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« Hé, où est-ce que tu crois aller, comme ça ? » demanda Brian en attrapant délicatement le chaton par la peau du cou. « Je croyais qu'on avait convenu que le jardin était encore un territoire trop dangereux pour que tu y passes la nuit », ajouta-t-il en fourrant son nez dans la fourrure chaude et douce.
Le petit animal se mit aussitôt à ronronner avec enthousiasme.
« N'essaye pas de m'attendrir : tu n'y gagneras rien. Allez, on retourne au salon » fit Brian, attendri tout de même, en refermant la porte-fenêtre.
Il déposa le chaton sur la moquette et celui-ci partit en bondissant à l'assaut des orteils de Zillah, queue dressée et toutes griffes dehors dans une belle imitation de férocité prédatrice. Zillah libéra la souris en peluche qu'il avait coincée sous son pied et leva les yeux ciel.
« Mon dieu, qu'est-ce qui a bien pu me passer par la tête pour que je t'achète ce truc ? » demanda-t-il en repliant son journal
Brian se percha sur l'accoudoir du canapé et lui ébouriffa gentiment les cheveux.
« Tu parles du chat ou du jouet ? »
« Les deux », répondit Zillah en soupirant. Il attrapa son compagnon par la taille et le fit glisser sur ses genoux. « Et dire qu'en plus, il a failli s'appeler Rüdiger » grommela-t-il.
« Schrödinger, idiot ! »
« Oui, enfin, ça revient au même. Ah là là, dire que je n'ai même pas trente ans et que je me retrouve déjà père de famille … tu crois qu'on devrait commencer à mettre de l'argent de côté pour ses futures études ? » demanda-t-il avec sérieux.
« C'est une idée … j'aimerais qu'il devienne vétérinaire, mais je crois plutôt qu'il sera acrobate », répondit Brian, alors que Newton effectuait un admirable roulé-boulé pour prendre la souris par surprise.
« Ou alors catcheur : il a une technique de combat rapproché très au point », ajouta Zillah en retirant son pied juste à temps pour échapper à l'assaut du chaton. Celui-ci fit un saut carpé et bondit sur le mollet du jeune homme, l'escaladant allègrement à l'aide de ses petites griffes pointues.
« Aïe, ouille, vas-tu cesser, oui, chat de l'enfer ? » demanda celui-ci en le cueillant au vol. « Tu vois : il est trop gâté et n'en fait déjà qu'à sa tête ».
« Ah, le grand drame de l'enfant unique » fit Brian avec un grand sourire.
Il récupéra la boule de poils et la posa sur ses genoux. Vexé, le chaton entreprit de se laver à grands coups de langues vigoureux, passant ses petites pattes derrière ses drôle d'oreilles repliées. Puis, épuisé, il se laissa tomber dans le giron de son maître et s'endormit instantanément. Les deux hommes plongèrent leurs doigts dans la fourrure grise soyeuse du Scottish Fold, que Zillah avait choisi tout spécialement pour sa petite tête toute ronde et ses grands yeux verts assortis à ceux de son compagnon.
« Ça va être une teigne : je le sens » soupira-t-il.
« Ça veut dire que tu l'aimes déjà ? ou que tu en es jaloux ? »
« Toi, tu commences à trop bien me connaître. Les deux, bien sûr »
Brian se mit à caresser les cheveux de son compagnon de sa main libre.
« Tu sais quoi ? Même si la concurrence est rude, c'est quand même encore toi le plus mignon », souffla-t-il en lui embrassant les lèvres avec douceur.
« Eh, ne me compare pas à cette carpette ambulante : évidemment, que je suis le plus mignon » répondit Zillah en l'enlaçant.
Il plongea le visage dans le cou de Brian. « D'ailleurs, tu es à moi bien avant d'être à lui ; pousse-le un peu que je marque mon territoire » murmura-t-il en soulevant délicatement le chaton pour le poser en douceur sur la moquette.
« Arrête, bourreau d'enfant ! Et puis, tu me chatouilles » rit Brian.
« Ah oui ? viens un peu par ici, que je t'achève », répliqua Zillah en glissant ses mains sous la chemise de son compagnon. « Ça chatouille toujours ? » demanda-t-il en lui embrassant le cou.
« Mm, oui … et c'est très agréable » murmura Brian, tandis que les doigts de Zillah lui caressaient doucement les tétons.
Brian attrapa le menton de son compagnon et l'embrassa avec passion, déboutonnant lentement sa chemise.
« Tu es sûr que c'est raisonnable de me faire un strip devant le petit ? » le taquina Zillah
« Il dort comme une bûche et de toute façon, il faudra bien qu'il s'y fasse : je ne laisserai jamais qui ou quoi que ce soit se mettre entre nous »
Il saisit la main de Zillah et la fit glisser doucement sur sa poitrine et son ventre, se caressant avec les doigts de son amant, titillant ses mamelons durcis au passage.
« Mais on est d'humeur coquine ce soir, on dirait » murmura Zillah, savourant la sensation de la peau soyeuse sous sa paume.
« Je crois que oui » répondit Brian en guidant son amant entre ses cuisses. Il gémit quand les doigts se refermèrent en douceur sur son entrejambe. « Oh, mon amour, j'ai envie de toi comme tu n'imagines même pas » fit-il d'une voix rauque en se tortillant sur ses genoux.
« Je crois que j'en ai une petite idée » répondit celui-ci en souriant. Il déboutonna la braguette de son amant en un tournemain et Brian se souleva pour lui permettre de baisser son jean. Zillah le contempla une instant : chemise ouverte, pantalon sur les chevilles, les joues roses et les yeux brillants, il était plus désirable que jamais. Il glissa sa main entre les cuisses de son amant en plongeant le visage au creux de son cou.
« Je crois qu'un jour, je vais te dévorer, tellement je n'arrive pas à me rassasier de toi » soupira-t-il
« Bonne idée ; si tu commençais tout de suite ? »
« Oh, ne me dit pas des trucs pareils ! » fit Zillah en le faisant basculer sur le canapé. Il lui arracha plus qu'il ne lui enleva son pantalon et s'allongea entre ses jambes, pressant son bassin contre le sien.
« Mm, oui, viens, viens » fit Brian en se frottant contre lui.
Zillah sentait une érection d'anthologie se pointer dans son caleçon et il se mit à genoux pour se déshabiller. Il ôta sa chemise, la balança dans un coin et baissa son pantalon sur ses cuisses.
« C'est ça que tu veux ? » demanda-t-il en se caressant doucement.
« Oui, ça, et tout le reste ; je t'aime » répondit Brian en glissant la main sous les bourses de son compagnon qui laissa échapper un gémissement.
« Bri, oh Bri … » soupira-t-il en fermant les yeux, savourant les caresses expertes de son compagnon, remuant les hanches pour accompagner le mouvement. « Arrête ça tout de suite, ou ça va très vite tourner court »
« Déjà ? mais qu'est-ce qui peut bien te mettre dans un état pareil » demanda Brian, espiègle, en écartant davantage les cuisses pour s'offrir au regard de son amant.
« Toi, bien sûr ; pas le sac à puces, là, par terre » grommela Zillah. Il lui attrapa les genoux et les lui remonta sur la poitrine. « Oh my, quelle vue imprenable ; je t'ai déjà dit à quel point ta « nouvelle coupe » me plaisait ? »
« Il me semble, oui. Je vais me sentir obligé de laisser un plus gros pourboire à mon esthéticienne si son œuvre te plait à ce point », sourit Brian.
« Je propose de la canoniser, cette brave femme. C'est étrange : a priori, je ne pensait pas aimer ce genre de choses ; mais sur toi, c'est différent … avec toi, tout est différent, de toute façon » ajouta Zillah avec tendresse.
Il se pencha et se mit à couvrir de baisers le ventre de son amant, glissant lentement vers son entrejambe. Brian soupir d'aise et se laissa aller, bercé par les caresses. La bouche de Zillah se fraya un chemin le long de son aine et il frémit quand ses lèvres se posèrent sur son sexe tendu.
« Mm, oui, encore » gémit-il en attrapant les long cheveux de son amant qu'il répandit sur sa poitrine comme un châle.
Zillah se mit à le lécher lentement, taquinant et mordillant doucement son gland au passage. Il descendit encore et glissa sa langue entre les fesses de son amant.
« Ah, oui, je ... oh, Zillah, j'ai tellement envie de toi ; viens, maintenant » fit-il d'une voix rauque en cambrant le dos.
« Encore un peu de patience » fit Zillah en le prenant dans sa bouche
« Non, arrête, sinon c'est moi qui ne vais pas tenir », haleta Brian en le repoussant doucement.
« Ah bon, mais qu'est-ce qui peut bien te mettre dans cet état ? » le taquina Zillah
« Le sac à puce, là, par terre, bien sûr » répliqua Brian en souriant.
Zillah éclata de rire et se mit à fouiller à tâtons sous le canapé : pourvu que la femme de ménage n'ait pas décidé de faire du zèle en leur absence ! Par chance, ce n'était pas le cas et la boite de préservatif était toujours là où il l'avait laissée. Il en sortit un, arracha l'emballage avec ses dents et Brian le lui chipa au vol. Il se redressa.
« Allonge-toi et laisse-moi faire, pour une fois »
Zillah ne se fit pas prier et se débarrassa de son pantalon dans la foulée. Il croisa les bras derrière sa tête et soupira alors que son amant commençait à le caresser lentement avant de lui enfiler le préservatif.
« Attends, laisse-moi te préparer un peu, au moins »
« Si tu veux », répondit Brian en s'allongeant sur lui.
Zillah l'embrassa en le plaquant contre lui ; l'érection de son amant frottait contre son ventre et il sentait le désir lui tourner à la tête. Il se lécha les doigts et les glissa entre les fesses de Brian, jouant délicatement avec son entrée, avant les enfoncer en lui.
« Aah, oui, c'est bon »
« Encore ? »
« Mm, oui, encore, encore » gémit Brian en se frottant de plus belle contre son partenaire. « Ah ! Attends, je te veux, toi » ajouta-t-il en se redressant. Zillah retira ses doigts et Brian se mit à califourchon sur lui, guida son sexe entre ses fesses et s'empala lentement dessus. Il poussa un petit cri de surprise quand son amant l'attira à lui pour le pénétrer plus profondément, mais il ne se déroba pas. Zillah qui s'enfonçait en lui, c'était au-delà de la douleur, au-delà même du plaisir : c'était une fusion totale avec l'homme qu'il aimait, et c'était la sensation la plus extraordinaire qu'il ait jamais ressentie. Il se mit à aller et venir de plus en plus vite, se soulevant en rythme et Zillah suivit le mouvement. Brian ne tarda pas à crier ; le plaisir fusait dans ses reins et lui faisait perdre toute conscience de ce qui l'entourait ; tout ce qui n'était pas son amant en lui. Quand celui-ci referma sa main sur son sexe tendu, un violent orgasme submergea Brian comme un raz-de-marée et il se répandit interminablement sur le ventre de son compagnon.
« Ooh, god ! Oh, Zillah, mon Zillah, mon amour » balbutia-t-il en se laissant tomber sur lui, haletant et en sueur.
Zillah referma ses bras sur lui et le serra, fort, noyant son visage dans ses boucles noires et s'enivrant de son odeur.
« Bri … tu sais que je n'aime pas faire des promesses que je ne peux pas être certain de tenir et je ne te demande pas de le faire, mais … promets-moi que tu auras toujours autant envie de faire l'amour avec moi, que je serais toujours dans ton cœur et que tu ne m'oublieras jamais, quoi qu'il arrive » dit-il avec émotion.
Brian leva le visage vers lui.
« Zillah … même si on devait se quitter et se haïr demain, tu resteras toujours l'homme de ma vie : nul autre ne peux me faire ressentir ce que j'éprouve pour toi ; je ne savais même pas que de tels sentiments pouvaient exister » répondit-il en lui caressant la joue avec une infinie tendresse. « Et puis, on a des responsabilités maintenant : on est parents ! » ajouta-t-il en souriant, cherchant Newton des yeux. Il se pencha et attrapa délicatement le chaton qui ronflait qui comme un bienheureux au pied du canapé. Il se rallongea dans les bras de son compagnon et déposa la boule de poils auprès d'eux. Newton bailla, ouvrit un œil, le referma et se pelotonna contre l'épaule de Zillah où se mit à ronronner comme une tronçonneuse. Les deux hommes sourirent et se regardèrent.
« Toi et moi, c'est à la vie, à la mort, alors ? » demanda Zillah en caressant le chaton d'une main et le dos de son amant de l'autre.
«Non, c'est à la vie et à la vie » répondit Brian en se lovant dans ses bras.
Pour un peu, lui aussi se serait mis à ronronner !
FIN
Voilà, c'est la fin de cette histoire, du moins pour le moment. Je reprendrai très certainement les aventures de Brian et Zillah dans un troisième tome, mais j'ai besoin de les laisser respirer un petit moment et me consacrer à d'autres histoires. J'espère que ça vous a plus jusqu'au bout, merciiiiiiiiiiiiii à vous fidèles lectrices z'et lecteurs, et j'espère que vous serez au rendez-vous pour la suite :)