Chapitre 3 :
Gros trou noir pendant presque 15 secondes, puis de nouveau une lumière aveuglante.
- AAAAAAAAAAH ! Humfff...
Je m'écroulais contre quelque chose de super dur et froid. Le choc me coupa le souffle tandis que quelque chose de très lourd me tomba sur le dos au même moment. En clair, j'étais pris en sandwich entre deux trucs dur et lourd dont j'avais réussi à identifier l'un des deux comme étant le sol, du carrelage me semblait-il.
- Aïe...
- Arrg...
- Hé vous m'écrasez bordel !
Oui, apparemment ce truc super lourd dans mon dos était mes amis, pourquoi ça ne m'étonnait pas ?
On était tous les trois complétement empêtrés les uns dans les autres, aussi nous dépêtrer ne fût pas une chose facile. Je tirai sur mon bras pour le sortir du dessous du genou de Flo, se qui fît pousser un cri à Alice dont les cheveux étaient pris entre les deux. Après plusieurs essais, et maint gémissements de douleur, nous réussîmes temps bien que mal à nous mettre à quatre pates, à genoux et assît par terre. On se regardait les uns les autres, on était échevelé, déshabillé et essoufflé, ce qui me fis pouffer de rire. On ne ressemblait plus à rien ! Flo ne tarda pas à rejoindre mon hilarité avec un peu rire nerveux. Alice nous jeta un regard noir : « Ce n'est absolument pas drôle ! » S'énerva-t-elle. Ce qui nous fît pouffé de plus belle. Ouais, je sais, parfois nous les mecs, on est un peu con...
- Vous avez terminé ? Demanda une voix blasée que nous reconnaissions que trop bien et qui nous figea sur place.
- Han, naaaan, pas encore lui... Gémis-je, alors que j'entendais la Chieuse souffler un « pitiééé ».
Nos plaintes furent coupées par l'arrivée en courant d'un homme en costume médiéval, richement décoré de broderie, coiffé avec un espèce de chapeau orné d'une grande plume et suivit d'une armée de chevaliers en armure. WHAAAAAT ?.
- Sir Merlin ! S'écria-t-il tandis qu'il arrivait à notre hauteur. Il marqua un temps d'arrêt, il était essoufflé et avait manifestement besoin d'un régime. Sir ! Repris-t-il. Que ce passe-t-il ? Qui sont ces humains ? Qu'est-ce qui justifie la présence de ces gueux dans notre monde ?
« Pardon ? Ces quoi ? » pensais-je en fixant le gros lard habillé en travelo avec de grands yeux.
- Du calme Hamlet. Dis tranquillement le blond, comme s'il n'y avait pas d'armée de gu-gus en conserves nous menaçant avec des lances. Il s'agit ici de l'Élu et de ces guerriers, montre-lui le respect que tu lui doit et incline-toi devant lui !
Tu parles de guerriers ! On était à quatre pattes par terre ou rappant sur le sol... Mais bon, le gros lard n'avait pas l'air d'être du même avis non plus. Les 'gardes' semblait toujours nous considérer comme une menace et gras double devint soudainement blême.
- Par tout les marges, Sir Merlin, êtes-vous absolument certain de ce que vous dîtes ? Demanda-t-il dans un couinement, sa lèvre inférieur tremblait à une vitesse impressionnante.
- Oserais-tu remettre ma parole en doute ? Tonna Merlin.
- Non, Sir, non, bien sur que non. Ajouta l'autre très vite. En se ratatinant de plus en plus, ce qui était tout à fait étonnant étant donné son poids. Vite, enlevez-moi ça ! Hurla-t-il en se tournant vers les gardes et en empoignant une des lances.
Les gardes parurent franchement déçus de devoir ranger leurs armes, ce qui ne me rassura pas du tout. Je remarque alors que les lances sont bizarres, le bout de la pointe semble creuse, mais je n'eu pas le temps de me poser plus de questions.
- C'est un immense plaisir de vous rencontrer, Héritier ! Dis le gros en s'inclinant bien bas devant Florent, qui ouvrit la bouche, fixant d'un air choqué le bouffon, qui au passage devenait de plus en plus rouge et transpirait beaucoup.
- Ce n'est pas lui, intervint Merlin.
- Vous voulez dire que l'Elu serait cette jeune fille ! S'exclama gros bide.
- Ça va pas ! Hurla Juliette.
Ouais finalement, elle est tellement chiante que j'ai décidé de recommencer mes blagues sur son prénom.
- Non plus... Soupira l'albinos.
- Quoi ? C'est ce maigrichon, là ! S'écria l'autre en me pointant d'un doigt dodu.
- Hé ! Tout le monde n'est pas besoin d'un régime, gros tas ! M'écriais-je, vexé d'être traité de « maigrichon », ok je suis pas épais mais faut pas poussé quand même, j'ai un poids tout à fait normal pour ma taille.
- Par tout les Mages... Souffla le petit gros.
Merlin poussa un soupire et murmura un truc à propos de ma vulgarité, mais je ne l'écoutais pas, trop occupé à essayer de voir l'endroit dans lequel on s'était écrasé. Comment avait-on fait pour arriver ici ? On était dans l'appart' de Florent et quelques secondes après « pouf » ! Nous voilà dans ce qui semblait être une grande salle, au carrelage blanc et aux murs de pierre blanche recouverts de symboles ésotériques dont j'ignorais la signification. Je voulais en voir un peu plus cet endroit, mais comme j'étais toujours par terre et que les gardes continuaient de nous encercler, je n'en distinguais pas plus. Je décida donc de me lever. Aussitôt les grades repointèrent leurs lances sur moi.
- Woh ! Doucement les gars ! M'exclamais-je en levant les mains en signe soumission.
- Baissez vos armes ! Ordonna Merlin, et les gardes lui obéir en relevant leurs lances en un mouvement parfaitement synchronisé.
- Waouh, vous vous êtes entrainés combien de temps pour faire ça ? Demandais-je, la voix pleine d'ironie.
Bon, d'accord, c'était peut-être pas le bon moment pour ouvrir ma gueule, mais que voulez-vous ? On ne change pas une équipe qui gagne !
- Léo... M'appela doucement Florent en se relevant lentement, les mains levées aussi. Ce n'est peut-être pas le bon moment pour faire le malin, tu ne crois pas ? Me demande-t-il en tendant la main vers sa copine pour l'aider à se relever.
Je réfléchis sérieusement à sa question.
- Bah de toute façon on est déjà dans la merde... Conclus-je en haussant les épaules.
- Justement, n'empire pas la situation ! Dit Mauricette.
Tiens, ça fait long temps qu'on ne l'avait pas entendu.
- Tout va bien. Dit calmement l'albinos. Il faut les amener devant le Conseil, ajouta-il en se tournant vers le petit gros en costume de bouffon.
- Ho ! Oui ! Bien sur ! S'écria l'autre, comme s'il venait de s'en souvenir. Mais le problème c'est que cela va prendre des heures pour tous les faire venir, et puis il faut suivre le protocole !
- Devant l'urgence de la situation, je pense qu'ils ne nous tiendront pas rigueur de ne pas avoir respecté les traditions...
- Oui, oui, vous avez sans doute raison ! Suivez-moi, je vais vous faire patienter au Petit Salon, le temps d'avertir les membres !
Puis il se retourna et commença à partir, Merlin nous poussa dans le dos pour nous faire avancer, la garde nous colla au cul. Je pu enfin voir la pièce, il n'y avait pas de fenêtre, elle était éclairée par de grands chandeliers suspendu au plafond. Je rêve ou c'est des bougies qui illuminent la pièce ? Ils n'ont pas l'électricité ou quoi ? Les murs étaient soutenues par des colonnes qui se terminaient par des voutes d'ogives, comme dans les églises ou les cathédrales. Mais c'est quoi cet endroit ? On est retourné au Moyen-Âge ? Bah, merde... On arriva dans couloir assez étroit où on ne pouvait passer que par deux et qui se terminait par un escalier, on était donc sous terre puisqu'on remontait, je laissa le couple passer devant moi et me retrouva au côté de l'albinos. J'en profita pour le questionner :
- Mais bordel, on est où ? Qu'est-ce qui se passe ?
- Je vous ai ramener dans mon monde. Dit-il simplement.
- Pardon ?
- Je vous ai fait passé un portail, celui du Palais où se réunissent les membres du Conseil des Royaumes à Aldgar. Il existe 5 portails en tout, un dans chaque Palais Royal de chaque Royaume et un cinquième ici, à Aldgar, c'est un petit État neutre qui ne comprend que le Palais du Conseil et ses alentours. C'est lieu sûr où les Souverains des 4 Royaumes ne peuvent se faire la guerre.
Florent et la chieuse ne perdaient pas une miette de notre échange.
- Vous vous dire... Commença-t-elle doucement. Que nous sommes dans un autre monde ?
- C'est cela.
On le regarda tous bouche bée.
- C'est une blague géante ? Demandais-je.
Le magicien ne répondit pas et continua à marcher comme si de rien n'était. Mes compagnons et moi nous échangeâmes des regards éloquents, aucun de nous n'y croyait. On ne pouvait pas se trouver dans un autre monde. Tout simplement parce que cela était impossible, « ça » ne pouvait pas exister !
Après avoir remonté l'escalier, nous arrivâmes dans un autre couloir mais à la surface à en croire les grandes fenêtres décorés de vitraux. Sur les murs en face des fenêtres étaient encombrés de portraits d'hommes et de femmes, tous habillés de costumes d'apparats, de robes bouffantes recouvertes de dentelles et de nœuds, certains étaient même vêtus d'armures ou de capes. J'avais vraiment l'impression de visiter un château, on monta un grand escalier richement décoré de marbre, de pierres, de fer et de bronze. Puis nous traversâmes encore plusieurs couloirs somptueux. Les lieux me faisais vraiment penser au musée Jacquemart-André, boulevard Haussmann à Paris que nous avions visité Florent et moi lorsque nous étions au lycée, à l'époque nous suivions tous les deux l'option Art plastique. La pouffe émit un « wouah », et pour une fois j'étais entièrement d'accord avec elle, tout était magnifique. Je voulu m'approcher des fenêtres pour voir dehors, mais gros taré n°1 me retint en posant une main ferme sur mon épaule. Alors que je me tournait vers lui les sourcils froncés, prêt à lui envoyer une réplique particulièrement acide comme je sais si bien le faire, il me coupa avant même que j'ouvre la bouche avec un « plus tard », ses yeux rouge ne toléraient aucune objection.
- Ça fait un moment que tu ne m'appelles plus « majesté », t'aurais-je vexé ? Balançais-je avec un sourire mesquin.
Sa main se crispa sur mon épaule et il serra les dents. Ouais c'est plus fort que moi, quelque soit la situation, faut toujours que je foute ma merde, c'est naturel chez moi. Je m'apprêtais à en rajouté une couche, mais notre troupe s'arrêta net et je me paya le dos de Florent de plein fouet.
- Nous y sommes ! Madame, Messieurs, le Petit Salon. Dit le gros en poussant les deux battants d'une porte.
La pièce était splendide : des meubles prestigieux en bois laqué décoré à la feuille d'or, des canapés et des fauteuils aux tissus crème orné de broderie dorée, une table basse en bois et marbre blanc, une cheminée en pierre blanche aux contours dorés. Tout n'était que blanc et or excepté les couleurs bleu pâle et rose des tapisseries qui recouvraient les murs et le grand tapis au sol, donnant à cet ensemble une harmonie et une fraîcheur remarquable. Alice entra dans la pièce à grand renfort de « wouah », de « c'est magnifique » et autres « trop beau », suivit de près par Florent qui poussa un long sifflement admiratif. Moi je n'osais pas entrer, ou plutôt je ne voulais pas. C'est con, mais je ne sentais pas à ma place. C'est toujours ce que je ressens quand je pénètre dans un endroit luxueux, je me sens mal à l'aise, je préfère largement qu'on m'invite à bouffer dans un fast food plutôt que dans un restau plus classe par exemple. Donc je reste planté là, les pieds bien encrés dans le sol, incapable de faire un pas de plus pour entrée dans la pièce.
- Un problème, Majesté ? Me demanda le blond sur un ton qui voulait plutôt dire « bouge ton cul de là ».
- Appelles-moi Léo, putain... Maugréais-je.
Il fronça les sourcils, apparemment il ne comprenait pas ma réaction, je poussa un soupire.
- Je ne peux pas entrer. Expliquais-je.
- Je ne comprends pas pourquoi vous ne le pourrez pas.
Je comprenais facilement ses pensées, il devait se dire : « t'as qu'à foutre un pied devant l'autre espèce de boulet », un truc du genre.
- C'est compliqué, mais je le sens pas...
Putain comment je pourrai lui expliqué que c'est trop classe pour moi, je pas lui dire, il va se foutre de moi... Pire, il va me forcer à entrer !
- Qu'est-ce que vous ne sentez pas ? Demanda-t-il inquiet.
- Heu... Comment dire... Je sens que si je fous un pied là-dedans, tout ça va devenir trop réel, que je ne pourrai plus revenir en arrière...
Ouais, assez bidon comme excuse mais j'ai pas pu trouver mieux.
- Mais ça l'est, Majesté. Dit-il en souriant. Tout cela est vrai, il est temps pour vous de rencontrer votre destiné.
Et sur ce, il me poussa d'une main sur épaule, se qui me fît perdre l'équilibre et m'obligea à faire quelques pas pour le retrouver. Enfoiréééé, il venait de me faire entrer.
- Il faut que j'aille prévenir les membres du Conseil ! Dit soudainement le gros en gesticulant les bras dans tous les sens.
Ce mec est une vraie tapette, j'ai rien contre les gays mais là franchement il me faisait penser au personnage d'Albin dans le film La Cage aux Folles.
- Je te remercie Hamlet, tu peux y aller. Dit Merlin.
Tiens, ce type à un nom de personnage de Shakespeare, bizarre...
- Ah, oui ! Ajouta-il. Je laisse quelques gardes postés à l'extérieur devant les portes, pour votre sécurité bien sur !
Pour notre sécurité, mon oeil ! Il avait surtout peur qu'on se fasse la malle et qu'on se balade dans le Palais, voir qu'on vole des trucs. Surtout qu'il avait dit cela en me lançant un regard dédaigneux qui se transforma en grimace lorsqu'il vit mes pieds nus. C'est vraiment le monde à l'envers, une grande folle déguisée à la mode du XVIIème siècle me prenait pour un plouc, super... Sur ce, il s'inclina et quitta le Salon suivit par ses gardes qui ne manquèrent pas de claquer bruyamment la porte au passage.
« Génial, vraiment génial... » pensais-je avec ironie, j'avais la dalle, je venais de me faire kidnappé je ne sais où par un fou et avec deux imbéciles qui n'arrêtaient pas s'extasier toutes les 2 secondes sur tout ce qu'ils voyaient. Hé, ho ! On vient de se faire kidnappé, ouhou ! Bordel, on dirait des gosses, ils sont cons, c'est pas vrai... En plus je n'avais toujours pas de chaussures ! Je restais une fois de plus planté sur place.
- Mettez-vous à l'aise, cela risque de prendre un certain temps. Dit le cinglé alors que lui même restait toujours debout.
- « Mettez-vous à l'aise » ! T'en as de bonnes, mais on est où putain ! Explosais-je.
Au moins cela avait eu le don de ramener mes camarades à la réalité, tous deux s'était figé et me regardais maintenant. L'albinos soupira de nouveau.
- Tout va bien, Majesté, ne vous inquiétez pas, il ne vous sera fait aucun mal, ni à vous, ni à vos compagnons.
- « Tout va bien » ? Non, tout ne va pas bien justement ! Comment... Qu'est-ce... Raaah ! Je poussa un cri de rage devant mon impuissance, voilà que je me mettais à bafouiller en plus. Je me gratta rageusement l'arrière de la tête.
- Je ne sais pas où on est ! Finis-je par dire.
- Je vous l'ai dit...
- Non ! C'est impossible! On ne peut pas avoir changé de monde ! Le coupais-je.
- C'est pourtant le cas. Qu'est-ce que je dois faire pour que vous me croyez ? Le blond semblait de plus en plus las.
- J'en sais rien ! Hurlais-je. Mais merde ! Tu nous as enlevé !
- Et je n'avais pas d'autre choix ! Tonna-t-il.
Sa voix résonna dans toute la pièce, j'eus même l'impression d'en entendre des échos. Ok, là je me tais, il était franchement flippant. Je ne savais pas quoi faire, aucun de nous ne bougeait plus, personne n'osa lever le petit doigt. On se souvenait tous qu'il pouvait nous faire très mal s'il le voulait. On se fixa silencieusement les uns les autres un long moment, une éternité.
- Veuillez m'excuser. Dit finalement le blond. Je vous en pris asseyez-vous.
J'hésitais à obéir, non plus parce que j'étais gêné de poser mes fesses sur un fauteuil hors de prix. Mais plutôt parce qu'un mélange de peur et de colère me figeait les jambes, en plus de mon putain d'esprit de contradiction. Mes potes en revanche n'hésitèrent pas une seule seconde, et c'est ce qui me fit céder au final. Poussant encore une fois un soupire, je traina des pieds jusqu'à un fauteuil, laissant la banquette au couple. Une fois tous les trois assis, Merlin s'installa sur un siège en face de nous. J'avais une horrible impression de déjà vu.
- Les Souverains des 4 Royaumes vont surement vouloir des preuves que vous êtes bien l'Élu, majesté... Commença-t-il.
- Ouais, moi aussi je voudrai bien en avoir...
Jusque là je n'avais absolument rien fait d'héroïque, en fait je passais plus mon temps à m'en prendre plein la gueule qu'autres choses. Donc, oui, je doutais !
- Ce qui veut dire qu'ils vont vous testez vous et vos amis, continua-il comme s'ils n'avait rien entendu, il va falloir vous battre !
- Hein ? Nous quoi ? Dit Florent.
- Je ne doute pas de vous, seul l'Élu peut m'appeler, mais cela ne leur suffira pas.
Super... On va devoir se battre contre une bande de magiciens, sans doute tous aussi tarés les uns que les autres. Ok, pas de soucis... Et on fait comment, bordel ? On va tous mourir... Bah, de tout façon je ne manquerai à personne. Les seules personnes à qui je pourrai manquer allaient mourir avec moi. Ma mère serait sans doute contente que je disparaisse, ça lui ferait oublier le plus grosse erreur de sa vie. Elle pourra continuer à vivre tranquillement avec son nouveau mari, ils feront d'autres marmos et m'oublieront définitivement. Quand à mon père biologique, je ne l'ai jamais vraiment connu. C'était un gars violent, qui communiquait plus avec les poings qu'avec la bouche, un jour il s'est barré, comme ça, je devait avoir 5 ans. Depuis je n'ai plus jamais entendu parlé de lui, peut-être est-il mort ou en prison, tous ce dont je me souviens se sont les violentes disputes entre lui et ma mère. Après soyez étonnés que j'ai mal tourné et que je sois devenu cynique en grandissant. Je suis le patient idéal pour un psy ! Mais je n'en ai jamais consulté un, il n'y a que Florent qui soit au courant de ça, je lui en avais parlé un soir lorsqu'on avait volé une bouteille de vin à ses parents et qu'on s'était pris notre première cuite, nous avions 13ans à l'époque. J'eus soudain envie d'allumer une clope. Aussitôt je me rappela que j'avais justement mon paquet dans ma poche, mais pas de feu... Et merde...
- Hé ! Merlin ou Nostradamus ou je ne sais quoi... Tu as du feu ? Demandais-je.
- Pardon ?
- Du feu, est-ce que tu as du feu ? Un briquet ou des allumettes, un truc pour créer une flamme ?
- Qu'est-ce que tu compte faire avec du feu ? Demanda l'idiote.
- T'as un plan ? Continua Flo.
- Ne me dis pas que tu compte mettre le feu et provoquer un incendie ? S'exclama alors la pouffe.
Nan, vraiment on devrait les élire couple de l'année ces deux là. Ils s'accordent tellement parfaitement que ça en est presque obscène. Cependant je réfléchi sérieusement à la proposition de la grosse. Foutre le feu et obliger les cinglés à nous ramener chez nous était tentant, mais pas réalisable, ils trouveraient un moyen de retourner les flammes contre nous grâce à leurs espèces de super-pouvoirs.
- C'est tentant... Mais j'ai un autre méga plan d'enfer. Dis-je en pensant à la clope que je comptais bien me griller.
- Vraiment ? Intervient le taré en me fixant de ses yeux rouges si dérangeant. Vous avez un plan, majesté ?
Merde... Ses yeux me mette toujours aussi mal à l'aise.
- En fait non... Finis-je par dire en soupirant en passant une main dans mes cheveux.
- Bah pourquoi tu voulais du feu alors ? Demanda Florent l'air déçu.
Hey ! Pourquoi ça devrait être à moi de trouver à une solution pour nous sauver les miches ? Je ne suis pas superman !
- Pour rien...
Adieu, cigarette et bonjour frustration ! L'albinos continuait à me fixer intensément. Ça me foutait de plus en plus mal à l'aise, mais qu'est-ce qu'il me veut ?
- Quoi ?
- Je... Excusez-moi, mais... J'ai du mal à vous suivre, vous n'avez pas peur ?
- Si, je suis mort de trouille, qu'est-ce que tu crois !
Le couple sur la banquette étaient serré l'un contre l'autre, Florent avait passé un bras autour de la taille d'une Alice tremblante et lui caressait le bras pour la réconforté. Mais on voyait clairement la panique sur son visage qui était plus blanc que d'ordinaire. En les regardant j'eus un pincement au cœur. Et merde... Ils ne méritaient pas de mourir. Je suis peut-être un salopard mais eux étaient des gens biens.
- Vous ne semblez par avoir peur pourtant. Repris l'autre en me coupant de mes pensées. Vous avez l'air si calme tout à coup.
- Je viens de péter les plombs il y a deux secondes, ça ne t'as pas suffit ? De toute façon, ça ne servirait à rien de paniquer maintenant.
Il n'ajouta rien de plus et continua à me fixer, je pouvais voir des rouages dans sa tête tellement il réfléchissait et ça me tira un petit sourire moqueur en coin. J'ai au moins la satisfaction de l'avoir fait chier jusqu'au bout. Puis une idée me vint soudain.
- Et si... Commençais-je. Et si on échouait, que se passera-t-il ?
- Vous mourrez. Dit-il simplement.
- Ça je m'en doute, mais si on est juste gravement blessé ?
- Je ne sais pas... Dit sérieusement Merlin, encore une fois je voyait les rouages. Je suppose qu'on effacera votre mémoire avant de vous ramener dans votre dimension...
C'était parfait ! Exactement ce que j'espérais. Reste plus qu'à trouver un moyen de rester en vie et d'échouer quand même. Je n'avais pas de doute qu'en à la seconde partie, le plus compliqué était de survivre. Comment pouvait-on faire ? Un éclair passa dans les yeux du blond.
- Majesté ! Vous ne comptait pas... Échouer volontairement ?
- Quoi ?
- Merci Fanny, j'ai une oreille en moins maintenant...
- Léo ! Me rappela à l'ordre mon ami.
Je posa mes coudes sur mes genoux et me pris la tête entre les mains.
- Je n'ai aucun plan, ok ? Raaah... Je poussa un petit grognement de frustration en m'ébouriffant les cheveux. Je ne sais pas comment faire, dis-je en relevant la tête.
- Vous ne pouvez pas nous aider ? Demanda soudainement Florent au blond.
Il est fou ? Il veut vraiment que le cinglé nous aide ? C'est un sadique, avec lui on risque de s'en sortir encore plus mal !
- Hélas, non, je ne sera pas autorisé à intervenir lors de l'épreuve... Soupira-t-il l'air mal à l'aise.
- Mais vous pouvez nous aider maintenant, insista mon ami, vous pouvez bien nous donner un truc, je sais pas moi... Une baguette magique, un balais, n'importe quoi !
Il se croit dans un conte de fée ou quoi ? Merlin le fixa avec étonnement quelques secondes.
- Le folklore de votre monde m'étonnera toujours... Mais vous avez raison... Si je pouvais vous apporter mon aide maintenant, je le ferai, mais la magie ne se prête pas, elle est individuelle, elle est propre à chacun... Il était à nouveau perdu dans ses réflexions, la tête baissé et le menton dans une main. Par contre... Et si...
« Oui ? Allé mon grand, on t'écoute », l'encourageais-je mentalement.
- Et si, je trouvais un moyen d'éveillé vos pouvoirs maintenant ! Ou du moins, d'accélérer vote éveil ! Repris-t-il en relevant la tête vers moi.
Oh... Ça sent mauvais pour moi...
- Mais ça risque d'être un peu douloureux pour vous, Majesté...
- Bah tiens donc, pourquoi ça ne m'étonne pas ?
Je le savais, ce type est un sadique ! L'albinos se rembruni et croisa les bras.
- Rôôôh ! Allé Léo, c'est pas le moment de faire ta chochote ! S'exclama la pouffe.
- Quoi ? Excuse-moi ? Dois-je te rappeler ce qu'il s'est passé dans ton appart' tout à l'heure ?
- Je n'ai pas besoin que tu me le rappel, dit-elle le visage encore hanté par l'horreur, mais il faut que tu le fasses, apparemment il n'y a que toi qui puisse faire quelque chose pour qu'on s'en sorte...
- Merci et bonjour la pression. Je ne suis pas un héros, allo! Je suis normal, j'ai pas de pouvoirs magiques, arrêtez votre délire ! Florent, arrête de me regarder avec ces yeux là ! Dis-je en me tournant vers mon ami qui me regardais d'un air suppliant.
Il continua à lancer un regard de chien battu.
- S'il te plait, Léo, je sais que tu peux le faire...
Merde... J'aime pas quand il fait ses yeux là. Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'il comptait toujours autant sur moi ? Le peu de bonnes actions que j'avais faites dans ma vie, je ne les devais jusque là qu'a Florent. Il avait le chic pour venir se réfugier chez moi au moindre problème. Bon, ok, je ne suis pas tout à fait honnête, la réciproque était vrai, il venait toujours me sauver les miches quand j'en avais besoin dans une bagarre ou me prêtait de la bouffe lorsque les fin de mois étaient difficiles. Je ne sais pas pourquoi, ça me rappela la fois où il m'avait fait son regard de chien battu pour que j'achète un sandwich à un clodo, parce qu'on « ne pouvait pas laisser ce pauvre homme mourir de faim quand même ... » . Résultat, le « pauvre homme » nous avait renvoyé le jambon-beurre en pleine poire, préférant sans doute qu'on lui file du blé. Bordel, cette fois c'était nous les pauvres hommes qui risquaient de mourir... Et j'étais encore en train de me faire avoir...
- Et Merde... Lâchais-je tandis que mon ami poussa un soupire de soulagement, je venais de céder. T'exagères, t'es plus grand et plus costaud que moi...
- La magie n'a rien à voir avec le physique, même si être en bonne santé et prendre soin de son corps nous aide à garder notre contrôle sur elle. Intervint le cinglé.
- Merci pour les explications scientifiques Einstein, dis-je en me levant, bon et je suis sensé faire quoi ?
- Avant toutes choses, est-ce que vous pouvez enlevez votre ceinture mademoiselle Demanda-t-il a la chieuse.
- Hein ? Pardon ?
- Sa quoi?
- Nan mais ça va pas ?
- Du clame, du calme... Dit-il en levant les mains devant lui pour apaiser nos protestations. C'est pour que votre ami ne se morde pas la langue et surtout il ne faut pas que les grades se rendent compte de ce que nous sommes en train de faire, ils risquent d'entrer pour nous arrêter s'ils l'entendent crier.
Je déglutis bruyamment. Oh misère, manquait plus que ça, me qu'est-ce que je suis en train de faire ? Alice retira sa ceinture les mains tremblantes et la tendis au blond qui se leva pour la prendre.
- Venez par ici, Majesté. Dit-il en allant se positionner dans un endroit qui n'était pas encombré par le mobilier. Je ne suis pas certain que cela fonctionne, me confia-t-il lorsque je positionna en face de lui. Tenez, mettez-la dans votre bouche.
- Oh, bordel... Murmurais-je.
- Hé ! C'est une Levis, alors ne va pas foutre la trace de tes sales dents en mordant trop fort et ne baves pas dessus ! Ordonna la pouffe derrière-moi.
- Moi aussi je t'aime, ça me fais vraiment plaisir que tu t'inquiètes pas moi comme ça. Lâchais-je avant de mordre de toute mes force dans le cuir.
- Êtes-vous êtes droitier ou gaucher ? Me demanda l'albinos.
- Doifffierf. Dis-je en levant la main droite et en bavant abondamment.
- Alors il me faut votre main gauche, dit-il en me prenant la dite main, car vous risquez de sentir une certaine gène pendant quelque temps.
Sur ce il se mordit le pouce jusqu'aux sang et commença à tracer un symbole sur le dos de ma main tout en murmurant un charabia incompréhensible. Je cru que j'allais tourner de l'œil. Oh mon Dieu, qu'est-ce que j'étais en train de faire ? J'allais volontairement laisser ce cinglé me faire du mal... Sa voix résonnais dans ma tête comme une chanson dont on n'arrive pas à se débarrasser. Je commença à me sentir distant de ce qui m'entourait, mon corps vibrait au rythme de son incantation, je sentais des sueurs froides dans mon dos. Alors que je commençais à entrer en léthargie une douleur atroce se propagea depuis ma main dans tout mon corps, des coulés de laves se répandaient dans mes veines et je tomba à genoux lorsque la douleur explosa mon cerveau. J'aurais hurlé de douleur sans le cuir pour m'entraver la bouche. Je me souvenais vaguement que je devais rester le plus silencieux possible mais je ne savais plus pourquoi, je devais fou d'une douleur que j'essayais d'expulser de mon corps en poussant des grognements. Je serrai la main qui tenait la mienne de toutes mes forces tandis que je basculais en arrière en me griffant le visage de mon autre main. J'entendais de plus en plus fort la voix de merlin dans ma tête. Une poigne de fer sur mon poignet droit m'empêcha de me griffer de nouveau et le cloua au sol. Sol ? Tiens je ne me souvenais pas être tomber ? Mes pensées devinrent de plus en plus claires et je sentis que c'était bientôt terminé. Un souffle froid, comme une tempête me parcourra alors à l'intérieur, chassant la lave par les pores de ma peau. J'ouvris peu à peu les yeux. J'étais couché par terre sur le dos, mes jambes pliées dans des angles pas naturelles qui me faisaient mal, mes talons au niveau de mes hanches, je tremblais, j'avais des spasmes et j'étouffais à cause du cuir dans ma bouge qui m'empêchait de respirer normalement.
La voix de Merlin se fit de plus en plus basse, devenant presque inaudible avant de s'éteindre. Il lâcha mon poignet et me retira la ceinture de la bouche. Il me murmurait de nouveau des trucs, mais pas une formule magique, c'était plutôt « tout va bien, c'est terminé », des choses dans ce genre là. Moi, j'en avais rien à foutre, tout ce que je voulais c'était qu'il bouge son cul parce qu'il était lourd et qu'il était en train de m'écraser. Hein ? Attendez, « lourd » ? « M'écraser » ? Je releva péniblement la tête pour regarder ce qu'il foutait. Ce con s'était foutu à califourchon sur moi !
- M'écrases... Bouges... Gémis-je.
- Hein ? Oh ! Pardonnez-moi ! S'exclama-t-il en se dégageant précipitamment. Je ne mettais point aperçu que nous étions dans cette position !
Je déplia doucement ma jambe droite avant de l'étendre correctement sur le sol en gémissant, j'allais faire de même avec ma jambe gauche mais le blond pris les devant et la bougea à ma place. Puis il passa un bras dans mon dos pour me relevez le buste.
- Vous avez été très courageux, me dit-il.
Hein ? Il se fout de ma gueule ? Il me torture et après il me fait des compliments ? C'est un sadique, je le savais ! Je lui lança un regard noir, trop fatigué pour l'insulter. Je leva lentement mon bras gauche pour regarder ma main. What The Fuck ! C'est normal cette fumée noire qui s'échappe du dos de ma main ? Je laissa échapper une exclamation sous le coup de la surprise. Plus la fumée se dissipait plus la marque grossière tracer avec le sang de Merlin se transformait et se réduisait en lignes fines et nettes. Peu à peu un dessin m'apparut, un triple cercle contenant un pentagramme à 10 branches qui contenait lui même un autre cercle remplit d'arabesques et de symboles complexes.
- On dirait un tatouage... Pensais-je à vois haute.
- S'en est un, me confirma le blond.
- Sympa, merci de prévenir...
- Il était possible que vous ne surviviez pas, la plupart des marges qui ont tenté ce sort sont morts brulés vif par leur propre magie. Je suis heureux que vous ayez survécu, c'est le signe que vous êtes bien l'Élu ! Je ne m'étais pas trompé !
- T'as encore essayé de me tué...
- J'étais intimement persuadé que vous alliez survivre, Majesté !
- Allons bon... Ça me rassure !
J'étais trop épuisé pour me mettre en colère. Je sentis qu'il me faudrait des heures de contemplation pour arriver à voir tous les détails de ce nouveau tatouage, aussi je laissa retomber ma main. Je n'avais pas des heures devant moi, inutile de perdre plus de temps. Je tenta de me mettre debout mais je n'y serai jamais parvenu sans l'aide du blond.
- Bon, tu peux m'expliquez à quoi ça à servi tout ça ?
- C'est un sceau, il va vous servir à éveiller vos pouvoir, c'est un accélérateur en quelque sorte cependant il risque d'y avoir de petits effets secondaires...
- Comment ça « de petits »... Waaah ! C'est quoi ça ! T'as cramé la moquette !
Des traces noires de brulé formaient le même dessin ésotérique de ma main sur le sol.
- Ce n'est pas une moquette mais un tapis, Majesté. Me repris l'autre.
- On s'en fout, comment on va faire pour cacher ça, c'est trop grillé, sans mauvais jeux de mots. Hé ! Les gars, ça fait un moment qu'on ne vous entend pl...
Encore une fois je resta sans voix, mes amis étaient figés, je dis bien « figés », ils étaient statufiés les bras dans le vent, la bouche ouverte, les yeux rond, comme des victimes de la Gorgone Méduse. Je pris une grande inspiration pour ne pas crier et que la garde débarque.
- Merliiiiin, dis-je d'une voix sifflante, c'est quoi çaaa ?
- Oh ! C'est vrai ! Je leur ai jeté un sort pour qu'ils ne fassent pas de bruits.
- Vous les avez momifiés !
- Mais bien sur que non, couvrez la bouche de Mademoiselle avec votre main valide tandis que je fais de même avec son compagnon, ils risquent de hurler leur qu'ils reviendrons à eux.
- Franchement, tu fais peur... Au fait, pourquoi t'as pas fait pareil avec moi ? Ça aurai pu m'éviter d'avoir vachement mal ! Demandais-je en me plaçant derrière la chieuse.
- Je ne peux pas lancer deux sort en même temps sur la même personne.
- Tu parles d'un mage !
J'eus juste le temps de mettre ma main sur la bouche de l'emmerdeuse avant que le sorcier ne libère son sort. Et il avait raison, Alice se mis a crier en se débattant comme une diablesse. De son coté mon meilleur ami fit la même chose, le cinglé sembla avec autant de mal à le contenir que moi avec sa petite amie.
- Hooo... Doucement vieux canasson, papa est là, tout va bien... Dis-je pour la rassurer.
Elle s'arrêta instantanément et tourna sa tête de grenouille vers moi, puis se jeta sur moi pour me serrer dans ses bras. N'étant pas habitué au démonstration d'affection, je resta pantelant, les mains dans le vide tandis qu'elle essayait de m'étouffer.
- Ho ! Mon Dieu ! Je suis tellement désolée, si j'avais su que tu allais avoir aussi mal, jamais je n'aurai proposé cette idée ! Pardon, je suis qu'une stupide grâce !
- Je te le fait pas dire... Elle me frappa l'arrière du crâne. Aïe ! Bah alors ? Tu veux plus me faire de bisous ?
- Je retire ce que je viens de dire, t'es trop con.
- Allé, avoue que t'as eu peur pour moi ! Dis-je avec un grand sourire mesquin, histoire de bien enfoncer le clou.
Puis une autre masse fonça sur moi pour m'étouffer à son tour.
- Tu vas bien, hein ? Tu vas bien ?
- Oui, Flo, ça va. Mais ça risque pas de durer si tu continus à m'étouffer !
Il desserra un peu son étreinte et me regarda droit dans les yeux.
- Si jamais on s'en sort vivant, je te serai redevable à vie !
- Rôh ! Mais ça va, arrêtez votre mélodrame tous les deux ! On a encore du pain sur la planche.
- C'est exacte. Intervient l'albinos. Pour commencer, il faut cacher ces traces, dit-il en désignant du doigt le tapis cramé, aidez-moi à déplacer le plus silencieusement possible les meubles dessus.
Aussitôt nous nous activèrent tous les quatre pour soulever le canapé et les fauteuils afin de recouvrir les marques.
- Franchement, c'est grillé, on ne pourrait pas plutôt prendre une des tentures sur les murs et la foutre par terre ? Suggérais-je.
- Tu crois pas que ce serait encore plus grillé ? Railla Florent.
- Excusez-moi d'être de le seul à se sacrifier et à réfléchir pour nous sauver les miches...
Quelques minutes plus tard, notre méfait était accompli, enfin plutôt la dissimulation de notre méfait était terminée.
- Ça peut le faire, si on n'y regarde pas de trop près. Commenta mon ami.
- Reste plus qu'à espérer que Tartufe et ses gorilles ne soient pas observateurs... Conclus-je.
Merlin s'avança vers moi.
- Il faut également cacher votre main, Majesté, le Conseil ne doit par voir le symbole, sinon les conséquences en seraient terrible.
Sur ce il déchira une bande de tissus sur son pull, comme si c'était du papier, et entreprit de me bander la main.
- Au fait, ça fait un moment que je me le demande, ce serait pas mes fringues que tu portes ?
- Si, en effet. Je me suis permis de vous emprunter ces vêtements lorsque je vous ai ramené chez vous, les miens étaient trop repérables dans votre monde, je ne pouvais pas me déplacer discrètement.
- Et tu viens de déchirer mon pull...
J'étais dégouté. Ok, ce sont des fringues bon marché, mais quand, j'observais le bandage en boudant.
- Vous croyez vraiment que c'est bon le moment pour me faire ce type de reproches ? Soupira l'albinos en levant les yeux au ciel.
- Mouais, peut-être pas... Je lassa retomber ma main.
Une minute de silence passa.
- Bon, et maintenant qu'est-ce qu'on fait ? Demandais-je. On se touche ?
Apparemment non. Les portes s'ouvrirent en grand et le petit tas entra d'un pas pressé, son visage agité de tiques nerveux. Je remarqua qu'il s'était changé, il portait une grande tunique blanche par dessus ses vêtements.
- Le Conseil est là ! Dépêchons, il ne faut pas les faire trop attendre ! Dit-il. Messire Merlin, votre robe réglementaire, ajouta-t-il en tendant une tunique semblable à la sienne au sorcier.
- Hamlet, pourquoi n'en as-tu pas apporté pour nos invités ? Demanda le blond en enfilant sa « robe ».
Le bouffon haussa les épaules.
- Ce ne sera pas nécessaire pour eux, ils ne sont pas de notre monde ! Dit-il en tournant le dos et en s'avança d'un pas toujours aussi pressé vers la porte. Allons ! Dépêchons ! Nous dit-il en se retournant vers nous et en nous jetant un regard méprisant.
- Bon, bin... Quand faut y aller... Soupirais-je en m'avançant doucement, le cœur battant à en faire vibrer ma cage thoracique.
Mes amis suivirent le pas et se placèrent à mes cotés, Merlin puis la garde fermèrent notre marche funèbre.
- Putain, j'le sens pas, ça pu la merde... Murmura Alice.
J'étais étonné de l'entendre parler aussi vulgairement mais pour une fois j'étais entièrement d'accord avec elle, son petit ami lui prit la main. J'eus alors un réflexe qui m'étonna moi-même, je lui tendis le coudre pour qu'elle puisse y passer son bras. Elle me fit un sourire pâle, passa sa main sous mon coude et la posa sur mon avant bras. A cet instant je me demanda si elle était très courageuse ou bien incroyablement stupide de me sourire comme ça. Mouais, je vous laisse juger...