Titre : Une histoire comme une autre
Auteur : Nicolina
Date de création : 16 février 2009
Terminée le : 05 mars 2009
Avertissement : Yaoi (Histoires entre hommes, si ça vous dérange, vous savez ce qu'il vous reste à faire), Lime, POV de David.
Disclamer : Les personnages m'appartiennent. L'histoire et les personnages de « Mon ciel dans ton enfer » appartiennent à Pilgrim67.
Petit mot : C'est le dernier chapitre, le dénouement de l'histoire de Samuel et David.
Merci à toutes les personnes qui m'ont suivi jusqu'au bout sur cette fiction.
Un remerciement particulier pour toi, Pilgrim pour avoir pris le temps de corriger cette fiction, de m'avoir encouragée et suivi tout le long de cette histoire, qui n'aurait jamais existé si tu n'avais pas été là. Merci à toi.
Bonne lecture à tous !
Chapitre 23 : Une autre vie, une autre histoire
On ne s'est pas revus, jusqu'à ce que je quitte le lycée. Le lendemain de notre dispute, j'ai envoyé ma lettre de démission. C'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Je sais que je n'ai fait que fuir la situation. Asaliah a été très calme durant ces deux derniers mois. Elle n'osait même plus m'approcher et quittait ma classe la plupart du temps, à une vitesse dont je ne l'aurais jamais cru capable. Mais malgré cela, je ne pouvais me résoudre à rester.
Je n'ai pas osé rappeler Samuel, même si sa présence me manque. Seulement, je ne voulais pas le déranger. Parfois je me demande si je suis réellement attaché à lui. Je regrette un peu de ne pas être parti à sa suite, mais n'est-ce pas mieux ainsi ? Après tout, la situation était compliquée. Mais à qui je veux faire croire ça ? Je n'arrête pas de penser à lui, surtout quand je fais mes cartons. J'ai décidé de déménager. J'ai trouvé un appartement dans une ville voisine et je suis en attente d'un poste pour un lycée privé.
J'ai l'impression que nos séparations sont toujours radicales. La dernière fois, Samuel est parti, mais après ce qu'il avait vécu, je l'ai compris. Et maintenant, c'est moi qui pars, parce que je ne sais plus où je vais. Je sais ce que je ressens pour Samuel, mais j'ai peur que ça ne nous mène à rien.
Dans quelques minutes, je dois passer un entretien au lycée où je postule. Je ne sais pas du tout ce que ça va donner. Les règles sont un peu plus strictes là-bas et il y a tellement peu de postes qu'ils ne prennent que les meilleurs. Il y a une personne qui est passée avant moi et j'attends qu'elle sorte. Le temps est long. Cela fait déjà vingt minutes que j'attends et bizarrement mes pensées vont constamment vers Samuel. Je me demande ce qu'il fait en ce moment. Il doit être en cours. Il ne doit plus penser à moi, maintenant. La porte s'ouvre et mon stress ne fait qu'augmenter. Une femme vient vers moi.
-Monsieur Andoria ? Demande-t-elle.
-Oui, c'est moi, répondis-je en me levant.
-Entrez, je vous en prie, dit-elle en désignant la porte par laquelle elle est sortie.
J'entre, mes mains tremblent. Je n'ai jamais aimé ça. Pourtant, j'ai l'habitude de parler en public. Après tout, je suis professeur. Seulement, là, c'est mon avenir que je joue, mon futur travail. Elle commence par des questions basiques, mes motivations, mes diplômes, ce genre de choses, jusqu'à ce que nous arrivions à la question. Celle qui semble importante dans tous les entretiens, en particulier pour les personnes dans ma situation.
-Pourquoi avez-vous quitté votre poste dans le lycée où vous étiez ?
-Pour des raisons personnelles.
-Très bien. Pas de problèmes avec vos élèves ?
-No… Non, pas vraiment.
Elle continue à me poser des questions et je me demande si j'arrive à la convaincre. Je commence à perdre le fil de mes pensées et je ne sais plus exactement ce que je lui dis et si je m'exprime avec cohérence.
-Bien, l'entretien est terminé, dit-elle. Nous vous recontacterons pour vous donner notre position.
-Je vous remercie, madame.
Je sors du bureau puis du lycée avec un sentiment mitigé, mais je suis soulagé. Je n'avais pas passé d'entretien depuis longtemps et je ne sais pas si j'ai été à la hauteur. Je reprends ma voiture. Alors que je m'apprête à rentrer chez moi, je décide de faire un tour en ville, pour me changer les idées. Je m'arrête dans un café, le café dans lequel je suis allé en compagnie de Samuel. Il me manque. Deux mois que l'on s'est quittés et je n'arrive pas à l'oublier.
Je finis mon café et au moment de sortir, je m'arrête un moment sur une personne. Samuel, il est là, de l'autre côté de la rue. Et il n'est pas seul. Il est avec un homme, jeune. Il doit avoir son âge. Je ne peux m'empêcher d'éprouver une pointe de tristesse. Même si je ne sais pas qui il est pour lui, je ne peux pas m'empêcher de me demander si ce n'est pas son nouveau petit ami. D'un autre côté, je ne sais pas si Samuel est réellement attiré par les hommes. J'étais peut-être juste l'exception. Ce garçon n'est sûrement qu'un ami.
Je décide de rentrer chez moi, avant de devenir trop jaloux. Cependant, je ne peux pas oublier ce moment. L'avoir vu avec quelqu'un d'autre m'a ébranlé. Je me sens minable de réagir comme ça. Rentré chez moi, je me pose sur mon canapé. Je regarde la table basse. Un livre est posé dessus, à moitié ouvert. Cela fait un moment qu'il est là. C'est un des seuls livres que je n'ai pas encore rangé dans les cartons. C'est l'exemplaire que Samuel m'a offert. Je ne sais pas pourquoi je le laisse en évidence, mais je crois que j'ai besoin de m'évader, penser à autre chose et ce livre me permet d'évacuer mon stress, même si c'est avec lui que tout à commencé.
Alors que je m'apprête à le prendre, la sonnette retentit. Je me lève, malgré moi. Je n'ai envie de voir personne. La sonnette retentit encore un fois. C'est bon, j'arrive, pourquoi être aussi pressé ? Il peut attendre deux secondes, non ? J'ouvre enfin la porte, et je reste un moment devant la personne qui se trouve devant moi.
-Samuel ?
-Bonjour, je t'ai vu dans la rue.
-Ah !
-Je peux entrer ?
-Vas-y entre.
Je le laisse passer et il entre. Il regarde autour de lui. Je crois qu'il ne s'attendait pas à voir autant de carton dans le salon.
-Tu t'en vas ?
-Oui, je déménage.
-Tu pars où ?
-A Auxois. J'ai donné mon préavis pour cet appartement, je pars à la fin du mois.
-Ah ! Alors, tu es vraiment décidé ?
-Oui.
-J'avais remarqué qu'il n'y avait plus ta voiture sur le parking. Je ne pensais pas que tu partirais si vite et surtout que tu aurais l'idée de déménager.
-Je crois que c'est le mieux à faire.
Je me sens mal devant lui, mais il me pose des questions et je lui réponds. Je ne sais pas ce qu'il pense de tout ça. Il est plutôt froid pour le moment.
-Et nous deux ? Demande-t-il en se tournant vers moi.
-Je ne sais pas. Tu m'as fait comprendre que tu ne voulais plus me voir.
-David, es-tu idiot ? J'ai dit ça sous le coup de la colère. Tu aurais pu rappeler.
-Toi aussi.
-C'est vrai, mais tu m'as blessé.
-Je sais, et j'en suis désolé.
-David…
-Samuel, crois-tu qu'on peut avoir un avenir ? Tu as un enfant. Je suis un homme et tout sera compliqué.
-Je l'ai toujours su, je me suis déjà posé ces questions, mais j'avais fait mon choix et toi tu ne l'as pas compris.
Je n'arrive pas à le regarder dans les yeux. Cela me perturbe qu'il soit là. J'ai l'impression que je vais changer d'avis, que je ne vais plus vouloir partir et ça me perturbe. Samuel, pourquoi es-tu là ? Explique-moi ? Dis-moi ce qu'il peut advenir de nous, parce que moi je ne le sais pas.
-David, je ne peux pas t'obliger à rester, mais laisse-moi au moins rester avec toi.
-Je ne sais pas…
-Auxois n'est pas loin, on pourra toujours se voir. Je n'ai pas envie que ça se finisse comme ça. Je pourrais supporter n'importe quoi, je crois que j'ai vécu assez de choses pour supporter les mots des gens.
-Tu es sûr de ce que tu veux ?
-Oui, certains.
-A mon tour de te dire ce que je pense. Je vais partir, parce que c'est nécessaire. Je crois que le temps est venu. Mais si tu veux que l'on reprenne là où on en était, je suis d'accord. Je veux juste être sûr que tu le veux.
-Oui, je viens de te le dire.
Il s'approche de moi et m'enlace. Il pose son visage contre mon torse. Je le prends dans mes bras et le serre contre moi. Je penche mon visage pour l'embrasser. Je ne sais pas ce que tout ça va donner. Je n'en ai aucune idée.
-Samuel, c'était qui l'homme avec qui tu étais ? Demandais-je.
-Qui ça ?
-Je t'ai vu avec quelqu'un tout à l'heure.
-Ah Julien ! C'est un ami du lycée.
-Ah ok !
-Tu es jaloux ?
-Non, non pas du tout, dis-je en rougissant.
Il sourit et je sais qu'il a compris. Ce n'est pas trop difficile à comprendre. Samuel part quelques temps plus tard, mais on a promis de se revoir.
Pendant plusieurs jours, il m'a aidé à faire mes cartons. Raphaël court partout alors que les déménageurs prennent mes affaires. Aujourd'hui, c'est le grand jour. Samuel est avec moi. Je ne lui ai pas demandé de venir avec moi et je sais qu'il aurait refusé parce qu'il ne peut pas quitter Senon. Il a ses études à poursuivre et cela reste pratique pour lui et pour Raphaël. Mais on se verra régulièrement. Auxois n'est pas loin. Les derniers cartons sont presque tous dans le camion. Les déménageurs sont déjà prêts à partir.
-Je suis désolé de ne pas pouvoir t'accompagner, dit Samuel.
-Ce n'est pas grave. On se verra demain.
-Je sais, il va falloir que j'y aille.
-Je sais, dis-je avec un sourire.
Samuel jette un œil à Raphaël. Il est avec son doudou et ne semble pas se préoccuper de nous. Samuel m'embrasse. Ce baiser, je crois qu'il n'a jamais été aussi intense. Pourquoi est-il comme ça tout d'un coup ? Pourquoi autant de tendresse ?
-Qu'est-ce qui te prend ? Demandais-je alors que nous nous séparons essoufflés.
-J'avais envie. Je crois que je t'aime, David.
-Moi aussi, je le crois. On y va ?
Samuel sourit alors qu'il va chercher Raphaël pour l'emmener. Je jette un dernier regard à l'appartement. C'est vraiment fini, désormais. Nous sortons de l'appartement quand Samuel s'arrête.
-Je crois que tu as oublié quelque chose.
-Quoi ?
-Le livre. « Mon ciel dans ton enfer ». Tu ne l'as pas laissé sur le bar ?
-Si, c'est vrai.
-Tu ne vas pas le chercher ?
Je regarde derrière moi un moment la porte de l'appartement avant de me tourner vers Samuel qui tient Raphaël dans ses bras.
-Non, j'espère que le prochain locataire prendra autant de plaisir que nous à la lecture de ce livre et qu'il lui permettra d'être heureux, comme nous le sommes.
Nous partons de l'immeuble. Je sais que Samuel a très bien compris ce que je voulais dire. Je crois que c'était le mieux à faire. Cette histoire nous a inspiré, elle nous a permis de nous rencontrer et nous connaître. Maintenant, nous devons vivre notre vie, même si notre histoire restera une histoire comme une autre.
Fin !!