Bien, voici la 2ème fic originale de Berenice (qui a été publiée sur Manyfics en version slash), celle-ci est donc est donc complètement inédite !

Bonne lecture.


CHAPITRE 1

- Oh, oui… Aurélien, oui… viens, maintenant !

Assise sur la table des autopsies, sa mini jupe et sa blouse relevées jusqu'à la taille, Valérie était sur le point de jouir, agrippée à son amant s'activant entre ses jambes. Elle lui mordit l'épaule pour ne pas crier. A peine terminé, il se reboutonna et lança :

- Bon, on en est où avec ce macchabée ?

- Toujours aussi romantique, renvoya le médecin légiste à bout de souffle.

- Allons Valérie, tu me connais, entre nous c'est uniquement professionnel.

- Bien, soupira-t-elle désabusée en rajustant ses vêtements.

Elle releva le drap qui recouvrait le corps criblé de balles qui gisait allongé là, où, quelques minutes auparavant, ils baisaient.

- Comme tu peux le voir, il s'agit d'un homme d'environ 40 ans, de type méditerranéen avec passablement de cicatrices, il a un tatouage intéressant dans le creux de l'épaule, regarde, c'est un…

- … un tatouage courant dans le milieu des trafiquants, et que je connais bien, l'interrompit-il, merci, j'en ai assez vu, à plus ma grande !

Il lui claqua la main sur les fesses et disparut, la laissant seule.

- Bon sang, Valérie, pensa-t-elle tout haut, il va falloir penser à arrêter les conneries… Merde alors ! Il faut toujours que je me laisse avoir… je suis vraiment trop conne.

Elle se sentait vide tout à coup et secoua la tête.

Aurélien dans son Audi TT Roadster tunée, se rendait à la direction de la PJ, la radio allumée :

« Nous n'avons pas encore de précisions concernant la fusillade qui à éclatée cette nuit, vers 2h00, il semblerait qu'un homme ai trouvé la mort durant ce qui parait être un règlement de compte. Un peu de musique à présent avec Lady Gaga et Alejandro. »

Il faisait beau ce jour là, il chantonna : tirer Valérie le matin au débotté l'a mis de bonne humeur… Il n'avait pas eu de chance hier, son infirmière, d'astreinte, s'était envolée trop rapidement. Il arriva enfin, se gara à sa place et entra dans le bâtiment. C'est un homme au physique athlétique d'une trentaine d'années, son abondante chevelure brune encadre un visage fin mais viril à la beauté insolente. Il monte les escaliers quant on l'apostrophe :

- Ah, Aurélien, tu tombes bien, Devos veut te voir.

- Je vois…

- Non, je crois qu'il s'agit plutôt de la fusillade de cette nuit ! fit l'autre en clignant de l'œil.

- Ouf, répondit-il en souriant, j'avais pas envie d'un savon ce matin !

En entrant dans le bureau du Directeur il remarqua 2 autres personnes : une tête connue et un homme grand, blond apparemment Russe.

- Bonjour fit-il.

- Besson ! Parfait nous allons pouvoir commencer. Je vous présente Piotr Ivanov de l'ambassade russe et Jérôme Constantin du ministère, que vous connaissez déjà, asseyez-vous.

Il marqua une pause.

- Messieurs, l'homme tué cette nuit est soupçonné d'être membre d'une organisation criminelle active dans les trafics en tous genres, drogues, armes, traites des blanches… M. Ivanov a quelques informations qui…

- Effectivement l'interrompit Aurélien, cet homme fait partie d'un gang espagnol actif dans divers trafics mais essentiellement de drogue. Il a également collaboré avec l'ETA, leur chef est José Calderon, une vieille connaissance. Des rumeurs courraient et cela fait quelques jours que ça bouge, les bruits parlent d'une grosse livraison. D'ailleurs, des russes semblent impliqués…

Il se tourna vers Piotr.

- C'est pour cela que vous êtes ici, n'est-ce-pas Monsieur Ivanov ?

- Effectivement, on ne peut rien vous cacher… vous me paraissez être à la hauteur de votre réputation, Monsieur Besson.

Le russe n'avait rien de l'allure d'un attaché d'ambassade habituel, sa carrure imposante donnait plutôt l'impression d'avoir devant soi un champion de natation ou un hockeyeur.

- Nous enquêtons sur une cargaison en provenance du Maroc à destination de la Russie qui doit transiter par l'Europe via l'Espagne. Il ne s'agit pas seulement de drogue, mais aussi d'armes de guerre destinées aux séparatistes d'Ossétie du Sud, ils en ont un besoin urgent pour renforcer leurs positions déficientes. Evidemment, mon gouvernement ne veut pas que cette « marchandise » arrive jusqu'à eux. Nous avons donc sollicité l'aide de l'Espagne et la France afin d'intercepter le chargement au plus vite. D'après nos renseignements, ce dernier devrait passer la frontière via l'autoroute A7 au Perthus, et devrait être entreposé quelques jours à Perpignan. Ce que nous attendons de vous est d'organiser cette intervention, récupérer les armes et la drogue et, si possible, arrêter le commanditaire.

- C'est là que nous avons besoin de vous Besson, embraya le Directeur en lui jetant un regard noir, vous allez mener et coordonner l'enquête avec l'ambassade et nos collègues du Sud-ouest. Vous partez dans 2 jours, nous allons informer le commissaire en charge de ce dossier de votre arrivée. M. Constantin va vous remettre le rapport établi avec M. Ivanov. Je veux des résultats rapides, cette affaire est prioritaire.

Les 4 hommes échangèrent quelques informations complémentaires et se séparèrent. Quelques minutes plus tard…

- Besson ! hurla Devos depuis le couloir, dans mon bureau immédiatement !

Aurélien avait l'habitude et ne pouvais pas s'empêcher de le faire enrager, il entra et ferma la porte. Le Directeur attaqua :

- J'en ai assez que vous n'en fassiez qu'a votre tête, je suis votre supérieur, merde ! De quoi j'ai l'air maintenant ? On ne peut pas se permettre de passer pour des guignols aux yeux des russes ! Vous ne pourriez pas rester à votre place pour une fois ?

Cette diatribe ne l'affecta pas plus que ça.

- Mr Muscle m'a paru plutôt impressionné par mon intervention, non ? répondit-il négligemment. Ils ont besoin de nous, et je suis le meilleur, alors ne vous faites pas de bile… Je rassemble encore quelques infos et je fais mes valises, a plus !

Sur ce, il ouvrit la porte et reparti.

Devos faillit s'étrangler, l'impertinence de son subordonné lui donnait de l'urticaire, s'il n'avait pas eu un taux de réussite aussi impressionnant, il l'aurait viré sur le champ. Mais voilà, le ministre en personne s'était engagé auprès des russes et il n'avait pas de meilleur élément pour ce genre d'enquête.

Aurélien n'avait aucun respect pour la hiérarchie, ni pour grand-chose d'autre d'ailleurs, c'était un électron libre, d'une intelligence hors du commun. C'est pour cela que, comme la plupart des « mâles » de son département, Devos ne l'aimait pas, en fait, tous l'enviait secrètement. Le pouvoir qu'il exerçait sur les femmes le dépassait, aucune ne semblait capable de lui résister, pourtant elles s'en mordaient vite les doigts : vite consommées puis jetées…

- Karim, j'ai besoin que tu fasses quelques recherches sur José Calderon et son organisation concentre toi sur ces 2 dernières années, ainsi que sur les séparatistes d'Ossétie du Sud, je veux en savoir le maximum, la routine quoi… Je pars demain, ou après demain.

- Ok, je m'en occupe, c'est un gros coup on dirait, Devos est énervé comme une puce. Tu vas où ?

- Du côté de Perpignan, je dois bosser avec le GIR local… ça promet !

Comme tout bons parisiens qui se respectent, ils considéraient leurs collègues de province comme des boulets, tout juste capable de suivre quelques instructions. Autant dire que cela ne l'enchantais guère de quitter la capitale.

- Bah, on dit que les nanas sont chaudes dans le sud, ça va être comme des vacances ! L'encouragea son seul « ami » du département.

Ils y étaient entrés en même temps et faisait assez souvent des virées ensemble, même si Aurélien n'avait pas vraiment de vie privée ses collègues en savait peu sur lui.

- Je ne sais pas quand je rentre, si on allait prendre un verre ce soir ? T'es partant ?

- Ouais, bonne idée, je m'encroute ne se moment !

D'expérience, il savait qu'il ne fallait pas rater ce genre d'occasion, les sorties avec Aurélien lui avait permis d'emballer les plus belles filles. Et il était à nouveau célibataire… Produit d'un croisement entre une égyptienne et un français, de nature enjouée, il était lui-même bel homme, grand et musclé, mais il n'avait pas ce magnétisme qui se dégageait de son compagnon.

- Bien, rendez-vous au Néon Light à 20h30. J'y vais, j'ai du monde à voir. Salut.

Il reprit sa voiture, sélectionna Muse sur son MP3, et pris le chemin de la Bastille. Il ne prenait jamais le métro ou le taxi, il préférait sa chère voiture aux portières en élytres, modèle unique acheté aux enchères lors d'une saisie. Il aimait ce quartier populaire et vivant où il avait passé son enfance, le Baron Rouge où il prenait un verre de temps à autre et en particulier la rue d'Aligre avec son marché permanent. C'est là qu'il se rendait, il devait y voir quelqu'un avant de partir.

Il trouva sa place dans le parking souterrain et se fraya un chemin dans la foule bigarrée du marché, le parfum des fruits murs était entêtant. Arrivé devant la lourde porte cochère, il composa le code et entra dans la petite cour intérieure. Il monta au 1er étage sans ascenseur et sonna. Personne ne répondait, il insista.

- Oh, oh, il y a quelqu'un, c'est moi ! cria-t-il à travers la porte. Il entendit enfin du bruit, on ouvrit.

- Ah, c'est toi mon chéri, que fais-tu ici à cette heure ? Entre donc.

Elle referma la porte et l'embrassa tendrement.

- Comment vas-tu maman, demanda-t-il. J'ai eu peur que tu ne sois sortie.

- Mais non, il est presque 10h30, c'est bientôt l'heure de mon feuilleton enfin !

- Mais oui, quel idiot je fais.

Il rit. Cette femme aimante était certainement la seule sur terre à laquelle il ne briserait jamais le cœur. Orphelin à 5 ans, sa mère l'avait élevé seule. Son père, courtier d'origine argentine, s'était tué dans un accident de voiture leur laissant le montant de son assurance vie et une maison familiale dans l'Oise. Elle avait vendu la maison et acheté cet appartement à Paris, puis trouvé un travail dans les assurances. Ils n'avaient pas été malheureux, mais bien plus tard, il se rendit compte que son père leur avait manqué à tous les deux. Sa mère ne s'était jamais remariée, dévouée à son fils, désormais son unique amour.

Il la regarda avec émotion et lui annonça la nouvelle :

- Voilà, j'ai été chargé d'une grosse affaire et je dois partir dans le Languedoc pour une durée indéterminée, mais moins d'un mois j'espère.

- Aussi longtemps… ce n'est pas dangereux au moins ? Raconte-moi.

Il lui résuma la situation, ce qui eu pour effet de l'alarmer.

- Ne t'inquiète pas, je ferais attention à moi, tu me connais, et puis je t'appellerai tous les jours.

- Soit bien prudent on ne sait jamais avec ces gens là, pour eux la vie ne vaut rien, je n'ai que toi…

Sa voie s'étrangla. Elle n'aimait pas quand il s'occupait de ce genre d'enquête, elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir peur pour lui.

Il la prit dans ses bras la gorge nouée. C'était ainsi chaque fois. Leur lien était si fort qu'il lui était toujours pénible de s'éloigner d'elle.

- Allez, maman, ce ne sera pas si long je te le promets, murmura-t-il. Tu me prépares un thé, s'il te plait ?

Elle s'exécuta, oubliant son feuilleton. Ils bavardèrent encore un moment, et il se leva pour partir.

- Tu n'oublieras pas d'arroser mes plantes, hein ? Ni de donner à manger à Fripouille, évidemment ! Au revoir, maman je te téléphone dès que j'arrive.

Il l'embrassa, lui sourit, tenta encore une fois de la rassurer et s'en alla. Il détestait ces instants, elle vieillissait, et avait de plus en plus de mal à le voir partir.

Il marcha quelques minutes et arriva à son appartement, il ouvrit la porte et fut accueilli par son chat, un tigré des gouttières qui s'était invité un jour et jamais reparti. Il remplit sa gamelle, il n'était pas repassé depuis la veille. Il avait vadrouillé dans Paris et fini à la morgue.

Il logeait dans un loft sous les toits d'environ 80 m2 très clair (une partie du plafond était vitré), meublé avec goût de meubles contemporains. Il entrouvrit la petite fenêtre donnant sur les toits pour que Fripouille puisse sortir, il se changea, puis reparti.

Une fois dans sa voiture il prit sont téléphone et composa le numéro.

- Merde, le répondeur, bon, « Salut Marco, c'est Aurélien, je dois te parler aujourd'hui sans faute, rappelle moi quand tu as ce message ».

Marco est son meilleur indic, il sait pratiquement tout sur tout le monde, il tient une agence de call girl, plus ou moins régulière dans les beaux quartiers, et traficote à droite à gauche. Ses filles font dans le haut de gamme et sont vraiment expertes, ainsi qu'il avait pu le vérifier. Ils étaient devenus presque amis et faisaient souvent la foire ensemble.

Il démarra et roula en direction de Victor Hugo. Il se demanda quel genre de flics allait bosser avec lui dans le sud, jusqu'à présent, il n'avait enquêté hors de Paris qu'une fois à Marseille et il se serait cru dans Taxi. Il ne sentait pas cette histoire, son instinct lui disait de se méfier du russe, il devait absolument parler à Marco avant de partir.

Le téléphone sonna.

- Aurélien ? C'est moi ! T'es pas mort ? Ça fait combien de temps, au moins 3 mois, tu ne serais pas en manque pas hasard !

Marco éclata de rire.

- Déconne pas, répliqua Aurélien, tu es où, je dois te voir, je suis rue de la Pompe là.

- Pas de bol, je ne suis pas à Paris cette semaine… je suis à Londres.

- Merde ! Attend je me gare. Bon, je suis sur une sale affaire de trafic d'armes avec l'Ossétie du Sud, et j'ai l'impression que le gars de l'ambassade un certain Piotr Ivanov n'est pas net. Tu sais quelque chose sur lui par hasard ?

- Piotr Ivanov tu dis ? Ca ne me dit rien, surement pas là depuis longtemps, comme on est voisin, je le saurais. Ecoute je passe quelques coups de fils et je te rappelle, ok ?

- Ca roule ma poule ! Ne dévalise pas London quand même, à plus.

Il raccrocha un peu dépité de ne pas l'avoir vu, mais il fallait faire avec. Il était midi, il décida de déjeuner dans un resto du quartier.

La serveuse et sa voisine de table lui firent de l'œil tout le repas, mais il n'avait pas la tête à ça. Il espérait que Marco trouverait des infos sur ce ruskof. On lui offrit gentiment le café, il paya, et se dit que faire quelques pas lui ferait du bien, quand il reçu un SMS lui demandant de revenir au bureau. A peine arrivé, Lionel et Karim le mirent au parfum : on venait de retrouver 2 nouveaux cadavres dans des poubelles, des russes apparemment. Décidément, ça commençait à s'agiter.

- On ne sait pas encore grand-chose sur ces 2 types, Devos aimerais que tu ailles à l'ambassade russe avec ce dossier pour voir s'ils sont fichés chez eux.

- Fais chier, j'était à côté, pesta-t-il, quand sont ils mort ?

- D'après Valérie, ça se situe entre 20h00 et 22h00 hier, soit bien avant le 1er meurtre. Ils auraient été abattus ailleurs et à bout portant, mais pas de trace de lutte. Surement une exécution. Ah, on a du nouveau sur l'arme qui a servi pour Luis Martinez, c'est un AK 101.

- C'est pas logique tout cela… bon, j'y vais, tenez-moi au courant s'il y a du nouveau.

Il se présenta à l'ambassade vers 14h00 et demanda Ivanov, on le fit attendre dans une antichambre, le russe était en réunion. Aurélien en profita pour consulter le dossier. La chronologie des événements le perturbait, il ne comprenait pas pourquoi les 2 gars avaient été tué la même nuit, mais avant l'espagnol, d'autant qu'ils étaient censés bosser ensemble, y aurait-il un troisième larron ? Il en était là de ses réflexions quand la porte s'ouvrit sur son hôte.

- Monsieur Besson, quelle bonne surprise ! Entrez, je vous en prie.

Il s'effaça devant Aurélien et lui présenta un siège.

- Mettez-vous à l'aise. Puis-je vous offrir quelque chose à boire ? Une vodka ?

Aurélien acquiesça de la tête et pris le verre qu'on lui tendait. L'autre sourit et insinua narquois :

- Vous êtes en service ?

- Bien sur, pourquoi serais-je ici sinon, répliqua Aurélien du tac au tac, vous regardez trop de séries américaines, nazdorovye !

Légèrement désarçonné, le russe trinqua à son tour et enchaina :

- Alors, qu'est ce qui vous amène ?

- Ces 2 cadavres qui semblent être de vos compatriotes.

Il lui tendit le dossier, que l'autre examina sans laisser poindre la moindre émotion.

- Vous les connaissez ?

- Non, ces hommes ne me disent rien, mais je vais faire contrôler tout cela.

Il appuya sur le bouton de l'interphone :

- Nathalie, pourriez-vous venir, s'il vous plait !

La porte laissa apparaitre une magnifique blonde qui lui adressa un large sourire, qu'il s'empressa de lui rendre.

- Prenez ce dossier et transmettez le à Youri, je veux être informé immédiatement dès que vous aurez leurs identités.

- Bien Monsieur, répondit la fille.

Elle lui jeta un dernier coup d'œil avant de quitter la pièce.

- Belle fille, n'est-ce-pas ? Elle n'est pas vraiment russe, sa mère est slovaque, et vous savez qu'elles sont réputées pour être parmi les plus belles femmes d'Europe… voir du monde !

- Vous avez bien de la chance, nous n'en n'avons pas de comme ça chez nous, enfin, au bureau je veux dire…

Après avoir fait un point rapide, Aurélien pris congé. En partant, il croisa la blonde qui glissa son numéro dans la poche de sa chemisette avec un regard plein de promesses… Il la saisi par le coude, s'avança vers elle plongeant ses yeux dans les siens, il murmura :

- Ce soir, 20h30, au Néon Light.

Elle acquiesça en rosissant légèrement. Il la relâcha et lança malicieusement :

- Bon après-midi, mademoiselle.

Il ne pouvait rêver mieux ! Ce canon de l'ambassade, devait bien connaitre 2 ou 3 choses qui pourrait l'intéresser, il allait faire d'une pierre 2 coups : Karim et lui sauraient s'en occuper… il n'était pas égoïste.

15h00, et toujours pas de nouvelles de Marco. Ca commençait à l'inquiéter, il était plus rapide d'habitude.

- Mais qu'est ce qu'il fou ? J'espère que les petites anglaises ne l'accaparent pas trop, pensa-t-il tout haut.

Il se remémora leur dernière soirée 3 mois plus tôt. Après les « classiques » resto et boite, ils avaient ramené 2 nanas chacun et avaient fini à six dans le penthouse du blond, c'avait été chaud, très chaud, les 4 filles étaient déchainées, mais elles n'eurent pas eu à se plaindre de leurs amants d'un soir, ils avaient vraiment assurés.

Il avait envie de se lâcher un peu ce soir, cette affaire l'excitait mais son départ ne l'emballait pas. Et puis Karim était un bon compagnon de sortie, toujours partant pour des délires – pas autant que Marco, mais quand même –.

Il décida de faire un tour du coté de la morgue pour examiner lui-même les corps. L'odeur bizarre, mélange de désinfectant et de mort l'incommodait chaque fois, mais cela faisait parti du métier… Il poussa la porte battante et tomba nez à nez avec Robert, l'assistant de Valérie.

- Salut Robert, comment va ? Valérie est ici ?

- On fait aller, elle est à la cafet' répondit placidement l'homme.

- Pas besoin d'aller la chercher, vous pouvez me montrer les 2 hommes qu'on vous à amené dernièrement ?

- Casiers 5 et 6.

- Merci.

Aurélien enfila une paire de gants en latex et sorti d'abord le cadavre du n° 5. Il ne trouva rien de plus que dans le rapport. Il referma de casier et tira sur le n° 6. Quelque chose le chiffonnait, mais il ne savait pas quoi. Il retournait le 2ème corps quand on fit irruption dans la pièce.

- Aurélien, mais qu'est ce que tu fou là ! T'es pas censé toucher aux corps sans autorisation ni légiste, bon sang !

- Calme toi Valérie, Robert était là, je ne vais rien déranger voyons.

Quand il la regardait ainsi, elle perdait tous ses moyens, elle devenait aussi vulnérable qu'une petite fille. Il aurait pu lui demander n'importe quoi, elle aurait immédiatement obéi…

Aurélien connaissait son ascendant sur elle et en usait et abusait même parfois.

- Dis voir, de quel coin pouvaient-ils bien être d'après toi ? Russie, Balkan…

- Je dirais russes, la couleur de leurs cheveux, de la peau, même la forme du visage, d'ailleurs c'est dans mon rapport...

- Et d'Ossétie du Sud ?

- Non, je ne crois pas ça ne correspond pas. Pourquoi ?

- Hum, quelque chose ne colle pas dans cette histoire, tu es sûre de toi ?

- Oui, pas à 100%, mais à 80 %.

- Merci, fit-il avant de l'attirer contre lui et de l'embrasser. Elle avait un goût de café pas désagréable du tout.

- Salut, je dois y aller. Je dois m'absenter quelques semaines, ne t'ennuie pas trop !

Il rit et fila, la laissant planté là, interdite.

Il roulait, cheveux au vent vers le quai des Orfèvres quand une idée lui traversa l'esprit, pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt ? Il prit son téléphone et sélectionna le numéro.

- Allo ? répondit une voix d'homme.

- Salut Kurt, c'est Aurélien, comment vas-tu ?

- Aurélien, ça pour une surprise. Ca fait combien de temps, au moins 6 mois ?

- Pas loin effectivement…

Il avait fait la connaissance de Kurt environ 5 ans plus tôt lors d'une de ses premières grosses enquêtes concernant un vaste trafic de visas et de drogue impliquant plusieurs pays. Ce dernier s'était retrouvé au milieu de cette affaire, son associé ayant profité de leur société d'import-export avec les pays de l'Est pour « arrondir » ses fins de mois.

D'origine est-allemande, c'était un homme intelligent et cultivé qui connaissait bien les pays de l'ex-bloc soviétique. Ils avaient sympathisé et il l'avait beaucoup aidé à la compréhension les « us et coutumes » des gens de ces régions.

- J'ai besoin de tes lumières, j'enquête sur un trafic d'armes avec l'Ossétie du Sud. Tu pourrais m'en dire plus sur ce qui se passe réellement là-bas ?

- Mais bien sur ! Tu es où là ?

- Presque à la DRPJ…

- Je ne suis pas loin, on se retrouve au Sébastopol dans ¼ d'heure, ok ?

- Parfait, le temps de me garer et j'arrive.

Décidément, il aimait bien le mois de juillet à Paris… il faisait beau, les gens semblaient détendus, il y avait moins de circulation et de bruit, pourquoi l'obligeait-on à partir pour ce Sud surpeuplé et étouffant, il aurait aussi bien pu tout coordonner d'ici. Non, ce n'était pas vrai, et il le savait, mais … Il aperçut la silhouette massive de l'allemand et sourit. Il devait avoir dans les 60-65 ans, ses cheveux blonds viraient au gris, mais il émanait une force de cet homme qui l'apaisait, il l'aurait volontiers adopté comme père de substitution. C'était d'ailleurs un des rares hommes qui l'appréciait et ne se sentait pas en concurrence avec lui. Ils se donnèrent l'accolade et s'assirent en terrasse.

- Ca me fait plaisir de te voir, tu sais. Que deviens-tu, et… ta maman ?

- Maman va bien, merci. D'ailleurs, tu pourrais lui téléphoner ces prochains jours, je dois aller quelques semaines en province pour cette enquête, je suis sûr que cela lui ferais plaisir de discuter avec toi…

Il sourit. Kurt avait un faible pour sa mère, il s'en était rendu compte tout de suite, la 1ère fois qu'il l'avait invité avec elle dans ce petit resto de rue de la main d'or. Le courant était très bien passé entre eux. Aurélien avait un peu espéré que sa mère se serait plus rapprochée de Kurt, mais non, elle restait obstinément fidèle à son époux défunt.

Les 2 hommes échangèrent quelques souvenirs, puis Aurélien aborda la problématique de son enquête et questionna Kurt sur l'Ossétie du Sud. Les réponses de son ami le confortaient dans son idée, cette histoire sentait mauvais, et il découvrirait ce que cela cachait.

Le temps passa rapidement.

- Il va falloir que je me sauve, soupira Aurélien. Merci pour tout, Kurt, ton aide m'a été très précieuse. Euh, pourrais-tu me rendre un service, appelle maman quand je serais parti, elle se sentira moins angoissée… et je serais plus tranquille, moi aussi.

Ce fut au tour de Kurt de sourire. Qui aurait pu croire en le voyant que cet homme d'un mètre quatre-vingt sept, beau comme un dieu, était aussi attentionné avec sa petite maman ? Cette relation fusionnelle qu'ils entretenaient l'avait beaucoup surpris, et était surement la cause de son « ratage » avec Murielle… Il en était désolé car il considérait Aurélien un peu comme le fils qu'il n'aurait jamais.

- Je n'y manquerais pas, rassures-toi. Mais fais bien attention à toi, ces types ne sont pas des tendres, ne baisse jamais ta garde.

Aurélien était pensif en retournant au 36. Le fait de revoir Kurt l'avait un peu retourné, il ressentait comme un malaise diffus au fond de lui. Il essaya de chasser ce sentiment en admirant les quais éclaboussés de lumière et la Seine qui brillait sous le soleil.

Il s'assit à son bureau devant son portable et l'alluma. Karim n'était pas à sa place, il lui parlerait tout à l'heure. Il entreprit de mettre en ordre tout ce qu'il avait appris aujourd'hui. Il était presque 18h30 quand Karim fit son apparition.

- Ah, Karim, tu en es où avec ce que je t'ai demandé ?

Ce dernier lui tendit quelques feuilles dans une chemise.

- Désolé, j'ai pas grand-chose encore, j'attends un mail des collègues de Bordeaux, je te le forwarde dès qu'il est là. Attend je vérifie ma boite… Ah le voilà, je t'l'envoie. Il y a aussi un truc l'Interpol, c'est parti !

- Des nouvelles de l'ambassade ?

- Non, pas encore.

- Bon, je vais rentrer. Au fait, j'ai une surprise pour ce soir, tu vas a-do-rer !

- Sans déc' c'est quoi ? demanda Karim tout émoustillé.

- Tu verras bien, à tout' !

Il récupéra son courrier et pris l'escalier jusqu'au 3ème. Fripouille leva la tête en le voyant arriver, bailla, s'étira et vint se frotter contre ses jambes. Aurélien s'assit sur le canapé de cuir beige et caressa distraitement le chat qui ronronnait sur ses genoux. Il alluma la télé, c'était les infos régionales. Il se laissa aller contre le dossier et ferma les yeux. Le présentateur parlait des 2 cadavres, les journalistes n'en savait visiblement pas plus qu'eux… Il s'extirpa du sofa et se rendit dans la salle de bain. Il se déshabilla et disparut dans la douche.

L'eau chaude ruisselait sur son corps bien découplé, il repensa à Kurt. Pourquoi donc sa mère ne voulait-elle pas refaire sa vie ? Il l'aimait, ça crevait les yeux et il était presque sur qu'il ne la laissait pas indifférente, alors quoi ? Pourquoi refuser ce bonheur, après toutes ces années, il n'était plus un enfant à présent…

Il arrêta l'eau, sorti, se sécha et alla à la cuisine se servir un Gini. Il bu le soda bien frais et regarda l'horloge : 19h45. Il était temps de se préparer. Il sorti un pantalon et une chemise en lin noir. Il enfila ses vêtements, et fixa son reflet dans le miroir de l'armoire : parfait, pensa-t-il. Il arrangea ses cheveux et se parfuma d'une touche de Kouros. Il choisit une paire de chaussures en cuir tressé noire et les chaussa assit devant la télé. Il attrapa une veste en lin noire également, ses clés et sorti.

L'air était doux et caressait son visage, il se demandait quelle tête ferait Karim en voyant la bombe qu'il amenait. Il s'en réjouissait d'avance.

Il parvint devant le Néon Light et laissa son Audi au voiturier. C'était un club sélect à la mode où il aimait venir. Il aperçu Karim qui était déjà là accoudé au bar extérieur aménagé spécialement pour la saison estivale. Il lui fit signe qu'il arrivait. La slovaque arrivant à point nommé, sortie de la voiture immatriculée CD qui reparti aussitôt. Il voulait soigner son entrée : il prit la belle par le bras pénétra dans l'établissement, ralenti légèrement, et se dirigea vers son ami. Sa compagne portait une robe bustier beige, sa taille était soulignée par une large ceinture de cuir souple noire. Autant dire qu'ils firent sensation : ils formaient un couple magnifique. Karim n'en croyait pas ses yeux, on aurait dit le sosie d'Adriana Karembeu ! C'était donc ça la surprise… Comment faisait-il pour trouver des canons pareils se demanda-t-il.

- Bonsoir, réussit-il à articuler, j'ai réservé une table…

- Allons Karim, ferme la bouche voyons ! Plaisanta Aurélien, je te présente Nathalie, elle travaille à l'ambassade de Russie.

Il se tourna vers Nathalie,

- Je vous présente Karim un collègue et néanmoins ami… allons nous asseoir, à présent.

Aurélien tint la chaise de son invitée qui s'assis, suivi des 2 hommes. Ils commandèrent du champagne, et trinquèrent. Nathalie se révéla être drôle et spirituelle, ils passaient une excellente soirée. Une chanteuse et un pianiste mettaient une ambiance un peu soul. Au détour de la discussion, ils abordèrent le sujet de l'enquête en cours, Aurélien sonda discrètement le terrain, sans résultat, la seule chose qu'il apprit fut qu'Ivanov venait tout juste d'être nommé.

Il y avait une discothèque sous le restaurant, ils réglèrent l'addition et y descendirent, il était minuit passé. Ils prirent place dans les fauteuils de cuir framboise et se firent apporter une nouvelle bouteille de champagne. Le DJ envoya un morceau un peu lascif, Aurélien entraina alors la jeune femme sur la piste, il voulait la voir danser, il ne fut pas déçu, elle était d'une sensualité rare. Il souriait, la fin de soirée promettait d'être des plus agréable... Tous les hommes présents avaient les yeux braqués sur elle. Karim les rejoignit. Ils dansèrent un moment puis se rassirent, finirent le champagne et sortirent du club, il était 2h00. Aurélien fit un clin d'œil à Karim.

- Que fait-on maintenant, demanda-t-il à Nathalie, d'une voix caressante, tout en se rapprochant d'elle. Nous allons chez-vous ?

- Pourquoi pas, hésita-t-elle, j'appelle le chauffeur de…

- Ne vous donnez pas cette peine, j'ai ma voiture, d'ailleurs la voici. Indiquez-moi juste le chemin…

Ils réussirent à caser Karim à l'arrière du cabriolet et quittèrent les lieux.

Nathalie les invita à entrer dans son appartement de fonction, elle logeait non loin de l'ambassade. Elle mit de la musique de son pays, douce et rythmée et leurs offrit un verre de vodka.

C'est Aurélien qui prit l'initiative, comme à son habitude. Il la saisit par la main et la fit s'asseoir sur le canapé entre eux, il lui caressa la joue, noya ses yeux dans les siens et l'embrassa, doucement d'abord, elle était tendue, son cœur battait la chamade.

Karim posa sa main droite sur son genoux et remonta lentement vers sa cuisse, elle était satinée et ferme, elle frémit, il continua son mouvement vers sa poitrine, puis reparti dans le sens inverse, il en tremblait presque tant elle était belle. Aurélien accentua la pression de ses lèvres, elle se détendait, posant une main sur sa poitrine, elle enleva un bouton, puis deux, et la glissa sur sa peau nue.

Karim retira sa chemise, et s'attaqua à la fermeture éclair sur le coté de la robe, il défit l'agrafe, et tira la glissière vers le bas, le bustier en s'ouvrant laissa s'échapper un sein blanc et soyeux, qu'il recueilli avec gourmandise. Il baisa son épaule, remontant vers sa nuque. Aurélien le regarda et il se recula, son compagnon s'était levé, il se débarrassa de sa chemise et Nathalie de sa robe, puis il la souleva dans ses bras et la porta vers la chambre, qu'elle lui indiqua, suivi de Karim.

Aurélien la déposa sur le lit et retira le reste de ses vêtements, imité par son ami. Il s'allongea à ses cotés et se mit à la caresser, Karim, lui, ôta ses bottines, et lui baisa les pieds. Aurélien et lui échangèrent leur place, ce n'était pas la 1ère fois qu'il partageait la même fille… Karim posa enfin ses lèvres sur sa bouche, il sentait son sexe tressauter, tant il la désirait, il emprisonna un sein dans sa main gauche, et excita son téton, elle gémit. Aurélien léchait son ventre plat, le mordillait, il descendit entre ses cuisses continua son manège, sa peau était lisse et tiède, il mouilla son doigt, le fit glisser entre les petites lèvres offertes, et fit alternativement des mouvements circulaires et de va et vient, tout en caressant de sa langue l'intérieur de ses cuisses.

Nathalie griffait de ses ongles manucurés le torse musclé de Karim, puis s'empara de son membre bien durci et commença à jouer avec, Aurélien maintint les lèvres de l'entrejambe de Nathalie écartées et entreprit de la lécher avec habileté, puis il enfila 2 doigts dans son vagin. Elle l'accompagnait de sensuels mouvements de bassin. Karim s'installa à califourchon devant elle et lui présenta sa queue qu'elle englouti aussitôt, sa langue excitait son membre avec virtuosité, sa bouche était douce et chaude, il n'avait jamais été aussi bien sucé. Aurélien ressentait le plaisir de Karim comme s'il s'agissait du sien, il enfonça son majeur dans l'anus de la jeune femme qui cria.

Ce fut comme un signal pour les 2 hommes : Karim se poussa de coté pendant qu'Aurélien la retournai, il enfila une capote et la pénétra d'un coup, jusqu'à la garde. Elle gémit en se cambrant. Karim se positionna devant elle et elle reprit sa fellation. Après quelques minutes, Aurélien essaya l'étage au-dessus, elle résista, pour la forme, et s'ouvrit. Il fit un signe de la tête à Karim qui se glissa sous la fille et la fit s'asseoir sur lui, elle gémissait de plus en plus fort sous les coups de boutoirs de ses amants, parfaitement synchronisés. Elle les implora d'en finir, au bord de l'orgasme et de l'évanouissement. Aurélien obtempéra, puis laissa sa place à son ami, qui l'imita quelques minutes plus tard, la faisant hurler. Allongés sur le lit, les garçons caressaient doucement le corps apaisé de la belle encore essoufflée. Aurélien entreprit de la rallumer sans trop de difficultés et ils s'occupèrent d'elle alternativement. Environ 1 heure plus tard, ils avaient sombrés dans le sommeil.

Aurélien qui n'était qu'assoupi regarda l'heure : 4h37, il se leva discrètement et admira le contraste que formait ces 2 corps quasi parfaits, endormis, baignés par la lumière d'un réverbère. Il se rhabilla et sorti sans un bruit. La fraicheur du matin lui fouetta le visage. Il grimpa dans sa voiture et fut rapidement chez lui. Il se doucha et se coucha.

Il resta endormi jusqu'à 7h00. Il ouvrit un œil, puis l'autre, il avait la tête lourde, le souvenir de cette nuit lui revint, c'avait été une bonne soirée, s'il n'avait dû bosser avant de partir, il aurait bien remis le couvert. Il se demanda si Karim était toujours chez elle… Il se leva et se prépara un café, Fripouille apparu à la fenêtre et entra en miaulant.

- Tu n'es pas mieux que ton maitre, hein mon chat, dit-il en le caressant.

Il s'habilla rapidement et sorti. Il passerait prendre son portable et quelques dossiers au bureau, Marco ne l'avait toujours pas rappelé, ce n'était pas normal.

Quand il arriva, Karim était absent, il pensa qu'il avait joué les prolongations… et qu'il aurait eu tord de s'en priver. Il rassembla ses affaires et son laptop et mis le tout dans un attaché case, il devait aller voir Devos.

- Ah Besson, prêt à partir on dirait, s'exclama le Directeur depuis le bureau de sa secrétaire. Isabelle, donnez-lui les indications pour le rendez-vous, ils se sont établis provisoirement à Perpignan, le temps de l'enquête.

L'assistante lui tendit les documents en souriant. Il y jeta un rapide coup d'œil, il aurait affaire au commissaire Laurent Fontana. Ce nom lui disait vaguement quelque chose, il se tourna vers Devos :

- Ce Fontana, c'est qui exactement, j'ai l'impression de le connaître, il n'y a pas de photo sur la fiche…

- Evidemment, vous avez forcément entendu parler de lui, c'est un de nos plus brillants commissaires, c'est à lui que l'on doit le démantèlement et l'arrestation du chef du réseau de passeurs clandestins entre le Maroc et l'Espagne en 2007. C'est un homme d'une grande valeur, grâce à sa collaboration, nous devrions boucler cette histoire rapidement j'espère. Allez, bonne chance, soyez correct avec nos collègues de province, et surtout : pas de vague !

Ca lui revenait maintenant, il était d'ailleurs jeune pour être commissaire, enfin quelqu'un à la hauteur…

- Aurélien, lâcheur, lança Karim tout guilleret. Merci de t'être éclipsé, je crois que j'ai un ticket avec Nathalie, chuchota-t-il.

- Je suis content pour toi, je pense que c'est une fille bien, essaye de ne pas la faire fuir celle la !

- Quel salaud, s'offusqua Karim en riant. T'es sur le départ, alors bonne chance et amuses-toi bien, tu vas voir, c'est pas si terrible, le Suuud ! fit-il en imitant Michel Galabru dans les Ch'ti.

Aurélien retourna à son appartement, remplit un sac de voyage de vêtements et un autre, plus petit, de chaussures et produits divers et variés rangés dans une pochette. Il remplit la gamelle du chat et appela sa maman.

- Bonjour, maman. Ça va ?

- Bonjour mon chéri, tu es sur le départ ?

- Oui, je t'appellerai à mon arrivée. Je voulais te dire, j'ai vu Kurt hier, et il m'a promis de te lancer un coup de fil ces prochains jours. Ne le décourage pas, s'il te plait, c'est quelqu'un de bien, d'accord ?

- Oui, je vais tacher… mais je ne te promets rien.

- Au revoir, maman, bisous, à bientôt.

- Revient vite, mon cœur et ne fait pas de folie.

- Promis, je raccroche, bisous…

Il saisit ses sacs et partit. Il était 10h00.