Début d'écriture : Le 23 mai 2010 au matin, premier jour de soleil pour un mois de mai.

Fin d'écriture : début d'octobre 2011. La libération.

Inspiration : Vagues souvenirs d'un ou plusieurs manga yaoi qui se sont ensuite bousculés dans mon crâne. Après approfondissement, je me suis rendue compte que je m'étais inspirée de Glamorous Lips – Ma chérie de ne je-ne-sais-plus-quelle-mangaka pour les caractères de l'hybride et de sa vente comme jouet sexuel mais aussi des cercles vicieux de patrons souvent décris dans les « hard » mangas comme Ikoku Irokoi Romantan de Amano Yamane, Go Con de Syuko Nishimura ou encore plus connu : le début de Okane Ga Nai.

Disclaimer : Chacun de ces personnages, même s'ils viennent d'inspirations précises sont des personnages fictifs n'ayant aucun rapport avec la réalité. Ils sont tous gentiment sortis de mon crâne et ne sont en aucun cas à plagier et/ou à se réapproprier. Pour ce dernier point, cela peut toujours se discuter (si un jour, je dis bien un jour, vous seriez subitement inspirés par eux... Mais j'en doute).

Avertissement : Présence de go con, de sexe violent, de sang, de threesome, d'amour passionné. Donc, rated M.

Sur ce, je vous souhaite une agréable lecture.


MINI PROLOGUE

–Mise en Cage et Autres Supplices –

« Je m'en vais. Fais ce que tu désires de tes journées mais sache que, le soir venu, tu retourneras toujours dans ma cage. »

L'homme emporta la clef de la maison comme la clef du cœur de son hybride d'amant, ignorant tout le mal que chaque jour il lui portait, tout le mal physique comme moral qu'Ariel subissait à rester à ses côtés.

Ils s'aimaient. Parfois à plusieurs. Parfois avec des objets.

Ils s'aimaient tant qu'ils pouvaient encore se détester.


CHAPITRE 1

– Réunion Improvisée dans la Cage Dorée –

Ariel venait seulement de sortir de la salle de bain lorsqu'il entendit les clefs tourner dans la serrure de l'entrée et des voix s'élever dans le hall. Ses jambes se mirent instinctivement à trembler et le seul geste qui lui vint à l'esprit fut de retourner s'enfermer dans la salle d'eau.

Il essaya en vain de se calmer. Toutefois à l'intérieur, se trouvait un large miroir qui lui faisait face et le reflet des marques sur son corps laiteux et définitivement pâle ne réussissait pas à lui faire oublier les jeux sadiques auxquels il allait être confronté.

Tremblotant toujours, il entreprit de sécher ses longs cheveux ébènes qui lui arrivaient aux fesses. Devant ce miroir qui ne lui reflétait que l'être inutile et faible qu'il était, il tenta de s'entraîner à garder une attitude stoïque, une démarche droite, et un teint pâle puisque le moindre semblant de sensualité lui serait fatal ce soir.

La peur grondait en lui, elle le tétanisait sur place et cela ne s'arrangea pas lorsqu'il s'aperçut qu'il n'avait aucun vêtement à enfiler à la place de sa serviette de bain et que pour monter dans sa chambre, il devrait traverser la salon emplit des invités pervers de son maître.

— Ah… Le maître… J'aimerais ne plus le voir…

Et tous les soirs, il chuchotait la même chose, comme une prière sourde dans les oreilles salaces de ses bourreaux.

Tout à coup, une voix s'éleva au dessus des autres :

— Ariel ? Ariel, viens donc ici !

Ses jambes ne lui répondirent plus durant quelques instants et il se vit pâlir devant la glace. Ca y était…

Il souffla de mécontentement comme de frayeur, actionnant la poignée de la sortie. Il souffla une dernière fois son désespoir en se tournant vers le miroir pour vérifier qu'aucune goutte d'eau perlait sur son corps – ce qui exciterait ces hommes immondes à l'excès –, il fit anxieusement craquer ses doigts d'horreur comme de gène.

— Toute la nuit… souffla-t-il. Toute la nuit dans les bras de pervers…

Il préférait encore quand son maître et lui se retrouvaient seuls et que ses caresses, quoique violentes, lui apportait un réel plaisir.

— Ariel ? Nous t'attendons, Ariel !

Il pesta intérieurement de n'avoir que deux petites ailes inutiles, de n'avoir aucune défense, aucune force pour les blesser comme ils le faisait souffrir à chaque fois qu'ils le touchaient.

Et lorsqu'il apparut devant eux en unique serviette de bain, il sentit sa dernière heure arriver.

— Bonjour Ariel, lança un homme au sourire lubrique, un homme que son corps connaissait très bien.

Son maître lui avait appris à saluer en retour et il le fit, honteux de lui-même et peureux de recevoir quelques coups.

Chacun des hommes étaient assis autour de la table où un apéritif avait été servi, Ariel seul se retrouvait debout aux côtés de son maître.

— Aussi fortuné que vous puissiez être, vous ne pouvez mieux l'habiller ? railla un homme qui, pour son plaisir personnel, ne se privait pas d'observer le jeune homme.

— Je dois dire que dévergondé comme il est, je n'ai pas besoin de le priver de vêtements pour qu'il se mette nu devant moi, rétorqua d'un mensonge son maître, un sourire vicieux aux lèvres.

Il savait comment été Ariel, il savait qu'il souffrait, il savait que ses paroles attiserait la flamme de la douleur, mais il ne faisait rien contre, se jouait de tout ce qu'il se passait autour de lui…

Celui-ci même qui lui faisait vivre un véritable calvaire, empoigna l'une des ses fesses bien rondes avant de passer sa main au dessous de la serviette, jusqu'au centre violacé de ses fesses. Ariel fit en sorte de bien retenir son linge en place bien qu'il ne put s'empêcher de rougir Un doigt entra aussitôt en lui et un gémissement étouffé franchis la barrière de ses lèvres asséchées. On voyait en ses yeux qu'il implorait pour que tout ceci cesse mais chacun des invités firent comme s'ils n'avaient rien vu, se contentant de savourer ses quelques soupirs mêlés de sanglots.

— Tu t'es bien lavé, aujourd'hui.

Il suivit ses paroles d'un baiser au goût amer sur sa joue.

Il rentra son doigt plus profondément sous les yeux envieux des invités et émit quelques mouvements avant de tout à coup se retirer. Ariel gémissant – de douleur ou de plaisir, cela importait peu –, il tenta de calmer son rougissement avant de demander d'une petite voix :

— Est-ce que je peux aller me changer, maître ?

L'homme sourit malicieusement à la supplication de son animal avant de se tourner vers son assemblée :

— Qu'en pensez-vous ? Ne serais-ce pas totalement inutile ?

— Ariel, que tu sois nu ou habillé, cela reviendrait au même de toute façon.

Il savait très bien que cet homme moustachu avait raison puisqu'il se trouvait être l'un des habitués des ces « réunions de travail » et que chaque fois qu'ils se réunissaient en ces lieux, Ariel devenait leur unique amuse-gueule et vide-couille.

— Ariel, reprit son maître d'une voix doucereuse en pointant du doigt un homme assis au bout de la pièce, un homme qu'il n'avait encore jamais vu mais qu'il ne tarderait pas à connaître ce soir, je te présente Alino Parcino. Il est nouveau dans mon entreprise, et… je suis sur qu'il sera très doux avec toi.

L'homme lui lança un petit sourire crispé qu'Ariel ne chercha même pas à décrypter. Tout ce à quoi il pensait était qu'il y en aurait un nouveau ce soir, qu'il y en aurait un de plus pour jouer avec lui.

Jugeant bon au passage de faire apprivoiser Ariel par cet homme, son maître le poussa légèrement et le fit s'asseoir près de lui. Le jeune hybride vint s'installer sous la contrainte à ses côtés, faisant bien attention à ne pas le frôler. Pour lui, qu'ils soient jeunes ou vieux, minces ou gros, tous les hommes dans cette salle étaient d'affreux monstres vicieux et il n'avait pas besoin de les regarder pour s'en convaincre.

Il savait exactement ce qui l'attendait et ne pouvait se résigner à tout cela. Il croisa les jambes en faisant en sorte de ne pas trop les relever, il retint fermement l'unique bout de tissus qui le maintenait habillé et fit glisser ses longs cheveux devant ses tétons. Certes, il serait utilisé même avec tous ces subterfuges mais il était certain que cela les feraient fantasmer moins rapidement, qu'ils s'attaqueraient à lui que plus tard dans la soirée.

Observant son petit manège, l'homme près de lui entreprit de retirer sa veste de costume et la passa autour des épaules de l'hybride. Du coin de l'œil, il vérifia quelques secondes s'il était bien couvert et, relevant les yeux sur les convives, il s'aperçut que tous l'observait.

— Il tremble, se justifia-t-il tout à coup, gêné d'avoir été surpris dans un tel moment.

Les hybrides étaient généralement considérés comme de simples animaux et le fait d'éprouver des sentiments amicaux à leur égard était perçu comme de l'infamie.

— Alino et Ariel font connaissances, lâcha en un homme en leur lançant un clin d'œil engageant.

— Laisse-nous en ! railla une seconde voix.

— Nous sommes huit, nous vous inquiétez pas, il y en aura pour tout le monde, conclut le maître d'Ariel en lançant un regard sans appel à ce dernier, un regard qui laissait dire qu'il devrait faire en sorte de ne décevoir personne ce soir.

Comme une statue portant toute la convoitise de la soirée, Ariel ne bougeait pas, laissait uniquement les autres discuter autour de lui. De toute façon, il n'avait pas le droit à la parole, il n'était qu'un animal de compagnie, un vulgaire pot de fleur pouvant servir de sex-toy à l'occasion. Ariel n'était rien de plus qu'une bestiole souillée, qu'un oiseau qui ne pourrait plus voler.

Ses ailes, recroquevillées dans son dos et cachées par la veste de ce certain Alino, lui démangeait tant. S'il pouvait voler… S'il pouvait s'enfuir… S'il pouvait être reconnu comme une personne à part entière… Sa seule différence avec les hommes grassouillets de cette pièce était qu'il avait des ailes, certes minuscules et inutilisables, mais il en avait et c'était ce qui faisait toute la différence.

Depuis quelques années déjà était arrivé sur le marché, des jouets sexuels, des hybrides tels que lui que l'on mettait en laisse et qui ne pouvaient vivre d'eux-mêmes. En tout homme d'affaire qui se respecte, son maître s'était empressé d'en acheter un. Pour montrer sa fortune et sa supériorité, non pas pour satisfaire un quelconque besoin sexuel car, séduisant comme il l'était, son maître n'avait en aucun cas besoin de sex-toy, toy-boy et autres bestioles pervertis.

Adam, son maître, était plaisant. Un corps svelte, des cheveux aussi sombres que les siens mais en beaucoup plus courts, des yeux d'un bleu profond d'où dansait une lueur étrange lorsqu'ils se retrouvaient seuls à seuls. Un être hors du commun qui aurait pu le séduire s'il n'avait pas été son animal de compagnie, s'il n'avait pas connu sa véritable nature.

Les discussions sur le travail s'enchaînaient imperceptiblement tandis qu'Ariel commençait à ressentir la pression qui s'accumulait dans la pièce. Certains regards en biais lui était lancés, on lui sourirait, on le fixait parfois. Il voyait bien que le moustachu, dont il avait oublié le nom, se triturait les doigts d'impatience et qu'au moindre signe de son maître il s'empresserait de bondir.

Et comme chaque soir, Ariel avait peur.

Ses tremblements qui étaient jusqu'à lors fréquents redoublèrent et l'homme assis à ses côtés le remarqua. Il voulut déposer sa main sur son genoux et le masser délicatement comme un geste de réconfort mais Ariel s'écarta aussitôt du toucher de cet homme qui semblait être comme tous les autres !

Déçu d'avoir été rejeté pour une si petite chose et comprenant clairement ce qui se tramait dans l'esprit de l'hybride, Alino alla récupérer l'un des plats remplis de gâteaux apéritifs, en prit un et le tendit à Ariel. Ses yeux s'écartèrent si rapidement de stupéfaction que l'homme ne put s'empêcher de lâcher un petit rire et d'accentuer son mouvement d'un petit : « Tiens, prends-le ! » amical.

La stupeur d'Ariel était réelle et il ne savait trop comment réagir face à cet homme qui tentait d'être gentil avec lui alors que tout à l'heure, il le pénétrerait comme un chien. Il se décida tout de même à accepter la nourriture après un mot de remerciement et à doucement déguster son seul repas pour la soirée si aucun des invités se déciderait de lui en enfoncer dans la gorge.

Son maître, Adam Salma, l'empêchait de manger lorsqu'ils avaient des invités et, ces jours-là, Ariel se contentait le lendemain matin des restes laissés sur la table. Il ne se posait aucunes questions sur les envies et désirs particuliers de son maître tant qu'il avait de quoi se nourrir les autres jours de la semaine.

En tête à tête, ils vivaient comme n'importe quel autre couple, mangeant ensemble autour de la petite table de la cuisine ou assis côte à côte sur le canapé, ils dormaient ensembles et partageaient toutes leurs affaires. Mais, lorsqu'ils se retrouvaient dans ces quelques réunions improvisées, Ariel ne ressemblait plus qu'à un bout de chair loué au chien bavant le plus généreux. Plus aucun geste d'affection, plus aucun sourire partagé, Adam semblait développer une double personnalité qui empiétait sur leur vie commune. Il devenait abject et blessant, il faisait en sorte de constamment le rabaisser.

— Ariel, viens donc sur mes genoux, lâcha-t-il tout à coup lorsqu'il s'aperçut que ses invités commençaient à s'impatienter.