Auteur: Tsubaki Him

Titre: And my heart unmoved - Prologue

Genre: Fantasy, Romance et Suspens. Slash et Het

Rating: M pour allusions de violence et plus tard sexuelles.

Notes: Cette histoire est mise dans la section Fantasy pour la simple raison que le monde que je vais écrire sera semblable à celui que l'on connaît mais que des faits historiques et politiques seront différents. Donc, si certaines dates historiques vous paraissent bizarres, elles seront cohérentes dans l'univers que j'ai mis en place. L'histoire se situe en Angleterre, dans les années 1910-1920, mais la Première Guerre Mondiale n'a pas eu lieu. Il n'y aura pas d'éléments fantastiques dans le sens premier du terme, sauf que l'univers est parallèle au nôtre, c'est tout.

Tout m'appartient, sauf le titre qui est un vers tiré du poème Before the world was made, de William Butler Yeats.

Voici donc ma nouvelle histoire originale, que j'ai commencé il y a déjà plusieurs semaines. Je la mets enfin en ligne car j'ai déjà plusieurs chapitres d'avance, et que le rythme de parution sera un peu plus régulier que Les couleurs de Beaun, mon autre histoire en cours, car les chapitres ne feront qu'une dizaine de pages à chaque fois. Je vais d'ailleurs mettre à jour mon profil pour vous donner les dates approximatives de parution. Pour cette histoire, comptez deux semaines pour un nouveau chapitre, et au maximum un mois; si je ne tiens pas ce rythme, ce sera pour des raisons indépendantes de ma volonté.

Je vous souhaite une bonne lecture.

AND MY HEART UNMOVED

Prologue

Retrouvailles

Le balancement de la calèche avait endormi Basil. Le front couvert par sa casquette, l'écharpe remontée jusqu'au nez, il s'était laissé bercer par le bruit des roues, le clapotement des sabots des chevaux, et la voix parfois lourde et grasse du cocher dont les propos finirent par ne plus avoir de sens lorsque Basil tomba dans un sommeil profond et sans rêve. Malgré le vent froid qui venait lui gifler les joues, il avait réussi à avoir assez chaud, les membres gourds de fatigue.

Lorsqu'il arriva au Pensionnat, ce fut le cocher qui vint ouvrir la portière et le secouer brusquement par l'épaule qui le réveilla. Il ouvrit un œil, trouble encore de sommeil, regarda la figure rouge et ridée de l'homme qui lui aboya qu'il fallait descendre. Il s'excusa dans un bafouillement rauque, se racla la gorge pour de nouveau exprimer sa reconnaissance. Il fouilla dans la poche de son épais manteau gris, y trouva une pièce qu'il donna dans un geste un peu tremblant. Le froid lui glaça soudain les os, malgré tous ses vêtements, et il se mit à frissonner.

- Oublie pas tes bagages, petit, grogna le cocher qui ne vint pas l'aider à prendre ses deux grosses valises.

Il descendit de la calèche, titubant presque, ses jambes lui faisant mal. Il avait fait un voyage d'une journée entière après avoir pris le train, et ses muscles protestèrent devant l'appel soudain d'exercice. Il baissa les yeux sur ses chaussures qui d'un noir brillant à son départ, étaient à présent ternies d'une couche de poussière et d'éclats de boue. Il pensa à sa mère, qui avait recousu tous les chemises qu'il pouvait décemment porter, ciré ses chaussures, rangé avec soin son uniforme comme s'il avait s'agi d'un habit princier. Basil sentit son cœur se serrer atrocement au souvenir de sa mère, avant d'avancer d'un pas hésitant, ployant à cause de ses valises. La calèche était déjà repartie, et le clapotement des sabots s'en fut, couvert par le bruit du vent froid qui agitait les arbres nus.

Le ciel était gris, couvert de nuages, mais il avait déjà plu à l'aube. Passant les grilles noires, traversant l'unique chemin menant aux grandes portes, Basil renfonça sa nuque dans la chaleur de sa grosse écharpe, si longue que même enroulée trois fois autour de son cou les deux pans lui descendaient au niveau des côtes. Il avait une respiration troublée, presque hachée à cause de la nervosité et l'exaltation d'enfin entrer au Pensionnat. Il avait tant travaillé pour y parvenir que lorsqu'il sonna à la porte, n'osant pas entrer sans se présenter, il avait l'impression de marcher dans un rêve éveillé.

Ce fut une femme qui vint lui ouvrir. Elle portait une robe beige, très sobre. Autour de son cou brillait un pendentif d'une pierre d'un noir de jais, et ses cheveux étaient coiffés en un chignon strict. Elle mit ses lorgnons sur l'arête de son nez. Basil était incapable de lui donner un âge précis. Elle avait dans la main gauche un petit calepin qu'elle ouvrit, tourna les pages avant de s'arrêter sur une ligne qu'elle sembla vérifier deux à trois fois avant de s'adresser à Basil.

- Monsieur Reilly, je présume ?

- O-oui… Oui, je veux dire, oui, madame.

Les yeux de la femme se firent perçants derrière les lorgnons. Basil se demanda s'il avait dit quelque chose de mal, préféra garder le silence.

- Je suis Clarice Waldon, dit la femme d'un ton très sec, et Basil dut réprimer un mouvement de recul. Je suis la responsable des nouveaux arrivants au Pensionnat. Suivez-moi.

- Oui, madame Waldon, répondit Basil d'une petite voix.

- Et parlez plus fort, jeune homme, dit Madame Waldon d'un ton si froid que Basil recula vraiment cette fois-ci. Ce n'est pas en marmonnant que vous vous ferez comprendre ici. Il faut parler juste et bien, mais aussi suffisamment fort. Vous ne deviendrez jamais un grand homme si vous ne faites pas cela. M'avez-vous bien comprise ?

Elle le fixa intensément. Basil se sentit rougir.

- Absolument, madame Waldon, répondit-il d'une voix plus claire, en espérant toutefois ne pas crier.

- Parfait. Venez avec moi.

Elle lui tourna le dos et s'en alla d'un pas vif. Basil eut tout juste le temps de fermer la grande porte, qui lui parut très lourde, avant de reprendre ses valises et de suivre Madame Waldon. Le grand hall d'entrée était aussi prestigieux qu'il en avait entendu parler. Au plein centre se dressait la statue en marbre de Lord Wellington, le fondateur du Pensionnat. A ses pieds, tandis que l'homme tenait le Livre de la Justice d'une main droite, et de la main gauche un pistolet extrêmement bien taillé, on avait écrit dans un cadre orné : QUE L'HOMME SAGE AIDE LE PEUPLE A DEVENIR JUSTE. Les escaliers en marbre derrière la statue menaient aux salles de classe.

Madame Waldon avait pris le couloir de gauche. Basil entendit derrière lui un morceau de piano, provenant plus loin dans le couloir de droite. Les bottines de Madame Waldon claquaient sur le sol en dalles brillantes dans un bruit rappelant celui d'un métronome, suivi du frottement moins glorieux des chaussures salies de Basil. Ce dernier vérifia d'ailleurs s'il ne laissait pas de trace de bout sur ce carrelage si parfait.

Madame Waldon ignora le deuxième hall, plus petit, pour se diriger vers une porte sur sa droite. Elle monta ensuite un escalier dont les marches étaient couvertes d'un tapis rouge, sa main se tenant machinalement à la rampe d'un bois aux couleurs semblables à l'acajou. Elle portait une bague à l'annulaire droit, un simple anneau d'argent que Basil trouva à la fois simple et joli. Ils arrivèrent tous deux au premier étage. Ils se retrouvèrent face à une succession de portes des deux côtés du couloir. Basil, étonné, regarda tout autour de lui. Il n'avait jamais fait attention l'architecture du Pensionnat et pensa à demander un plan des lieux pour plus tard.

Au fond du couloir se trouvaient deux étudiants. Ils avaient l'air plus âgé que Basil. Madame Waldon se dirigea vers eux. Les deux garçons qui bavardaient se turent en la voyant arriver, inclinèrent légèrement leur buste en avant, dans un mouvement maladroit de présenter leur respect à la responsable.

Basil sentit son sang bouillir d'excitation quand il vit de plus près l'uniforme du Pensionnat sur d'autres garçons. C'était un uniforme classique, avec un blazer, un pantalon d'un gris sombre et un pull noir, et une cravate noire striée de très légères lignes blanches. L'écusson du Pensionnat était ce qui faisait toute la différence : le nom officiel, la Wellington School, avec de nouveau, aux deux côtés d'un lion, un parchemin représentant le Livre de la Justice, et le pistolet. Ce détail, si original par rapport aux autres écussons beaucoup plus traditionnels, était la preuve que l'on était élève au Pensionnat.

- Je cherche Alastair Rochester, déclara Madame Waldon. Où puis-je le trouver ?

- Il est dans sa chambre, madame Waldon, répondit l'un des étudiants, n'osant regarder la responsable dans les yeux.

Il avait le front et les joues couvertes de taches de rousseur, ainsi que de quelques boutons d'acné. Malgré l'élégance de l'uniforme, il avait une allure un peu gauche, probablement à cause de sa grande taille dont il ne savait que faire. Son camarade était plus trapu, mais les traits de son visage étaient plus propres et plus fins. Il avait des yeux en amande, bien qu'il eût des paupières un peu lourdes, ce qui lui donnait un air perpétuellement songeur, et sous un certain angle presque somnolent.

- Quant à vous, retournez vous occuper de vos nouveaux compagnons de chambre, ajouta madame Waldon. Je n'ai aucune envie de m'occuper de vous deux aujourd'hui, messieurs Lewis et Dashwood.

Les deux étudiants présentèrent une nouvelle fois leur respect avant de traverser le couloir pour reprendre l'escalier. Basil, encore subjugué par le fait qu'il venait de voir deux élèves du Pensionnat en chair et en os –et qu'il croiserait encore pour les prochaines années à venir, entendit madame Waldon taper deux fois à la dernière porte à droite au fond du couloir, avant de l'ouvrir. Basil la suivit.

Un étudiant lisait, assis sur son lit. Il devait avoir le même âge que les autres garçons que Basil avait rencontré. Il ne portait pas le blazer et sa cravate était en partie dénouée. Il portait des chaussettes noires où Basil nota qu'on avait rapiécé sur l'un des orteils du pied gauche, et ce détail le rassura quant à la propre qualité de ses vêtements.

En voyant la responsable dans sa chambre, l'étudiant se releva en sursaut, et balança son livre sur son oreiller, comme si on l'avait surpris à lire quelque chose d'indécent. Madame Waldon, à la grande surprise de Basil, ne fit aucun commentaire. Elle se contenta de jeter un regard au livre qui était tombé sur la tranche, s'y attarda le temps qu'il fallait pour mettre l'élève mal à l'aise avant de reporter son attention sur lui, et plus particulièrement sur son cou.

- J'aimerais être surprise, Rochester, commença-t-elle d'une voix très calme. Une seule fois agréablement surprise et vous voir porter décemment l'uniforme tous les jours.

- Vous m'en voyez désolé, madame Waldon, répondit l'étudiant en renouant sa cravate en deux mouvements de mains précis et habitués. Je ne m'attendais pas à-

- Vous savez pertinemment que l'arrivée des nouveaux élèves a lieu le matin dès neuf heures. Or, ce jeune homme est arrivé à neuf heures pile.

Elle adressa un coup d'œil à Basil qui crut presque voir comme de la satisfaction. Presque.

- D'autres élèves m'attendent, ajouta madame Waldon. Je veux que vous soyez digne de notre école, alors ne me décevez pas. Monsieur Reilly ?

- Je, oui, madame ?

- Alastair Rochester sera votre compagnon de chambrée pour deux ans. Lorsque vous serez en troisième année –et je dis que vous le serez, car sinon vous ne méritez pas votre place dans cette école-, vous devrez à votre tour prendre en charge un élève de première année. Monsieur Rochester vous aidera à vous intégrer parfaitement dans notre établissement. Et il le fera avec un enthousiasme qui ne fléchira jamais, ajouta madame Waldon, une lueur perçante dans les yeux. N'est-ce pas, monsieur Rochester ?

- Parfaitement, madame Waldon, sourit Alastair comme si tout ce que la responsable venait de lui dire lui était passé par-dessus la tête. Je le ferai.

- Très bien. Monsieur Reilly, je vous laisse ranger vos affaires. Dès demain, à huit heures, vous commencerez les cours.

- Je vous remercie, madame Waldon, lança Basil avant que la responsable ne s'en aille.

Alastair attendit quelques instants, puis ricana. Il se rallongea sur son lit, attrapa son livre qu'il rouvrit à la page où il s'était arrêté. Basil déposa ses deux valises près de son lit, en ouvrit une. Il se rappela qu'il ne s'était pas déshabillé et le fit dans des gestes rapides et maladroits de nervosité. Il sentait les yeux d'Alastair sur lui, le regardant par-dessus le livre.

- Tu as la commode de droite, lança Alastair, tournant une page de son livre.

- Je… Merci.

Alastair ricana une nouvelle fois.

- Je ne vais pas te manger.

- Je sais mais… t'occuper de moi, ça a l'air d'être une sacrée corvée.

Alastair inclina son livre pour fixer Basil. Il avait l'air de beaucoup s'amuser. Basil hésita avant de faire un mouvement vers lui.

- Qu'est-ce que tu lis ?

Il espérait au moins trouver un sujet de discussion avec son compagnon de chambre.

- De la littérature érotique, répondit Alastair, tournant une nouvelle page de son livre.

- … Oh.

- Je peux te prêter le premier volume si tu veux, dit Alastair, avant de se pencher sur le bord de son lit pour chercher en-dessous à l'aide de son bras libre.

- N-Non, non, ce n'est pas la peine, rétorqua Basil en n'essayant de ne pas avoir l'air trop stupide. Je… Hum, j'ai encore de la lecture à finir.

- Très bien.

Alastair s'étira, déposa le livre sur son oreiller. Basil retourna à ses valises, sortit ses vêtements qu'il mit sur le lit. Il se figea lorsqu'il trouva, dissimulé sous une pile de chemises, un petit sachet en tissu qui sentait bon. Sa mère l'avait rempli de fleurs séchées et avait recousu le tout, avant de broder ses initiales : H. R. Hannah Reilly. Basil amena le sachet à son nez, en inspira une grande bouffée et ce fut comme s'il se retrouvait chez lui, avec le bruit des vagues, l'odeur de l'iode et celles des fleurs que sa mère séchait, ou rangeait dans des pots pour ses mélanges et ses onctions. Il pensa à elle, à ses mains abîmées mais douces, son sourire et ses baisers sur son front mais il fut incapable d'être triste. Il était même profondément touché, et heureux d'être parvenu à accéder au Pensionnat.

Il savait qu'Alastair le regardait mais il s'en moqua. Il rangea ses vêtements dans la commode et la penderie qu'il devait partager avec son compagnon de chambre, et glissa le sachet de fleurs entre ses vêtements après l'avoir de nouveau senti.

- Je sais ce que c'est, lança Alastair depuis son lit. Vivre loin d'ici. Tu penses revenir chez toi pendant nos congés ?

- Non. Je n'aurai pas l'argent suffisant pour le train, et je ne veux pas que ma mère dépense pour moi. Je vivrai avec ce que la bourse du Pensionnat pourra me donner.

Alastair émit un sifflement aigu et Basil ne put déterminer s'il était sincèrement admiratif ou bien sarcastique.

- Tu as été choisi grâce à tes facultés. Peu de personnes ici ont réussi à obtenir la bourse Wellington.

Il n'ajouta rien mais Basil comprit parfaitement ce qu'il voulait sous-entendre : « Tu vas te faire marcher sur les pieds par des gosses de riche, ici ».

- Je suis prêt à tout, répondit Basil, souriant légèrement. Je suis prêt à tout pour devenir un homme capable de mener à bien notre pays.

- Tu vises la plus haute des fonctions de notre cher gouvernement.

- Et toi ?

Le sourire qu'Alastair lui adressa était froid, d'un sérieux implacable. Son visage avait des traits réguliers mais durs, qui s'adoucissaient sous ses rires et ses yeux expressifs et pétillants. A cet instant, il semblait si déterminé que Basil fut soulagé de ne pas avoir choisi la même voie que lui.

- Je serai celui qui mènera nos armées, qui fera notre pays redouté par le monde. Je suis prêt à tout pour cela.

- Nous sommes bien d'accord, alors, conclut Basil d'un ton paisible.

On frappa à la porte. Alastair vérifia que sa cravate était toujours bien nouée avant de venir ouvrir. C'était un camarade de son année.

- Il faut que tu viennes voir qui est arrivé, lança-t-il et Basil reconnut à sa voix qu'il s'agissait de Lewis, le grand roux.

- Un première année ?

- Et pas n'importe qui, en plus, ajouta Lewis d'un ton où brûlait une excitation palpable. Viens voir, vite !

Basile hésita avant de suivre Alastair dans le couloir. Il se sentit un peu gêné de ne pas avoir encore mis son uniforme mais cette idée lui parut si dérisoire, si superflue la seconde suivante, qu'il l'oublia instantanément. Ses doigts qui s'étaient réchauffés dans la tiédeur de la chambre devinrent glacés et gourds, et il eut de la peine à les desserrer. Son souffle mourut dans sa poitrine et la gorgée serrée, il fut incapable de parler quand il vit le nouvel élève s'avancer aux côtés d'un homme bien habillé.

Dans la lumière grise du couloir, le garçon avait son âge, les traits tirés par la fatigue. Il était déjà habillé de l'uniforme et ne portait qu'une énorme valise rouge de la main droite. Il tenait dans l'autre main, contre sa poitrine, son chapeau où brillaient quelques gouttes de pluie, tandis que son regard était rivé sur le sol en bois vernis. Cette même main gauche avait une cicatrice brillante sur l'index, une trace semblable à un serpent pâle et fin, redescendant sur la jointure.

Ce fut cette cicatrice qui confirma ce que Basil n'avait pas eu le cœur à songer pendant plus de cinq ans.

- Fynn ? lança-t-il d'une voix étranglée.

Il n'osait pas y croire. Il ne voulait pas y croire.

A ce nom, le garçon releva la tête, surpris. Ses yeux verts, teintés d'éclats ocres, se rivèrent sur Basil, et les pupilles se dilatèrent sous le choc. Sa main gauche se crispa sur la casquette humide, et sa bouche s'entrouvrit pour laisser s'échapper une exhalation frêle d'abasourdissement.

- Basil… Basil, c'est toi ?

C'était bien lui. C'était bien Fynn Standford.

Celui qui avait été son meilleur ami cinq ans auparavant.

A suivre…


Si ce prologue vous a intrigué, s'il vous a plu ou non, n'hésitez pas à laisser des commentaires.

A dans deux semaines pour la suite!