Auteur: Naëlle
Titre: Fabien Valence, pianiste blessé...
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Note : avant de vous laisser lire ce chapitre, je vais vous demander de retourner en arrière. Si, si, faites-le s'il vous plaît et dites-moi, à votre avis, quel secret cache Jiang Li ? Vous pouvez me le dire par mail, avec le formulaire ou par review. Allez, allez, ce sera amusant de voir si vous avez trouvé ou non.
Ca y est ? Bon, alors allez-y, vous pouvez lire ^_^
Ceci est la dernière partie et j'espère qu'elle vous plaira (j'avoue avoir été surprise de voir le nombre de lecture sur les deux premiers chapitres pour si peu de retour… enfin, bon…)
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Fabien Valence, pianiste blessé…
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* Troisième partie *
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- Tu sors avec une fille ?
Fabien regarda sa mère, surpris.
- Non, pourquoi ?
- Hé bien parce que tu as passé plus d'une heure dans la salle de bain et que je ne t'ai pas vu aussi bien habillé et coiffé depuis la dernière fois où tu es monté sur scène.
- Tu dis n'importe quoi, dit le jeune homme. Papa, je suis prêt, cria-t-il ensuite.
L'homme descendit de sa chambre mais s'arrêta dans l'escalier avant de dire :
- Je croyais que tu devais voir un copain.
- Oui, et ?
- En fait, je vois que tu as plutôt un rendez-vous galant.
- Pas du tout ! Je vais voir un copain, point terminé ! Et maintenant, dépêche-toi s'il te plait. Je vais être en retard.
Le père ne fit aucune allusion quant au fait que son fils avait rendez-vous à 15h et qu'il n'était même pas encore 13h.
- Allez papa, on y va !
Redis le jeune homme.
Monsieur Valence échangea un sourire avec sa femme et sortit de la maison. Moins d'un quart d'heure plus tard, il déposa son fils et lui rappela de lui téléphoner lorsqu'il faudrait qu'il vienne le chercher.
- Oui, oui, répondit Fabien sans vraiment écouter.
L'ancien pianiste avait rarement été aussi tendu… non, en réalité, il n'avait jamais été aussi stressé. Pas même lorsqu'il avait donné sa première représentation à six ans.
« Il est en retard ? », s'interrogea-t-il au bout de quelques minutes. Mais sa montre n'indiquait que 13h15.
Poussant un soupire, le jeune homme se mit à faire les cents pas sur le trottoir.
Une heure plus tard, Jiang Li arriva et s'étonna :
- On n'avait pas rendez-vous à trois heures ?
Sursautant en l'entendant parler, Fabien le détailla longuement. Il n'avait fait aucun effort de tenue vestimentaire et était habillé comme à chaque fois qu'il le voyait : jean, tee-shirt et basket.
- Fabien ? Ca va ?
Réalisant soudain qu'un détail n'était pas prévu au programme, l'ancien pianiste posa son regard sur la femme qui accompagnait le métis.
« Mais qu'est-ce qu'elle fait là ? », pensa-t-il sans parvenir à le dire.
- Je te l'ai dit la dernière fois, Viviane n'est jamais loin de moi, dit Jiang Li comme s'il avait lu dans les pensées de l'autre.
- Faites comme si je n'étais pas là, rajouta tout de suite la femme.
- Tu es arrivé très avance, dit Fabien, une fois remis de sa surprise et peut-être aussi de sa déception.
- Toi aussi, visiblement, se contenta de répondre Jiang Li avec un sourire.
- On va où ?
Demanda Fabien sans répondre à la remarque.
- Je ne sais pas.
Durant plusieurs minutes, les deux jeunes regardèrent un peu dans tous les sens afin de trouver un endroit où aller. Mais c'est Viviane, pourtant normalement très discrète, qui les aida.
- Si vous alliez acheter des mangas ? Tu pourrais choisir pour une fois, rajouta-t-elle avec un sourire tendre à l'adresse de Jiang Li. Ce dernier voulut répliquer, mais Fabien trouva que c'était une excellente idée et rajouta :
- En plus, j'ai envie de m'en acheter quelques uns. Surtout la suite de la série que m'a passée Natacha.
Abdiquant, l'adolescent suivit l'ancien pianiste et Viviane s'éloigna un peu afin de ne pas les déranger par sa présence.
- Tout va bien ?
Demanda Fabien au bout de quelques minutes de marche.
- Oui, ça va.
Sentant que le métis était anormalement tendu, le jeune homme s'arrêta avant de plonger son regard dans celui en amande de Jiang Li. Puis, presque en chuchotant, il lui dit :
- Si quelque chose ne va pas, dis-le moi. Je n'ai pas envie que tu sois mal à l'aise.
- C'est plutôt toi qui n'as pas l'air à l'aise, fit très justement remarquer le chinois.
- C'est vrai, je suis un peu nerveux, avoua le jeune homme.
- Pourquoi ?
- Je ne sais pas. Allons-y.
Finalement, sa tentative pour que celui qui l'accompagnait se sente plus à l'aise avait non seulement échoué, mais en plus, lui-même était à présent plus tendu que jamais.
Lorsqu'ils arrivèrent devant une librairie spécialisée en bande dessinée en tout genre, Jiang Li respira à fond plusieurs fois devant la vitrine.
- Qu'est-ce qui se passe ?
Demanda Fabien.
- …
- Tu ne veux pas me répondre ?
Rajouta-t-il gentiment.
- … ça fait des années que je… ne suis pas rentré dans un magasin de mangas…
- Pourquoi ?
L'adolescent respira une nouvelle fois à fond avant de répondre :
- Toutes les semaines… le vendredi après-midi ou le vendredi soir, depuis que j'avais douze ans, mais mère et moi, nous allions nous promener et… nous finissions toujours notre ballade par l'achat d'un manga pour moi… toutes les semaines, elle m'en offrait un…
- Et ce n'est plus le cas ?
Demanda Fabien, surpris.
- Elle ne peut plus le faire. Mes parents sont morts, termina Jiang Li avant de pousser la porte du magasin, d'un geste décidé.
Fabien resta plusieurs secondes sans bouger. Il comprenait à présent pourquoi le jeune homme restait mélancolique, même le peu de fois où il souriait.
Ouvrant à son tour la porte, il retrouva Jiang Li devant le rayon des nouveautés.
- Quelque chose t'intéresse ?
Demanda Fabien en s'approchant.
- Pas vraiment... en fait, j'ai déjà presque tout lu. Ma grand-mère m'offre quasiment tout ce qui sort… comme elle n'y connaît rien, elle achète tout. Ha, je ne crois pas avoir celui-là, rajouta finalement le jeune homme en montrant un livre.
- Ha, je le connais, dit Fabien avec un grand sourire.
- Je croyais que tu n'en connaissais aucun.
- C'est l'exception qui confirme la règle. C'est le manga que m'a passé Natacha. L'histoire est vraiment très bien.
- On va voir ça, dit le métis en prenant les trois premiers volumes. Il allait aller payer lorsque l'ancien pianiste le retint par le bras.
- Tu veux bien me conseiller ?
- Pardon ?
- J'ai vraiment envie de m'acheter quelques mangas, mais je n'y connais rien. Alors aide-moi à choisir, s'il te plait.
Pour la première fois depuis qu'il l'avait rencontré, Fabien reçu de sa part un grand sourire qui ne semblait pas être forcé.
Finalement, ils passèrent plus de trois heures à l'intérieur du magasin et Fabien rentra chez lui, chargé de deux grands sacs.
Lorsqu'il entra dans sa chambre pour déposer ses courses, son regard se posa sur Prince, qui l'avait suivit.
- J'ai passé une très bonne journée, dit-il en croisant le regard de son chien. Celui se mit alors à remuer la queue joyeusement, ce qui fit sourire le jeune homme. Cet animal était vraiment étrange. Il continuait à l'aimer alors que lui, Fabien Valence, avait regretté de lui avoir sauvé la vie.
- Les sentiments, c'est une chose vraiment bizarre, n'est-ce pas ?
Comme s'il avait comprit, l'animal aboya une fois et remua la queue encore plus.
Lorsque finalement Fabien s'installa sur son lit, il prit son oreiller et le plaça sur son visage. Durant cet après-midi passé en compagnie de Jiang Li, il avait enfin comprit. Ce n'était pas un intérêt qui lui servait à oublier sa main, qui le poussait à vouloir se rapprocher du garçon. Non, la raison était toute autre, mais il n'avait pas envie de l'admettre. Des larmes se mirent alors à couler de ses yeux et un premier sanglot passa la frontière de ses lèvres. Il chercha à se calmer, mais ce fut peine perdue.
A l'extérieur, Prince allait repartir lorsqu'il réalisa que son maître était malheureux et qu'il avait besoin de lui. D'un coup de patte, il ouvrit la porte et avança doucement vers le lit de Fabien. Pour la première fois depuis deux ans, pour la première fois depuis l'accident, le jeune homme ne le repoussa pas et passa même une main sur sa tête lorsque l'animal se coucha contre lui.
- Prince… c'est terrible… je crois que… je l'aime…, murmura Fabien en lâchant son oreiller pour prendre son chien dans les bras.
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L'heure du cours de chinois n'allait pas tarder à arriver, et comme d'habitude, l'espace situé devant la salle était animé par les différents jeunes présents.
- Quelqu'un a une meilleure idée ?
Demanda Natacha en couvrant les rires de ses camarades.
- Pourquoi ? Je trouvais que ma fin était très bien.
Dit Fabien.
- C'est vrai, elle ne pourra jamais trouver plus original, renchérie Francine.
- Mouais… n'empêche, qu'il se noie dans son bocal à poissons rouge… qui sont bleus, ça ne me plait pas vraiment.
Un nouvel éclat de rire se déclencha. Lorsque la jeune fille était arrivée une demi-heure plus tôt, elle avait demandé à ses camarades de l'aider à trouver une fin pour l'une de ses histoires. Elle avait précisé qu'elle voulait quelque chose d'original et Fabien lui avait inventé une fin abracadabrante qui avait au moins eu le mérite de faire rire tout le monde.
De loin, Viviane assistait à la scène et eut un sourire heureux en posant le regard sur Jiang Li qui avait lui aussi l'air de bien s'amuser.
L'arrivée de leur enseignante Chinoise stoppa les jeunes et en entrant dans la salle, Fabien pensa que lorsqu'il était arrivé dans cette université le premier jour, il n'aurait jamais pensé que quelques mois plus tard il s'y sentirait aussi bien. S'il avait su, la rentrée lui aurait sans doute paru beaucoup moins morne.
Durant ce cours, Fabien passa plus de temps à regarder son voisin, qu'à écouter le cours. C'était pourtant le dernier de l'année. Mais il ne pouvait oublier que pour la première fois depuis qu'ils se connaissaient, et malgré leurs sorties, devenues hebdomadaire au fil des semaines, Jiang Li l'avait invité chez lui le lendemain.
- Fab, chuchota Natacha.
- Oui ?
Répondit le jeune homme sur le même ton.
- Tu viens avec nous demain ?
- Où ?
- Au ciné. Je t'en ai parlé la semaine dernière.
- Ha oui, j'avais oublié. Désolé, je ne peux pas, répondit le garçon avec un grand sourire.
La jeune fille eut un sourire à son tour avant de se retourner vers Francine et de lui murmurer quelque chose. L'ancien pianiste parvint juste à entendre « rendez-vous amoureux ».
« N'importe quoi », pensa-t-il.
C'était vrai, depuis ce jour où il avait compris quelle était la nature de ses sentiments vis-à-vis de Jiang Li, il n'avait cessé de l'observer, d'avoir envie de l'embrasser, de le serrer contre lui sans plus jamais le lâcher. Mais il s'interdisait de laisser ses sentiments prendre le dessus sur sa raison et surtout, il refusait de perdre l'amitié du métis.
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- On reçoit une fille ?
Demanda la grand-mère de Jiang Li à Viviane.
- Non. C'est juste…
- Mamy ! Je ne trouve pas ma chemise bleue !
La femme quitta sa cuisine et alla dans la chambre de son petit-fils.
- Elle est devant ton nez, lui dit-elle avec un petit sourire moqueur.
- Ha ! Merci. Il est quelle heure ? Je suis en retard ?
Sans réfléchir, la femme attira le garçon dans ses bras. Tendrement, elle le serra contre son cœur avant de lui murmurer :
- Mon ange, je suis tellement heureuse de te voir comme ça.
- Mamy ?
- Finis de te préparer, tu vas être en retard.
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Fabien était assis sur le lit de son ami et voulut lui demander pourquoi Viviane était toujours avec lui et qu'elle semblait même vivre dans la même maison. Mais le métis le coupa en prenant un air sérieux et s'asseyant sur une chaise, face à l'ancien musicien.
- Ce que je vais te dire. Peu de gens le savent, mais je vais tout de même tout te raconter parce que j'ai confiance en toi.
- Tu as l'air bien grave, dit Fabien avec une certaine légèreté.
- Ca va bientôt faire quatre ans… mes parents et ma grand-mère maternelle se sont fait assassiner… C'était un samedi... J'étais à l'étage et je discutais avec ma grand-mère… Nous avons soudain entendu des hurlements… et… et… ma mère a crié quelque chose en chinois… Aujourd'hui, je sais… qu'elle a dit… « protège mon fils »… Tu vois, je n'ai fait cette année de chinois que pour savoir quelles avaient été ses dernières paroles… les tous derniers mots… de ma mère…
- …
Fabien sentit sa gorge se serrer. Aujourd'hui, le premier jour des vacances, après des mois d'interrogations, il allait enfin connaître le secret de son ami. Ce dernier, après avoir parlé de façon saccadé se reprit et enchaîna :
- Ma grand-mère m'a alors caché dans un placard et m'a dit de ne pas bouger quoiqu'il arrive et quoique j'entende… j'ai entendu mes parents crier en bas, mais je n'ai pas bougé. J'étais tétanisé… et lorsque trois hommes sont entrés dans ma chambre, ma grand-mère n'a pas bougé de la chaise où elle s'était rassise. Ils l'ont aussi tué en la frappant. Mais là non plus, je n'ai rien fait. J'ai tout vu, mais je ne suis pas intervenu.
Le garçon avait parlé d'une voix monocorde, sans exprimer la moindre émotion. Pourtant, des larmes ne cessaient de couler le long de ses joues.
- Jiang Li…
- … ils… ils se sont trompés de maison… c'était un règlement de compte… et ils se sont trompés de maison…
- …
- … mes parents et ma grand-mère se sont faits tuer par « erreur »…
Finissant par éclater en sanglot, Jiang Li se retrouva dans les bras de Fabien. Ce dernier tenta de le consoler mais le jeune homme voulait terminer son histoire, malgré ses pleurs :
- Je suis le seul… à avoir vu leur visage… je fais donc partie… d'un programme de protection des témoins… Viviane est policier… et elle me protège depuis des années…
- Je suis désolé pour ta famille, murmura Fabien.
- Au début… mamy n'arrivait même plus à me regarder en face… je crois qu'elle m'en voulais d'être toujours vivant alors que son fils unique était mort… moi aussi, j'aurai voulu mourir ce jour-là… c'est ce que je pensais à l'époque…
- Ne dis pas ça… je ne veux pas que tu dises ça, murmura Fabien en serrant un peu plus le garçon contre lui.
Rendant son étreinte à son ami, Jiang Li rajouta :
- Je te remercie de m'avoir fait changer d'avis… tout le temps que nous avons passé ensemble, je suis heureux d'avoir pu le vivre…
- Merci…
- Fabien… j'ai peur de te perdre, mais…
Jiang Li ne termina pas sa phrase et posa ses lèvres sur celles de Fabien. Ce dernier, d'abord surpris, finit par fermer les yeux. Ils voulurent approfondir un peu leur baiser, mais Viviane entra dans la chambre pour leur annoncer que le père de Fabien venait d'arriver. A contrecœur, les deux garçons se séparèrent. Jiang Li raccompagna son ami jusqu'à la voiture, sans un mot.
En s'installant sur son siège, Fabien lui dit :
- Je te téléphonerai demain… pour qu'on puisse se voir pendant les vacances.
Jiang Li se contenta de lui sourire mais ne répondit pas.
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Une semaine plus tard :
Fabien eut envie de hurler en s'apercevant que comme il l'avait craint, Jiang Li avait déménagé.
- Je suis désolé pour toi, lui dit un homme en s'approchant.
- Qui…
Commença Fabien, avant de réaliser qu'il s'agissait de l'homme qui avait pointé son pistolet sur lui, plusieurs mois plus tôt.
- Je sais que tu es au courant de tout. Jiang Li et sa grand-mère devaient être mis en sécurité.
- Il… ne m'a rien dit…
- Il t'en a déjà trop dit. Mais laisse-moi tout de même te dire quelque chose qui devrait te consoler. Jusqu'à présent, cet enfant a toujours dû changer d'endroit tous les trois mois environ. Pourtant, cette fois-ci, pour la première fois, il a menacé de s'enfuir s'il ne pouvait pas rester durant toute l'année universitaire.
- …
- Je pense qu'il a voulu cela pour rester avec toi.
- … ce… vous… croyez… ?
- Je pense oui. Et maintenant, je vais te dire adieu, car nous n'aurons certainement pas l'occasion de nous revoir.
Laissant l'homme partir, Fabien fixa la maison à présent vide. Cette rentrée universitaire avait fait basculer sa vie, bien plus que l'accident de voiture. Il avait détesté ce moment, puis s'était mis à aimer cette petite journée qui lui avait permis de rencontrer Jiang Li. Mais à présent, il ignorait ce qu'il en pensait. Regardant soudain sa main gauche, il se souvint d'une phrase du métis : « Toi, tu as une chance de pouvoir faire que les choses redevienne comme avant, mais tu es trop lâche pour essayer ! ».
- Toi, tu ne pourras plus jamais revoir tes parents… c'est ce que tu voulais me dire… je ne suis pas lâche… je ne le suis plus… grâce à toi, murmura Fabien en quittant la maison du regard et en décidant de rentrer chez lui.
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6 mois plus tard :
Natacha reposa le journal près d'elle. Elle venait de lire un article annonçant la condamnation de tout un groupe de trafiquants. L'enquête avait pu aboutir grâce au témoignage d'une seule personne. Elle ignorait pourquoi mais cet article l'avait interpellée.
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1 an et demi plus tard :
La salle de concert était pleine et Natacha et son frère cherchaient leurs places lorsqu'un jeune homme s'approcha d'eux.
- Fab !
Cria la jeune femme en sautant au cou du musicien.
- Tasha, du calme.
Tempéra Fabien, surpris que personne ne se soit retourné sur eux.
- Oui, désolée, dit-elle en reprenant un peu contenance. Ha, je te présente mon frère : Simforian.
- Enchanté… heu… quand je t'ai envoyé les deux invitations, je pensais que tu viendrais avec Francine… je suis un peu surpris.
Natacha eut un petit sourire mélancolique avant de répondre qu'elles ne se parlaient plus toutes les deux.
Fabien réalisa qu'il n'était pas le seul à avoir changé. Mais il ne posa pas de questions et partit vers la scène après avoir adressé un sourire à la jeune femme et son frère.
Fabien joua plusieurs morceaux plus ou moins connus et à la fin de chacun, c'était une pluie d'applaudissements qui s'élevait dans la salle. Lorsque le moment de jouer le dernier morceau arriva, le jeune homme se leva et prit la parole :
- Comme vous le savez tous, j'ai été blessé à la main il y a quelques années. Je pensais ne plus pouvoir rejouer de piano. Mais, grâce à mes parents qui m'ont soutenu et obligé à sortir de mon désespoir en me forçant à aller à la fac, je peux aujourd'hui rejouer. Oui, car tout s'est passé lors de cette année universitaire. Si je n'y étais pas allé, je ne serais pas là aujourd'hui. Grâce à ça, j'ai rencontré des gens merveilleux et surtout… j'ai rencontré l'amour…
Un grand « hoooooo » s'éleva dans la salle, mais Fabien les calma en poursuivant :
- Malheureusement, cette histoire n'a pas duré très longtemps. Mais où que soit cette personne, j'aimerais qu'elle sache que si je fais mon grand retour aujourd'hui, c'est grâce à elle. Et je voudrai aussi dire, que même si elle ne m'entend pas, je jouerai tout de même uniquement pour elle. Et maintenant, je vais vous faire entendre une musique que j'ai moi-même composée et qui s'intitule « Belle Rivière ».
Après s'être réinstallé, Fabien recommença à jouer. Une musique mélancolique mais en même temps optimiste se fit alors entendre.
- Qu'est-ce qui te fait sourire ?
Demanda Simforian à sa sœur.
- Le titre de sa musique… « Belle Rivière »… c'est la traduction de « Jiang Li »…
Lorsque Fabien fit résonner la dernière note, les applaudissements furent si forts que la salle en trembla presque. Et malgré la pénombre de la salle, malgré le bruit et malgré le monde, Fabien vit, au milieu des autres, une tête qu'il n'aurait jamais pensé revoir.
- Ji… Jiang Li…, murmura-t-il avant de descendre de scène et de courir vers le métis. Arrivé à sa hauteur, et sans se soucier des regards posés sur lui, il attira le jeune homme dans ses bras. Lui rendant son étreinte, Jiang Li murmura :
- Merci pour le morceau…
- Jiang Li…
- Je suis très fier de toi Fabien. Vraiment très fier de toi.
- Jiang Li… ne pars pas…
- Je ne te quitterai plus et j'écouterai tous les morceaux que tu joueras, puisque de toute façon, ils sont tous pour moi.
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* Fin de la partie 3/3 *
Fin de l'histoire "Fabien Valence, pianiste blessé..."
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Note de fin de chapitre : Alors ? Qu'avez-vous pensé de cette fin et de l'histoire en général ? J'espère que vous avez passé un bon moment en compagnie de Fabien et Jiang Li. N'oubliez pas que l'auteur est toujours heureuse de savoir ce que vous avez pensé.
Pour info, sachez que si j'en ai le courage, ces deux personnages devraient revenir dans une nouvelle histoire. En effet, je souhaite écrire une histoire qui suivrait le tournage du film de « le retour du passé » (une autre de mes histoire complète que vous pouvez bien entendu aller lire ) ) et Fabien devrait en être le compositeur des musiques. Mais bon, pour l'instant, ce n'est qu'un projet, mais peut-être que si je vois que ces deux personnages ont beaucoup plu, je me mettrais à écrire sur cette histoire.
Et comme je le dis toujours, même si vous lisez cette histoire des années après sa mise en ligne, n'hésitez pas à me faire part de vos impressions, même si c'est dix ans plus tard. En effet, si un jour je ne voulais plus entendre parler de cette histoire (si ce jour devait arriver), je l'enlèverai tout simplement.
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