Avertissement : Non seulement il y a beaucoup de sexe mais en plus Lance oublie toutes les leçons qu'il a apprises et a du sexe oral non protégé. A la maison ne faites pas comme lui mes enfants !
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Physique
Il agrippa les draps, les serrant avec force, désespoir, le corps tremblant, tentant de réfréner ses hanches qui se soulevaient, voulant s'enfoncer encore plus loin dans cette chaleur humide et délicieuse.
Ce n'était pas la première fois qu'on lui faisait une fellation et de loin, mais jamais encore il n'avait été si vite conduit au bord de l'orgasme, chaque fibre de son corps vibrant sous l'expertise de cette bouche et de cette langue.
Il ne savait pas à quoi c'était dû. Il se refusait à croire que c'était parce que c'était un homme en train de lui tailler une pipe. Certes il ne doutait pas qu'il connaisse les endroits les plus sensibles mais c'était un mec, il devrait être plus rebuté par l'idée de ces poils rugueux contre ses cuisses, pas plus excité à chaque fois qu'il se sentait griffé.
Il râla lorsqu'il le sentit se retirer, léchant une derrière fois son sexe avec un mouvement incroyablement sensuel qui le laissa essoufflé.
Il le regardait, ses yeux verts reflétant la lumière de la lampe, ses lèvres rouges, gonflées et luisantes. Il avait envie de l'embrasser, maintenant, de sentir son odeur sur ses lèvres, de plonger dans cette bouche brûlante et de tirer de lui les mêmes cris. Mais il n'osait pas faire ce qu'il lui avait fait, alors il se contentait de prendre son visage en coupe et de l'amener sur lui, l'embrassant à perdre haleine.
Des mains d'homme caressaient son corps, calleuses, grandes, brutales. Il sentait son sexe contre le sien. Il n'arrivait plus à se rappeler quand il s'était déshabillé, s'il l'avait regardé alors, nu, musclé, viril.
Habituellement il murmurait une litanie de compliments et poussait des grognements sourds, là il gémissait et haletait comme une femme lorsqu'il le touchait.
L'autre était silencieux, il ne disait rien. Les seuls bruits qui rebondissaient dans la chambre d'hôtel étaient donc ces halètements pornographiques et ces gémissements embarrassant.
Un doigt se posa sur ses lèvres et, après un moment d'hésitation il ouvrit timidement la bouche et le lécha, arrachant un grognement à son partenaire. Enhardi par la réaction il l'attira plus profond et se mit à le sucer. Comme l'autre homme l'avait fait avant lui, comme il voudrait…
Un autre doigt vint rejoindre le premier et il sentit le corps au-dessus du sien bouger, il le sentit se déplacer vers le côté, lui laisser le champ libre pour écarter les cuisses.
Il déglutit difficilement. Il n'était même pas saoul et il savait à quoi allaient servir les doigts qu'il enduisait de salive et caressait de sa langue. Il n'était pas vraiment sûr d'être prêt, d'ailleurs il commençait à paniquer maintenant que ce corps brûlant n'était plus sur le sien, l'enveloppant de plaisir.
Les doigts se retirèrent. Il ouvrit la bouche. Il ne savait absolument pas ce qu'il allait dire, il allait mettre les pieds dans le plat et il repartirait avec un très gros problème de rigidité dans le pantalon, il en était sûr. S'il s'était trouvé avec une femme il aurait su trouver les mots. D'un autre côté s'il s'était trouvé avec une femme il n'aurait même pas eu besoin de parler parce qu'il n'aurait pas été dans cette situation.
Un râle sourd et guttural l'arrêta, l'amenant à baisser les yeux sur ce qui se passait juste à côté de lui. Il était à genoux et les doigts avaient disparus derrière lui et à la tension de son visage et au gémissement il n'avait pas de mal à deviner ce qui se passait. Ses joues s'enflammèrent et son sexe se dressa, plein de désir et de curiosité.
Il se redressa et se rapprocha de lui, déposant une myriade de baisers sur son visage tout en examinant ses réactions, les spasmes qui secouaient ses muscles pendant qu'il se préparait. L'Anglais lui fit un de ses sourires ravageurs et il répondit en léchant l'un de ses tétons ce qui le fit gémir à nouveau.
Il laissa ses mains parcourir ce corps masculin à la fois semblable et si différent du sien. Il remarqua la couleur foncée de ses tétons, les poils blonds qui brillaient sur son bas-ventre descendant en une spirale hypnotique vers son sexe lourd et érigé qui lui coupa le souffle, l'amenant à passer sa langue sur ses lèvres pour tenter de les humidifier. Il ne résista pas à approcher sa main pour l'effleurer, ce qui fit trembler et haleter ce corps hâlé et lui donna encore plus soif d'étreindre cette chair douce et brulante.
Levant les yeux vers son visage ravagé par le désir, le plaisir et la douleur, il commença à le branler, sans bien savoir quel rythme prendre, les mouvements raides face à cette situation nouvelle. Mais le spectacle, oh le spectacle était à la hauteur. L'Anglais si sûr de lui, si beau tremblait sous ses caresses. Des spasmes agitaient ses cuisses alors que ses genoux avaient du mal à garder la posture. Son corps était éclaboussé de rouge et sa bouche s'ouvrait sur une respiration de plus en plus difficile. Il le rendait fou de désir.
Enfin une main le repoussa sur le lit et il fut de nouveau enjambé. Il sentit ses yeux se refermer tandis qu'il le positionnait contre ses fesses, à l'entrée de son corps. Et il le prit en lui, descendant lentement, l'entourant d'une chaleur étroite insupportable, délicieuse. Il poussa un long soupir de satisfaction quand il fut entièrement à l'intérieur. Son corps vibrait de désir et d'excitation mais au moins ce n'était pas pour l'instant si différent d'avec une femme. Enfin si on exceptait la présence chaude et lourde de ses bourses contre son ventre et son sexe qui attirait irrémédiablement son regard.
L'autre se remit à bouger, montant et descendant comme la marée, faisant monter de ses lèvres des cris de plaisir qui trouvaient écho dans ceux qui tombaient s'écraser sur sa peau, l'électrisant encore plus. Le moindre frôlement lui enflammait le sang et il avait beau s'accrocher aux draps il n'arrivait pas à se contrôler, il n'avait plus qu'une envie, prendre le contrôle et s'enfoncer en lui de toute la force de son désir.
Ce qu'il fit. Ses mains s'emparèrent de ses hanches et il les fit rouler sur le côté, le renversant. Il le laissa se faire à la position, soulever les hanches pour enlever les draps qui le gênaient. Il posa ses jambes sur ses épaules et commença à bouger, s'enfonçant plus profondément encore.
C'était divin. Aucune femme contre lui n'avait jamais été aussi étroite ou aussi chaude, n'avait soulevé les hanches avec autant d'ardeur pour venir à sa rencontre ou n'avait attrapé avec force son cou pour lui souffler au creux de l'oreille « Plus profond vers la droite ». Et lorsqu'il avait obéi aucune n'avait poussé un cri aussi rauque, aussi animal. Il avait souvent eu des traces des sillons de griffes labourant son dos mais jamais ces ongles courts se plantant profondément dans sa chair au rythme des poussées. Jamais encore il n'avait pu être aussi sauvage dans ses gestes, aussi brutal dans ses mouvements. L'Anglais était solide et lui rendait ses coups avec autant de force et de passion. Le mouvement était accéléré et presque frénétique et la tête lui tournait sous tant de sensations. Il le mordait en l'embrassant, il se crispait sur son sexe emprisonné entre leurs deux ventres qui tressaillait, rouge et gonflé. L'odeur de sueur et de sperme était omniprésente comme un musc animal et le rendait fou. Il n'arrivait plus à se contrôler et il…
Tout son corps se tendit alors que la jouissance le prenait par surprise, une main sur le lit, l'autre encore sur le sexe gonflé qu'il caressa pour l'amener avec lui vers l'extase. Il tenta de prolonger le mouvement, désespéré à l'idée de ne pas avoir réussi à le faire jouir. Il tenta de prolonger son érection, le pilonnant avec le dernier désespoir, jusqu'à ce qu'enfin le corps sous le sien tremble et que sa semence se répande sur sa main.
Il dégagea ses jambes et se laissa tomber sur lui, épuisé, la tête vide.
Ils s'étaient rencontrés à une conférence sur la physique quantique. Ce qui était ridicule parce que la physique quantique le faisait dormir. Mais bon, Arthur et Lad étaient en plein boulot et ils voulaient absolument assister à la conférence du Professeur Laverty donc il avait été envoyé comme un vulgaire garçon de course pour aller mettre son microphone sur le bureau, appuyer dessus pour enregistrer et fin. Maintenant il était coincé dans un amphi rempli presque exclusivement de mecs et de quelques thons avec de gros problèmes d'acné… Ah et il ne comprenait rien du tout à ce que disait le conférencier. Et il n'avait pas de livre. Et même s'il en avait un il ne l'aurait pas sorti parce que le mec avait une supervision et avait déjà fait sortir sous les huées un étudiant qui avait sorti un magazine à cinq minutes du début de la conf.
Donc il s'emmerdait. Comme un rat mort.
Il avait bien essayé de trouver à draguer mais avec Roboprof il ne risquait pas de bouger de son siège sans se faire remarquer. Et il avait fait la connerie d'aller s'asseoir au troisième rang en pensant que comme tous les autres profs il ne verrait pas ce qui était trop proche. Moralité il n'avait que deux rangs à contempler et il n'y avait que des thons. Et des mecs bien sûr mais il s'en foutait et en plus eux aussi c'étaient des cageots.
Bien sûr quand sa voisine avait fait tomber sa gomme il la lui avait rendue avec son plus beau sourire mais sa tête de pizza lui avait fait se retourner avec un air de concentration absolu. Même avec un sac sur la tête elle n'était pas potable et il n'était pas en cours de physique donc elle ne lui servirait à rien.
Le seul truc reposant pour les yeux (à part le prof qu'était un jeune rouquin aux T-shirts crades et déchirés mais pas trop laid) c'était son voisin de droite qui au moins était beau et bien habillé. Il ne doutait pas que les demoiselles de derrière devaient toutes être en train de soupirer en les regardant. Après tout ils étaient tous les deux blonds et hâlés, son voisin avait la carrure d'un sportif de haut niveau (à se demander ce qu'il faisait là, mais au vu de la rapidité de ses notes c'était vraiment un nerd) et des fringues assez luxueuses et classe, il n'y avait qu'à voir son polo griffé, un vrai en plus.
Bref, il alternait entre le prof, sa feuille blanche qu'il avait sorti pour éviter de se faire pourrir par le furieux et son voisin. Et il réfléchissait. A la publicité, à la distribution, à la VPC. Il griffonnait de temps en temps puis relevait la tête, contemplant le profil du voisin. Il avait un de ces visages aux traits réguliers, parfaits, masculins, classiques.
A un moment, inévitablement leurs yeux se rencontrèrent. Il sourit avec naturel à son voisin ce qui lui valut un haussement de sourcils puis un sourire tout à fait charmeur et ils reprirent leurs activités.
Il croisa son regard plusieurs fois encore au cours de la conférence et il lui sembla que leurs genoux se frôlaient assez souvent mais il n'y prêta pas plus d'attention qu'au discours abscons et soporifique du conférencier.
Quant enfin l'épreuve de patience toucha à sa fin il s'étira copieusement pendant que les fans en délire s'approchaient du maître pour mieux se faire rejeter. Il rangea ses papiers griffonnés en vrac dans son sac et le balança sur son dos. Tête de pizza bouchait le passage ayant fait tomber par terre tout le bordel de son cartable. Il se tourna donc vers son voisin qui lui sourit. Décidément il avait une touche. Il sentait le regard des filles de derrière sur eux et décida de jouer le jeu. Il lui envoya un sourire éclatant.
— Je suis Lance, dit-il en levant la main.
— Steve, répondit l'autre en la lui serrant avec force mais sans trop de pression non plus, ne transformant pas un simple geste en un concours de testostérone.
— C'était intéressant ?
— Très novateur et réellement passionnant. Mais ce n'est visiblement pas votre truc.
Il parlait avec un accent anglais qui rajoutait à son charme. Il entendait les filles chuchoter juste derrière eux.
— Clairement pas. Des amis m'ont demandé de la leur enregistrer. Tout ce que je sais de la physique quantique c'est E = MC². Et encore ça c'est parce que c'est marqué sur un des T-shirts de mon pote.
L'Anglais avait un rire très agréable, chaud et entraînant. Indubitablement charmant, voir même un charmeur né.
— Et maintenant il va falloir que je descende dans l'arène des geekilions pour récupérer le Saint Graal.
Il remonta la lanière de son sac à dos avec nonchalance, le sourire toujours collé au visage, attendant de voir si son commentaire ferait effet.
— Je peux aller le chercher et pendant ce temps vous me réservez une place au 77.
Bingo !
Il se laissa rougir juste une seconde et le remercia avec un sourire encore plus grand.
Lorsqu'il se retourna tête de pizza avait une hémorragie et il l'acheva en lui demandant d'une voix douce si ça allait et en lui donnant un kleenex.
Le bar était déjà pas mal rempli mais un sourire à la serveuse et un clin d'œil à des thons lui permit de libérer deux places au comptoir. Il n'eut aucun mal à se faire offrir le premier verre de la soirée et il nota quelques idées sur un coin de feuille en attendant.
Steve était vraiment bel homme et avec une grâce naturelle qui ne gâchait rien. Il regarda hommes et femmes se retourner sur son passage et se dit qu'il avait bien employé son après-midi. Bien sûr Lad et Arthur l'attendaient comme le messie en ce moment même pour pouvoir écouter leur conférence et en parler pendant des heures mais ils attendraient encore un moment parce qu'il avait bien l'intention de profiter de l'étrange gibier qu'il avait levé.
Il s'était déjà fait draguer par des mecs, c'était la rançon de la beauté et du succès, mais jamais par des hommes dignes de sa compagnie et qui pouvaient lui apporter quelque chose, ici un dictaphone et une audience captivée. Bien sûr il n'était pas gay mais ça ne servait à rien de réduire les espoirs de ce pauvre Steve à néant.
— Merci pour le dictaphone. Laisse-moi t'offrir un verre.
Il était temps de passer au tutoiement. Qui lui valu un nouveau sourire ultra-bright.
— Pas de refus.
Ils échangèrent les informations chiantes d'usage, qui ils étaient, ce qu'ils faisaient dans la vie, où ils voulaient se retrouver dans quelques années et pourquoi il valait mieux faire ses études en Amérique plutôt qu'en Angleterre.
Il se laissa inviter par Steve dans un excellent resto français avec une carte des vins qui aurait fait pleurer de rage et de jalousie sa mère. Enfin avant qu'elle ne se brûle totalement les papilles à boire soir et matin.
L'ambiance était très chic et le cadre très classe et les deux étudiants détonnaient mais le maître de salle et la serveuse avaient été éblouis par leurs deux sourires et ils dînèrent en paix.
Parler avec Steve était facile. L'écouter aussi. C'en était presque magique. Il n'avait jamais été aussi à l'aise à un rendez-vous. A quoi se cacher la vérité c'était un rendez-vous, le cadre, la conversation, Steve qui payait. Il se faisait courtiser. Et ce n'était pas pour lui déplaire. Il était beau et surtout subtil, l'effleurant juste par moments, le regardant de ses grands yeux verts… Non vraiment, pas désagréable du tout.
Il n'avait pas beaucoup bu, dégustant le vin, partageant la bouteille avec tranquillité, il n'avait donc aucune explication rationnelle à sa réponse.
Ils étaient sortis du restaurant et avaient commencé à marcher. Au coin de la rue Steve s'était arrêté et lui avait demandé s'il voulait passer prendre un dernier verre avec lui. Ils étaient entré dans le bar d'un grand hôtel et lorsque l'anglais lui avait demandé s'ils pouvaient continuer cette conversation en privé il avait accepté.
Il n'était pas gay. C'était évident. Et aussi plaisante et incroyable qu'ait été cette nuit elle ne changeait pas sa vie ni son orientation sexuelle. Il n'était toujours pas gay.
Mais il avait encore envie de coucher avec Steve.
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La bibliothèque était à moitié vide. Et pourtant il n'était que 20h00. Steve secoua la tête, désolé par le niveau lamentable des universités américaines, si même à Berkeley il y avait si peu d'élèves studieux cela laissait augurer bien des désastres pour l'avenir.
Il se leva cependant et rangea ses affaires. Il passa avec soin son écharpe autour de son cou, même s'il y avait pas de fog dans ce pays il n'y faisait pas moins froid et humide et il n'avait aucune envie de tomber malade. Il sourit à la bibliothécaire du soir qui papillonna des yeux en lui rendant son sourire et sortit pour rentrer à l'appartement. N'importe quel autre jour il serait resté jusqu'à la fermeture, en profitant pour demander à accéder à des ouvrages normalement interdits à de simples élèves de son niveau, mais ce soir il avait rendez-vous.
Un rendez-vous secret comme tous ceux de ces derniers mois mais au moins ce soir il ne dormirait pas seul dans son lit et il aurait quelqu'un avec qui parler. Même s'il était aussi superficiel que vaniteux. Et il le trompait avec des femmes.
Il n'attirait que les connards. Voire il ne couchait qu'avec des connards.
D'un autre côté il l'avait cherché à sortir avec un hétéro.
Il soupira en rentrant dans la voiture.
Quand Lance lui avait dit qu'il voulait continuer à le voir il avait hésité. Longtemps. Il n'avait pas eu besoin de plus d'une heure pour voir quel genre d'homme il était : calculateur, manipulateur, séducteur et hétéro. Il ne comprenait toujours pas comment il avait fait pour l'attirer dans son lit, mais le sexe avait été vraiment bon, même avec un noob comme lui alors il hésita. Et Lance l'avait regardé avec ses grands yeux bleus de labrador et il avait accepté.
Ils n'avaient mis aucune règle, n'avaient donné aucun nom à leur relation. Il savait que Lance allait le garder caché, qu'il continuerait à sortir avec des femmes pour soutenir sa réputation et juste parce qu'il se fichait que ça le blesse. Il le savait mais il avait accepté. Parce qu'au début il s'en fichait, après tout, Lance était un bon coup et il avait besoin de ça après encore un échec sentimental. Il n'allait pas s'attacher à ce blond superficiel. Aucune chance.
Il était con et n'apprenait jamais. Bien sûr qu'il s'était attaché. Lance était drôle, beau, facile à vivre lorsqu'ils étaient ensemble et même s'il refusait catégoriquement d'être en-dessous le sexe était génial. Et il s'amourachait toujours des connards qu'il ne pouvait pas avoir.
Il devrait acheter des bouquins pour lutter contre ça : « Cesser de tomber amoureux de connards pour les nuls », « Je construis ma vie en me faisant du bien », « J'arrête le suicide affectif », ou alors appeler les émissions de radio du milieu de la nuit où Miss Hart répondait à vos problèmes de peine de cœur avec des phrases toutes faites.
Bref, il était dans la merde.
Sauf que ça s'arrêtait maintenant. Il était hors de question qu'il continue à se faire marcher dessus par Lance.
Quoi qu'il arrive ça serait tombé à l'eau de toutes façons, à la fin de l'année il retournait en Angleterre et Lance ne l'aurait jamais suivi. Sans doute n'aurait-il même pas voulu qu'il le suive. Il ne doutait pas que son père aurait été heureux de le voir débarquer avec un étudiant américain dans le manoir familial. La presse à scandale aurait été ravie…
L'air était frais dans la rue quand il descendit de voiture et il leva les yeux sur l'immeuble. Au quatrième la lumière était allumée. Lance était déjà là.
Il lui avait donné les clefs un mois auparavant. C'était un acte stupide, il le savait mais il avait quand même espéré que ça changerait quelque chose entre eux…
L'ascenseur n'était pas en panne pour une fois et il commença à enlever son écharpe. Dès qu'il ouvrit la porte une odeur de nourriture et la chaleur l'assaillirent. Lance avait préparé à manger et même s'il n'était pas le meilleur cuisto de la vie de Steve au moins il cuisinait mieux que l'anglais moyen.
— Hey, bonsoir.
Le tablier lui allait bien et comme toujours il avait du mal à résister à son sourire alors il l'embrassa, en profitant pour respirer son odeur sous les épices qu'il avait généreusement versées dans le plat.
— Bonsoir.
— J'ai fait du riz aux haricots rouges. On mange tout de suite.
Bon, il allait attendre après le repas, mais cette fois-ci il allait lui dire et rompre, c'était définitif.
Le repas était bon, meilleur même que d'habitude et Lance avait envie, plus encore que d'habitude, se lançant sur lui dès qu'il eut reposé sa cuillère. Alors, puisque c'était la dernière fois, il se laissa faire, écartant les cuisses pour qu'il le prépare, s'allongeant sur le dos.
Il l'observa tout du long, presque oublieux de son propre corps, de son propre orgasme qui grandissait, entièrement focalisé sur celui qu'il allait perdre. Car il allait partir, il le savait, on ne changeait pas comme ça, pas sans une bonne raison et il n'était jamais cette raison.
Il s'allongeait toujours sur lui après, le sourire aux lèvres, le corps battu par la jouissance, sa main le caressant juste légèrement.
— Je ne veux pas être ton vilain petit secret. Soit on sort ensemble soit on rompt mais en tous cas ça c'est fini.
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Lance n'était pas perturbé. Pas le moins du monde. Il avait fait un choix et il vivait avec, pas de quoi en faire tout un plat.
De toute façon ça n'aurait jamais marché entre eux. Il n'était pas gay après tout. Ce n'était qu'une phase, juste une passade à l'université. Il était hétéro, peut-être pas cent pour cent, mais il fallait un homme au moins à son niveau pour le faire fléchir et ça ça se trouvait pas sous le pas d'un cheval. Et puis il n'était pas vraiment très gay non plus, la preuve il n'avait jamais été en-dessous, et il lui avait jamais taillé une pipe. Et ça risquait plus d'arriver puisqu'il avait rompu. En faisant du chantage en plus. Il pouvait pas juste lui dire on arrête, non, il fallait qu'il lui dise si tu arrêtes pas de voir des femmes j'écarte plus les cuisses…
Un connard.
De toute façon c'était tant mieux. Il en avait marre de tous ces petits génies autour de lui qui l'écrasaient sans cesse. Et Steve avec toute sa perfection, sa putain de patience, sa belle gueule et son corps d'athlète et major de sa promo en physique en plus était le plus insupportable de tous. Surtout quand il le contemplait de ses yeux verts et mystérieux et qu'il était totalement incapable de savoir ce qu'il lui voulait ou même pourquoi est-ce qu'il restait encore avec lui alors qu'il était tellement parfait.
Et puis zut il arrêtait de penser à lui.
Sauf que s'il ne pensait pas à Steve il pensait au boulot et ça aussi ça l'énervait. Parce que leur jeu avait été un carton. Parce qu'ils avaient trouvé un distributeur pour le faire sortir de l'université. Parce qu'ils en avaient un autre sur le feu. Parce qu'ils avaient maintenant une réput de folie.
Et qu'il n'était personne. Juste le gars qui s'occupait de ces conneries de paperasse et de la promo. Quand ils apprenaient qu'il n'était ni game designer ni concepteur les gens se détournaient de lui et partaient harceler Lad et Arthur de questions. Les gens c'était trois nerds boutonneux et demi mais ça restait des gens. Qui l'oubliaient. Et ça il ne le supportait pas.
Sauf qu'il fallait bien qu'il ravale sa fierté et qu'il le supporte puisqu'avec ses maigres connaissances en programmation et son incapacité à imaginer les stages il n'apportait que sa belle gueule au studio.
Il était inutile. Nul et inutile. C'était sa mère qui avait raison au final. Au fond tout le monde s'en foutait de sa gueule. Même Steve. Surtout Steve.
Il ferma les yeux et respira à fond. Il n'allait pas se laisser aller comme ça, il allait se ressaisir et tout de suite. Ni les Arthur, ni les Lad, et encore moins les Steve de ce monde n'allaient le mettre à mal ou plus bas que terre. Il était un battant, il était beau et il était né pour être au-dessus des autres, quoi que sa mère en dise.
Il rouvrit les yeux et testa son sourire sur la barmaid. Elle faillit trébucher, tout allait bien.
Discrètement, utilisant une technique qu'il avait perfectionnée au fil du temps il balaya la salle cherchant la plus jolie fille présente.
Ce n'était pas le gros lot mais il en trouva une fraiche et jolie, brunette, qui discutait avec ses amies beaucoup moins gâtées par la nature.
Il fit signe à la barmaid de lui remettre un verre, un cosmopolitan et d'en apporter deux autres sur un plateau. Il s'avança vers la table de sa cible.
— Offert par la maison, dit-il en glissant son verre devant elle. Pour les plus jolies filles du bar.
La barmaid arriva exactement au bon moment servant les deux moches et lui permettant de filer, allant s'installer avec son verre à une table beaucoup plus loin.
Il n'eut pas le temps de s'y asseoir que déjà les filles l'appelaient pour le remercier. Il se fit prier pour s'asseoir près d'elles et les inonda de questions sur leur vie, les écoutant avec attention débiter leurs salades et glousser. Il leur sourit à toutes, mais surtout à Lola et lorsqu'elles voulurent tout savoir de lui il leur révéla être un game designer de génie encore à la fac. Il fut surprit que Lola sache de quoi il parlait mais à la vérité il s'en fichait. Elle avait un beau décolleté et une poitrine assez conséquente pour une cravate de notaire.
Être hétéro ça n'avait que des avantages.
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Il était bourré. Pinté jusqu'à la dernière goutte de sang. Hélas l'alcool semblait ne le rendre que plus lucide ce qui accentuait ses problèmes et lui donnait envie de boire à nouveau. Il n'avait encore jamais été ivre et bien une chose était sûre il n'aimait pas, mais alors pas du tout.
D'un autre côté c'était tout ce qu'il avait trouvé pour tenter d'oublier. Sauf que ça n'avait pas marché. Pas du tout du tout et qu'en fait il n'avait rien oublié, ni la discussion, ni le contrat, ni cette boule dans sa gorge, cette envie de vomir et cette haine qui lui donnait envie de se jeter contre le mur encore et encore.
Enfin pas tout tenté, justement ce qui expliquait pourquoi il se trouvait devant la porte, le doigt hésitant sur la sonnette, sachant qu'il allait faire une grosse connerie mais incapable de ne pas la faire.
Il sonna.
La lumière était allumée dans l'appart, il avait regardé de la rue avant de monter. Il n'était peut-être pas seul. Il y avait pensé. Après tout il n'avait aucune raison de rester seul, ce n'était pas parce qu'il avait piétiné sa fierté et lui avait foutu un coup dans les parties en le rejetant qu'il devait se passer de compagnie. Il était sûr qu'il y avait la queue pour le Prince Charmant aux yeux verts et au sourire charmant. Okay, ça faisait deux fois charmant mais ça montrait qu'il le valait bien.
Bref il y avait peut-être un autre mec avec lui mais il s'en foutait. De toutes façons qui que soit ce mec il ne pouvait pas être aussi beau que lui donc ça ne comptait pas et il ferait en sorte qu'il le renvoie pour le garder lui. Il avait réussi à chaque fois jusqu'à présent. Juste parce que c'était Steve et qu'il l'avait déjà rejeté une fois ne voulait pas dire que ça ne marcherait pas à nouveau.
Il y avait du bruit derrière la porte et d'ailleurs cette dernière s'ouvrit. Sur Steve torse nu. Avec une serviette. Et des gouttes sur le torse.
Il était plus beau que la dernière fois, en tous cas plus beau que dans son souvenir. C'était injuste il n'aurait pas dû être plus beau qu'avant, il aurait dû dormir mal et pleurer parce que Lance avait choisi de prendre la porte. Il n'aurait pas dû être plus beau !
Et il n'aurait pas non plus dû le regarder aussi froidement et croiser les bras en le voyant. Il aurait dû sourire et être ravi qu'il daigne le visiter.
— Lance.
— Bonsoir Steve.
Il lui fit son sourire le plus charmeur, celui qui faisait des combustions spontanées de culottes, celui qui lui permettait de toujours s'en sortir.
— Il est une heure du matin, tu pues l'alcool et le parfum cheap. Tu as une minute pour me dire ce que tu veux.
Pas de combustion de sous-vêtements pour Steve, d'un autre côté il doutait qu'il ait quoi que ce soit en-dessous de sa serviette. Toujours est-il que le plan A avait capoté, il était temps de passer au plan B. Ça tombait bien le plan B était déjà en train de se mettre en place malgré lui.
Il pouvait pleurer sur commande. Il l'avait déjà fait, souvent, c'était très beau, très propre, très digne, quelques larmes silencieuses qui glissaient sur ses joues, c'était une des choses les plus utiles qu'il ait appris de sa mère. Le problème c'est que ça n'était pas les jolies perles transparentes qui coulaient sur ses joues et qu'il avait soudain très froid et que sa mâchoire tremblait pathétiquement.
— J'ai… Je…
Il avait perfectionné l'art du balbutiement, les femmes aimaient ceux qui étaient submergés par les émotions qu'elles provoquaient en eux. Sauf que là il n'arrivait vraiment pas à aligner les mots, il y en avait trop qui se précipitaient pour sortir.
— J… juste cette nuit.
Les tremblements ne voulaient plus cesser et les larmes non plus d'ailleurs et cette tristesse infâme qui lui labourait les entrailles. Il n'aurait jamais dû boire. Il savait mieux que quiconque que l'alcool ne résolvait rien, et pourtant il s'était jeté sur la bouteille comme si elle était son seul sauveur. Il ne valait pas mieux qu'elle et Steve l'avait bien vu.
D'ailleurs comment est-ce qu'il pourrait vouloir de quelqu'un comme lui ? Il devait être laid et ridicule, un spectacle honteux à trembler et à pleurer et à se ridiculiser sur son paillasson. Il allait refermer la porte et au moins comme ça il ne se ridiculiserait pas plus en hoquetant comme une fillette.
Steve dit quelque chose mais il ne réussit pas à l'entendre au-dessus de son cœur battant à ses oreilles et des spasmes qui le faisaient trembler comme une feuille.
Les mains grandes, chaudes, familières de Steve se posèrent sur lui et il se retrouva à l'intérieur de l'appart.
— Première étape la douche.
Il manqua de trébucher sur le sac de Steve et se prit le porte-parapluie dans le genou mais au moins il ne tomba pas. L'Anglais le traînait sans même regarder en arrière.
Les vitres de la salle de bain étaient encore opaques sous la buée et l'odeur du savon au chèvrefeuille était omniprésente.
— Déshabille-toi.
Il lui tourna le dos, s'occupant à régler la température et il leva ses bras tremblants pour enlever son pull. Qui se coinça au niveau de sa tête, le col se mouillant immédiatement sur les larmes qui continuaient de ruisseler sur ses joues. Il ne regarda pas où il tombait, trop occuper à essayer de vaincre les tous petits boutons de sa chemise.
— Oh par Jupiter ! s'exclama le britannique en ne le trouvant toujours pas nu.
Steve chassa ses mains et défit les boutons sans problème, marmonnant quelque chose entre ses dents qu'il n'arrivait pas à comprendre avec le tonnerre de la douche. Il déboucla sa ceinture, enleva pantalon et caleçon, lui ordonna de retirer ses chaussettes et le poussa sous l'eau brûlante.
Il sentait chaque goutte battre sa peau, tentant de la traverser, de laisser des marques, de le punir pour sa trahison. Il ferma les yeux et se laissa faire, l'eau chassant les larmes sur son visage, la chaleur calmant les tremblements.
— Fais-moi de la place.
Il rouvrit les yeux. Steve était entré dans la douche. Nu. Et le visage toujours fermé et furieux.
Il se plaqua contre le mur froid, ses cheveux lui tombant dans les yeux.
— File-moi le savon.
Il obéit, sa main frôlant la sienne en une décharge électrique. Mais l'Anglais ne sembla pas y prêter attention.
— Donne tes bras.
Abasourdi il obéit, laissant l'autre homme poser ces mains si chaudes, si délicieuses sur lui. Il ne comprenait pas pourquoi il le savonnait mais il n'allait pas se plaindre, tellement heureux de le sentir à nouveau proche, contre lui.
Il se laissa faire, trouvant le calme dans les mouvements brusques, mécontents de ces mains. Il le laissa grommeler en lui lavant les cheveux. Il était plus habitué aux longs bains où sa partenaire s'occupait de le caresser et les gestes de Steve pouvaient mal être qualifiés de caresses mais ils étaient mille fois plus plaisants et le réconfortaient étrangement.
Enfin il fut propre et Steve leva la main pour fermer l'eau mais il l'en empêcha.
— Qu'est-ce qu'il y a encore ?
Il tomba à genoux, posant les mains sur ses hanches.
— Lance qu'est-ce que tu f... fuck !
Il avait avalé toute la tête. C'était bien. Sauf que maintenant il ne savait absolument pas quoi faire avec. Il était un peu submergé par l'immensité de ce qu'il était en train de faire, mais en même temps il en avait envie, au moins quand il se prenait la tête avec son homosexualité il n'était pas en train de se torturer à propos d'autre chose et...
Les mains de Steve étaient sur sa tête, le repoussant doucement. Il releva les yeux malgré les éclaboussures qui s'écrasaient sur son visage.
— Tu n'es pas obligé de faire ça...
— J'en ai envie. S'il te plait, laisse-moi le faire. Juste une fois, juste pour ce soir, s'il te plait !
Il se reçut de l'eau plein la gueule quand Steve renversa la tête en soupirant.
— Jusqu'au bout... J'aurais dû savoir que c'était trop simple pour toi.
Ses mains entourèrent son visage et il se pencha à nouveau sur lui, le protégeant de la douche.
— Juste pour cette nuit. C'est la dernière fois, Lance, on est d'accord ?
Il lui sourit, vraiment heureux pour la première fois depuis qu'il avait mis sa signature au bas de ce contrat.
— Oui.
Enfin Steve lui sourit, presque comme avant, avec juste une pointe de tristesse en trop.
— Dans ce cas-là prend ton temps et vas-y doucement, tu peux juste suçoter un peu, c'est très bien aussi.
Steve s'appuya contre le mur et il reprit son travail, refermant la bouche autour de son sexe. Suivant ses conseils il commença à aspirer légèrement. Steve grogna donc il réussissait. D'un autre côté il ne manquerait plus qu'il ne soit pas doué. Après tout s'il avait réussi à être doué avec les femmes il devait y arriver encore plus facilement avec les mecs.
Il commença à bouger la langue, la courbant contre sa chair avant de titiller la fente. Hop, autre hit, les mains de Steve s'étaient enfoncées dans ses cheveux les agrippant. Il était naturellement doué. Pour tailler des pipes, ça c'était un peu plus flippant, mais bon ce n'était pas non plus la fin du monde.
Et puis c'était agréable. Bon pas le bac à douche qui était super dur sur ses genoux, mais d'un autre côté il se voyait mal l'interrompre maintenant pour aller mouiller ses draps. Mais sinon c'était agréable, étrangement doux et chaud, très chaud. Il le sentait durcir dans sa bouche et grossir aussi et ça avait quelque chose d'étrangement agréable voire grisant. Et il sentait bon, à la fois le chèvrefeuille mais aussi cette odeur qui n'était que Steve et qui imprégnait son lit quand ils couchaient, lui donnant envie d'enfouir son visage entre les draps.
Il bougea les mains, attrapant le sexe dressé pour retirer sa bouche et commencer à le caresser avec sa langue de la base jusqu'au sommet. Les halètements étrangement audibles malgré le fracas de l'eau l'encourageaient à continuer.
Il l'aspira de nouveau en lui. C'était étrange à quel point il se sentait bien quand il le sentait contre ses joues, pesant sur sa langue. Il se redressa légèrement pour tenter de descendre plus loin. C'était assez difficile surtout quand il s'agissait de trouver comment placer sa langue pour faire plus de place. Pendant ce temps il laissa ses mains vagabonder entre ses cuisses, caressant ses bourses, glissant juste derrière, caressant avec douceur son anus. L'un de ses doigts joua à s'insinuer juste un peu et il le sentit bouger vers l'avant, pressant encore plus contre son visage ce qui le força à reculer et à recommencer dès qu'il entendit le soupir.
Il se rappelait de la façon dont il gémissait quand il le préparait, dont ses hanches se tordaient pour l'accueillir plus profondément, dont il mordait sa lèvre et dont ses yeux roulaient lorsqu'il frôlait sa prostate. Il se rappelait aussi de cette sensation de chaleur et du lubrifiant qui coulait sur sa main tandis qu'il s'arc-boutait.
Il ferma les yeux, le poussant contre sa gorge le plus profond possible. C'était désagréable mais en même temps il n'arrivait pas à endiguer l'excitation qui montait en lui. Les mains de Steve appuyaient contre sa tête et il le laissa prendre le contrôle, forcer sa bouche puis le repousser avant de recommencer. Il se laissa utiliser, goûtant cette sensation de plénitude et les incroyables halètements et grognements qui se répercutaient sur les carreaux de la salle de bain.
Steve commença à trembler et le repoussa, ses doigts se crispant sur sa tête. Il reçut un jet en plein sur le nez et sur le torse. Il resta là un peu con à le regarder se vider sur lui, assez fasciné en fait par les contractions de ses muscles. Quand il s'affaissa contre le mur la douche eut tôt fait de le nettoyer, l'empêchant de satisfaire la curiosité qui agitait ses lèvres.
Enfin Steve ferma l'eau et il se remit avec difficulté sur ses jambes. Les rainures du sol avaient tracé des sillons dans ses genoux et il était dur comme la pierre mais l'alcool et surtout la tristesse semblait être partis avec le savon.
Il laissa l'Anglais le sécher comme un chien et se contenta de lui lancer des regards détournés. Il y avait une langueur dans ses yeux et dans son corps qu'il appréciait tout particulièrement.
Il lui échappa ensuite, se précipitant nu dans la chambre et sur le lit qui rebondit contre son saut. Il se tortilla ensuite jusqu'à la table de nuit et son tiroir d'où il tira le flacon de lubrifiant. Il ne profita d'ailleurs pas du tout de sa position pour sniffer discrètement les draps à la recherche d'une odeur étrangère parce que ç'aurait été totalement indigne de lui et que de toute façon il n'y avait là que celle de Steve.
Il l'accueillit donc le cul en l'air, le lubrifiant à la main, souriant et prenant toute la place sur le lit. L'Anglais n'avait pas pris la peine de remettre sa serviette sur ses hanches et le contemplait, appuyé contre l'encadrement de la porte.
Il était beau. Il aurait voulu graver son image dans son cerveau puisque c'était leur dernière fois mais il savait qu'il l'aurait bientôt oublié, après tout il avait oublié toutes celles avec qui il avait couché, pourquoi est-ce que ce serait différent ?
Il roula sur le côté et tapota le lit. Steve comprit le message et le rejoignit. Il était lent et presque précautionneux, il réfléchissait de nouveau et ce n'était pas ce qu'il voulait.
— Tiens.
Il lui mit le flacon dans les mains. Le physicien arqua un sourcil. Il répondit par un sourire, le plus salace qu'il ait et il avança à genoux jusqu'à lui, amenant ses lèvres contre son oreille.
— Prépare-moi. Je veux que tu me baises jusqu'à ce que j'oublie mon nom.
Il ne tiqua même pas. C'était quand même énervant. Il venait de lui demander quelque chose que jusqu'à il y avait peu il considérait impossible et ce maudit Steve ne paraissait même pas surpris, se contentant de le regarder comme s'il était un problème à résoudre, comme s'il pouvait lire dans les équations de son corps nu la raison de cette demande. Et étrangement il avait l'impression que s'il continuait à le regarder comme ça il pourrait. Et il ne voulait pas, il ne voulait surtout pas que lui apprenne ce qu'il avait fait, ce qu'il allait faire.
Alors il l'embrassa, y mettant tout son savoir et tout le désir qui pulsait dans ses veines, ses mains descendant directement stimuler son sexe, presque comme s'il avait peur qu'il refuse de le faire, qu'il le renvoie, ce qui était ridicule puisqu'il était beau, charmant et tout à fait disposé à écarter les cuisses pour lui.
Steve le renversa sur le lit et il se laissa embrasser et caresser en fermant les yeux. Il avait gagné, maintenant il n'avait plus qu'à profiter du voyage et effacer tout le reste. Laisser les mains du britannique faire ce truc magique en parcourant sa peau qui faisait qu'il était tellement excité qu'il croyait en mourir. Il était enfin bien.
La bouche chaude était sur sa peau, dessinant des lignes qui étaient presque familières. Les femmes n'osaient pas vraiment le caresser ainsi, c'était toujours lui qui parcourait leur peau et si c'était aussi agréable que ce qu'il était en train de lui faire il comprenait qu'elles gémissent et se frottent contre lui. D'ailleurs il n'avait aucune honte à gémir et à se frotter contre Steve. Non, vraiment aucune et sa respiration était totalement normale maintenant qu'il avait une main sur sa cuisse droite. Il était très calme et décontracté, pas du tout tendu.
Il le regarda avec juste un peu d'étonnement ouvrir un préservatif et le lui passer, il lui avait pourtant dit que…
Oh.
C'était une façon certaine d'être sûr qu'il se détende. Franchement il ne doutait pas qu'il avait été bon tout à l'heure mais cette bouche et cette langue...
Le lubrifiant n'avait pas encore eu le temps de se réchauffer sur ses doigts et cette sensation de froid juste contre ses fesses était quand même étrange, enfin sauf quand il faisait le truc avec la langue, juste là, oui exactement ce truc là. Enfin c'était pas désagréable non plus, c'était quand même super sensible cette partie là alors bon c'était bizarre mais bizarre bien et il écarta un peu plus les jambes parce qu'il avait envie qu'il arrête de tourner autour du pot et qu'il s'y mette. Il avait envie de savoir si lui aussi gémirait en se mordant la lèvre.
Et donc il gémit. Parce que c'était étrange et parce qu'au même moment il l'avait pris au fond de la gorge et donc il ne savait plus vraiment à quelle sensation se vouer, surtout qu'il rentrait et sortait et que ça faisait se crisper ses orteils. Okay, fallait qu'il cesse d'analyser et qu'il se laisse porter.
Steve retira sa bouche et se redressa, soulevant sa jambe droite ce qui amena son doigt à rentrer plus profond, ce qui le fit frissonner sans qu'il comprenne bien pourquoi.
Il se redressa sur ses coudes et jeta un coup d'oeil. Une fois de plus : weird, mais aussi incroyablement excitant de voir son amant en train de disparaître en lui, même si pour l'instant c'était juste un doigt. Et ces yeux qui le dévoraient, sombres, alourdis de désir. Il se laissa retomber sur les coussins et souleva les hanches, l'amenant encore plus loin.
La main prit un rythme régulier et il se laissa bercer par le désir jusqu'à ce qu'un autre doigt ne le pénètre, renforçant l'étrangeté, forçant presque douloureusement son corps mais là encore il se laissa faire, se contentant de respirer et ressentir.
Et ça continua, encore et encore et il y avait cette sensation qui croissait dans son bas-ventre, pas vraiment comme lorsqu'il allait jouir, non, plus bizarre mais plaisante à la fois.
Lorsque Steve enleva ses doigts il geignit. Il se sentait étrangement vide ce qui était stupide mais bon il n'était pas non plus très très clair, il avait l'impression de se noyer dans un océan de sensations ce qui était ce qui pouvait lui arriver de mieux. Les yeux mi-clos, il regarda son amant, pour ce soir c'était encore son amant, s'installer au mieux, dérouler le préservatif, se couvrir de lubrifiant, poser ses jambes sur ses épaules et commencer à presser contre lui.
Il aurait pu lui dire qu'il était énorme, bien trop gros pour pouvoir passer mais en fait sa bouche était bloquée sur un râle de plaisir. Là où son corps aurait dû se rebeller et le faire crier de douleur il se pressait contre l'envahisseur et l'accueillait avec des cris de désir.
Il soulevait les hanches pour l'attirer plus rapidement, plus profondément mais l'autre se dérobait et ça le rendait fou.
— J'suis pas une gonzesse alors maintenant prend-moi ! grogna-t-il en s'arc-boutant contre lui.
Et ce connard se permit de lui sourire et de se retirer.
Avant de le pénétrer d'une traite. Ses mains s'agrippèrent aux draps et il hurla. De plaisir, avec une pointe de douleur, mais surtout de plaisir. Bon sang il était brûlant contre ses cuisses et à l'intérieur, dieu à l'intérieur, et si présent, si pressant qu'il ne savait plus ou donner de la tête.
C'était terrible, c'était divin et il en voulait plus, il en voulait encore et encore et encore. S'il osait s'arrêter il le tuerait.
— Plus fort… plus ooooooh… plus profond !
Et il lui obéit, le clouant au lit, maltraitant encore plus ses jambes, le forçant à tenir une position intenable. Et c'était délicieux, insoutenable et merveilleux. Il n'arrivait plus à entendre autre chose que le sang à ses oreilles et chaque mouvement en lui qui résonnait à travers tout son corps.
Les mains puissantes de Steve étaient enfoncées dans ses fesses, les soulevant du matelas et il les sentait se crisper sur lui. Ils ne tiendraient pas beaucoup plus longtemps. Il tremblait déjà de partout et il sentait son sexe sur le point de déborder et ses muscles se contracter autour de l'envahisseur qui le menait de plus en plus loin. Il n'avait plus qu'une seule envie, ouvrir la bouche et crier pendant une éternité, lui hurler de ne jamais s'arrêter, sangloter son nom encore et encore.
C'est peut-être ce qu'il fit. Il était incapable de savoir ce que faisait le reste de son corps alors qu'il ne sentait que ce plaisir qui le ravageait. Il était incapable de voir autre chose que le visage au-dessus du sien, ce beau visage dévoré par le désir, qui lui renvoyait cette faim, ce plaisir. Il aurait voulu qu'il l'embrasse, que ses dents s'enfoncent en lui comme son sexe en ce moment, il aurait voulu sentir son cœur contre le sien. Il aurait voulu…
Il fut transpercé par la foudre et écrasé par un tsunami et pris dans une super nova. En même temps. Il avait déjà tout oublié, là il oublia même qu'il y avait un « il » pour oublier.
Jamais il n'avait vécu ça. Jamais. Et ça devait être la seule raison pour laquelle ses yeux étaient à nouveau mouillés de larmes. Ça n'avait rien à voir avec ce qu'il avait fait, ce qu'il allait faire ou qu'il ne reverrait plus jamais Steve. Non, c'était juste qu'il avait tellement pris son pied qu'il en pleurait.
Et d'ailleurs il n'était pas du tout en train de cacher ses larmes dans l'épaule musclée du boxeur. Il reprenait juste son souffle et ses forces. Oui c'était juste ça. Juste ça.
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Sur ce à dans deux mois pour le prochain chapitre.