This is the story of my life
Comme plongé dans une torpeur, je m'éveille peu à peu.
Mon corps endoloris, le froid me prend aux trippes.
Me rappeler, me souvenir.
Seul le froid fait échos à mes cris muets de douleur.
Je voudrais pouvoir encore une fois me noyer dans cette noirceur enivrante.
Je ne suis pas paralysé, je ne suis pas mort.
Mais pourtant je voudrais l'être.
Cette souffre m'apporte cette accalmie.
Chimère parasite incrustée au fin fond de mon âme.
Je les entends ses appels au secours.
Ses âmes meurtries qui me supplient de les aider.
Juste une fois de me lever, et de l'affronter.
Cette peur sourde, qui gronde dans mes tympans et mes entrailles.
Oui je vous entends mais je feindrais l'ignorance.
Juste cette nuit laisser moi dormir.
Juste cette nuit laisser moi souffrir.
M'abreuvant de toute cette peine, cette colère, cette haine.
Une soif inlassable de vengeance et de rédemption.
Mais qu'y puis-je ?
Plus tout à fait mortel mais pas mort non plus.
Où dois-je aller ?
Il y a bien longtemps que je me suis perdu.
Un tourment me lacère.
Encore combien de temps avant que la fin n'arrive ?
Cette souffrance me purifiera-t-elle ?
Je voudrais y croire, à la fin cette errance sans fin.
Cette simple étincelle au bout de mon enfer.
Ce jeu morbide auquel tu sembles prendre tant de plaisir, finira-t-il un jour ?
Ma vue floutée, mon esprit divague un peu plus.
Sortirais-je enfin de ce coffre, où l'ombre règne ?
Embrassant une dernière fois, ce calice de peine.
La plaie béante de mon cœur réclame mon salut.
Mes paupières se ferment.
Le sol glacial permet à mon corps de s'apaiser.
Une dernière dance.
Une dernière ronde.
Avant que le rideau ne se baisse et que les danseurs ne disparaissent.
Un fin sourire sur les lèvres, j'abandonne.
A quoi sert de lutter quand vous n'avez même pas combattu?
Le froid pénètre ma peau blanche, maintenant devenue grise.
Je veux m'en aller.
Je démissionne de cette emprise démente dans laquelle tu m'as si longtemps enfermé.
Avec mes dernières forces je voudrais tant te raconter cette histoire.
Mon histoire. Notre histoire.
Notre requiem entame sa dernière partition.
Mon dernier souffle, ma dernière pensée.
Toi seul en aura bénéficié.
Destin illusoire.
Marqué au fer rouge par tes sentiments passionnels.
Tu as fait de moi cet être abject, que je rejette depuis si longtemps.
Pourras-tu un jour comprendre ?
Le pardon n'est pas de mise.
Les êtres méprisables que nous sommes ne l'effleureront jamais.
Mon souffle ralentit, devenant presque imperceptible.
Un sentiment familier. Cette peur de mourir.
Me rattachant à un espoir.
Pour finalement me perdre dans les ténèbres que tu m'offrais.
Je ne te hais pas.
Mais ne me demande pas de t'aimer.
Je l'ai fais, et j'en ai payé le prix .
Douce vengeance, doux supplice.
Je t'entends, accroupi à côté de moi.
Ton souffle tiède sur ma joue.
Mes yeux s'ouvrent pour contempler ton visage.
Comme figer dans le marbre, il ne changera jamais.
Des perles salées tombent sur ma peau.
Quelle ironie.
Quand enfin je meurs, tu me montres des émotions.
Mais cette fois c'est trop tard.
Trop tard pour regretter.
Me délectant de ta souffrance, comme tu as si souvent joui de la mienne.
Plus rien n'y fera.
Ce soir je me libère enfin de toi.
J'abandonne mes illusions, mes rêveries.
Je laisse derrière moi tes mirages et tes promesses.
Je te souris.
Mon bel ange démoniaque, tout prend fin à cet instant.
Et avec cette dernière parole que je sais, te fera souffrir, je clos notre chapitre.
« Je te pardonne ».
Existir para morir