Voilà le deuxième OS que je poste sur le site. En espérant qu'il vous plaira

Surfing in Australia

Il était assis sur sa valise pour la fermer. Il avait prit connaissance de sa nouvelle mission il y a de cela trois semaine. Il partait en Australie couvrir la plus grande compétition internationale de surf. Il avait sauté de joie à l'idée de partir dans ce pays qu'il voulait voir depuis longtemps et à l'idée de savoir qu'il allait pouvoir voir ses cousins ainsi que sa tante, partis il y a déjà 3 ans à Sydney. Il partirait donc du 24 février au 2 mars à Coolangatta pour décrire la Quiksilver Pro Gold Coast puis il resterait encore 3 semaines dans la ville australienne la plus connue.

Benjamin était le nouveau journaliste de sport en vogue. Au début de sa carrière dans ce monde, ses photos se vendaient à un prix raisonnables puis, plus il en prenait plus elles se vendaient à prix d'or. Puis il avait décroché un contrat dans une agence qui couvrait une grande partie des magazines sur le basket, le surf et autres disciplines. Il avait ensuite pu refuser les contrats ayant un rapport avec le football – il était allergique à ce sport. Il était donc le plus souvent à l'étranger et du haut de ses 26 ans il avait vu une grande partie du monde. La Chine lors des Jeux Olympiques de 2008 – son premier grand évènement – les Etats-Unis pour le Super Bowl 2009 et 2010, les finales de la NBA en 2010 et en 2011 ainsi que la Nouvelle-Zélande pour la coupe du monde de rugby 2011 et d'autres. Mais c'était la première fois qu'il partait là-bas. Il avait donc fait sa valise et s'apprêtait à rejoindre l'aéroport en taxi.

Au cours de cette semaine il allait devoir réunir tous les statistiques de toutes les étapes de la compétition, il allait devoir interviewer des célébrités de ce monde et une en particulier : Lawrence Becker. Lawrence Becker était le nouveau Kelly Slater. Il était le nouveau champion du monde 2011 et tout le monde lui attitré déjà une carrière semblable à la sienne. Il allait fêter ses 20 ans lors de la finale 2012, finale à laquelle il était sûr de participer. Lawrence était aussi connu pour sa vie privée. Il était la coqueluche de l'Australie entière et il faisait parler de lui aussi bien dans les magazines spécialisés que dans les magazines people. Il était ouvertement bisexuel et s'affichait aux bras des plus belles filles mais aussi des plus beaux garçons du pays, plus précisément de Sidney où lui aussi habitait lorsqu'il n'était pas à l'autre bout du monde.

Il était excité à l'idée de découvrir ce pays et aussi ce surf. Il s'était pas mal renseigné sur le sujet pour ne pas passer pour un novice et connaître les techniques de bases. Et si jamais quelque chose n'allait pas, il trouvait toujours une idée pour que la personne interviewé donne des précisions. Il avait sortit son carnet au début du vol pour revoir les principes de bases. Il avait ensuite essayé de dormir mais sans succès. Il avait une journée pour récupérer au pire. Non, il n'était pas possible de s'habituer au décalage horaire.

Presque une journée de vol et vingt-quatre heures de plus qu'en Angleterre, il arriva enfin à Coolangatta le 22 février. Il prit un bus jusqu'à son hôtel 2 étoiles – il n'était pas une star, juste un journaliste – et dormit directement. Il aura largement le temps de découvrir la plage tout au long de la semaine.

Il se rendit le 24 février sur la plage qui accueillait la compétition. Il fût époustouflé et le taux de testostérone présent lors de cette semaine n'allait pas l'aider à redescendre sur terre. Il s'approcha de l'endroit réservé aux journalistes et aux photographes pour récupérer son badge qui lui donnerait accès à tous les stands du site – dans la mesure du possible. Il parcouru la plage, son appareil autour du cou, et prit quelques photos de la foule. Après tout son métier ne consistait pas qu'à avoir les impressions où les visages des sportifs mais aussi celles des spectateurs. Lorsqu'il entendit la foule crier encore plus fort qu'auparavant il comprit que la star de la semaine venait d'arriver. Il marcha vers un endroit où il pourrait le photographier sans avoir à être bousculé par les autres. Il entendit quelqu'un arriver et dire

« Et merde quelqu'un a trouvé un endroit avant moi »

Benjamin tourna la tête à l'entente de cette phrase et de l'accent écossais qui en parvenait. Il lui sourit et lui lassa un peu de place à ses côtés. Il fallait qu'il trouve quelqu'un avec qui parler sinon il risquait de déprimer.

« Merci » répondit l'écossais « Je m'appelle Andrew »

« Benjamin »

« Tu viens d'Angleterre »

« Et toi d'Ecosse »

Ils se sourirent et commencèrent à discuter. Ils virent ensuite Lawrence arriver et ce dernier leur adressa un petit sourire – forcé. Rien qu'à ce coup d'œil et à ce sourire, Benjamin savait que ses entretiens avec le surfeur seront comme il les déteste. Il se souvient de son interviewer Tony Parker à la suite de la victoire de son équipe lors de la finale de la division Ouest de la NBA en 2011 et c'était un de ces pires souvenirs. Il était hautain, snob et se pensait être le meilleur du monde. Il informa son collègue de l'attitude présumé de la star et se dirigea vers son stand. Sa première interview avec lui était dans moins de dix minutes et après avoir longtemps travaillé dans ce monde, il savait que les célébrités comme lui n'acceptaient pas les retards. Il y arriva quelques minutes plus tard et entra après avoir donné son badge.

« Première interview de la journée » soupira Lawrence « J'en ai déjà marre »

« C'est votre boulot »

« J'aime surfer. Pas répondre à vos questions à la con, qui sont toujours les mêmes d'ailleurs » il se tourna face à lui « Quoi qu'avec vous »

Benjamin soupira fortement et s'assis sur une des trois chaises présentes sur la bâche qui recouvrait le sable.

« Monsieur Becker. Premièrement ce n'est pas parce que vous êtes un pro du surf que vous avez le droit de jouer votre diva. Deuxièmement, la moitié de Sydney est peut-être passée dans votre lit mais sachez que je suis ici pour mon travail donc si nous pouvions commencer ca m'arrangerait »

« Je sens que je vais souvent faire vos interview moi »

« Trouvez-vous une pute ailleurs. Ca court les routes ici, surtout en ce moment »

« L'interview est fini » dit le surfeur en passant la tête entre les deux pans de la tente

Lawrence n'avait pas l'habitude que quelqu'un ne lui obéisse pas. Les personnes de son équipe avaient très bien compris comment il fonctionnait. S'il voulait quelqu'un, il l'obtenait. S'il voulait une certaine marque de boisson, il lui fallait. S'il décidait d'arriver en retard, il arrivait en retard. Et s'il décidait qu'une interview était finit, elle était finit. Son staff demanda donc à Benjamin de sortir. Il jeta un dernier coup d'œil au surfeur qui lui dit

« Revenez demain à 14 heures si vous le souhaitez »

Benjamin soupira et sortit de la tente. Il s'approcha de la plage pour regarder les surfeurs qui s'entraînaient avant le début des sélections. Il interrogea quelques personnes dans la foule avant d'aller boire un verre. Il retrouva le garçon avec qui il avait parlé juste avant sa première rencontre avec le futur champion.

« Alors cette interview ? » demanda-t-il, curieux

« Une horreur. Je sens que mon patron va me tuer quand je lui enverrai ce que j'ai eu aujourd'hui. C'est juste un gros naze »

« Il paraît qu'il n'hésite pas à draguer certains journalistes, fille comme garçon »

« Je viens d'en faire l'expérience »

« Vraiment ? Et tu lui as dit quoi ? »

« De se trouver une pute »

« Tu n'as vraiment pas peur toi »

Benjamin sourit et bu une gorgée de son Ice-Tea glacé – les 35 degré lui donnait vraiment soif.

Andrew avait raison, il n'avait pas du tout peur de l'attitude que pourrait avoir Lawrence à son égard. Il était là pour faire son travail et non pas pour coucher avec qui que ce soit – même s'il devait avouer que beaucoup de mec aurait pu le faire craquer en un rien de temps. Il discuta encore un peu avec Andrew avant de retourner sur la plage pour prendre les photos de la première manche sélective. Il fut très vite rejoint par son collègue qui lui aussi prit des clichés. Moins bons que les siens. Il devait être encore novice. Il lui donna quelques conseils pour mieux régler son appareil en fonction du soleil, en fonction de la distance et ce genre de choses.

Il alla ensuite chercher les résultats de la première manche et attendit le passage de Lawrence avec impatience. Lorsque ce dernier s'élança dans l'eau tout le monde retint son souffle. Il avait une telle grâce, une telle aisance sur sa planche. Il restait sur les vagues, les domptait, il n'en avait pas peur. Il finit, une nouvelle fois, premier de son groupe. Il était sûr de gagner cette compétition, c'était une certitude. Il le regarda sortir de l'eau et immortalisa le moment à l'aide de son appareil.

Il rentra à son hôtel à 22 heures, rédigea son journal de bord – c'était son pense-bête avant la rédaction complète de son article qu'il devait rendre par mail 4 jours après la fin de la compétition. Il devra aussi envoyer quelques clichés – il savait lesquelles étaient destinée ou non à l'article - que le magazine en question publierait ou non.

A minuit, Andrew le rejoignit dans sa chambre – ils étaient dans le même hôtel - et il avait une heure de retard. Il remarqua que ce dernier avait l'air perturbé.

« Ca ne va pas ? » demanda Benjamin

« Si très bien » répondit l'écossais

« Tu viens de te taper une jolie blonde, t'es rouge comme quelqu'un qui vient de … »

« J'ai pas envie de polémiquer sur ça. Et puis je préfère les blonds aux blondes »

« Ok » répondit simplement l'anglais

Il n'allait pas polémiquer sur l'orientation sexuelle de son collègue, ce n'était pas un meeting gay qu'il faisait et puis il ne voulait que cela créé une tension entre eux. Ils restèrent une petite heure ensemble avant que l'écossais ne retourne dans sa chambre.

Après une nuit de sommeil et une matinée consacrée à son travail sur ordinateur, au recadrage de ses photos et au tri de ses dernières, il partit sur les lieux de la compétition. C'était la deuxième journée et elle était essentiellement faite des deuxièmes phases de sélections qui donneraient le classement final des huitièmes de finale qui se dérouleront le lendemain.

Il regarda sa montre et se dit qu'il avait un rendez-vous important. Il savait d'ores et déjà à quoi s'attendre vu le fiasco de son interview de la veille mais il avait quand même envie de le revoir. Comme si son inconscient voulait lui dire quelque chose. Il se dirigea vers la tente de Lawrence, son sac sur l'épaule. Il montre son pass au staff de la célébrité qui était prévenu de son arrivée imminente. Il entra et se retrouva face à face avec le surfeur en pleine discussion avec un homme. Ce dernier partit aussitôt, les laissant tous les deux seuls.

« Je vois que vous êtes quand même venu »

« Inutile d'essayer de me draguer je vous l'ai déjà dit »

« Vous êtes trop accès sur votre travail » affirma tristement le surfeur

« C'est normal, vous êtes payé pour surfer, je suis payé pour vous interviewer »

« Posez-moi vos questions alors ? » dit-il en s'asseyant

L'interview se passa, au plus grand étonnement de Benjamin, dans les meilleures conditions. Il avait pu lui demander comment il voyait la compétition, ce qu'il aurait fait de sa vie si le surf n'était pas entré dans sa vie – et cette question ne lui avait jamais été posé avant – et comment, après plusieurs compétitions, il vivait le stress.

Lawrence fut lui aussi étonné des questions qui lui étaient posé. Pour la première fois il n'avait pas à répéter les mêmes réponses toute faite. Et pourtant, lorsque Benjamin lui annonça que l'interview était finit, son côté diva refit surface.

« Bon et maintenant que notre interview est finit, on peut aller à mon hôtel »

« Vous ne surfer pas aujourd'hui ? »

« Non, je suis ici uniquement pour voir mes concurrents et pour répondre à des questions comme les votre »

« Vous m'avez déjà accordé un certain temps, je vous remercie »

« Et vous ? Vous ne voulez pas m'en accorder, plus en privé ? »

« N'y pensez même plus » répondit une dernière fois Benjamin

Il sortit, énervé. Lui qui pensait avoir vu une autre facette du fameux Lawrence Becker venait de se planter en beauté. Mais au moins, il avait son interview et il ne se ferra pas tuer par son patron parce qu'il aurait été le seul sans ces précieuses informations. Il alla sur la plage, prit quelques photos sans avoir le cœur à l'ouvrage et alla s'installer sur la plage. Il sortit son ordinateur de son sac, vérifia le décalage horaire avec son pays et brancha Skype. Il attendit que son ex – avec qui il avait gardé de très bons rapports – pour tout lui raconter.

« Salut toi »

« Salut » répondit l'homme depuis Southampton « Alors, raconte-moi ces premiers jours. Et … Oh tu es sur la plage, je m'y croirai »

« C'est fait exprès, je suis dans un coin reculé donc je trouvais ça plus sympa que de te voir à partir de ma chambre. Sinon pour mes premiers jours et bien Lawrence Becker est vraiment un gros naze. Ce n'est pas un cliché »

« Pourquoi ? »

« Il m'a dragué et c'est mis en tête de coucher avec moi »

« Et qu'attends-tu ? Le mec le plus sexy de toute la planète surf te drague et tu fais la chochotte. Il faut que tu m'expliques »

« Je suis là pour le boulot »

« Tu devrais te décoincer de temps en temps. Je t'ai connu plus entreprenant »

« La ferme Scott. Et dire que j'ai encore une interview après les quarts et une après la finale … Et je le sens bien venir me chercher juste pour me provoquer »

« Tu te prends pour le centre du monde ou quoi ? » plaisanta ledit Scott

« Tellement. Je suis le mec le plus sexy de toute l'Australie en ce moment »

« Allez ferme la toi aussi »

Ils discutèrent pendant encore 20 minutes avant de retourner à leurs occupations. Il se leva et tomba nez à nez avec Lawrence qui l'avait suivit mais qui était tout de même resté assez à l'écart pour ne pas entendre leur conversation.

« Quoi ? »

« Mon hôtel c'est l'hôtel Hilton »

« Super. Je ne vais pas faire grand-chose avec cette information »

« J'y suis à partir de minuit si tu veux »

« Vous me tutoyez maintenant »

« Tu vas finir dans mon lit de toute façon alors le tutoiement ou le vouvoiement on s'en fichera à ce moment »

Benjamin partit en lui bousculant l'épaule. Il avait encore 2 interviews avec lui. Plus les moments où ils risquaient de se croiser.

Il rentra à son hôtel complètement épuisé. Lawrence ne lui facilitait pas vraiment la tâche. Il prit une douche et se mit devant l'émission Australia Gets Talent. Il regarda l'émission et vers 23 heures 50 il sentit son téléphone vibrer à côté de lui. Il le prit et décida de décrocher même si le numéro affiché était inconnu. On ne sait jamais ce qu'il pouvait s'être passé à Southampton.

« Allô ? »

« Benjamin » répondit une voix qu'il n'eut aucun mal à reconnaître

« On appelle ça du harcèlement monsieur Becker »

« Je t'attends. Et tu vas arrêter de m'appeler comme ça une bonne fois pour toute. Mon prénom c'est Lawrence »

« Je le sais merci. En attendant, trouver mon numéro de téléphone dans la liste des journalistes juste parce vous êtes connu, c'est vraiment de l'abus de pouvoir »

« Avoue que ca ne te dérange pas tant que ça. Au moins tu peux mettre dans ton répertoire 'Lawrence Becker' »

« Je pense que je le ferrai. Pour te rendre la monnaie de ta pièce un jour »

« Tu viens de me tutoyer »

« Tu n'as que 6 ans de moins que moi »

« J'en apprends déjà pas mal. Si jamais tu restes en Australie, je serai à Sydney pendant 1 mois après la compétition »

Et merde pensa Benjamin. Il laissa un gros blanc dans leur conversation, ce qui fit comprendre à Lawrence que ce dernier irait lui aussi à Sydney pendant un certain temps. Il entendit distinctement un « Yes ». Non décidemment il ne le lâcherait pas de si tôt.

« Tu es à Sydney combien de temps ? » demanda Lawrence

« 3 semaines »

« Et tu es sûr de ne pas vouloir faire un tour dans mon pieu ? Pendant les compétitions j'évite de baiser mais après il faudra bien que je me rattrape »

« Tu ne sais même pas si je suis gay »

« En général quand un mec me plaît, c'est que je sais qu'il est gay »

« Et bien sache que tu ne toucheras jamais à mon cul »

Il raccrocha, énervé. Pourquoi fallait-il qu'il soit le seul sur qui Lawrence ait jeté son dévolu ? Il soupira, éteignit son portable et s'allongea. Inconsciemment il était content parce qu'il devait avouer que Lawrence était quelqu'un de vraiment beau et bien qu'il soit d'une prétention sans nom, il lui donnait vraiment envie. Et si ? Il secoua la tête. Non, il était là pour son travail et non pas pour profiter du surfeur le plus connu de la planète. Quoi que ? Scott lui avait bien dit de se décoincer non ? Il arrêta de penser à toute cette histoire avant de s'endormir.

Le dernier jour de la compétition arriva bien trop vite au goût de Benjamin. Il avait trop vite prit l'habitude d'entendre la sonnerie de son téléphone lui annoncer sur un air de T-Mills que Lawrence l'appelait – ce qui arrivait plusieurs fois par jour. Il avait prit l'habitude de l'entendre et de le voir le draguer ouvertement, de lui dire des choses plus ou moins subtilement. Par contre il n'arrivait toujours pas à se faire à son égo surdimensionné et à son éternel air de diva.

Il l'admirait de plus en plus. Il était captivé par son aisance sur sa planche de surf, il était troublait par son sourire lorsqu'il sortait de l'eau, il voyait les moindres étoiles dans ses yeux lorsqu'il s'approchait de l'océan. Il était devenu comme accro, en moins d'une semaine.

Il l'avait interviewé une nouvelle fois après les demi-finales et il l'avait encore laissé le draguer. Il aimait ça et son absence totale de vie sexuelle depuis plus de 6 mois faisait jouer ses hormones d'une façon incroyable. C'était indescriptible.

Il avait aussi longtemps pesé le pour et le contre d'une aventure d'un soir avec Lawrence et il s'était rendu compte qu'une fois la compétition terminée il ne serait plus sous contrat. De ce fait on ne pourrait pas l'accuser d'avoir écrit ses articles sous pression ou même d'avoir été manipulé pour ne dire que du bien de Lawrence Becker. Et même s'il ne disait rien qui puisse porter atteinte au surfeur – il laissait la presse people s'occuper de ça – il aurait la conscience tranquille.

A ce moment même il était sur la plage de Coolangatta à photographier la grande finale. Il savait pertinemment que le gagnant serait Lawrence et cela lui donnera une chance de plus de le voir avant son départ pour Sydney. Les 15 minutes passèrent à une vitesse folle et Lawrence fut une nouvelle fois sacré champion. La remise des coupes se fit dans une ambiance chaleureuse et Benjamin put clairement distinguer le regard que lui avait envoyé le surfeur. Oui la compétition était terminée.

Il se dirigea vers la tente de Lawrence. Ce dernier avait décalé toutes ses interviews pour le mettre à chaque fois en premier, ainsi il ne serait pas vraiment blasé en répondant à une question qui lui sera reposé dans la demi-heure qui suivrait. Il avait aussi bloqué 30 minutes au lieu de 10 dans son emploi du temps. Il n'avait qu'une envie, le mettre dans son lit.

Le rituel des questions commença et Lawrence se prêta au jeu avec sourire. Il laissait sa langue passer sur ses lèvres encore salées ou alors il lui lançait des sous-entendus qui ne finiraient bien entendu pas dans le magazine sportif.

« Ce soir je fête ma victoire avec mon équipe. Ca me ferrait vraiment plaisir que tu viennes »

« Je viendrai alors »

« Je te rendrai jaloux. Je draguerai les plus belles filles du club » dit le surfeur avec un air de défi dans les yeux

« Tu n'oserai pas. Tu me veux, tu ne penses qu'à ça, ça t'obsède tellement que même sur le podium tu y penses »

Il venait de le déstabiliser. Il avait tellement raison. Il ne pensait qu'à ça depuis qu'il l'avait vu entrer dans cette foutu tente le tout premier jour de la compétition. Il ne rêvait que de le voir nu, il rêvait de toucher son corps qu'il imaginait déjà comme musclé et extrêmement virile. Il était obsédé par l'idée de toucher ses lèvres avec les siennes, à l'idée de s'abandonner dans ses bras. Il venait de le déstabiliser car il n'avait pas l'habitude d'être dans cette situation, de ce sentir aussi vulnérable, aussi accro.

« Tu n'as rien compris. Viens ce soir et je te montrerai que le plus soumis de nous deux, c'est toi » murmura-t-il après s'être inévitablement rapproché de lui « Minuit au Juicy's. Je t'attendrai à l'entrée »

Il cria un « l'interview est finit » à l'attention de son staff et de son entraîneur. Il sourit une dernière fois à Benjamin avant de le voir partir. Il était sûr de le voir ce soir.

Et il ne s'était pas trompé. A minuit pile Benjamin fit son entrée dans la boite de nuit et Lawrence fut perturbé. Le journaliste était encore plus beau que lorsqu'il le voyait en marcel/short sur la plage. Il était habillé d'un jean troué au niveau du genou gauche, des basket Element et une chemise noire de la marque DC. Ce n'était pas vraiment le look approprié aux boites de nuit mais il s'en fichait complètement. Et puis Benjamin était habillé de la même façon.

Il s'approcha du surfeur pour lui faire la bise, ce qui l'étonna. Il lui saisit le bras pour l'entraîner dans la boite de nuit. Il avait besoin de se défouler, de boire, de danser de baiser. Il commanda une vodka red-bull –même s'il savait que ce n'était pas vraiment bon pour le cœur – et prévint Lawrence qu'il mettait ça sur sa note. Après tout, il était invité non ?

Lawrence le regarda et sourit. Il avait l'air à son aise ici. Et il aimait ça. Il le vit s'asseoir sur un des fauteuils du coin qu'ils avaient réservé et en profita pour se mettre sur ses genoux. Ce soir, il pouvait tout se permettre. Il mit une main dans sa nuque et lui demanda ce qu'il pensait de son pays. Il essayait de lui parler tout simplement.

La tension présente entre eux deux commençait à atteindre toutes les personnes présente. Ils se cherchaient, flirtaient aux yeux de tous et ca leur plaisaient tellement. Vers 1 heure du matin Lawrence se leva et attira Benjamin sur la piste de danse. Il fallait qu'il fasse monter la température en douceur avant de lui sauter dessus. Il mit ses deux mains dans la nuque du journaliste et se colla à lui. Il bougea doucement son bassin contre le sien. Il murmura à l'oreille de Benjamin qu'il avait finalement réussi à l'avoir et le journaliste ne fit que le coller encore plus à lui. Ils dansèrent et lorsque la chanson « She doesn't mind » de Sean Paul résonna dans toute la boite, l'atmosphère se fit encore plus pesante qu'avant. Et Benjamin comme Lawrence se demandèrent s'il faisait plus chaud ou si ce n'était qu'une impression.

Lawrence fut le premier à tenter quelque chose en rapprochant ses lèvres de celles du plus âgés. C'est ce dernier qui frôla les lèvres de son cadet en premier. Ils s'embrassèrent d'abord doucement, se cherchant, apprenant à connaître l'autre avec ce simple échange. Très vite, il se fit plus brulant, leurs corps se pressèrent l'un contre et, à bout de souffle, ils se séparèrent pour finalement sortir de la boite de nuit. Ils se dirigèrent mains dans la main vers l'hôtel du journaliste et qu'elle ne fut pas la surprise de la femme à l'accueil lorsqu'elle vit Lawrence Becker lui faire un sourire.

Ils arrivèrent devant la porte de la chambre du journaliste et, à peine cette dernière ouverte, Lawrence se jeta sur les lèvres de Benjamin. Il la ferma avec son pied et colla son aîné contre. Leurs mains se lièrent alors que le journaliste le poussait vers le lit tout en enlevant son t-shirt. Il l'allongea et se mit sur lui.

« Dépêche toi » murmura Lawrence « J'ai attendu ça toute la semaine »

« Tu as le temps non, on n'est pas pressé »

« Je n'ai pas l'habitude de prendre mon temps »

« Je n'ai pas l'habitude d'aller trop vite » rétorqua Benjamin « Et ce n'est pas un minus de 20 ans qui va m'apprendre à faire l'amour » murmura-t-il à son oreille

Lawrence couina. Pour une fois qu'un homme faisait attention à lui. Il embrassa une nouvelle fois son amant tout en lui retirant son t-shirt. Il posa ses mains dans son dos. Benjamin descendit ses lèvres dans le cou de son cadet. Ce dernier soupira, c'était une zone érogène chez lui. Il sera un peu ses doigts dans le dos de Benjamin. Il avait besoin d'attention ce soir.

Il sentit les doigts de son aîné passer sur son bas-ventre, à la limite de son jean. Il couina encore une fois avant de rougir, il n'était vraiment pas habitué. Il entendit le bruit de métal de sa ceinture à présent défaite et sentit son jean descendre le long de ses jambes. Il décida d'inverser les positions – il n'était quand même pas passif à ce point-là – et passa sa main sur la bosse qui se formait petit à petit dans le jean de Benjamin. Il sourit et le retira.

Ses lèvres descendirent dans le cou de son aîné, puis il retraça ses muscles dont il avait tant rêvé avant d'arriver à son aime. Il embrassa son aine et se décida enfin à retirer le boxer de Benjamin. Il remonta à ses lèvres tout en pressant son bassin contre le sien. Ils soupirèrent au même moment. Lawrence bougea son bassin pendant quelques minutes avant de redescendre ses lèvres au niveau du sexe de son amant.

Benjamin ne pu s'empêcher de gémir lorsqu'il sentit enfin les lèvres du plus jeune se refermer autour de son pénis, déroulant par la même occasion un préservatif sur ce dernier – la précaution était de rigueur. S'il commençait comme ça, il ne savait pas s'il tiendrait longtemps avant de lui faire l'amour et de jouir. Il posa ses mains sur sa tête, les emmêlant dans ses cheveux. Il le laissa faire quelques va-et-vient avant de l'inciter à aller plus vite. Il lui demanda en gémissant d'arrêter, qu'il avait envie de plus et cette simple idée rendit Lawrence encore plus excité qu'il ne l'était déjà.

Benjamin attira Lawrence contre lui et l'embrassa. Il se remit face à lui et fouilla dans le sac du surfeur pour trouver du lubrifiant et un nouveau préservatif. Il savait que ce genre de garçon en avait toujours sur lui, surtout quand il voulait se taper un mec plus que tout.

« Toi ou moi ? » murmura Benjamin à son oreille.

Gros blanc, le gros blanc qui vous ferrez redescendre sur terre en moins de trente seconde. Benjamin déglutit fortement. Il n'avait vraiment pas l'habitude qu'on lui demande, qu'on prenne son temps, qu'on se demande ce qu'il voulait, ce qu'il ressentait. Il avait plus l'habitude de faire ça à la va vite et sans se poser la question, c'était lui en dessous. Mais qu'avait-il envie de faire aujourd'hui ? Avait-il envie de lui faire l'amour ou de le laisser prendre le contrôle ? Devait-il rougir s'il lui disait qu'il avait envie d'être dessus. Et merde, il arrivait à le perturber.

« Moi » finit-il par dire.

Il ne pouvait pas, il se sentait trop honteux à l'idée de vouloir inverser les positions. Il prit donc le préservatif et déchira l'emballage tel un pro avant de le dérouler sur son sexe. Il fit de même avec le lubrifiant. Il ne pouvait plus attendre, tant pis pour la préparation. Il colla Benjamin à lui et remonta ses jambes contre les hanches de son aîné. Il lui donna un coup de bassin.

Il sentit enfin que Benjamin entrait en lui et il se cambra au maximum. Il perdait déjà la tête – tout comme son partenaire d'ailleurs – et son rythme cardiaque devenait de plus en plus rapide. Il griffa un peu le dos de son amant et le supplia presque d'aller encore plus vite. Benjamin accéléra et gémit à l'oreille du cadet. Lawrence gémit encore plus fort tout en crispant ses mains dans la nuque du journaliste.

Il se mit à trembler, à ne plus rien voir et il sût qu'il avait, en ce moment même, le meilleur orgasme de sa vie. Il serra le corps de Benjamin contre le sien alors qu'il le sentait sortir de son corps. Il sentit ses lèvres dans son cou pour le faire revenir sur terre. Peu à peu il se remit de cette sensation qu'il ne ressentait que très rarement. Il embrassa une nouvelle fois Benjamin.

« Tu restes là ? » demanda-t-il

« D'habitude je rentre après avoir … » il ne finit pas sa phrase « Oh mais je peux faire une exception »

Lawrence se calla dans les bras de son aîné et ferma les yeux. Il s'endormit en sentant la respiration de Benjamin sur son visage.

Le lendemain, ils se réveillèrent tous les deux à une heure de l'après-midi. Benjamin voulu embrasser Lawrence mais se dernier se recula, prit ses affaires et les enfila.

« Qu'est-ce que tu fais ? »

« On a baisé, je me casse »

« Pardon ? » demanda Benjamin

« Je voulais te mettre dans mon lit, c'est fait »

Il tombait de haut. Il ne savait pas quoi dire. Il n'essaya même pas de retenir Lawrence qui, après s'être mis du déodorant, sortit de la chambre. Benjamin était comme un con sur son lit, la bouche ouverte. Mais à quoi aurait-il du s'attendre ?

Il finit par prendre sa douche et fit sa valise. Il devait être à l'aéroport dans 3 heures et même s'il n'avait pas la tête à ça, il devait y aller. Il soupira en sortant de la chambre. Aucunes nouvelles de Lawrence. Mais après tout, c'était ce qu'il avait voulu, il voulait coucher avec lui, c'était chose faite. Il avait sans doute déjà effacé son numéro de téléphone, oublié son prénom, sa tête et tout ce qu'ils avaient vécu. Il avait probablement trouvé quelqu'un d'autres avec qui flirter, avec qui finir sa nuit. Et merde.

Il partit en taxi à l'aéroport, fit enregistrer ses bagages pour le vol à destination de Sydney, passa au Starbucks et se dirigea vers la zone internationale. Son casque audio toujours fixé sur ses oreilles il passa l'embarquement sans soucis et monta dans l'avion. Il voyageait en classe économique et était donc obligé de passer par la classe business. Quel ne fut pas son étonnement en voyant Lawrence. Il passa à côté de lui sans même lui adresser un regard.

Lawrence baissa les yeux lorsqu'il le vit. Il était perturbé par cette histoire lui aussi. Il l'était parce qu'au fond de lui il savait qu'il aimait beaucoup Benjamin, beaucoup trop même. Au départ ce n'était qu'un jeu, il le voulait et quand il avait remarqué que ce dernier ne tombait pas dans le panneau, qu'il n'allait pas lui sauter dessus juste à cause de son nom, il avait succombé. Il c'était fait prendre comme un collégien. Il avait prit goût à ses refus, prit goût à le mettre mal à l'aise et à l'entendre lui dire qu'il ne coucherait pas avec lui.

Il pensait qu'il était tombé amoureux, bêtement. Il connaissait ses papillons dans le ventre dès que cette personne se trouvait près de lui, il connaissait ce sentiment d'addiction. Il savait qu'il ne pensait pas à Benjamin pour rien, du moins pas durant autant de temps. Il le savait et pourtant, il ne voulait pas.

En le voyant entrer dans l'avion il avait était pris de panique. Il avait eu peur de tout se reprendre dans la figure. Il était parti comme un voleur après avoir passer une des meilleures nuits de sa vie. Il attendit que l'avion décolle pour Sydney et se dirigea vers la seconde classe. Il alla jusque chez Lawrence et lui demanda de le suivre jusqu'en première. Personne ne pourrait rien lui dire de toute façon. Il lui demanda de s'asseoir à côté de lui et sans savoir pourquoi, Benjamin accepta.

« T'es un vrai salop » murmura Benjamin

« Je sais, désolé » avoua Lawrence

« Pourquoi t'es parti comme ça ce matin ? Surtout que tu savais sûrement qu'on était sur le même vol »

« Oui je le savais, mais je ne pensais pas qu'on se croiserai. Et si je suis parti ce matin c'est parce que j'ai pris peur »

« Peur ? Je sais que j'ai une sale gueule le matin »

« T'es nul » dit le surfeur toujours en murmurant « Je suis habitué à coucher et partir. Pas à rester toute une nuit, à me sentir bien et tout ce qui va avec »

« Tu te sentais bien ? » Benjamin fut surpris

« Oui »

Benjamin sourit et attira Benjamin contre lui. Il savait très bien qu'au moins une personne de l'avion enverrait ce cliché aux magazines mais pour l'instant il s'en fichait. Il devait tenter sa chance.

Il rapprocha ses lèvres de celle du surfeur et finit par les poser contre celles-ci. A sa grande surprise Lawrence répondit à son baiser. Ils s'embrassèrent pendant de longues secondes. Lorsqu'ils se détachèrent, Lawrence mit sa tête dans son cou et murmura.

« Je sais plus quoi faire »

« Tu es bien à Sydney en même temps que moi alors profite pour l'instant. On avisera le jour de mon départ »

« Je serais pas un bon petit-ami provisoire »

« Je suis sûre que si »

« Désolé pour ce matin. J'ai pas d'excuse »

« On oublie ? »

« J'aurais jamais dû te draguer comme ça »

« Tu regrettes ? »

« Un peu »

Benjamin sourit et le serra un peu plus fort contre lui. Lawrence sourit et ferma les yeux. Il savait qu'il y avait de grandes chances qu'il face tout foirer, qu'il succombe au charme d'un autre homme ou qu'il finisse par l'envoyer chier mais il avait l'impression que Benjamin savait dans quoi il s'embarquait. Il profita tout le long du voyage des doigts de Benjamin qui caressaient son bras droit.

Ils arrivèrent tout de même assez vite à Sydney. Ils allèrent tous les deux récupérer leurs bagages et Lawrence posa une question cruciale à Benjamin.

« Il y a sûrement des paparazzis après les portes de sorties. Tu veux faire quoi ? »

« Choisis. Moi je m'en fiche »

« On y va alors »

Il se saisit de sa valise, prit la main de Benjamin et se dirigea vers la sortie.

« Je te ramène ? » demanda-t-il en faisant totalement abstraction des photographes

« Avec plaisir » répondit le journaliste

« Trop cool »

Il avait dit ça comme s'il avait 16 ans et qu'il était avec son premier amour. Ils se dirigèrent vers la Cadillac du surfeur, s'y installèrent. Ils décidèrent de faire le tour de la ville en voiture avant de retourner chacun chez l'autre. Benjamin fut émerveillé par la plage et l'Opéra, par les grands buildings près de l'océan et essaya de ne pas regarder les garçons presque tous torse-nu.

Ils se dirigèrent ensuite vers la banlieue de Sydney ou habitait la famille de Benjamin et où la nouvelle villa de Lawrence se trouvait elle aussi. Benjamin demanda à son petit-ami « provisoire » s'il voulait venir boire un café chez sa tante. Il connaissait assez bien cette dernière pour savoir qu'elle ne dirait pas non et il savait aussi que cela allait ravir ses cousins de respectivement 20 et 18 ans. Ils se garèrent donc en face de la maison et Benjamin alla sonner.

« Cousin » hurlèrent Matthew et Duncan en ouvrant la porte « Lawrence Becker ? »

« Lui-même » répondit Benjamin

« Tu te fais pas chier toi » affirma Matthew en serrant la main de Lawrence « Enchanté »

« Moi de même » répondit le surfeur.

« Vous m'excusez les mecs mais les retrouvailles sa sera quand Jenna reviendra. En attendant je vais dans la chambre d'ami »

« Cris pas trop fort » dit Duncan en souriant

« Ferme-la »

Il avait une sainte horreur de ça. Qu'on fasse allusions à sa vie sexuelle, surtout dans ce genre de situations. Il n'était pas une sainte nitouche mais il y avait des limites.

Il monta dans la chambre d'ami et s'y installa. C'était la première fois qu'il venait ici et pourtant il se sentait comme chez lui. Il était content de retrouver ses cousins avec qui il avait été très proche avant qu'ils ne partent avec leur mère. Il était aussi content de voir sa tante qui était une femme gentille et pleine de qualité. Lawrence, quant à lui, s'allongea sur le lit et ne dit plus rien. Toute cette atmosphère lui rappelait son premier amour, des mauvais souvenirs surtout. Benjamin remarqua que son petit-ami semblait être dans un autre monde alors il s'allongea à ses côtés et prit sa main.

« Je serai pas un petit-ami parfait » avoua Lawrence

« Je te l'ai déjà dit, je suis sûr que si. Et puis je cherche pas le mec parfait vu qu'il n'existe pas »

« Je crois qu'on devrait pas se mettre ensemble »

« Pardon »

« Je … Je sais pas si » il commença à trembler « si j'y arriverai »

« Ca va ? »

« Non … Ca me fout la trouille »

« Pourquoi ? »

« Je … Personne n'est au courant »

« Je ne dirai rien à personne, je ne suis pas dans la presse à scandale. Je te le promets »

Lawrence se blottit contre le journaliste. Il ferma les yeux. Mauvaise idée. Il commença à tout expliquer à Benjamin. Lorsqu'il avait 16 ans, il était amoureux pour la première et seule fois de sa vie – avant que le journaliste ne rentre dans sa vie – et avec son petit-ami de l'époque il était presque prêt à sauter le pas. Un soir il s'était retrouvé seul avec lui, dans son appartement, entre deux compétitions. Mais tout ne se passa pas comme prévu, il était stressé trop stressé.

Pris de panique il essaya tant bien que mal de faire comprendre à son petit-ami qu'il ne voulait pas. Mais ce dernier n'accepta pas. Et il pouvait encore sentir ses mains le déshabiller, sa voix lui murmurer à l'oreille que ce n'était qu'une salope qui ne cherchait que ça. Il se souvenait encore de la douleur qu'il avait ressenti la première fois qu'il l'avait forcé à le sucer, la force avec laquelle il tiré son cuire chevelu pour le faire bouger d'avant en arrière. Il se souvenait de cette douleur qui lui avait pris aux trippes lorsqu'il l'avait pénétré sans préparation et sans lubrifiant. Il se rappelait des moindres mots qu'il lui avait dit, des bleus qu'il lui avait laissé, des «salope », « chaudasse » et autres insultes. Il se souvenait de tout.

Il ne l'avait dit à personne, personne excepté Benjamin aujourd'hui. Il avait essayé d'oublier seul, sur sa planche, dans l'océan, grâce au bruit des vagues. Il avait oublié grâce au sexe aussi. S'il agissait comme ça c'est parce que les mots qui avait été prononcé ce soir là était gravé dans son esprit. C'était l'image qu'il avait de lui. Après tout, il l'avait provoqué, il l'avait cherché et au dernier moment il lui avait dit non. Faire ça et le lâcher, c'était la manière qu'avait utilisé son ex petit-ami pour le punir.

Benjamin resta interdit face au discours de Lawrence. Il ne comprenait pas comment une personne pouvait agir. Il ne comprenait pas. Il serra Lawrence contre lui, embrassa son front et lui murmura qu'il ferra des trois semaines à venir, les plus belles semaines de sa vie. Qu'il lui ferra oublier tout ça.

Lawrence se sentit libérer d'un poids. Il avait pu en parler, sachant très bien qu'il pouvait faire confiance au journaliste. Est-ce que ce dernier l'aidera définitivement à tourner la page ?

La tante de Benjamin arriva chez eux environ une heure plus tard. Elle ne posa pas de question en voyant son neveu embrasser une star du pays. Après tout c'était sa vie. Lawrence prévint Benjamin qu'il serait devant l'Opéra le lendemain pour une conférence de presse et une séance dédicace – qui finirait très certainement en émeute ou en bagarre entre filles et garçons – et que ce dernier était bien sûr conviait. De toute façon il ne comptait pas le lâcher durant les trois semaines à venir.

Lorsque Lawrence partit, sa tante ne pu s'empêcher de préparer un café et de sortir des gâteaux pour l'obliger à venir dans la salle à manger et ainsi, lui demander comment c'était passé la compétition. Elle laisserait à ses deux fils le plaisir de lui poser une tonne de question sur le pourquoi de la venue d'une célébrité dans leur maison.

« Alors, comment était cette compétition ? » demanda Jenna

« On s'en fiche de ça maman » affirma Matthew « Tu peux nous expliquer ce que Lawrence Becker faisait ici il y a moins de 20 minutes »

« Secret défense »

« Allez s'il te plait » rajouta Duncan

« Bon d'accord. On s'est rencontré pendant la compétition et ça à coller entre nous. On a décidé de passer les 3 semaines durant lesquelles j'étais ici pour rester ensemble »

« Tu baises avec Lawrence Becker » s'exclama Matthew

« On peut dire ça comme ça »

Ils furent tous prit d'un fou rire. Ils ne pouvaient plus s'arrêter. Benjamin raconta ensuite la compétition, ce qu'il avait vu, comment était les personnes présentes, ses interviews, la plage, Andrew, les soirées qu'il passait à écrire son article, jour par jour. Il rajouta qu'il était content d'être un peu en vacances, de pouvoir les revoir après tant de temps et d'être enfin à Sydney.

Il passa sa soirée avec ses cousins et ils s'arrêtèrent devant une boite de nuit de la ville où une tonne de paparazzis attendait que quelqu'un sorte.

« Vous voulez rentrer dans une boite de nuit en VIP et boire gratuitement »

« Pourquoi tu nous demandes ça ? » dit Duncan

« Vous voulez ? »

« Bien sûr » dirent simultanément les deux frères

Benjamin sourit et s'approcha de l'homme qui était devant l'entrée et se dernier lui sourit avant de les laisser passer. C'était le garde du corps de Lawrence. Ils se dirigèrent directement vers le carré VIP où ils retrouvèrent le petit ami de Benjamin. Ce dernier était affalé sur un canapé à ruminer qu'il aurait préféré être accompagné par son mec plutôt que de devoir essayé de profiter seul de sa soirée. Lorsque le staff vit le journaliste arriver il ne dit rien, laissant mariner le surfeur. Benjamin s'approcha et passa ses bras sur les épaulés de Lawrence pour pouvoir poser ses mains sur son torse et embrasser sa joue.

« Hé » pesta Lawrence « Je suis en … » il se tourna « Chéri » dit-il en lui sautant au cou

« On se baladait avec mes cousins et j'ai vu ton garde du corps »

« Trop bien » il l'embrassa chastement « Salut les mecs » dit-il à l'attention des cousins de Benjamin

« Salut »

Lawrence sourit et se leva pour chercher une bouteille de champagne, la main de Benjamin dans la sienne. Il la déboucha, servit tout le monde et ils trinquèrent tous ensemble. Puis ils s'amusèrent et se séparèrent à 2 heures du matin. Le surfeur rappela au journaliste qu'il devait venir l'après-midi à la conférence de presse et qu'ensuite ils iraient chez lui.

1 semaine venait de s'écouler à Sydney. Ils sortaient ensemble presque tous les soirs, restaient souvent chez Lawrence, à profiter de sa piscine où de son home-cinéma. Ils avaient aussi passé du temps chez la tante de Benjamin. Ils avaient tenté de faire abstraction des couvertures de magazines people bien que le journaliste n'ait pas pu s'empêcher de les acheter.

En ce moment même ils étaient sur le lit de la chambre d'ami de Jenna. Lawrence était dans les bras de Benjamin.

« Je peux te poser une question ? » demanda Benjamin

« Vas-y, je verrai bien si j'ai envie de répondre »

« Il y a un tas de mecs qui serait prêt à tout pour être avec toi et il a fallu que tu choisisses le seul qui ne te tombe pas dans les bras. Tu n'es pas un peu maso ? »

« Tu n'es pas tombé dans mes bras de suite. Ca me montre bien que tu n'es pas avec moi juste à cause de mon nom »

« Je ne suis pas avec toi pour ça »

« C'est ce que je viens de dire. Imbécile » affirma en rigolant Lawrence

Les deux semaines suivantes passèrent à une rapidité éclair, tellement que lorsque Benjamin du faire sa valise pour retourner en Angleterre, il avait l'impression qu'il venait d'atterrir. Il devait partir dans 2 heures et comptait bien les passer avec son petit-ami. Il faut dire qu'il s'était habitué à lui, trop vite même. Il saisit son téléphone et appuya simplement sur la touche « L ». Deux sonneries plus tard, Lawrence répondit.

« Oui ? »

« C'est moi. Je pars pour l'aéroport dans 2 heures et j'aurais voulu qu'on se voit »

« Tu repars ? »

« Oui, malheureusement »

« Tu pensais que j'allais t'accompagner ? On était clair, c'était pour le temps que t'étais à Sydney notre histoire »

« Euh … Pardon ? »

« C'est ce qu'on avait dit. Je ne vais pas t'accompagner, tu repars, ca s'arrête et ce soir je trouverai sûrement un autre mec »

Bam. Comme un couteau planté en plein cœur. Pourtant il le savait oui, il savait qu'il aurait pu réagir comme cela, après tout c'était bien leur pari. Il devait décider de l'avenir au moment où le journaliste repartait. Seulement il avait pensé que ces trois semaines auraient pu changer quelque chose, aurait pu aboutir. Même s'ils vivaient sur un continent différent ils auraient toujours trouvé un moyen de se voir. Que ce soit sur les compétitions que Benjamin aurait du couvrir où grâce aux millions que Lawrence possédait. Mais il n'en était rien et cela le rendit triste, plus que triste même.

Alors il partit en compagnie de ses cousins et de sa tante à l'aéroport de Sydney. Il monta dans l'avion, les larmes aux yeux et vit le paysage australien s'éloigner, en même temps que toutes les choses qu'il avait partagées avec Lawrence. Il prit directement un somnifère et ne vit pas le trajet passer.

Il arriva à Londres 22 heures plus tard et 12 heures de décalage horaire en moins après. Il était toujours aussi triste qu'à son départ. Il prit sa valise et se dirigea vers la sortie. Il avait encore 4 heures de route jusqu'à Southampton et il remercia d'avance Scott qui était exprès venu le chercher. Lorsqu'il passa la porte de sortie il n'eu aucun mal à le voir et se précipita vers lui. Il lui sauta presque dessus.

« T'es content de me voir je crois »

« Oui. Tu ne peux même pas savoir à quel point »

« Ca ne va pas ? »

« Il m'a lâché, comme une grosse merde. Il ne m'a même pas accompagné à l'aéroport »

« Merde » affirma Scott « Le gros con »

« C'est la vie. Je peux venir chez toi cette nuit ? »

« Pas de soucis »

Benjamin le remercia silencieusement. Ils se dirigèrent vers la voiture de Scott et roulèrent au rythme de My Chemical Romance, leur groupe préféré. Benjamin ne put qu'avoir un pincement au cœur au moment où I don't love you résonna dans toute la voiture. Il avait déjà eu du mal à l'écouter après sa rupture avec Scott et sentait qu'après l'épisode Lawrence, cette dernière allait faire partie des chansons les moins écoutées de son iPod.

Ils passèrent la nuit ensemble, à discuter du voyage de Benjamin avant de s'endormir.

Benjamin était rentré depuis un petit peu plus d'un mois. Un mois qu'il n'était presque pas sorti, qu'il n'avait pas partagé une bière avec Scott. Il était en arrêt maladie pour dépression. Il était vraiment mal.

Il était midi lorsque quelqu'un sonna à la porte du studio du journaliste. Il soupira. Scott savait qu'il ne voulait pas être dérangé pourtant. Il se leva, non sans mal, et alla ouvrir. Il ouvrit la bouche de surprise, aucuns sons ne pu en sortir. Qu'est-ce que Lawrence foutait là ?

« Ecoute moi » dit-il « J'ai merdé je sais, j'ai tout fait foiré. J'ai eu peur parce que je ne suis pas un bon petit-ami, je ne te rendrai pas heureux »

« Tu as fait 17000 kilomètres pour me dire ça. Merci j'avais remarqué que tu avais tout fait foiré, je n'avais pas besoin que tu viennes me donner le coup de grâce »

« Laisse-moi finir » affirma Lawrence « J'ai eu peur. J'ai toujours entendu que je n'étais pas fait pour l'amour mais pour baiser. Toujours. Et toi tu débarques et tu fous tout en l'air. Crois moi je ne suis pas dans un meilleur état que toi. Je m'en veux, j'y pense depuis 1 mois. J'ai paniqué » il s'embrouillait presque dans ses paroles « J'aurais jamais du te dire ça, j'aurais du t'accompagner à l'aéroport et te dire à quel point je suis dingue de toi, que je n'avais pas envie que tu partes, que je voulais rester avec toi encore et encore »

« Tu ne peux pas revenir comme une fleur »

« Laisse-moi une chance »

« Une seule » murmura Benjamin « Une seule ! »

Lawrence sauta sur place avant de poser ses lèvres sur celle du journaliste. Il lui murmura un « je t'aime » qui le réconforta. Il l'embrassa encore une fois. L'avenir leur réservera certainement beaucoup de chose mais pour l'instant, rien de tout ça ne les importait, ils s'étaient retrouvés.

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