Un an et demi après la publication du premier chapitre. Il m'a fallut un an et demi pour finalement finaliser les amours d'Ariel et d'Adam. O_O Au départ, cette histoire partait d'un rêve que j'avais fait d'un hybride souffrant dans l'espoir d'être aimé de son maître. Enfin, ce schéma classique ne se résume qu'aux trois premiers chapitres. J'en suis ensuite venue à l'apparition d'Alino Parcino, l'ange salvateur et également, lorsque l'on y pense, troisième personnage principal de cette histoire venant chambouler le quotidien d'Ariel X Adam.
Je me suis rendue compte bien trop tard que, comme mes quatres premiers chapitres étaient trop violents pour certaines âmes, je perdais une partie de mes lecteurs avant qu'ils ne lisent le chapitre 5. Et maintenant, quand je lis à partir du chapitre 8 et de l'atmosphère paisible et mélancolique dans lequel se trouve mes personnages, je trouve cela un peu dommage qu'ils n'aient pas pu continuer. Sachant que le chapitre 8 est une perle niveau symbolique ! xD Ouais, c'est celui que j'ai préféré écrire ^^
Enfin bref, si je continue comme ça, ce paratexte deviendra plus grand que le chapitre lui-même xD
Je finirais donc en remerciant celles qui ont marqués de leur présence mon histoire avec, tout d'abord Miruru qui a toujours été au taquet (faudra que tu me dises comment tu fais parce que là... chapeau...), Dogs In Space dont les longues reviews m'ont toujours revigorées, Emilie, cat240 et bien entendu Tikky qui, dans l'ombre a toujours été l'une de mes plus ferventes lectrices.
Nashi-Jiyuu : Ca me touche vraiment que tu aies lu les dix premiers chapitres d'une traite ! :) Je suis aux anges xD J'espère que cette fin te comblera ! ^^ Même si j'ai mis quatre mille ans à l'écrire ... (je voulais mettre le "the end" de la fin, c'est trop triste...)
Et, oserais-je peut-être demander l'avis de celles qui, jusque là, m'ont lu dans l'ombre... ?
CHAPITRE 12
– Emiettement de leur dernière Clef –
Il plongea son regard dans la nuit grandissante. Il y a peu, il était enfin arrivé devant l'immeuble dans lequel il avait vécu trois années, ce même appartement qui l'avait tenu enfermé dans une cage. Il était là, et il s'apprêtait à y retourner, à se laisser submerger. Plus rien ne l'inquiétait ni même ne pouvait l'agacer. Cela faisait bien plus d'une demi-heure qu'il se trouvait devant l'immeuble dans l'espoir d'y voir paraître celui qu'il attendait. L'impatience ne l'ébranlait plus. Il attendait, soucieux, en proie à l'agitation, à l'espoir qu'Adam l'enlace à nouveau.
Mais la nuit était tombée depuis un certain temps déjà et personne encore ne s'était présenté devant lui. Avait-il trouvé une compagne ? Se trouvait-il à ses côtés ? L'attente serait-elle indéniablement inutile ? Ariel se mit à suffoquer. Etourdi, il se prit à re-sonner à la porte, à refrapper quelques coups distinctes. Il aurait souhaité crier son nom, s'égosiller, lui prouver qu'il était là, qu'il n'était là que pour lui et qu'il fallait qu'il lui ouvre la porte. Et finalement, à bout de force et la fatigue le submergeant, il reprit son sac de voyage et entreprit de faire le chemin inverse, de quitter la place.
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Parfois, Adam amenait avec lui une petite fiole ayant la dose d'un shooters. Lorsqu'il se sentait en proie à l'angoisse, il la vidait, cul-sec, et reprenait ses activités de président d'une multinationale. Cette petite dose lui avait toujours suffit en journée car le nuit se trouvait être son unique instant de répit. C'était lorsque la majorité de la population partait gentiment se coucher qu'il vivait enfin, qu'il survivait, un verre à la main. Il n'était pas alcoolique mais l'idée même de pouvoir oublier en ingurgitant une certaine quantité de ce liquide lui permettait de mieux supporter la vie qu'il menait comme les choix – aussi mauvais pouvaient-ils être – qu'il avait dû faire.
Ce fut pour cela que lorsqu'il rentra chez lui à la hâte et qu'il ne vit pas l'ombre de son ancien amant qu'il s'enferma à double tour dans sa forteresse, qu'il sortit trois bouteilles au hasard et qu'il tenta à nouveau d'oublier ces quelques faux espoirs qui avaient pendant un temps ranimés une flamme dans sa poitrine. Il se soûla donc, une compil' de jazz de la Nouvelle-Orléans enclenchée dans sa chaîne Hi-fi.
Ce premier verre qu'il prit allongé sur son canapé ne fut pas le premier de la journée, et le second ne fut pas le dernier de cette journée. Il alterna les trois alcools qu'il avait choisi, un whisky et deux autres spiritueux ne faisant plus guère attention à cette brûlure persistant dans son estomac. Ainsi, au bout du quatrième verre et d'un changement hâtif de musique – de l'électro merde, juste un peu d'électro et pouvoir crever en paix – il se mit à se déhancher au centre de la pièce.
Cela ne lui était pas arrivé depuis des années. Il avait depuis longtemps abandonné ses rêves d'adolescents, ces rêves de défonces constantes, ce bien fout que l'on pouvait ressentir à se déhancher sur de l'industriel violent, gueulard et profondément énigmatique. Quelque chose qui semblait sortir d'outre-tombe, comme un fou spectacle de débauche musicale dans le cimetière Saint-Louis.
Il se laissa aller à danser de façon extrême, à laisser sa tête partir dans tous les sens, à esquiver quelques pas afin de ne pas se prendre la table basse ni encore moins un quelconque mur qui semblait indubitablement se présenter à lui. Ainsi, il se libérait de cette folie qui l'avait tenue en éveil ce dernier mois, il la sentait s'écouler à travers ses pores, se faufiler au dehors de lui, de sa tête. Aussi, il n'entendit tout d'abord pas que l'on tapait à la porte d'entrée.
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Ariel avait trouvé un banc un peu plus loin. Il avait hésité à rebrousser chemin ou à aller s'installer dans le parc à quelques pas de là mais la peur de l'un comme de l'autre, la peur de se perdre comme de rencontrer des personnes bizarres lui avait soufflée de rester près de l'habitation comme près d'un éclairage public.
Il était effrayé, là, dans la nuit persistante, accablante et profondément solennelle. Il n'était encore jamais sorti seul la nuit, il n'était en fait jamais sorti seul tout court. Alors, en nage dans ses vêtements et attendant que le sommeil l'emporte ou que, par miracle, le jour se lève tout à coup, il ne s'aperçut pas qu'un homme entra dans le bâtiment, et il dût bien rester une bonne demi-heure assis à ne rien faire avant de s'apercevoir d'une fenêtre éclairée perçant la nuit. Il mit encore quelques secondes de plus avant de comprendre qu'il s'agissait de l'appartement escompté et encore quelques autres à regrouper toutes ses affaires comme à vérifier, dans son affolement, qu'il n'allait rien oublier dans la rue. Son cœur se serra, il fit un premier pas jusqu'à Adam, se mit à courir.
A en perdre haleine.
Il trébucha dans les escaliers menant à l'appartement. Il se reprit, vérifia que le sang n'avait pas tâché ses vêtements et ainsi, il arriva enfin à se calmer. Plus que quelques pas avant d'atteindre son amour. Plus que quelques pas avant qu'il ne le prenne dans ses bras, qu'il ne le prenne tout court, qu'il se dévorent à nouveau. Il souffla de contentement lorsqu'il se trouva une seconde fois devant la porte d'entrée. Tremblotant de désir comme d'excitation, il dût se reprendre à deux fois avant de réussir à appuyer sur le bouton de la sonnette. Une première fois, une seconde fois. Ses yeux s'écarquillèrent sous le coup de l'émotion. Avait-il vu qu'il était là ? Refusait-il de lui ouvrir ? Une troisième fois. Sa respiration se fit plus tranchée, plus angoissée. Une quatrième fois. Un premier coup de poing sur la porte, Un coup de pied. Et finalement un cri.
— Adam… Je t'en supplie…
Il ne put retenir une première larme.
— Adam !
Dorénavant, il tambourina.
— Nan… Adam… S'il te plait ! Adam !
La porte s'ouvrit une fraction de section, se referma aussitôt.
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— Oh putain….
Son cœur dorénavant palpitait, il ne pouvait retenir sa tension, il se sentait s'effondrer, faiblir. Venait-il d'avoir une hallucination ? Il souffla, regarda à travers le judas et crut que son cœur s'était arrêté de battre.
Il avait refermé la porte sous le coup de la stupeur et n'était plus vraiment en état de ne serait-ce qu'élever la voix. "Adam ? !" entendait-il à travers celle-ci. Son corps se glaçait, mollement appuyée contre la porte en bois. Il ne savait plus où il en était, si cet être qui persistait tant à le voir n'était pas qu'une illusion, qu'un simulâcre dû à l'alcool, que son espoir matérialisé.
- Adam ! Je t'en supplie ! Adam !
Qu'allait-il faire ? Que devait-il faire ? Etait-ce lui, celui qu'il tentait, par son souvenir, de noyer dans l'alcool ? Etait-ce bien lui ? N'est-ce pas qu'une illusion ? Que son désir, son fanstame recréé sous le coup de la boisson ? Il était ivre, ivre de l'espoir de le revoir un jour.
Il n'entendit bientôt plus rien, un effroyable doute lui prit au ventre, il rouvrit la porte en grand. Et tomba nez à nez avec l'hybride. Celui-ci écarquilla les yeux, il ne s'était pas attendu à ce qu'Adam le fixe de la sorte. Comme s'il n'avait pas à être là, comme s'il n'aurait pas dû revenir. Il bégaya, fit un pas en arrière. Il n'aurait jamais dû revenir... C'était une mauvaise idée, Adam ne voulait plus de lui, il fallait qu'il...
- Je... Je suis désolé... Je vais m'en aller...
Les traits tirés d'Adam se crispèrent un peu plus en entendant cela. Ses deux sourcils n'en formaient désormais plus qu'un, il avait mordu sa lèvre inférieur jusqu'au sang. Lorsque Ariel vit quelques gouttes couler à la commissure de ses lèvres, il ne put qu'instantanément s'en inquièter : il n'avait pas remarqué d'où prevenait le liquide.
- Tu es blessé ! Vite, un mouchoir !
Il ne vit pas le regard stupéfait de son ancien maître, bien trop occupé à fouiller dans l'une des innombrables poches de son sac de voyage. Il s'aperçut bientôt qu'il ne possédait pas ce genre de chose. Il fit alors un pas en avant et tira sur sa manche afin qu'elle en vienne à essuyer les perles de sang sur son visage. Sous la stupeur redoublante, Adam le laissa tout d'abord faire, heureux de ce simple contact de leur deux peau qui avaient semblés dépérir l'une sans l'autre. Cependant, cela ne lui suffit plus. Il empoigna le poignet de son hybride, et le tira violemment à lui. Celui-ci trébucha et, pour son gand plaisir, atterit contre le torse de son vis-à-vis.
- Je... pard-...
Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'Adam avait déjà scellé leurs lèvres, mêlant ainsi sang et salive, désir et sentiments, souvenirs et nostalgie. Amour. Ariel ne tenait plus sur ses jambes. Certes il avait espéré le revoir mais la perspective de redevenir proche de la sorte ne l'avait pas même effleuré une seule fois. Tant qu'Adam veut de moi à ses côtés, s'était-il répété sur le trajet de "retour". Si seulement il avait compris que leurs sentiments était réels, il n'aurait pas autant attendu avant de "rentrer à la maison". Car oui, ici, il était chez lui. Iici se trouvait sa cage, son amant, son passé et son avenir. La tristesse et la joie s'étaient cotoyés entre ces quatres murs. Ils avaient été ensemble, unis, et cela leur était soudainement rappelé par cet unique baiser. Adam voulait Ariel, Ariel voulait Adam. Tout n'aurait dû être qu'aussi simple que cela. Toutefois, Adam le délaissa à nouveau et ne put s'empêcher de refouler une moue effroyablement tentatrice lorsqu'il vit que son propre sang avait élu domicile à la commissure des lèvres de celui qu'il attendait depuis des semaines.
Un unique coup de langue fut sa réponse à leur question muette. Un niuqe coup de langue puis un franc baiser. Une légère caresse sur une chute de rein. Une main qui fit entrer Ariel à l'intérieur.
- Es-tu sûr de cela, Ariel ? s'enquit cependant Adam, la main sur la poignet de porte attendant pour la refermer après leur passage. Si je ferme cette porte, cette cage reviendra tienne. Je ne serais plus en mesure de te laisser t'échapper ni même d'y faire entrer d'autres. Es-tu certain que c'est ce que tu veux ? Penses-tu réellement que ce soit moi qu'il te faut... ?
- C'est notre dernière chance, ne crois-tu pas ? Notre dernière clef, jette là ! Notre relation est ici, simple et émouvante. Nous ne pouvons ignorer à nouveau cette affection qui nous retient à l'autre.
Il prit la main d'Adam dans la sienne.
- C'est toi que je veux, ça n'a toujours été que toi.
C'était la première fois qu'il le tutoieait. Adam n'était plus son maître, Adam était désormais son amant, comme une sourde promesse que l'on craidrait de trop ébruiter.
Ce fut Ariel qui actionna la fermeture de la porte d'entrée puis qui y fit tourner la clef. Plus aucune marche arrière, plus aucun regret. Ils étaient là, ensemble, et ils comptaient bien se redécouvrir, découvrir qu'elles personnes ils auraient pu être si Adam n'avait pas un jour acheté Ariel sur Internet.
Les cicatrices en recouvrent d'autres plus profondes,
mais tant qu'elles me viennent de toi…
.. The End ..