Note de l'auteur : ATTENTION ! Je signale ici que les chapitres suivants, donc le 15 n'a pas du tout été corrigé, ni relu ! Il y a plus que probablement de nombreuses fautes d'orthographes ! Je suis en plein blocus après des semaines d'arrache sur mes travaux, c'est une période difficile pour les étudiants. Je suis épuisée, autant physiquement que mentalement. Je n'ai même pas pris le temps d'envoyé à Ewilio pour correction… C'est vraiment navrant ! Mais je voulais quand même vous offrir une suite parce qu'elle s'est déjà fait attendre assez longtemps. Je m'en excuse donc platement.
Je ne répondrais également à aucun commentaire sur ce coup-ci. Je vous assure que ça me désole mais j'ai trop de travail. Je vous remercie toutes pour vos nombreux commentaires, ils me donnent du courage et l'envie de continuer cette aventure ! Et les autres aussi ! Je m'accroche donc dans ces instants difficiles et je vous laisse profiter de la suite de cette histoire !
Merci de votre compréhension !
Ryoujoku no ame
Les princes d'or
16
Nous nous étions lavé et habillés séparément, quant au déjeuné, je pense que Serahn n'en prit pas, ce début de matinée était assez chargé pour lui. Entre les cargaisons de nourriture dont il accusait réception, les plans qu'on lui transmettait et les nouvelles des soldats déjà sur le front, mon époux ne fut pas très présent. Cependant, il n'oublia pas sa promesse et vint me chercher avant de partir pour la cité. Quand j'arrivais dans la cours des gardes du château, les soldats de la garde royale s'y trouvaient déjà, Taül à son poste clamait des ordres autour de lui que tous se dépêchait d'exécuter.
Serahn tint ma monture pour que je puisse maladroitement me hisser sur son dos, je n'étais toujours pas coutumier de ce mode de transport mais je me débrouillais assez que pour tenir moi-même la bride sans aide. Quand notre cortège se mit en route et quitta la cours du château sous bonne exhorte, j'étais entouré de Taül et de mon époux, ainsi que d'une ribambelle de soldats.
_ Tihya nous rejoindra à la caserne, de là vous pourrez partir à pied mais j'ai donné mes ordres et certain quartier de la cité ne sont pas recommandable Weenry.
_ Pourquoi cela ?
_ Notre cité est peut-être florissante mais pas dénuée de pauvreté et je ne voudrais pas que tu te retrouves dans une situation dangereuse.
_ Très bien, j'irais là où je peux.
J'étais si content de sortir du palais que le reste m'importait peu. Je voulais juste découvrir la cité et croiser ses habitants, gouté au peu de liberté que je pouvais encore apprécier. La traversée de la cité sous exhorte ne me montra rien que je désirais voir. Les rues étaient désertes, seules quelques fenêtres s'ouvrir sur notre passage, laissant passer la tête de quelques curieux, une ou deux maitresse de maison balayait sous leur porte ou étendaient leur linges aux fenêtres mais rien qui soit véritablement passionnant. En vérité, j'arrivais à la caserne par un chemin détourné, qui n'habitait que des maisons désertées de la journée par les nombreux travailleurs de la cité. Et ce ne fut qu'arriver à la caserne de la ville que la vie sembla reprendre son bon droit. La caserne était un grand bâtiment rond qui habitait une cours de gardes, certain s'entrainaient là à l'épée ou au tir à l'arc. Et je ne tardais pas à repérer Tihya près d'un corps de garde, elle parlait vivement avec un soldat et riait avec lui. Elle était de bonne humeur mais je doutais que cette petit femelle puisse faire montre de mauvaise humeur. Elle s'excusa auprès du grand soldat en nous voyant et nous fis un signe de la main avant de nous rejoindre. Je mis pied à terre pour l'accueillir.
_ À Weenry, vous allez adorer cette balade, je vous le promets, j'ai tant de choses à vous montrer !
_ Serahn m'a assurer qu'il n'y avait pas meilleur guide que toi dans toute la cité Tihya.
J'avais pris le parti de la tutoyer, parce que je voulais m'en faire une amie et que je refusais de vouvoyer mes amis. Elle s'en rendit compte et m'offrit un sourire éblouissant.
_ Tu vas voir Weenry, le marché est immense et tellement agité en début de journée.
Serahn vint à notre rencontre et salua Tihya comme une vraie dame avant de lui tendre une bourse aussi lourde.
_ Je n'ai pas pensé à apprendre à Weenry la valeur de notre argent, je compte sur toi pour l'aider, si toute fois il trouve son bonheur dans nos boutiques.
Je lui jetais un œil curieux.
_ Je n'ai pas la moindre idée de ce qu'est une boutique !
Tihya éclata d'un rire somptueux et je compris pourquoi les mâles cherchaient tous à la séduire.
_ Mon prince comptez sur moi pour vous rendre cette bourse, aussi vide qu'un grenier en temps de sècheresse !
_ Les femmes sont décidément bien trop dépensière…
Tihya semblait ravie de tenir la bourse de Serahn et je songeais un instant à lui assurer que je ne dépenserais pas son argent, avant de me souvenir que j'allais sans doute désirer tout ce que j'allais découvrir. Serahn nous présenta les cinq soldats qui allaient nous suivre pour la journée et après ça, et un baiser volé, il partit pour sa réunion et Tihya me tira vers la sortie de la cours.
_ Je suis désolé de t'avoir sollicité si rapidement Tihya mais j'avais tellement envie visiter la cité.
_ Weenry mon prince, ne vous en fait surtout pas pour moi, me promené sur le marché est une de mes passions et puis je me sens honorée que vous m'ayez choisis pour guide.
_ C'est que je ne connais personne d'autre.
Je devais me montrer honnête après tout, hormis cette belle dame, je ne connaissais que Taül qui était occupé et Serahn avec lui. Je doutais que la reine s'aventure dans la cité pendue à mon bras et je ne pouvais pas demander ça à Jarnär. Bien que, pour mon ami des bains, je songeais à quelques expéditions en ville mais plus tard. Quand il aurait accepté ma pleine et entière amitié.
Les odeurs de nourritures ne tardèrent pas à venir me chatouiller les narines et bientôt Tihya n'eut plus à me montrer le chemin, je n'avais qu'à suivre l'odeur exquise de la viande.
_ Le marché de la Place Rouge est le plus étendu de la cité, vous aller adorer.
_ Si l'on peut y manger ce que je sens, alors je suis plus que partant.
_ Vous avez faim Weenry ?
_ Pas spécialement mais les odeurs de viandes sont si appétissante.
_ Nous commencerons donc par là.
Et elle ne mentait pas. Elle m'amena dans des rues bondées de monde, des simples paysans, aux marchands, des femmes en jupons et tablier aux enfants qui couraient entre les jambes des adultes. Jamais je n'avais vu autant de monde réunis en un endroit si étroit. Tihya m'emmena près d'une aubette couverte d'un haut vent bleu. Le marchand faisait rôtir sa viande sur un broche, ma bête intérieur en salivait presque sous ma forme humaine.
_ C'est de la biche ?
Le marchant se tourna vers notre groupe cessant de scander ses annonces de bas prix. Je portais une longue cape qui recouvrait ma queue de fourrure et j'avais rabattu le capuchon pour éviter que l'on me dévisage sans arrêt. Cependant, cela ne servait à rien, car mes yeux restaient ceux d'un fauve jaune et noir et le marchand ne manqua rien de ce détail. Il s'inclina plus bas que terre, si bien qu'il disparut presque sous son échoppe.
_ Allons marchand, je ne t'ai pas demandé de lécher le sol mais de me dire si c'est bien l'odeur de la biche rôtie que je sens.
Il se releva et après avoir jeté un coup d'œil à Tihya, il se détendit et reprit son rôle de vendeur.
_ Oui mon prince, c'est bien de la biche, élevée dans ma ferme à Devirëll.
_ Elevée dans ta ferme dis-tu ?
_ Toutes un élevage mon prince, que je tiens de mon père et qui le tenais de son père avant lui, le meilleur gibier de tout le Royaume !
Je me tournais vers Tihya.
_ Ne chassez-vous pas le gibier dans les forêts ?
_ Si, pour les nobles qui veulent chasser mais pour la consommation du peuple, le gibier vient d'élevage de ferme.
C'était complétement fascinant. Ces hommes avaient réussi à reproduire des conditions de vie acceptable pour du gibier sauvage sur plusieurs générations. Je reportais mon attention sur le marchand.
_ Alors je voudrais gouter de ta biche d'élevage.
_ Pour mon prince !
Le marchand sortit un énorme couteau de son plan de travail et coupa dans sa biche rôtie à grand coup de lame. La viande était juteuse et si odorante que mon ventre se tordit à l'idée d'en déguster la chair. Tihya paya pour moi, avec la bourse que Serahn lui avait remise, pendant que je goutais dans un bol en bois la viande chaude et un peu grillée. Elle était réellement parfaite, pas aussi assaisonnée que ce que l'on servait à la cours et c'était bien meilleur comme ça. Dans la forêt millénaire, on n'assaisonnait aucune viande, on se contentait de la rôtir et d'en déguster la chair rudement chassée.
_ C'est délicieux, Tihya il faut que tu goûtes !
_ Je vous remercie Weenry mais j'ai déjà déjeuné, si je mangeais à chaque fois que je passe par le marché je ne rentrerais plus dans mes robes !
Tant pis pour elle, je remerciais le marchand et lui promis de venir visiter sa ferme. Parce que j'étais réellement curieux de voir de quelle façon il s'y prenait pour prendre soin de ses biches d'élevages. Après les marchands de viandes, les étalages de fruits s'étendirent à perte de vue, je dévorais des fruits que je n'avais jamais mangés auparavant, tous délicieusement bon, juteux, ou sec, les saveurs étaient toutes nouvelles pour moi. Aucun d'eux ne vendait des spécialités de mon pays, parce qu'aucun marchand n'aurait osé s'y aventuré et nous ne faisions pas commerce des biens que Frëya nous offrait.
Puis vint les allées remplies de tissus multicolore les vendeurs criaient par-dessus le bruit de la foule pour attirer les acheteurs à leur échoppes. Tihya me fit acheter plusieurs tissus couteux et épais, jurant de les amener elle-même chez un tailleur qui m'en ferait un vêtement sur mesure. Nous nous rendîmes d'ailleurs chez ce tailleur qui fut si honoré de ma visite, qu'il en ferma sa boutique pour prendre lui-même mes mesures. Il se montra extrêmement poli et ne toucha pas un mot sur ma queue de fourrure. Il me posa des questions sur le code vestimentaire des Weedly et je me fis une joie de lui répondre, de lui décrire le moindre de nos habits traditionnel. Je parvins même à lui en faire un dessin plus ou moins fidèle à la réalité.
C'est en sortant de cette boutique que la journée idyllique bascula au cauchemar. Nous n'avions pas quitté la Place Rouge, et les échoppes étaient toujours ouvertes mais une estrade que je n'avais pas remarquée avant était devenue le centre d'attention de la foule. Un jeune garçon, d'à peine une dizaine d'année avait été tiré de force sur l'estrade par un adulte beaucoup plus grand et fort qu'un homme normal. Il tirait le garçon avec une telle force et une telle méchanceté que le pauvre touchait à peine le sol. Il finit par pousse rudement le garçon qui s'affaissa sur un rondin disposer en hauteur, si fait que le torse du petit reposais sur le bois.
Tihya me tira pas la main me faisant sursauter.
_ Venez Weenry, ne restons pas ici.
_ Que fait-il ?
Je résistais à sa poigne, insensible à la panique que je percevais dans sa voix. Mon instinct se débattait déjà, m'empêchant de détourner les yeux.
_ Weenry je vous en prie, il va le punir pour avoir volé sur le marché, vous ne devriez pas voir ça.
_ Le punir…
Je n'allais pas plus loin, l'homme venait de sortir une longue tige en cuir, je savais que c'était une badine, utilisé par ceux qui montaient les cheveux pour leur frapper les flancs et le pousser plus vite. Du coin de l'œil, je vis les soldats de ma garde s'avancer pour m'intercepter alors que je n'avais pas encore bouger. Je n'osais croire que cet homme sur l'estrade, allait vraiment frapper un enfant sans défense. Mais il le fit, il leva le bras bien haut et abattis la badine sur le dos de l'enfant. J'entendis le cuir fendre l'air, je l'entendis frapper et j'entendis le cri du garçon qui n'osait et ne pouvait bouger.
Aucuns gardes, armés ou pas, aucun protocole, aucune tradition, n'aurait pu m'empêcher de fendre la foule pour rejoindre l'estrade. Les soldats de la garde ne purent m'intercepter, ils étaient trop lent pour mes mouvements et la bête en moi était trop folle de rage pour fuir ce spectacle comme Tihya me l'avait demandé. Je bondis sur l'estrade alors que l'homme abaissait son bras pour la seconde fois. Je parvins à saisir la badine au vol. J'entendis la foule retenir son souffle et vis le bourreau changer de couleur.
Un instant je songeais que ma capuche était partie en arrière, dévoilant mes oreilles animales et c'était une bonne chose, car ainsi tous savaient ici que j'étais prince. Mais prince ou pas, ma colère m'empêchait de résonner comme tel et c'est ce qui me poussa à pousser l'homme d'un coup de pied si violent que je sentis son souffle mourir entre ses lèvres alors qu'il tombait de l'estrade comme un poids mort.
_ Comment osez-vous lever la main sur un petit !
L'homme avait manqué de renverser plusieurs citadins dans sa chute et malgré le coup brutale que je lui avais porté, il parvint à se mettre à genou, les épaules basses.
_ Mon seigneur, je suis dans mon bon droit de le punir… Dans mon bon droit…
C'était lui qui suppliait à présent.
_ De quel droit parles-tu ?
_ Il m'a volé mon Seigneur, la loi dit que je peux le punir… Ils sont nombreux, ils profitent de leur petite taille pour voler les honnêtes gens, alors quand on en attrape un, on a le droit de le punir, c'est la loi, mon Seigneur.
Jamais, jamais un Weedly n'aurait levé la main sur un petit, c'était contre nature, contre toutes les lois de la vie bénie de Frëya. Nous ne frappions jamais non petit, nous leur apprenions l'obéissance par la dominance. En mordant délicatement leur peau, les pinçant à peine… Jamais de coups, jamais de marques, jamais d'humiliation en place public, jamais de violence !
_ Tu es si grand marchand et lui si petit… Quelle folie a pu guider ta main ? Quel dieu vénères-tu pour montrer tant de cruauté ?
J'entendis des talons sur les marches de l'estrade et lançais un regard bouleversé à Tihya.
_ Est-ce vrai ? Vos lois sont-elles si cruelles ?
_ Weenry, il y a beaucoup d'enfants à Deriell'Kiel qui n'ont plus de parents, alors ils volent sur le marché et dans les boutiques de la ville. Les gardes de la cité ne sont pas assez nombreux pour tous les attraper, alors notre Roi à donner la possibilité au peuple de punir les gredins eux-mêmes. cinq coups de badines, pas plus, ce sont nos lois.
Elle ne l'approuvait pas, je le lisais dans ses yeux mais jamais elle n'aurait empêché cet homme ou d'autres après lui de battre un enfant en place public.
_ Ce ne sont pas les miennes !
Je m'approchais d'elle et détachais lentement la bourse encore pleine que Serahn m'avait donnée. Puis la lançais au marchand toujours à genou.
_ Prend cet argent, puisse-t-il remplir tes mains de honte.
Le marchand prit la bourse et disparu dans la foule. Je venais bien de commettre un impaire, je le savais et je m'en moquais. Si un Weedly adulte avait commis ce crime, il aurait été poursuivi par la meute entière, chassé par-delà la forêt Millénaire, bannis à jamais de nos terres et livré aux cruautés de la Horde.
Je contournais Tihya, me dirigeant vers l'enfant, tombé à genou et qui venait de regarder la scène pétrifié. Pourtant, il ne chercha pas à s'enfuir en me voyant approcher. Je ne lus aucune crainte dans son regard quand je me mis à sa hauteur.
_ Tu n'as pas peur de moi ?
_ Si mon Seigneur.
_ Parce que je suis différents ?
Je voulais chasser la crainte de son corps qui tremblait comme une feuille d'automne. Et j'appréciais également qu'il soit honnête avec moi et comme tout enfant, il l'était.
_ Non mon Seigneur, c'est parce que vous êtes Seigneur que j'ai peur.
Je ne comprenais pas, j'étais peut-être prince mais de tout ce que j'étais, la bête tapie dans mes yeux auraient dû être plus effrayante que mon titre.
_ Dis-moi, sans mensonge si tu as volé le marchand.
_ Je… Oui mon Seigneur, je l'ai volé.
_ Pourquoi ?
_ Pour manger et rien d'autre, je le jure.
_ Pour manger…
_ Oui je le jure.
Je ne lui avais pas vraiment demandé de répéter, il était si effrayé qu'il aurait rampé à mes pieds pour que je le pardonne. Que je le pardonne d'avoir volé pour manger. Il était maigre dans ses aillons, aucune rondeur de l'enfance ne marquaient ses joues, elles étaient creuses, tout comme son ventre. Je levais ma main doucement, pour ne pas l'effrayer d'avantage et la passais dans ses cheveux brun, sale et long. C'était un beau petit, des yeux bleus plein de sincérité et le front volontaire.
_ Je n'ai plus d'argent pour t'offrir à manger, mais tu vas venir avec moi et je t'offrirais un repas.
_ Pas en prison mon seigneur, je vous en prie…
_ Jamais je ne conduirais un petit en prison, sur mon honneur je te le jure.
J'utilisais les mêmes mots que lui et tout la sincérité dont j'étais capable, ce qui pour un weedly n'était pas grand-chose. Nous étions honnêtes et incapable de mensonge. Je me relevais tout en prenant sa petite main dans la mienne puis revint vers Tihya tirant un peu le garçonnet derrière moi. Il n'essayait pas de s'enfuir, il n'était juste pas confiant, comme un animal blessé, ce qu'il était d'ailleurs. La belle dame me regardait avec un sourire triste.
_ Si ce n'est lui, ce sera un autre et encore d'autres après lui… Ils n'ont que ce moyen pour vivre et les marchands n'ont d'autres moyens pour prospérer.
_ Alors je trouverais un autre moyen, un qui ne soit ni cruel, ni barbare.
Je rejoignais l'allée de marchand, les soldats de ma garde avaient enjoint les badauds à reprendre leur activité et si quelques regards se tournèrent encore vers moi, les autres reprirent leurs activités.
_ Tihya, Serahn doit avoir fini sa réunion maintenant, j'aimerais rentrer.
_ Et que vas-tu faire du garçon ?
_ Je lui ai promis un repas.
_ Et après ?
_ Je ne sais pas, mais je le garde avec moi pour le moment et puisque je suis prince, c'est bien ce que je ferais, que cela se fasse ou pas.
À Tikrin les petits qui n'avaient plus leurs parents étaient rares, mais quand une telle tragédie frappait un membre de la meute, il était pris en charge par la famille Royale. Nourris, protégé, instruit par des rois, des reines, des princes et des princesses qui lui offraient soutient et amour. Pour que malgré son chagrin et sa perte, il puisse poursuivre sa route sur le chemin de la vie. J'ignorais combien d'enfants vivaient ici sans protection, mais je me jurais de trouver une solution pour eux, même si cela devait m'opposer au roi.
_ Tu as un cœur trop pur Weenry.
Après ce commentaire, Tihya me ramena à la caserne. Au fil des rues, le petit s'était accroché à ma cape, me suivant sans que je doive lui tenir la main. Mais je gardais tout de même ma paume contre son épaule pour que mon contact physique le rassure comme il rassurait les petits chez nous.
Arrivé à la cours de la caserne, je laissais Tihya discuter avec le soldat de l'entrée et me dirigeais vers la cantine ouverte du corps de garde. J'entrais en tenant le petit contre moi, lui cherchant une place parmi les hommes en arme. Je finis par trouver un coin de table ou je pus m'assoir avec lui et demandait à un soldat d'aller me chercher de quoi manger. Il trouva ma demande étrange, je le lus dans ses yeux mais les soldats étaient faits pour obéir ce qui était pour l'instant parfait.
_ Comment t'appelles tu petit ?
_ Dräin mon seigneur.
_ Dräin, c'est un beau nom, il te va bien.
_ Et vous vous êtes le prince de Belles Forêt, je vous ai vu le jour de l'Union, sur le balcon.
_ Ah oui ?
_ Oui, mais j'étais loin et je n'ai pas pu m'approcher plus après l'incident… Vous savez tout le monde à crus que vous étiez mort.
Il était plus bavard à présent, plus rassuré. Je me tenais entre lui et le reste de la salle, m'assurant qu'il ne pouvait voir que mon visage et non les soldats armés dans mon dos.
_ J'ai manqué de peu la mort ce jour-là, mais heureusement je vais bien à présent.
Le soldat revint avec deux gamelles de nourriture qu'il posa devant le garçonnet et devant moi. Il sembla encore plus surprit de me voir prendre la cuillère de bois pour manger ce qu'il m'avait apporté. Ce n'était pas très bon, rien comparé à ce que j'avais mangé sur le marché mais je mangeais quand même. Accompagnant mon nouveau compagnon dans son repas frugale. Il dévorait chaque bouchée, prenant à peine le temps de mâcher les petits morceaux de viandes dans le ragout. Quand il eut fini son assiette il lorgna sur la mienne mais ce fut le soldat assit à mes côtés qui fit rouler sa gamelle jusqu'au petit. Je remerciais le soldat à la place du garçon, trop occuper à manger pour remercier qui que ce soit.
La boule qui s'était formée dans mon ventre depuis que je m'étais interposé sur l'estrade commençais à se dissipé. Je commençais à accepter que j'avais mal agit mais que je m'en moquais vraiment, pour le simple plaisir de voir le garçonnet manger… Jusqu'à ce que Serahn n'entre dans la cantine, le regard sévère et la mine implacable.
Bien, j'allais répondre de mes actes, sans en regretté aucun, car aucun regard sévère, aucun cris, aucun reproche ne pourrait jamais faire de moi le spectateur immobile d'un acte odieux.