraire. J'ai toujours préféré la littérature et l'histoire. Gwen et Mathieu ont l'air ravi d'être ensemble.
-Vous n'en avez pas assez d'être toujours ensemble ? Demandais-je.
-On n'a pas choisi d'être dans la même classe, dit Mathieu. Enfin, je ne vais pas me plaindre.
Je souris. De toute façon, pourquoi se plaindrait-il d'être avec la fille qu'il aime ? Moi, je cherche la mienne. Je ne l'ai pas encore vu.
-Tu te plains, parce que Sayuri1 n'est pas encore là, dit Gwen avec un clin d'œil.
-Je ne vois pas de quoi tu parles.
-Mais oui, bien sûr. En tout cas, si tu avais les yeux en face des trous, tu aurais remarqué qu'elle n'était pas loin. Regarde là-bas.
Je regarde autour de moi, essayant de repérer ma petite amie dans le flot d'élève massé devant le tableau d'affichage. Et c'est là que je la vois. Ses cheveux noirs étaient attachés en queue de cheval. Je ne peux détacher mon regard de ses yeux bleus en amande. J'ai la chance d'être avec une eurasienne, moitié japonaise, moitié française avec des yeux bleus à faire pâlir n'importe qui. Une véritable beauté et qui est de surcroît lectrice avertie. Parfaite pour moi. Je me dirige vers elle, elle semble me chercher, enfin j'espère que c'est moi qu'elle attend avec tant d'impatience. Quand son regard se pose enfin sur moi, un sourire illumine son visage et je ne peux m'empêcher de la prendre dans mes bras et de l'embrasser. J'ai vraiment de la chance, vraiment.
-Bonjour, mon petit Lys, j'espère que je t'ai manqué, dis-je tout en posant mes lèvres sur les siennes.
-Il me semble que l'on s'est vu hier.
-Oui, je sais, mais le temps m'a semblé bien long sans toi.
-Alors, nous allons pouvoir profiter de la présence de l'autre, car nous sommes dans la même classe.
-Vraiment ?
-Oui, tu n'as pas regardé le tableau ?
-Il y a trop de monde.
-Dites les amoureux, intervint Mathieu, il serait temps d'aller à notre salle, sinon nous allons être en retard.
-Oui, tu as raison, dit Sayuri.
-On se retrouve à l'endroit habituel, à la pause ? Demandais-je.
-Comme d'hab, fit Mathieu. A tout à l'heure.
Un dernier signe à nos amis et nous rejoignons notre salle de classe. Arrivé près de la salle du deuxième étage, nous nous arrêtons devant et je profite que le professeur n'est pas encore arrivé pour serrer Sayuri dans mes bras.
-Tu es bien câlin, aujourd'hui, dit-elle.
-Tu m'as vraiment manqué.
-Je vois ça.
Alors que j'essaie de profiter au maximum de ma petite fleur de lys, je vois un homme arriver près de nous et prendre une clé pour ouvrir la porte. Est-ce que c'est lui, notre nouveau professeur ? Je ne l'ai encore jamais vu. Non, je pense que je m'en souviendrai. Il est jeune, brun aux yeux bleus, je n'avais pas vu de tels yeux, depuis Sayuri. Plutôt incroyable. Il est très grand, je pense qu'il doit approcher le mètre quatre vingt dix.
-Ouah ! Fit Sayuri.
-Eh !
-Désolée, mais…
Elle s'arrête en voyant ma tête. Je ne dois pas avoir l'air content et il y a de quoi. Elle est en extase devant lui. Je commence à me sentir jaloux. Je regarde autour de moi, toutes les filles semblent subjuguées devant ce nouveau professeur. Je serai curieux de savoir quel âge il a. Nous entrons dans la salle et en passant à côté de lui, je me sens mal à l'aise. Je le regarde brièvement, mais je préfère détourner le regard. Il a un côté scrutateur, très perturbant. Nous prenons place, Sayuri à côté de moi. Notre professeur se met face à nous, devant le tableau, un sourire plaqué sur le visage. Sourire qui ne me rassure pas.
-Bonjour à tous ! Je m'appelle David Andoria et je suis votre professeur de français et votre professeur principal. J'espère que cette année avec vous, vous sera autant profitable à vous qu'à moi, en cette année du baccalauréat.
Et voilà, j'en étais sûr, il va nous faire son speech, sur c'est une année difficile, il va falloir travailler. Je sens que cela va m'énerver.
-Mais, ne parlons pas de choses qui fâchent pour le moment, je souhaiterais vous connaître un peu mieux, et j'aimerais que vous vous présentiez, vos noms, prénoms, votre âge, vos hobbys, enfin ce que vous voudrez bien nous faire partager.
Il est vraiment bizarre ce prof et surtout qu'est-ce que c'est que ce sourire trop amical. C'est un sourire trop gentil pour un prof, c'est perturbant. Je n'arrive pas à le regarder. La présentation des élèves commence au fond de la classe à droite, près de la fenêtre. Sayuri et moi sommes au milieu de la classe. Les présentations sont assez longues, certains se perdent en racontant leur vie, en particulier les filles qui semblent vouloir se présenter de façon très minutieuse à leur nouveau professeur. Le tour de Sayuri arrive, cela va bientôt être le mien. Elle semble un peu nerveuse et ma jalousie revient au galop.
-Bonjour, je m'appelle Sayuri Shiro, j'ai seize ans, j'en aurai dix sept au mois d'octobre. Mon père est japonais et ma mère est française. Mes hobbys sont la lecture en particulier de livre policier et fantastique et j'aime beaucoup le dessin et la musique. Je joue aussi du piano depuis l'âge de six ans.
Elle a dit ça d'une traite. Je ne l'ai jamais vu aussi anxieuse. Ce nouveau professeur la perturbe vraiment. Je fronce les sourcils, absorbé par la vue de ma petite amie qui rougit, si bien que je n'entends pas notre nouveau professeur m'appeler. Quand je m'aperçois soudain qu'on m'appelle, je rougis à mon tour.
-Vous êtes avec nous ? Demande le professeur. Je suis d'accord que la vue de votre petite amie vous subjugue, mais il ne faut pas oublier que nous sommes là.
-Oui, je sais, dis-je dans ma barbe, vexé par sa remarque.
-Bien, vous pouvez vous présenter, dit-il toujours avec ce sourire bizarre.
-Je m'appelle Samuel Gregor, j'ai seize ans, j'aime la lecture, le football et les jeux vidéos.
-Bien, merci Samuel.
Il a une façon trop amicale de s'adresser à ses élèves, pourtant, je n'arrive pas à lui en vouloir. Pourquoi a-t-il cet air si gentil ? C'est déroutant. Les présentations se terminent après une heure de cours, heure qui s'est ponctuée de rire et de rougissement de la part des élèves féminines. Nous allons rester toute la matinée avec ce professeur, je pense que ça va promettre.
Pour la deuxième heure, il nous donne notre emploi du temps et quand je constate le nombre d'heures que nous avons avec lui, je ne peux empêcher une pointe d'amertume courir dans mon corps, ou est-ce autre chose ? Je ne saurai le dire. Il nous explique comment va se dérouler l'année et surtout sa façon de travailler. Apparemment, il va vraiment privilégier la lecture et surtout les explications approfondies des textes. Le français est notre matière principale et surtout c'est notre coefficient le plus élevé, il ne faut surtout par rater cette épreuve. Il nous donne son programme et je constate qu'il a prévu de nous faire lire plusieurs romans, mais aussi du théâtre et de la poésie. J'ai déjà lu quelques uns de ces livres, je ne sais pas si cela va beaucoup m'aider. Tout dépendra de sa façon de travailler.
La pause de dix heures arrive et je peux enfin aller me dégourdir les jambes. Je prends Sayuri par la main. Cela fait du bien de quitter cette salle. Je trouver que l'atmosphère était un peu étouffante.
-Quel début de matinée, dit Sayuri. Il est bien ce prof, tu ne trouves pas ?
-Mouais, il a choisi de bons livres.
-Qu'est-ce qu'il y a Samuel ? Tu es bougon depuis tout à l'heure. Tu ne serais pas jaloux par hasard ?
-Pourquoi je le serais ?
-Tu n'arrêtes pas de grogner depuis tout à l'heure, dit Sayuri alors que nous descendons les escaliers. Tu n'as pas à être jaloux, c'est vrai que Monsieur Andoria est très mignon, mais c'est un prof.
-Et alors ? Tu pourrais très bien en tomber amoureuse, comme toutes les autres.
-Alors, tu es vraiment jaloux, dit ma petite amie avec un petit sourire amoureux.
-Oui, je le suis. Il est bizarre ce mec.
-Ca t'a vexé qu'il te réveille tout à l'heure ?
-Je ne dormais pas.
-Mais, tu étais dans la lune, c'est presque pareil. Allez, c'est le premier jour, ne sois pas si grognon, tu vas devoir le supporter toute l'année, ne l'oublie pas.
-A mon grand dam.
Nous rejoignons Gwen et Mathieu au fond du lycée et nous asseyons sur les marches. Gwen raconte à Sayuri leur début de matinée, tandis que moi, je reste muet. Mathieu à l'air embêté, mais je n'arrive pas à lui parler. Ce professeur Andoria m'a vraiment énervé, à se comporter comme s'il était ami avec ses élèves.
-Samuel, ça va ? Demande mon ami.
-Hum, grognais-je.
-Laisse-tomber Mathieu, dit Sayuri, il est comme ça depuis tout à l'heure.
Je suis désolé Matt, mais là, je n'ai vraiment pas envie de parler. Je regarde les élèves marcher, discuter en groupe, s'entasser devant les portes des bâtiments jusqu'à ce que mon regard se pose sur un homme, qui dépasse tous les élèves du lycée. C'est lui. Qu'est-ce qu'il fait dehors ? Pourquoi n'est-il pas dans la salle des profs comme tous professeurs qui se respectent. Il semble regarder autour de lui, jusqu'à ce que sa tête se tourne vers l'endroit où nous nous trouvons.
Je détourne le regard. Espérons qu'il oublie que nous sommes là. Peut-être que si j'ignore qu'il nous a regardé, il ira ailleurs, pourtant ma tête se lève et je vois qu'il vient vers nous. Il vient vers nous ? C'est bien ça ? Il n'a pas l'air d'aller ailleurs, il ne tourne pas à la prochaine intersection, il va droit vers nous. Dites-moi qu'il ne va pas venir nous parler. C'est vraiment la honte.
-Tiens, Monsieur Andoria vient vers nous, dit Sayuri en se levant soudainement.
Ca y'est, elle est accro, je le savais bien. Son charme l'a envoûtée. Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? Monsieur Andoria s'arrête devant ma petite amie.
-Vous êtes perdu, monsieur ? Demanda Sayuri.
-Oui, un peu, ce lycée est beaucoup plus grand que celui où j'étais précédemment. Je me perds plus facilement ici. Je ne sais même pas si je vais retrouver notre salle de classe.
-On peut vous raccompagner, Samuel et moi, si vous voulez. De toute façon, la cloche va bientôt sonner. Il va falloir qu'on remonte de toute façon. Il ne faudrait pas être en retard, quand même.
-Merci, c'est gentil à vous.
Sayuri semble aux anges. Je me lève puisque de toute façon, je n'ai pas le choix. Après tout, nous devons retourner en cours. Je prends la main de Sayuri, de façon un peu trop possessive d'ailleurs, parce qu'elle la retire brusquement avec un cri de protestation.
-Excuse-moi, dis-je.
Décidemment, cette première journée ne se passe pas vraiment comme je l'aurai espéré. J'espère que le reste de l'année ne sera pas aussi perturbé qu'aujourd'hui.
1 Sayuri : Lys en japonais