Bonjour ! :)
Schoolfic très très très idiote digne d'un shojo pour pré adolescentes !
Pour ma défense, écrite en 2007, lorsque j'étais encore toute petite et irréfléchie et que j'avais besoin de case pour définir l'individu mdr
Il se permet tout
ou
La Vie Adolescente
Un matin de juin, au lycée, défila sur le tableau numérique d'affichage :
« Je ne sors qu'avec des filles
aux cheveux courts. Tom K. »
Tom Kauni se permettait tout. Surtout ce genre d'attitude qui lui convenait de voir jusqu'où le sexe opposé était près à aller pour lui.
Une folle idée lui avait traversé l'esprit la semaine précédente. Ce fut pour cela que l'un de ses amis pirata l'ordinateur principal du réseau scolaire et que des prospectus passèrent de main en main. Malgré le passage des surveillants pour détruire au plus vite ce message, la nouvelle était parvenue aux oreilles féminines dès la première heure de cours. Les rumeurs claironnaient à qui voulait l'entendre que le sol des toilettes féminins était parsemé de mèches de cheveux. Sans compter celles qui profitaient du stratagème pour vendre officieusement des ciseaux de coiffure.
Mais ce n'était rien comparé au lendemain.
Toutes, pratiquement toutes les filles aux cheveux d'ordinaire longs ne les avaient dorénavant qu'aux oreilles. Couper soit de deux centimètres soit de dix, elles l'avaient toutes fait.
Malheureusement pour Kauni, il y a toujours des exceptions.
Dès le départ, elles ne portaient pas toutes les cheveux longs. Et oui, des perruques furent également achetées et portées.
Le groupe des « Punks Anarchistes » n'avait pratiquement rien changé à leurs coupes excentriques.
Clans mis à part, il y en avait une unique autre. Celle qui n'avait rien changée aux pointes de ces cheveux frôlant, lorsqu'elle marchait, le bas de ses fesses.
Aux côtés de son groupe d'amies aux cheveux courts, elle faisait tâche. Mais qu'importait.
Elle ne s'abaisserait jamais à ce niveau.
Elle ne supportait pas ce genre de type. Avec eux, c'était « j'aime les blondes : teins-toi ». Elle ne toucherait jamais son physique pour quelqu'un d'autre qu'elle-même. Ce qui comptait, c'était son propre regard sur le reflet du miroir, pas celui des autres.
Alors Tom Kauni, la star du lycée, elle n'en avait que faire.
C'était de pures et simples histoires de récré.
Mais seulement, au lendemain…
« En fin de compte, habillée tout en blanc
et mini jupe serait aussi parfait. Tom K. »
Enivré par ce nouveau pouvoir, Tom voulait réaliser l'un des de ses fantasmes : dépraver le lycée à son profit.
Les filles aux perruques portaient toutes des jupes noires jusqu'aux chevilles, certaines traînants même au sol. Les « Punks Anarchistes » se prenaient au jeu, vêtus de longue robes de soirée évasées aux motifs folks ou hippies.
Et toujours, Cette fille qui n'avait rien changée.
Ce jour là, elle portait un haut en tulle à manches longues recouvrant, par la même occasion, son cou. Avec un collant fait de la même matière, et par dessus ceux-ci, elle avait enfilé une robe à corset bleu turquoise aux dentelles noires. Le jupon était découpé du haut des cuisses en descendant jusqu'au derrière de la robe à bout rond. Il se terminait par une légère fronce. Elle avait opté pour de hautes bottes en cuir à lacets. Ces dernières arrivaient au haut de ses mollets. Les ayant customisées le matin même, elle avait remplacé les lacets noir par un bleu identique à la robe.
Cette fille ne sera jamais comme les autres. Celles qui, pour la plupart, avaient séchés le premier cours de la journée pour retourner chez elles ou encore pour aller s'acheter les vêtements quémandés par ce cher Tom. Qu'importe pour elles d'être vulgaire si c'était pour lui plaire.
Même dans ce lot de blanc se trouvait des hommes. Ne pas se méprendre, les provocateurs seulement avaient osés. Ceux qui n'avaient pas peur du ridicule et qui étaient près à dévoiler leurs jambes uniquement dans le but de se moquer. « La Cupidité Humaine » était tagué sur leurs tee-shirts.
Vu du ciel, cette cour de récré ressemblerait à une vaste étendue féminine de couleur blanche.
Avait-on déjà mentionné le mot « pathétique » ?
Pendant ce temps, Tom admirait son exploit comme un roi aurait observé sa cour, fier de ce qu'il en avait fait. Rigolant lorsque des perruques mal fixées voletaient au loin avec le vent, remarquant également ce que certaines filles étaient prêtes à faire pour qu'il ne s'approcha pas d'elles. Ce qu'il n'aurait certainement pas fait avec les « Punks Anarchistes ». Car pour lui : trop coiffures excentriques tuent le visage d'une femme, trop de couleurs tapent à l'œil.
Pas capricieux pour un sou…
Néanmoins, il aperçut enfin celle qui n'avait pas changé d'un pouce. Il l'avait déjà remarqué plusieurs fois auparavant. Elle adorait provoquer à sa manière mais aussi rejeter tous les hommes qui l'approchait de trop près. Malgré cela, ce n'était autre que pour sa beauté naturelle trahis sans aucun maquillage que son regard avait été intéressé par l'expression de ses traits enfantins.
Son ego ne soulignait pourtant que deux hypothèses : soit la jeune femme n'avait jamais entendue parler de ses messages - ce qui était purement insensé - soit elle le provoquait à sa manière, espérant qu'il ne remarqua plus qu'elle. Tout ne pouvait tourner qu'autour de lui.
Tom ne restait jamais éloigné de son frère jumeau. Que ce soit au lycée ou ailleurs. Ce fut donc pour cela, qu'assis sur l'un des bancs qui surplombait la cours comme un mirador, qu'il se retourna vers ce dernier afin de lui poser, par la suite, quelques questions sur Cette fille.
Car elle serait la Prochaine. Il en avait décidé ainsi, cela arrivera forcément ainsi. Il lui fera tourner la tête puis l'a jettera sans aucuns scrupules, l'écoutant pleurer à ses pieds.
Il n'aimait pas que manipuler. Il adorait également marquer sa supériorité auprès des autres hommes. En couple ou pas, il savait que n'importe quelle fille pouvait lui tomber dans les bras. Il en avant la certitude.
Cela faisait partie de son jeu. Tom était ce que l'on gagnait au centre, à la dernière case. Tous les pions se trouvait être ces filles qu'il faisait passer de cases en cases avant de leur faire prendre congé en les expédiant en prison, le plus souvent pour qu'elles retournent au point de départ.
Le jeu de l'oie, ou de la loi ?
« Avec un accessoire des
Bisounours. Tom K. »
Cela partait en live.
Beaucoup trop.
Des filles apportaient même des peluches, des badges, des T-shirts, des étiquettes de boîtes de cassettes qu'elles collaient sur leurs cahiers ou agenda. Alors que plus loin dans la cour, les « Punk Anarchistes » s'emparaient de Dora l'Exploratrice costumisée en bonnets et vêtements Dora la Baiseuse ou Chipeur le Branleur. Les filles aux perruques n'apportaient plus aucuns gadgets en peluche. Toujours Cette fille qui ne changeait pas. Une nouvelle tenue extravagante, c'était tout. Pour se démarquer un peu plus, une « Punk Anarchiste » lui avait prêtée un bonnet où un Chipeur brodé enculait Babouche jusqu'au sang.
Depuis l'après-midi précédente, Tom essayait de capter son regard, en vain. Il avait beau utiliser les techniques de base, rien à faire. Malgré cela, il ne se décourageait pas.
Tel un enfant capricieux, il avait toujours ce qu'il voulait.
Manifestement, les amies de Cette fille s'étaient braquées contre elle. Chacune prenant pour elle les regards de Tom et le faisant remarquer aux autres, la jeune femme leur avait sortis quelques mauvaises plaisanteries qu'elles n'avaient, bien sûr, pas pris à cœur.
Rébellion.
L'une des filles rangea les autres de son côté. Ensemble, elles poursuivirent la jeune femme qui n'avait fait que plaisanter. Une amitié finie.
Peut-être, peut-être pas.
Lorsqu'elle s'agrippa au T-shirt d'un homme et l'immobilisa devant elle pour qu'il la cacha plus facilement, des « Han… ! » de protestations et de stupéfactions se firent entendre.
Contente, son coup avait marché. Agrippant Tom, elle savourait sa prochaine victoire.
Les filles qui lui couraient après se retrouvèrent dorénavant à les encercler, ne se rendant déjà plus compte de la présence de leur fantasme. Ce dernier prit la situation en main, ne souhaitant certainement pas qu'on abîma La Prochaine.
— Pourquoi lui courez vous après ? interrogea Tom.
Elles l'interceptèrent enfin, rouges de honte. Elles étaient devant Tom et celui-ci leur parlait. Pourtant, une chose clochait.
Elle, Cette Fille.
Cachée derrière lui, elle fit seulement dépasser sa tête. Et elle le touchait ! Ces filles étaient jalouses, jalouses de leur amie. Tom détruisait sans même le savoir.
— Euh. Et ben… commença celle qui avait entraîné les autres dans leur pseudo rébellion.
Elle n'avait jamais apprécié Cette Fille. Aujourd'hui pourtant, tout cela se justifia.
— Je leur ai juste dit qu'elles n'avaient aucunes chances avec toi, ricana Cette fille.
Le mal reste à venir. Une amitié finie, sûrement.
Cela ne changera pas.
Trop de rancœur, d'amertume. Fini.
Alors, Cette fille relâcha son emprise sur le T-shirt de Tom et partit rejoindre, la tête haute, des personnes milles fois plus fréquentables.
« Des couettes, c'est jolie des couettes.
Surtout les tresses. Tom K. »
Du grand n'importe quoi pour toutes les filles en blanc. Même celles au cheveux les plus courts avaient réussis leurs couettes ainsi que leurs tresses, malgré le fait que l'on ne voyait plus que de gros élastiques.
Par temps de grand vent, les perruques avaient été troquées pour des rajouts jusqu'aux fesses. Sauf une. Elle avait cédée, dévoilant ces cheveux courts et ses quelques tresses.
Une dictature.
Un pouvoir dévastateur entre les mains, Tom exerçait un régime totalitaire sans même réellement le vouloir. Il était le chef, elles étaient toutes à ses pieds. Pour les « Punks Anarchistes », les Rajouts et Cette fille, ce n'était qu'une question de temps.
« Les bracelets de couleur
spécialement pour moi. Tom K. »
Vous connaissez ? Par exemple, le bleu si l'on est « capable » de faire une fellation, etc. Aujourd'hui détourné en : « Jusqu'où pourrais-tu aller avec moi ? ».
Dès l'après-midi, toutes les couleurs de bracelets circulaient déjà. Les filles aux rajouts avaient retirées tout bijoux, les « Punks Anarchistes » s'amusèrent à les mettre avec pleins d'autres pour qu'on ne les remarque qu'à peine. Et Cette fille, seulement des bracelets indiens et un élastique à cheveux.
Ne jamais changer.
— Tiens, fit remarquer Tom en montrant d'un coup de tête les « Punks Anarchistes », le groupe là-bas a mis les bracelets.
— Sauf celle que tu veux ! railla Bill.
— C'est pour bientôt, répondit-il simplement.
— Tu en fais beaucoup plus pour elle, fit remarquer l'un de ses amis.
— Le meilleur se prend à point. Quand elle n'aura pas d'autre choix...
— Tu es vraiment manipulateur !
— Tant mieux ! s'exclama-t-il en riant.
« J'adore le bleu. Des mèches bleus ? Tom K. »
Ce jour là précisément, elle avait mis ses mèches bleus en valeur. Qu'avait-elle fait ? Au milieu de la cour, elle se tourna vers la bande à Tom, le fixa. Les yeux dans les yeux, d'un air de défi. Elle ne se coupera aucunes mèches, ne changera pas de coiffures. Tom sourit. Elle lui tira la langue, se retourna prestement.
Elle doublait tous les autres pions. En tête, elle avançait à son rythme. Inconsciemment mais sûrement.
Vu du ciel, le bleu envahit progressivement la cour. Les filles aux minijupes blanches ne se contentèrent pas que de quelques mèches. Même cette couleur difficile à se procurer, était passé de main en main. Celles qui n'eurent pas la possibilité de trouver de la teinture, allèrent se mettre des rajouts ou des mèches de cheveux artificielles.
Le zoo des courtisanes n'en finissait plus.
Les « Punk Anarchistes » ? Saine d'esprit, celle qui avait eut l'erreur de se teindre en bleu quelques jours auparavant se rendit aux toilettes dès la première heure de cours. Elle souhaitait se coiffer de manière à ce que l'on ne voit plus ses mèches.
Le parcourt du combattant ne fut pas si facile. Pour accéder à l'unique miroir, il fallait attendre bien gentiment que certaines finissent de se maquiller, d'autres de téléphoner, et même de boire ou de fumer.
Qu'importait si elle ne souhaitait pas s'abaisser à cela.
— Tom… lâcha Bill, moqueur. Bleu. Tu préfères le vert. Elle a des mèches bleus.
— Comment t'es trop intelligent ! lança Tom, en riant.
« Les bottes à caoutchoucs vertes…
J'adore. Tom K. »
Savouriez-vous également votre victoire de voir les poufs de votre lycée ridiculisées de la sorte ?
Des cheveux coupés à la garçonne de couleur bleu avec couettes ou des tresses, un débardeur ou tee-shirt blanc, une minijupe de la même couleur qui arrive souvent au raz des fesses, des grosses bottes soit de pécheur, soit celle que l'ont trouve en vert émeraude ou pomme dans les magasins. Le tout accessoirisés par les Bisounours.
Il y aurait sûrement de quoi rire.
Et Tom ne s'en privait jamais.
Aux récréations, il passait son temps à scruter d'un œil fier et comique son œuvre, mais plus particulièrement La Prochaine, qu'il épiait autant que le temps le lui permettait.
Elle ? Elle voyait tout, comprenait tout. Tom pensait pouvoir l'avoir ? Impossible. C'est elle qui l'aurait lui. Après tout, plus qu'un seul geste de sa part et Tom en perdra la tête.
Pourquoi ne pas en profiter ?
Elle avait son propre jeu. Son jeu fourbe qu'elle mêlait à celui de Tom. La question était de savoir lequel de ses deux êtres identiques, gagnera.
— J'ai plus d'idée… soumit Tom à son frère.
— Haha ! Plus rien ?
— Je sèche.
— C'est vrai que tu as déjà fait tout ce que tu pouvais sur un corps… lâcha Bill en scrutant une fille près de lui. Sais-tu au moins que je n'ai plus une fille pour moi ? Tu t'en rends compte ! Elle sont toutes habillées comme des connes pour toi ! Bouuuh…
Le rire de Tom résonna quelques instants aux oreilles de son frère.
— Cela prouve au moins qu'elles sont prêtes à tout pour moi…
— Non ! C'est pour mieux pouvoir se rapprocher de moi ! ricana Bill.
— Encore en train de vous disputer ? se moqua l'un de leur bande.
— Hein Cal', qu'il n'y a plus rien pour nous maintenant ! renchérit Bill.
— Mais nan, y'as la fille sexy là-bas, répondit-il en montrant La Prochaine. Je lui ai parlé un peu hier et tout. Dommage qu'elle ne soit pas conne, je pourrais pas la baiser autant que j'le veux.
Bill scruta son frère, inquiet.
— J'ai même un rendez-vous avec elle dans deux jours ! finit-il, heureux d'avoir, d'après lui, un plan cul.
Attendant le départ de Calvin, Bill se rapprocha de Tom, posa une main sur son épaule.
— Eh…
— Elle est malade cette fille ! J'peux comprendre qu'elle te veuille toi, mais pas lui ! Il est même pas beau !
— T'es en train de faire ta crise, là.
— Bah, je sais.
— Tom…
— Bill…
— Ta gueule.
« Les baisers lesbiens, j'adore ça. Tom K. »
Pauvres hommes torturés de voir toutes ces filles ensembles. Surtout qu'ordinairement, la plupart n'auraient jamais eu l'idée de toucher une autre fille. Tom avaient le pouvoir de changer les mœurs à son profit.
Les surveillants n'arrivaient plus à faire régner l'ordre depuis bien longtemps. S'embrasser était déjà interdit dans l'enceinte de l'établissement, alors qui plus est des baisers lesbiens…
— Profitons de ce jour… susurra une « Punk Anarchiste » à l'oreille de sa voisine qui n'était autre que sa petite amie.
— Je crois bien…
— Bon ben moi j'vous laisse les filles ! Lança La Prochaine, bonnes pelles !
— On n'y manquera pas ! railla l'une des deux.
Accompagnée d'autres filles de la bande, La Prochaine sortit du bâtiment pour rejoindre les escaliers entourés d'arbres qui se trouvaient dans la cour. Ils rejoignaient une plate-forme un peu plus haut. À cet endroit, se trouvait à un mètre du sol, quelques bancs de dos aux arbres, accessibles après cinq marches d'escaliers.
Bizarrement, cet endroit fréquenté par tous ceux « qui ne voulaient pas être comme les autres » avait une vue direct sur le banc de Tom qui ne se trouvait qu'à quatre mètres, placés en perpendiculaire du premier banc.
— Alors Poulette, comment ça se passe avec le Poulpe ? sortit Anya, l'une des punks.
— Cot cot, cot cot cot, lâcha cette dernière, y mettant même de la ponctuation.
Elles rirent aux éclats.
— Même pas un p'tit truc ?
— Cot.
— Rien ?
— Cot.
— Il est con !
— Cot cot ! s'exclama-t-elle, suivie par le rire des autres.
Une « Punk Anarchiste » reprit la parole :
— J'adore cette journée…
— Pourquoi cela ? interrogea La Prochaine.
— Je sens que mon mec va me quitter.
— Hein ?
— Vous savez, celui qui se dit racaille de rue avec son petit canif non coupant dans la poche alors qu'il n'a rien entre les jambes.
— Rassure moi, c'est une métaphore ?
— Je sais pas, lança-t-elle d'une moue attristée, il ne m'a même pas touchée…
— Cons les mecs, conclut celle aux cheveux platines. Mais… pourquoi va-t-il te quitter ?
— Sors ton portable et filme-nous, please.
Elle se retourna vers les trois filles qui s'étaient éloignées du banc.
— Anyyya !
— Ouuui ?
— Viens-là ma belle, c'est l'heure de le faire rager ! Il me matte !
Anya ne se fit pas prier, empoignait déjà la nuque de cette dernière.
— Tu le filmes bien aussi, okay ? reprit-elle en se tournant vers La Prochaine.
— T'inquiètes ! ria Cette Fille. À trois, un…
Bestiales, les deux filles se sautèrent simultanément dessus.
— Bon… ben, trois !
En montage alterné, elle passa du baiser à l'expression du jeune homme, ricanant de la situation.
Tom ne cassait peut-être pas tout.
Il réparait les conneries des autres aussi.
Lorsque le baiser s'acheva, en riant, La Prochaine se rassit près de ses amies.
— Toujours « cot » pour le Poulpe ? chuchota Anya, mystérieuse.
— Cot cot. Pourquoi ?
— Derrière-toi.
Cette Fille prit un air effaré. Pourtant, elle se retourna. Nez à nez avec, bien entendu et pour ne pas changer, Tom.
— Oui ? interrogea-t-elle, un grand sourire aux lèvres.
— Tu veux vraiment l'autre pauvre type là-bas ? s'enquit-il, presque avec dégoût.
Se relevant du banc, elle l'attira près de la barrière de sécurité, c'est-à-dire, loin des oreilles indiscrètes de ses amies et proche des yeux de toutes ces connes prêtent à tout.
— Serais-tu jaloux… ? Susurra-t-elle, se collant sensuellement à lui.
— Mh… Oui, très.
Elle sourit.
Lequel se laissera avoir par l'autre ?
— Oh, quel dommage pour Calvin… sourit-elle.
Les yeux dans les yeux, il ne firent que se rapprocher d'avantage.
De ses bras, Tom enlaça la taille de la jeune femme. Elle fit de même, emprisonnant sa nuque.
— Pour le mec… ? S'enquit Tom.
Un seul pourrait gagner.
Les deux, abandonner.
Sur le tissus, il traça quelques petits ronds du bout des doigts alors qu'elle le tirait un peu plus contre elle.
— Fais gaffe à ne pas avoir de biquets ! s'exclama Anya.
Elle sourit, ne quittant plus Tom des yeux.
Ils se trouvaient à l'avant dernière case du jeu de leur partenaire.
Soit ils gagnaient.
Soit ils retournaient à la case départ.
— Tu t'appelles… ? l'interrogea-t-il.
Elle émit quelques mouvements de pression sur sa nuque, Tom ne tarda pas à se rapprocher un peu plus.
— Premier indice : une mélodie…
— Une mélodie… y'en a pleins, se renfrogna-t-il.
Elle ne l'écoutait pas.
— Deuxième indice : le plus beau prénom au monde…
— Ah non ! À moins que tu t'appelles Tom…
Elle rit. S'apprêtant à frôler ses lèvres, elle dévia vers son cou, y laissant une infime trace de baiser. Tout ce spectacle face à la cour.
Le roi embrassait-il sa maîtresse sous les yeux de ses courtisanes ?
— Tom, non. Calypso, oui… susurra-t-elle.
Elle s'approcha de nouveau aux lèvres de son vis-à-vis. Ils n'avaient qu'une envie, seulement, aucun des deux ne semblait vouloir faire le premier pas.
Elle s'amusait à souffler de l'air chaud alors que les lèvres de Tom se desserraient sans même qu'il ne s'en rendit compte.
Il l'encerclait de l'un de ses bras.
Tout deux, près à se brûler.
Tout à coup, la sonnerie retentit.
Rêves de récré.
« Le rouge à lèvres vert, c'est
mon préféré. Tom K. »
— Haha ! ricana Anya. Il s'attaque à leur pots de peintures maintenant.
— Hâte de voir ça.
— Bon bah démaquille-toi, mon amour.
— Il fait chier ce Tom ! s'exclama la fille, déjà contrainte de teindre ses cheveux bleus en rose. Maintenant, je suis également obligée de changer mon physique à cause de lui !
— Tout ça pour Calypso, railla Anya.
— N'importe quoi, toi, ria Cette fille.
Aujourd'hui, il ne fallut que deux heures pour que toutes les filles aux bottes vertes aient dorénavant la bouche de la même couleur, ce qui ne déplaisait sûrement pas aux appareils photos masculins.
Cette fois-ci, les filles aux rajouts n'avaient pratiquement rien changée, pour leur plus grand plaisir. Quelques problèmes chez les punks, mais sans plus.
— T'as vu, s'exclama Anya à l'intention de Cette fille, en dirait qu'elles veulent toutes t'étriper !
— Mais mon amour de Poulpe est là pour me sauver, railla cette dernière.
— Et pour les biquets, ça en est où ?
— Ça arrive, ça arrive.
— Combien ?
— Six, peut-être huit...
— Ouais, faut pas chômer !
Arrivée au milieu de la cour en pleine récréation de 10h00, les « Punks Anarchistes » remarquèrent une nouvelle fois le regard des « Ridicules » ou « Conneries Humaines » pour les garçons.
Calypso, un sourire en coin, laissa avancer de quelques centimètres ses amies. Elle tourna doucement sur elle-même scrutant d'un air hautain tous ses regards puis, gracieusement, elle se courba à la manière des princes alors que tous la regardait.
Son message était clair.
Fière, la maîtresse de leur roi tant adulé allait bientôt surpasser toutes les courtisanes.
Anya fit demi-tour. Surplombé d'un clin d'œil, elle tendit sa main. Lorsque le membre de Calypso se posa sur celle d'Anya, cette dernière y déposa ses lèvres.
— Ton prince t'attend, Poulette.
— Oh, si ce n'est que cela… ricana Cette Fille.
« Les oreilles de lapin,
mon fantasme. Tom K. »
Tom était assis seul sur son banc, admirant encore et toujours sont travail. Fier une nouvelle fois de pouvoir ridiculiser à son avantage toutes ces personnes.
Ses deux coudes, posés contre le bois du banc, faisaient accoudoir. Il scrutait chaque personne à sa porté. La plupart du temps, il essayait de voir lesquelles seraient les plus sexy sans ces quelques vêtements. Mais surtout, il profitait. Les vacances d'étés approchaient à grands pas et il ne pouvait s'empêcher de penser à ce qu'il quémanderait pour ce dernier jour. Tout ou rien. Il attendait seulement de voir ce qui allait se passer avec La Prochaine.
Il scrutait le portail de l'établissement, attendit qu'elle arriva.
Tom ne s'aperçut de la fille qui lui tournait autour que lorsqu'elle lui cacha la vue sur la cour. Il l'a reconnu, avec tout de même assez de mal. En début de mois, elle avait été la seule choisir une longue jupe plutôt qu'une mini.
— Salut Tom, lâcha-t-elle sensuellement.
Mais à peine cette action achevée, il remarqua Cette Fille s'asseoir sur son propre banc. Elle, pourtant, ne lui adressait aucun regard.
— Ah salut, répondit-il simplement à l'intruse.
Il posa plus franchement son regard sur cette dernière, remarquant son visage aux traits tirées et fins comme il les aimait. Ses courts cheveux bleus lui laissait tout de même une longue frange qui d'après Tom, lui allait à ravir.
— Ça te dirait de venir chez moi, ce soir ?
Son regard ne pouvait s'empêcher de dériver, non pas sur ses abondants seins mais sur une autre personne, quelques mètres plus loin.
Il se ressaisit.
— Mh… Pourquoi pas ?
— C'est cool. Je te passe mon numéro.
Elle sortit un stylo feutre puis s'empara délicatement de la main de son vis-à-vis. Laissant s'exprimer son décolleté plongeant, elle commença à écrire. Et lorsqu'elle finit, comme par hasard, elle fit tomber son stylo. Tom ne put décoller ses yeux de la chute de reins qui lui était si « gentiment » offerte.
— Alors, à ce soir Tom.
— Ouais.
Seulement quelques secondes plus tard, une fille vint se poser à califourchon sur ses cuisses. Elle serrait son tee-shirt au niveau du cou, rapprocha ses lèvres des siennes.
— Tu me trompes déjà ? susurra Calypso souriant des sifflements qu'offraient, plus loin, ses amies.
— Hein… ?
Lui indiquant le numéro de téléphone, elle empoigna fermement son bras.
— Hein ?
— Tu ne sais déjà plus ce que c'est ? s'étonna La Prochaine par la sincérité de l'expression de son interlocuteur. Dommage pour elle.
— J'étais tellement subjugué par ta beauté que j'en ai oublié tout le reste.
Après tout, il ne mentait pas.
— … Même si vous avez un plan cul, ce soir ?
— J'ai totalement oublié ce qu'elle m'a dit. J'ai même oublié qu'elle était venue me voir.
Il s'apprêtait à l'enlacer, lorsque la sonnerie retentit.
— À croire que quelqu'un ne veuille pas que je t'embrasse, ricana Calypso.
Elle se mit debout, mais resta appuyée au banc, à quelques centimètres des lèvres de Tom.
— Tu me raconteras tout ce qu'elle t'as fait… Je suis sûre que je le fais, en mieux…
Elle partit.
« Les faux cils roses à pois noirs. Vous savez,
ceux qui cachent toute la paupière. Tom K. »
Tom n'avait pas contacté cette fille. Il avait passé sa soirée avec son frère, se foutant complètement de ce qu'il avait louper. Et puis, il allait bientôt avoir mieux.
Sa frustration se faisait sentir auprès de ses amis. Secrètement, il attendait ce corps qui l'attirait depuis si longtemps. En réalité, il ne l'avait pas seulement remarqué au début de son jeu : il l'avait testé depuis le départ, voulait voir si elle était ce qu'il lui fallait.
Une fille qui n'était pas prête à changer pour un homme.
C'était un fantasme enfoui. Il disait aimer celles qu'il manipulait à sa guise mais trouver une fille comme lui, c'était son comble, son entier.
Calypso franchit l'enceinte de l'établissement, l'ignorant complètement. Elle n'attendait pas forcément qu'il fasse le premier pas. Ça l'amusait, seulement. L'aimait-elle ? Elle n'en savait rien. Ce qu'elle voulait, c'était son être tout entier. Elle souhaitait tout. Aussi bien menotter leurs poignets que l'éviter à en perdre raison. Pouvait-on appeler cela uniquement de la dépendance ? Elle ne pouvait elle-même y répondre. Il lui suffisait d'attendre la suite pour apprendre. Juste attendre sans pour autant faire le premier pas. Elle attendrait. Et s'il s'avérait qu'elle tomba amoureuse de lui, elle avait bien toutes les grandes vacances pour l'éviter et même plus. Toute la vie. C'était à eux deux de faire ce choix. Seulement à eux d'eux. Juste eux. Mais ne disait-on pas qu'il est tellement plus facile de faire une erreur ?
— Bonjour… susurra une voix dans le cou de Calypso.
Elle ne se retournait pas.
— Au revoir à toi-même !
Tom ne pipa mot, préférant la faire tourner sur elle-même.
Il voulait qu'elle ne regarda plus que lui.
— Cette fois-ci, j'aurais tout mon temps.
Aussitôt, il s'empara de ses lèvres sans même faire attention aux « Punks Anarchistes » qui les entouraient. Elles faisaient même en sorte de les cacher des poules de basse-cour.
Ce baiser se voulait tout aussi bestiale que doux. Elle en souriait d'extase, ses mains ayants déjà trouvées l'élastique du boxer de son vis-à-vis. Celui-ci en profitait également. Cela faisait bientôt un mois qu'il n'avait touché aucune fille.
« Retour à la case départ.
Adieu lycée. Tom K. »
Ce sont les jeux de la cour de récré. Les pions se déplacent de cases en cases, certains se faisant tout petit là où d'autres anéantissent leur rivaux. Le plus dur n'est pas de jouer jusqu'au bout ni encore moins de gagner. Ce n'est rien face à la tentation de mêler son jeu à celui d'un autre.