Genre: angst / hurt & comfort

Rating: -16 (y'a un citron dans la cagette) + une scène au contenu violent

Résumé: pas de résumé, je voudrais pas gâcher le suspense ^^ That is slash (yaoi, gay, peu importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse)


La première chose dont il eut conscience en se réveillant ce matin-là, fut le froid intense qui l'avait pratiquement paralysé. La deuxième lui arracha une protestation de douleur. Sa tête était comme une bonbonne de gaz prête à détruire l'appart et même tout l'immeuble. Il se massa la nuque, réalisant soudain qu'il était assis dans sa voiture.

Quand il se redressa, ou du moins tenta de se redresser, il s'affala littéralement sur le volant. Comme s'il n'avait pas bougé depuis une semaine et qu'il voulait se sortir de l'épaisse couche de glace qui l'emprisonnait.

Il posa son front contre le volant, sa main toujours sur sa nuque, une partie de son corps toujours paralysé par le froid, et tenta de se souvenir. Malgré la douleur.

Il ferma les yeux. Un tube d'aspirine n'en viendrait jamais à bout...

Il ne savait même pas où il était, ni depuis quand, il s'en foutait pour l'instant.

Il essaya de gémir, histoire de faire vibrer quelque chose, et de se réchauffer, mais aucun son ne sortit de sa gorge. Alors il essaya plus fort, et y parvint.

"Aaaah ma tête... putain", marmonna-t-il.

Il se laissa aller. Peut-être qu'en faisant le mort, la douleur comprendrait que ça ne servait plus à rien de s'en prendre à lui, et partirait voir ailleurs...

Ses paupières papillonnèrent, et finalement il ouvrit les yeux. Combien de temps? Avait-il encore dormi?

Ses yeux tombèrent vaguement à l'intérieur de l'habitacle, sur le siège passager. Pendant quelques secondes, il se demanda s'il était dans sa voiture. Pourtant, oui, ça y ressemblait.

Ce qui ne lui ressemblait pas, c'était ces cadavres, sous ses yeux. Une bouteille de vodka, une autre de... qu'est-ce que c'était que ça? Du gin.

Il posa ses mains sur le volant et s'y appuya pour s'en éloigner. Adossé sur son siège, il s'efforça d'y réfléchir, sans détacher son regard d'elles.

La dernière fois qu'il avait pris une cuite, c'était en 1997, quelque chose comme ça. Pour fêter son permis. Ses potes l'avaient fait boire, et il avait suivi parce que ce jour là, il avait des trucs à oublier. Il avait cru que sa vie allait enfin changer... Et elle avait changé. Celui qui l'avait raccompagné chez lui cette nuit-là avait perdu le contrôle de sa voiture et les avait précipité dans le fleuve. Il avait fini sur un fauteuil roulant, un des passager (potes de beuverie) était mort, et lui, il avait été éjecté. Il avait eu tout juste eut assez de forces pour nager jusqu'à la rive et s'y laisser mourir de froid. Pas loin. Les pompiers avaient étaient appelés par un témoin et l'avait ramené à la vie.

Depuis il n'avait pas touché à une seule goutte d'alcool. Tout juste un verre de champagne de temps en temps, quand il avait quelque chose d'important à fêter.

Il grogna quand une sonnerie retentit dans son crâne. Disons dans sa poche, mais c'était du pareil au même.

Il chercha, en vain. Il trouva l'appareil et décrocha dix secondes trop tard. Il avait si froid que son corps lui obéissait à grand peine. Ses doigts ne se pliaient pas, ils se tordaient. Comme à l'agonie...

Un appel manqué, lui afficha son écran. Il parvint, difficilement mais y parvint finalement, à en savoir un peu plus là-dessus. Dix-sept appels en absence. Onze messages. Un seul correspondant, des plus inquiets qui soit, et ça se comprenait.

Il appuya sur quelques touches, et posa l'appareil contre son oreille.

"Zack, c'est toi?" entendit-il.

"Oui..."

Il mesura avec une étonnante précision le degré de soulagement de son homme. Immense. Pas moins. Peut-être beaucoup plus.

"Où es-tu?"

"Je..."

Zack s'éclaircit la gorge. Il ne s'était pas encore soucié de ça, à vrai dire. Alors il plissa ses yeux embrumés, observa les alentours à travers le pare-brise, et se dit que c'était décidément très utile de connaître une ville comme sa poche. Même les recoins les plus sombres et reculés portaient un nom.

"Lafayette."

"J'arrive tout de suite. J'en ai pour dix minutes. Tu bouges pas, d'accord?"

"T'inquiète", marmonna-t-il.

"Alors ça, faudra repasser", entendit-il juste avant que Ryan Warren ne raccroche.


La musique rock inondait la pièce.

"T'as vu ça? On dirait un obus."

Sauf que Zack ne voyait rien, ou plutôt ne pouvait rien voir. Il était complètement ailleurs.

"Tes une chaudasse, toi..."

Et rien entendre, non plus. Ces cinq sens étaient endormis, il ne sentait plus rien.

Comme le sexe en érection du type sur son visage, qui glissa sur ses lèvres et tenta de se frayer un passage. Comme le ricanement qui accompagna cette ludique tentative. Comme les caresses sur son corps nus, les mains puissantes qui écartèrent encore une fois ses cuisses et soulevèrent si facilement son bassin pour le faire changer de position, encore. Comme ce putain d'obus qui le pénétra, et qui se remit à aller et venir à l'intérieur de lui, sans s'encombrer du moindre préliminaire, de la moindre protection, de toute façon ça n'aurait plus servi à rien.

Il était comme mort, loin de la rive...

La musique rock inonda la pièce des heures durant.


La porte de la cabine coulissa sur son rail.

Zack s'écarta de sous le jet et ouvrit les yeux. Il se donnait l'impression d'être un animal blessé qu'un gros méchant loup veut approcher. Mais c'était juste son homme qui le rejoignait sous la douche. Ryan, dont l'inquiétude s'était à peine estompée, depuis qu'il était allé le chercher dans ce quartier sordide.

"Toujours pas changé d'avis?"

Zack secoua la tête.

"À quoi ça servirait? Je me souviens de rien, et je veux pas... qu'on m'examine, et qu'on me pose des questions, parce que je pourrais pas y répondre. La dernière chose qui me revient, c'est cette musique, au bar. Ou alors elle venait de l'auto-radio, je sais plus. J'y suis allé parce que Davis m'a traîné là-bas pour fêter la naissance de son gosse. J'ai seulement bu un verre. Je me souviens de rien d'autre.

"Le barman a peut-être vu quelque chose? Quelqu'un?"

"J'en sais rien, Ryan, je t'en supplie, je veux pas revivre ça. Je ferai tous les tests possibles pour savoir s'il m'a refilé un truc, mais laisse la police en dehors de ça, je me mettrais à genoux s'il le faut, tu veux..."

"Viens là", l'interrompit Ryan en l'attirant tout contre lui pour l'enlacer.

Peu à peu, la tension disparut du corps de son amant. L'eau chaude les enveloppa tous les deux, et ils restèrent dans cette bulle de vapeurs à se promettre qu'ils allaient surmonter ça sans l'aide de personne, et qu'ils s'aimaient toujours autant, peut-être même encore plus qu'avant, et que rien ne pourrait venir à bout des sentiments qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre. Rien ni personne.


La musique rock inondait la pièce.

Robert Harlow grimaça de mépris. Les bras croisés, face à l'écran, il attendait le moment où il verrait le visage de la victime, histoire de l'identifier lui aussi.

Lui, parmi tant d'autres.

Sur la boîte contenant l'enregistrement était inscrit un prénom. Zack. À ce qu'il en voyait, cet homme était âgé d'une trentaine d'années, mais il n'avait encore remarqué aucun signe distinctif qui aurait pu lui permettre une quelconque identification. Ni tatouage, ni marque, ni cicatrice.

Si la caméra n'avait pas filmé son visage, il se démerderait avec ce qu'il avait. Zack, la trentaine. Il devait y en avoir quoi, dix, quinze, trente, dans cette ville? Le porte à porte, il avait l'habitude. Il ne reculerait pas devant si peu pour coincer cet excentrique. Garner. Ce furieux de la drogue, du viol, de la torture.

Il passa rapidement le plan serré sur l'acte sexuel en lui-même.

Comme pour les autres, ça avait duré bien trop longtemps. Il en avait la nausée. Ça n'aurait même pas dû commencer. Il y avait une quarantaine d'enregistrement. S'il retrouvait au moins l'un d'entre eux, et s'il parvenait à le convaincre de parler, ce serait la perpétuité pour Garner. Il en fallait un, un seul pour tout raconter, et lier Garner à ses crimes. Prouver le non-consentement des victimes. Un témoignage en entraînerait beaucoup d'autres, il en était certain.

Il repassa en vitesse normale quand le sexe en érection du fou furieux se retira du corps de Zack et que l'enregistrement se coupa, pour filmer la suite.

"T'as vu ça? On dirait un obus."

Harlow se concentra sur le visage de la victime. Et pas sur le pénis de Garner, principal acteur du film, qui s'amusait à vouloir se frayer un passage entre les lèvres entrouvertes de ce pauvre homme.

"Tes une chaudasse, toi..."

Un ricanement, suivi d'un mouvement chaotique de la caméra, et Garner filma à nouveau au plus près ses ébats.

Harlow avança encore une fois rapidement la scène qui défilait devant ses yeux, et reprit la lecture en vitesse normale juste avant que la neige recouvre enfin l'écran.

Aucun doute possible. Ce visage qu'il venait de voir, il le reconnaîtrait parmi des millions.


Ils dansaient sur du Otis Redding. La musique soul envahissait l'espace.

These Arms of Mine

Suivie d'une autre, et d'une autre. Ils s'enlaçaient, se souriaient, s'embrassaient, sur un slow continuel, même quand le rythme s'accélérait. Ils avaient tous les deux passer une sale journée, en comptant les heures qui les séparaient de leur retour juste ici, chez eux. Alors ils décompressaient sans trop se parler, sur un peu de musique et quelques balancements, leurs mains liées, chaudes et caressantes.

Les épaules de Zack s'affaissèrent quand il entendit frapper à la porte. Ryan redressa sa tête, étonné.

"On attendait quelqu'un?"

"Non, c'est peut-être ta mère."

"Pas si tard."

"Sauf si c'est important", lui dit Zack en se détachant de son étreinte pour aller ouvrir.

"Elle aurait téléphoné", répondit Ryan pour lui-même, tandis qu'il se dirigeait vers le poste afin de baisser le volume de la musique.

Ça ne pouvait pas être un voisin, l'insonorisation était suffisante, à ce niveau. Et d'ailleurs, il entendit l'inconnu. Une voix grave, qui venait de prononcer le mot "police".

Il rejoignit aussitôt Zack sur le seuil de leur appartement. "Que se passe-t-il ?"

L'homme vêtu d'un costume sombre, veste ouverte, sans cravate, cheveux bruns coupés ras, barbe de trois jours, l'observa alors scrupuleusement. Il portait son insigne de flic à la ceinture.

"Il est au courant", apprit Zack.

À qui l'apprit-il, exactement ? Difficile à dire. Les deux hommes qui l'entouraient savaient. D'un côté, Ryan était au courant du black-out d'une nuit dont il avait été la victime, et de ce qui s'était probablement passé pendant ces quelques heures. Il ne lui avait rien caché. Et quand bien même il l'aurait voulu, cela lui aurait été impossible. Un homme l'avait violé, il ne se souvenait de rien, mais après en avoir porté les marques, il en supportait à présent les cicatrices. Quant à cet inspecteur, Robert Harlow, il était au courant de tout. Ou presque. Suffisamment pour savoir à quelle porte frapper.

Il fut invité à entrer, et quelques minutes plus tard, le mystère fut dévoilé. La nuit oubliée avait une cause, et cette cause portait un nom, celui d'un homme appelé Garner. L'existence des enregistrements vidéo ne resta pas davantage sous silence.

Harlow expliqua:

"Il en a mis une dizaine en ligne sur un site Internet porno. Sauf que certains membres inscrits sur ce site ont commencé à trouver ça bizarre, et l'un d'eux a alerté anonymement les services de police appropriés. Après une enquête et une analyse approfondies des vidéos, il est apparu que les partenaires sexuels de Garner n'étaient pas dans leur état normal. Autrement dit, ils n'étaient pas consentants. De ce fait, nous avons obtenu l'autorisation de lancer une procédure, afin de l'identifier et de le localiser."

Il fit une petite pause, et reprit:

"Nous avons retrouvé chez lui une quarantaine d'enregistrements, du même type que ceux qu'il a mis en ligne, et de la drogue, communément utilisée par les violeurs. Ce qui va dans le sens de ce que nous avions suspecté. De ce que nous savons déjà tous", ajouta-t-il, sur un ton entendu.

"Je comprends pas ce qu'il vous faut de plus..." s'en étonna alors Ryan, assis sur le divan à côté de son amant silencieux.

"Quelques indications sur sa façon de procéder", répondit l'inspecteur Harlow. "Ça vous ennuie, si je vous montre son visage ?"

Ryan se tourna vers Zack. Celui-ci secoua la tête. Non, ça ne l'ennuyait pas plus que ça d'avoir enfin la possibilité de mettre un visage sur l'ombre de ses cauchemars... au point où il en était.

Chacun de ses doutes se volatilisait, et la plupart de ses craintes se vérifiaient une à une. Cela faisait maintenant huit mois que cette histoire le hantait. Il avait été violé, d'accord, c'était un fait avéré depuis le début. Les bouteilles d'alcool vides dans sa voiture? Soit pour oublier définitivement le traumatisme qu'il avait de toute façon déjà effacé de sa mémoire, soit une mise en scène de l'agresseur pour maquiller son crime. La seconde hypothèse venait de prendre le pas sur la première. Et puis il avait pratiqué des tests pour s'assurer qu'aucune maladie ou infection ne lui avait été transmise. Il avait refusé de faire l'amour pendant plusieurs mois, après ça, il s'était renfermé, mais Ryan avait été patient. Il avait été compréhensif, attentif, et tout ce qu'il lui avait été possible d'être, pour finalement l'aider à surmonter ça, y parvenir, au final, mais tout ces efforts pour tourner la page... avaient-ils étés vains?

"Vous l'avez déjà vu? Avant l'agression?"

"Non. Ça me dit rien. Je connais pas ce type", assura Zack sans même toucher à la photographie de Garner. "Désolé."

"C'est rien", fit Harlow en montrant ensuite le cliché à Ryan, qui secoua la tête.

Jamais vu non plus.

"La drogue utilisée par Garner paralyse les sens, mais pas le corps. À votre réveil, vous avez dû ressentir de violents maux de tête, sans parvenir à vous souvenir de quoi que ce soit."

Zach hocha la tête. Pas de souvenirs, mais des sensations terribles, ça il s'en souvenait.

L'inspecteur poursuivit:

"Il s'agit des effets secondaires habituels. Votre dernier souvenir?"

"J'étais dans un bar, avec un ami. Je crois me souvenir qu'il devait partir retrouver sa femme à l'hôpital."

"La drogue a pu être versée dans votre verre à votre insu", supposa Harlow. "Ensuite, Garner a pu facilement vous conduire jusque chez lui, prétextant être un ami."

"Je me suis réveillé dans ma voiture le lendemain matin, et il y avait des bouteilles d'alcool vides à côté de moi. Je ne bois jamais..."

"Elles ne vous appartenaient pas? Alors Garner les a probablement déposées là pour brouiller les pistes. Ça lui ressemble beaucoup, il aime les mises en scène. Puis-je vous poser une dernière question?"

Ryan, demeurant silencieux, se raidit soudain. Une dernière? Alors elle ne devait pas être anodine. Une telle affaire ne méritait pas une si petite entrevue...

"Vous seriez prêt à témoigner contre lui devant un tribunal?"

Zack ne sembla pas en croire ses oreilles. "Non! Je vous dis que je me souviens de rien! À quoi je pourrais bien vous servir?"

"Ne vous en faites pas, rien ne vous y oblige, je devais seulement m'en assurer, vous comprenez?"

Zack ne répondit rien. L'expression de son visage valait bien une réponse. Il ne voulait plus en entendre parler, la discussion était close. D'ailleurs l'inspecteur Harlow se leva, et s'apprêta à prendre congé des deux amants.

"Vous me confirmez avoir été la victime non consentante de monsieur Garner, l'homme sur la photographie que je viens de vous montrer?"

"Je confirme."

"Bien. Pourriez-vous passer au commissariat du 14ème district demain matin, pour une déposition sous serment?"

"Dernière question mon cul, ce sera tout?" voulut savoir Zack en le fusillant du regard.

"Oui, je vous le promets", lui affirma Harlow, inébranlable. "Plus nous aurons de témoignages et de plaintes à son encontre, plus longtemps il restera derrière les barreaux. Les enregistrements constitueront nos preuves devant le juge, et nous trouverons facilement un avocat qui voudra bien vous représenter, vous et l'ensemble des victimes de Garner, sans que vous aillez à donner davantage de votre personne."

Le silence retomba comme une massue. Puis Harlow leur souhaita le bonsoir, s'excusa vaguement de les avoir dérangés aussi tardivement, et tourna le talons. Ryan le raccompagna jusqu'à la sortie, et le remercia.

Parce que, en fin de compte, leurs efforts n'avaient pas été aussi vains que ça.

"Les vidéos ont été retirées du site", lui confia Harlow sur le point de s'éclipser. "Mais vous savez comment fonctionne la toile. Rien ne disparaît vraiment."

Ils échangèrent un regard, et Ryan referma la porte. Cette dernière parenthèse, il allait la garder pour lui. Si un jour ça revenait sur le tapis, tant pis, ça reviendrait. Mais pas ce soir.


À son retour près de Zack, la musique avait repris ses droits. Il s'approcha de lui et se blottit entre ses bras, qu'il lui tendait.

"Comment tu te sens?"

"Je sais pas..." murmura Zack en le serrant tout contre lui, sa tête sur son épaule. "Soulagé."

Ryan esquissa un sourire, soulagé lui aussi que de tout cela ils ne retirent que le positif. Après tout, le pire était déjà passé. Il fut surpris quand Zack lui chuchota à l'oreille qu'il était désolé.

"De quoi?"

"Si je t'ai fais penser d'une façon ou d'une autre... que je t'aimais plus."

"Non", lui répondit Ryan, s'écartant un peu pour le regarder droit dans les yeux. "Pas une seule fois je me suis posé la question. C'est peut-être prétentieux, de penser que tu m'as toujours aimé, mais..."

"C'est le cas", lui sourit Zack. "J'ai envie qu'on fasse l'amour."

Ryan déposa un baiser sur ses lèvres. Ils échangèrent un long regard.

"Moi aussi, j'ai envie de toi."

"Je t'aime."

Ils s'embrassèrent, longuement. Entre deux baisers, Ryan lui répondit qu'il l'aimait aussi, comme un fou. Et il lui demanda s'il était sûr de vouloir faire ça maintenant, après ce qui s'était passé. Zack ne lui répondit rien, se contentant de tirer sur son t-shirt pour le sortir de son pantalon et glisser ses mains dessous, et sentir la chaleur de sa peau.

Ils se déshabillèrent alors, tous les deux, en se caressant. La température augmenta, leur excitation grandissait lentement. Ils se déplacèrent ensuite, sans s'arrêter de s'embrasser, jusqu'à leur chambre.

Là, Ryan s'allongea sur le lit, et Zack le rejoignit, s'agenouillant à califourchon au-dessus de lui. Leur baiser perdura de longues minutes. Sous leurs mains, leurs corps s'échauffaient de plus en plus, et leur désir enflait. Zack emprisonna leurs deux sexes dans sa main, et se frotta contre son homme, ondulant son bassin contre le sien, comme pour mimer l'acte avant de le jouer.

Ils se murmurèrent des mots doux, des trucs un peu plus cochons, et Ryan se mit à masser son mec en bas des reins. Son sexe désormais érigé glissait entre ses fesses, et les longs gémissements de Zack s'immisçaient entre ses lèvres entrouvertes.

Ils s'embrassèrent de nouveau, avidement, puis Ryan le pénétra.

Ils s'immobilisèrent un instant, avant que leurs corps ne se remettent d'eux mêmes en mouvement. D'avant en arrière, de façon quasi régulière.

Zack se sentait bien, extraordinairement bien. Les yeux fermés, à la recherche d'un peu d'air, il sentit le regard de son amant posé sur lui, et ses mains sur son torse, et son visage. Il esquissa un sourire en ouvrant les yeux, en constatant qu'il avait raison.

Voilà tout ce dont il avait besoin. Tout ce qui lui avait permis de tirer un trait sur le mal que l'homme fantôme lui avait fait. Sans Ryan, il serait devenu fou, à se débattre contre des réponses qui lui échappaient. Aujourd'hui il les avait, mais grâce à ce mec qui lui faisant l'amour, il n'était pas trop tard pour continuer à vivre. Il n'avait jamais cessé de vivre parce que Ryan avait toujours été là.

Sa respiration s'approfondit, le mouvement s'accéléra. Après quelques minutes, Ryan le masturba tendrement. Il se cambra, fut saisi d'une vague d'extase, puis d'une autre, ses geignements s'amplifièrent, et quand la semence chaude de son homme se répandit en lui, il éjacula sur son torse.

S'allongeant ensuite sur lui, Zack se lova au creux de son cou et ils s'enlacèrent tendrement.

Au loin, la musique jouait encore, et berça leurs derniers instants d'éveil. Main dans la main, leurs doigts emmêlés, c'est ainsi que le sommeil les rattrapa.

...La fin...