Bip ... Bip ... Bip ...

OHHHH !!!!! Non pas lui.

Chut ! Soit gentil, aller petit réveil, encore cinq minuscules minutes ... mmm, soit gentil.

Bip ... Bip ... BAM !!

Ok. Ok ... C'est bon je me lève.

De mauvaise grâce je me réveille, je pose un pied sur le sol, puis l'autre. Je profite un instant de la douceur de la moquette blanche de ma chambre. Petit plaisir dans ce monde de brute. J'ouvre les yeux lentement, histoire de retrouver toutes mes fonctions cérébrales lentement.

Et comme tous les matins depuis une bonne dizaine d'années, j'ai une grimace de dégout quand je remarque le papier peint. Des petits nounours qui dansent et qui chantent autour d'un feu. Même moi je me demande comment je fais pour encore dormir avec ces choses dégoulinantes de bonheur à côté de ma tête chaque soir. J'ai, bien entendu, essayé de l'enlever mais ma mère a été catégorique sur le sujet, je peux toujours rêver pour que ce papier peint soit enlevé un jour.

Pffff !!!!! Foutue journée. Et quelle journée !!

Aujourd'hui c'est un jour spécial. Beaucoup d'entre vous y ont déjà eu droit et beaucoup après nous y passeront aussi. C'est l'un de ces jours où je demande qu'il y ait une éclipse totale et que ma mère m'autorise à rester sous ma couette. Quoique la connaissant elle serait capable de m'envoyer au lycée quand même, même si je devais y aller à pied et me casser la figure tous les dix mètres.

Aujourd'hui, c'est le début du cauchemar de cinq jours. Aujourd'hui, c'est le début du BAC.

La première épreuve est dans deux heures. Ma préférée d'ailleurs, celle qui fait vibrer mon lit de cauchemars la nuit : LA PHILOSOPHIE.

C'est vraiment la galère cette matière. Je voudrais bien parler au con qui a décidé que l'on devait commencer par ça. On a passé neuf mois à somnoler pendant ce cours super intéressant. Le prof était là juste pour toucher son salaire à la fin du mois et il nous le faisait bien sentir. La meilleur moyenne ne dépassait pas le douze et les textes était tellement compliqués que mes yeux me piquaient devant la feuille.

Et le jour de l'épreuve, ils voudraient que l'on fasse des miracles ... complètement mabouls !!!!

Je me lève et me dirige vers la salle de bain. Une douche plus ou moins rapide. J'aime sentir l'eau glissée sur la peau blanche, s'infiltrée dans mes cheveux blonds et caressée ma taille fine. Si je pouvais, j'y serais resté des heures entières mais je ne peux vraiment pas aujourd'hui. Cette douche me permet juste d'avoir les idées claires. Je me sèche et m'habille. Heureusement mon lycée est public, je n'ai donc pas d'uniforme à mettre tous les matins. Je pense que ça plus les nounours sur mes murs, j'aurais fini par faire un meurtre. Je prends un jean bleu foncé et un haut vert style militaire, qui se marie parfaitement avec le vert électrique de mes yeux. Mes baskets noires, un nuage de Sorpio pour agencer le tout, un dernier coup d'œil dans le miroir et c'est bon je suis fin prêt.

En entendant mon ventre gargouillé, j'attrape mon sac que j'avais préparé la vielle et je dévale les escaliers. Arrivé dans la cuisine, je croise ma mère avec un large sourire comme tous les matins.

Aaaah ma mère je l'aime. Petit bout de femme toujours souriante, malgré le fait que la vie ne lui ait pas fait de cadeaux. Et bien oui, mère célibataire à dix-neuf ans, sans travail, sans revenus et avec juste le BAC en poche. Mon père l'a abandonné deux mois après ma naissance, en disant qu'il était trop jeune pour assumer ce genre de responsabilités et qu'il préférait de loin profiter de ces quelques années de jeunesse qu'il lui reste avant d'entrer dans la vie active. Il a donc disparu après ce discours pathétique, digne des plus grand lâches de cette Terre. Pendant un long moment elle a pleuré son départ car pour elle s'était l'amour de sa vie, mais elle s'est vite reprise, d'un naturel combattant, il lui était impossible de rester là sans rien faire. Ses efforts ont payé car maintenant nous vivons dans une petite maison chaleureuse, un peu à l'écart de la ville principale. Depuis ce jour, elle garde sa joie de vivre en toute circonstance, se disant que rien ne sert de pleurer, il faut avancer. Elle n'a pas encore trouvé d'homme pour partager sa vie mais je sais qu'elle en trouvera un de bien, en tout cas mieux que mon « père ». En tout cas je le passerais au microscope.

Je lui fais une bise sonore sur la joue, attrape une pomme et un petit pain et je file prendre mon bus. Même si nous habitons un peu à l'écart, le bus de ramassage scolaire passe sur la route qui se trouve à quelques minutes de marches de chez moi. Je n'ai pas intérêt à être en retard car un toutes les deux heures, ce n'est pas vraiment génial si je veux être à l'heure au lycée.

J'ai à peine le temps de poser mes pieds dans l'arrêt de j'entends les vieilles portes de l'autocar s'ouvrir.

_ Pile à l'heure Sam.

_ Oui comme toujours, August.

_ Ou pas.

Le chauffeur me fait un large sourire auquel il manque quelques dents cela dit, mais il est vraiment gentil, car parfois il attend quelques minutes avant de repartir s'il ne me voit pas. Je déteste être en retard mais que voulez-vous ça m'arrive de temps en temps, je suis humain après tout. J'entre dans le bus. Heureusement la maison est en début de parcours, le bus est donc pratiquement vide. Je prends ma place du fond. J'ouvre mon sac pour prendre mon mp3, un son de 30 second to mars déferle dans les écouteurs et je soupire d'aise. Bientôt le brouhaha incessant viendra perturber ma tranquillité. Je profite donc de chaque seconde de paix qui m'ait accordé avant le lycée.

Devant les grilles du lycée, je soupire. Aller, quatre petites heures et tu pourras rentrer chez toi. J'essaye de me motiver comme je peux.

Plongé dans mon autosuggestion, je n'ai pas remarqué l'arrivée de mon meilleur ami Brice. Un petit brun, aux yeux noisette tout ce qu'il y a de plus ordinaire en ce bas monde et pourtant c'est tout ce qui fait son charme. Rien n'est faux chez lui, même ses dents blanches sont naturellement de cette couleur. Moi-même j'en ai été étonné.

_ He ! Sam ça va ?

_ Ouais tranquille et toi ?

_ Ça pourrait aller mieux si tu vois ce que je veux dire.

Je soupire profondément. C'est incroyable comme lui et moi on a la même opinion sur les choses.

_ Ouais, très bien même. Mais comme on dit : Quand faut y aller, faut y aller.

_ Aller courage mec. Et puis c'est qu'une formalité ...

Je ne m'intéresse déjà plus au discours de mon meilleur ami, car devant moi se tient un homme magnifique.

Que dis-je ? Un dieu vivant ... Hemrick Mackalister ... Un super canon.

Les yeux bleus nuit, de long cheveux noirs flottant grâce à une légère brise. Un corps finement musclé et un sourire à faire revivre un mort. Il est M.A.G.N.I.F.I.Q.U.E !!!!!

Et accessoirement mon prof de sport.

Vous l'auriez compris je suis gay et très triste de ne pouvoir poser ne serait ce qu'un seul doigt sur cet Apollon. Je ne lui ai jamais fait de propositions. Je n'ai même jamais essayé de lui parler plus que nécessaire. En fait c'est surtout à cause de notre situation.

Bien oui, une relation prof/élève, ce n'est pas vraiment l'idéal. De plus il ne doit surement pas être homo, vu le nombre hallucinant de femmes qui lui courent après.

Bon, c'est vrai que si j'avais vraiment voulu, j'aurais fait un effort pour le draguer un peu. Mais j'ai préféré éviter de ruiner mon année, en me mettant le prof à dos. Surtout que sport ne fait pas partie de mes matières de prédilections sauf pour la gym que j'aime énormément.

Il est donc là devant moi, en pleine discussion avec ma CPE. Elle lui fait de grands sourires qui se veulent charmeurs. Le pauvre, je me demande comment fait-il pour ne pas s'enfuir. Je lui tire mon chapeau, franchement, il a une sacrée dose de courage et tout ça avec un sourire Colgate et des yeux séducteurs. J'en viens même à devenir jaloux de cette vielle harpie.

C'est la voix de Brice qui me sort de mes plans meurtriers et me ramène sur Terre.

_ Ouh Ouh !!! Sam, t'es là ?

_ Hein ? ... Ouais, Ouais ... excuse-moi !

_ Toujours dans lune, même le premier jour du BAC ;

_ Pitié .... Ne me le rappelle pas !!!

Je reporte mon attention sur ce bel ange, et manque de pot, il a disparu. Mince j'aurais voulu pouvoir le contempler encore quelques minutes, ça m'aurait peut être donné un peu de courage pour affronter cette matinée.

DRING !!!!!!!

_ Ah ! Ça c'est pour nous.

_ Ouais, on se voit après. A+

_ A + ... Gambatte. (= Courage)

_ Gambatte !!!

Je me dirige d'un pas lent vers ma salle. Chaque pas est un calvaire. Je n'ai absolument pas envie d'être là mais qu'y puis-je ...

J'arrive dans ma salle et je cherche ma place. Quelques personnes sont déjà installées, principalement des filles. Je tends l'oreille pour essayer de déchiffrer des brides de leur conversation. Je secoue la tête, amusé par leurs propos. Dire qu'elles nous reprochent de toujours parler de fille ou de sport, mais de leur côté c'est vraiment pas mieux

Ah !!! ... Trouvée !!! ...

Par chance, elle est au fond contre le mur, près de la fenêtre. J'ai horreur d'avoir des gens derrière moi en cours. Apparemment quelqu'un me porte dans son cœur aujourd'hui.

Je vais pouvoir regarder le paysage quand j'aurais fini, ce qui veut dire dans moins d'une heure. C'est triste mais c'est vrai. Je ne me suis jamais plus dans cette matière et je ne crois pas que ça changera dans le quart d'heure à venir.

Je m'assois, sors mes affaires et me prépare psychologiquement pour me faire chier pendant au moins deux bonnes heures.

La philo, ça devrait être une option. Je me demande d'ailleurs comment on fait pour corriger le délire paranoïaque de plusieurs milliers d'élèves. Faut-il être soi-même un cas clinique ? ...

Les élèves arrivent au fur et à mesure. Certains avec le sourire aux lèvres, confiant pour cette première épreuve. Et d'autres comme moi, totalement dépités, ne demandant que la fin de ce supplice.

Puis les profs qui doivent nous surveiller. Une petite grosse d'une cinquantaine d'années, si je me rappelle bien c'est une prof de SVT. Et l'autre c'est un homme, pas mal du tout d'ailleurs ... Tient, ce T-shirt moulant et cette paire d'abdos, me semblent familiers ...

STOP !!! ... Je regarde son visage ... Et là c'est le choc ... il est là, l'objet de mes désirs les plus inavoués.

Il s'assoie et discute avec l'autre prof. Cette vielle peau de vache n'arrête pas de lui faire les yeux doux ... Oui je sais je suis d'une jalousie maladive avec quelqu'un qui ne m'appartient pas et qui ne doit même pas savoir que j'existe.

Il lève la tête et nos regards se croisent, s'affrontent. Au bout de quelques minutes, je baisse les yeux, gêné par l'insistance de son regard.

L'épreuve était déjà merdique, mais en plus avec lui dans la même pièce ... Comment je fais pour me concentrer ? ...

DRIIIIIING !!!!!

Il est huit heure, l'épreuve peut commencer.

La prof distribue les sujets et tout le monde se met au boulot.

Je commence à lire les thèmes proposés avec les questions. Comme d'habitude, il y a deux questions et un commentaire de texte.

Le sujet du jour : DÉSIR.

Et plus précisément : Faut-il libérer le désir ou se libérer du désir ?

C'est un complot, ce n'est pas possible !!!!!!

Je retire ce que je viens de dire, personne ne me porte dans son cœur aujourd'hui. C'est bien ma veine. Rien que le thème du sujet me fait avoir des pensées salaces.

Depuis vingt bonnes minutes je lis et relis les différents thèmes du sujet. C'est à s'en arracher les cheveux. L'autre question porte sur la vérité et le texte sur la culture, je suis donc obligé de prendre le sujet sur le désir, c'est le seul qui m'inspire un tant soit peu quelque chose. Je soupire, il faudrait que je commence à écrire mais franchement là, j'ai aucune envie d'écrire quoi que ce soit, le stylo refuse de bouger donc je décide de faire une petite pause.

Une heure est passée et ma tête fait des allés-retours entre mon beau prof de sport et les textes donnés en annexe. Je remarque d'ailleurs que lui aussi me regarde de temps à autre. Il doit surement se demander si je n'ai pas un problème de cou.

Nos yeux se croisent et ne se lâchent plus. Je peux voir une lueur au fond de son regard, mais je n'arrive pas à la décrypter. Au bout d'un moment c'est lui qui baisse les yeux. J'ai gagné cette manche, et j'en suis vraiment heureux. Un petit sourire niais s'étire sur mes lèvres.

Une heure trente, mes jambes sont engourdies. Je décide de m'aérer un peu. Je lève la main pour demander la permission de sortir.

La vielle accepte de me laisser sortir en me souriant. Je le lui rends. Elle demande à M. Mackalister de m'accompagner, pour mon plus grand bonheur.

Il se lève et m'attend près de la porte, quand j'arrive à sa hauteur il me fait une petite révérence moqueuse pour me dire de passer devant. Je souris et le précède.

Arrivés près des toilettes --- les plus éloignées du bâtiment --- je me retourne, le regarde avec un air de défi puis je m'y engouffre.

Je me surprends moi-même de ma propre témérité. Je viens de draguer ouvertement mon prof de sport. Je deviens fou moi !! Si ça se trouve, il a été choqué de mon attitude.

Mais mes pensées sont vite interrompues par le bruit d'une porte qui s'ouvre et se referme. Je me retourne lentement. Il y est adossé et me regarde.

Je me suis adossé contre le lavabo ... On se regarde ... Sans prononcer un seul mot il verrouille la porte et s'avance vers moi. Il a relevé mon défi.

Il prend voracement ma bouche. Nos langues se lient et nos mains s'activent à enlever nos vêtements.

Pas de temps à perdre, de plus l'envie est trop pressante.

Nos bouches se séparent, nous sommes essoufflés.

Je commence à caresser la bosse qui s'est formée dans son pantalon. Il étouffe un gémissement, mêlant surprise et plaisir, en serrant les lèvres.

Il décide de m'enlever mon jean et mon boxer. D'un mouvement sec, il retire les deux en même temps. Il prend tout de même le temps d'admirer mon corps finement sculpté. Il se lèche la lèvre inférieure, montrant son envie. Tout en me faisant un sourire prédateur, il s'éloigne légèrement et commence à enlever le reste de ses vêtements. J'ai du mal à croire que mon prof de sport, sur qui je bave depuis la rentrée est entrain de me faire un mini strip tease dans les toilettes pendant mon épreuve de philo. Si je vous le racontais, me croiriez-vous ? Moi-même j'ai du mal à faire face à cette réalité pour le moins irréaliste.

Il m'agrippe à la taille afin de me soulever ... Je passe mes bras autour de son cou et mes jambes de chaque côté de ses hanches. Ça fait un moment que je n'ai ressenti cette fièvre, ce désir brulant qui fait s'enflammer vos hanches, et cette impression que le monde tourbillonne à cent à l'heure autour de vous. En y repensant ça doit bien faire deux bon mois que je n'ai eu aucun rapport sexuel. Depuis le jour où ma mère m'a surpris avec un coup dans ma chambre.

Elle est très ouverte d'esprit et quand je lui ai annoncée mon homosexualité, elle n'a rien dit de désobligeant, elle a même accueilli la nouvelle avec le sourire, mais me voir empaler sur un mec et gémissant à plein poumons --- faut avouer que Jason sait vraiment bien s'y prendre --- ça lui a fait un petit choque. Donc j'avais décidé de modérer sur ce genre de choses. Je n'ai même pas pris conscience qu'au lieu de limiter un peu je les avais carrément supprimés. Mais bon je ne m'en plein pas, la reprise n'est pas mal du tout.

Il m'embrasse ou plutôt, il me dévore la bouche. Il ajoute deux doigts à notre dégustation buccale, qu'il me fait sucer --- ce que je fais avec gourmandise --- mimant par la même occasion une fellation. Il se mort la lèvre en me voyant faire.

Une fois ses doigts bien humides, il les fait glisser jusqu'à mes fesses et m'en insert un. Sous l'intrusion, je me crispe légèrement mais bien vite je me détends. Puis il ajoute l'autre.

Après quelques minutes, je m'empale de moi-même sur ses doigts.

_ M. Mackalister ... oui ... encore !!!

_ Pour les prochaines minutes, tu peux m'appeler Hemrick. Mais si on se recroise dans le lycée, ça sera M. Mackalister.

_ D'ac ... D'accord ... Aaaah ... Hemrick ... oui ...

Il retire ses doigts et présente son sexe devant mon entrée.

_ Serre les dents. Je vais y aller.

Je suis ses recommandations. Il s'enfonce lentement en moi et malgré la préparation je ressens une violente brulure.

Il attend que je m'habitue avant de commencer à se mouvoir. D'abord lentement, puis de plus en plus vite.

Mon corps se cambre, un peu plus à chaque coup de rein. Je ne ressens plus aucune douleur, qu'un immense plaisir. Qu'est ce que ça m'avait manqué. Le plaisir purement physique. Ce vide mental et ce corps bouillant collé au mien. Sa respiration est chaude et sifflante dans mon oreille, me faisant perdre pied un peu plus à chaque seconde.

Je mords ma lèvre un maximum, pour m'éviter de gémir trop fort.

Ces coups de reins deviennent endiablés et je sens la jouissance venir. Mon corps commence à trembler.

Quelques coups buttoir de plus et nous jouissons. Il se déverse en moi et moi entre nos corps. Sous le coup de l'orgasme, il a mordu mon épaule pour éviter de jouir trop fort.

Nous restons un moment comme cela puis il se retire doucement de mon corps encore chaud et en sueur.

Il me dépose sur le sol. Mes jambes tremblent. Il m'aide à tenir debout. Ben oui, c'est quand même de sa faute, si je n'arrive même pas à tenir sur mes deux jambes.

Il m'embrasse doucement. Nos regards s'accrochent un instant, il a les yeux légèrement floutés. Dans ses yeux je peux encore voir le flou du l'extase.

On reprend contenance peu à peu, nous n'avons pas le temps pour ses moments post-coïtal. On se nettoie et se rhabille. Il m'embrasse une dernière fois, une dernière caresse, une dernière tendresse ... puis il ouvre la porte.

Il vérifie que personne ne soit dehors. Nous espérons d'ailleurs que personne n'ai eu l'idée d'aller aux toilettes pendant que nous y étions. Ça aurait été fâcheux que l'on nous découvre dans une telle situation. Un coup œil dehors. Il me sourit, signe qu'il n'y a aucun danger. Nous sortons en refermant la porte. Dernière vérification vestimentaire, ajustement, nous pouvons retourner dans la salle. Le chemin se fait en silence, nous affichons tous les deux un sourire niais, seul signe du plaisir charnel qui vient de nous consumer. On se lance des petits regards en biais. Chacun de nos pas nous rappelle la sueur qui s'écoulait de nos peaux fiévreuses il y a encore quelques minutes.

Une fois à la salle, tous les regards portent sur nous.

Il me dépasse pour parler à la veille peau. Pendant ce temps je retourne à ma place et reprends mon stylo.

Je vois la prof me regarder et acquiescer. Je donnerais cher pour connaître la baboule que tu lui as sorti.

Une fois leur conversation terminée, il se rassoie et me fait un clin d'œil.

Je baisse la tête et me replonge dans ma copie. Il reste une heure et demie, je ne suis jamais resté aussi longtemps dans un devoir de philo. Je retrouve la question que j'avais laissé en suspend tout à l'heure. Le Désir, hein ?

Et là je me mets à écrire tout ce qui me vient à l'esprit, me servant par la même occasion de mon expérience personnelle et de l'acte bestial que je viens de commettre avec mon prof de sport dans les toilettes du lycée.

Je ne vois même pas le temps passé. C'est la son de la cloche qui m'indique que le temps est écoulé.

L'épreuve est donc finie et en regardant ma copie je me sens satisfait. Je rends ma copie, il me tend ma convocation avec un sourire en coin. Je la prends et sors de la salle sans un regard de plus pour lui. La tête haute je sors du lycée, je sens que le BAC commence très bien. Contrairement à ce que je pensais tout devrait bien se passer .

Devant le lycée, je retrouve Brice qui me fait de grands signes pour que je puisse le rejoindre. J'arrive à sa hauteur et nous nous mettons à marcher.

_ Alors mec ? Cette épreuve ?

Je lui réponds avec un big sourire.

_ M.E.M.O.R.A.B.L.E

Il me regarde bizarrement mais ne rétorque rien. Il sait que je lui dirais ce qu'il a besoin de savoir. Je garderais toujours une part de mon jardin secret fermée à double tour et cette partie de jambe en l'air y sera conservé dans un coffre d'or. Je ne voudrais pas que des rumeurs circulent sur son compte.

Nous marchons donc en silence jusqu'à chez moi pour finir cette journée.

Me croirez-vous ou non mais je n'ai jamais tant apprécié la Philo que ce jour là ! Et le 17 que j'ai eu est là pour me le prouver.

FIN