Résumé :

Meirin, jeune étudiant maltraité par ses condisciples, a tout essayé pour faire cesser leurs maltraitances et moqueries. En désespoir de cause, il cherche finalement à invoquer un démon pour s'approprier ses pouvoirs. Seulement, les choses prendront un tour assez inattendu... Yaoi !

NdA :

Et me revoilà avec une mini-fic imprévue !
Elle fera sans doute 3chapitres, pas plus...

L'histoire se passe dans le même univers que mes fictions avec Mikaren et Valiel, mais il n'est pas nécessaire de les avoir lus avant. Évidemment, je serai ravie de vous y retrouver quand même !

Comme d'habitude, le rating M n'est pas là pour faire joli, donc homophobes, mineurs, et prudes, vous connaissez la sortie !

Sur ce, bonne lecture à tous !

Sade.

Le rituel

Il faisait nuit noire, et dans la chambre aux murs rouge, seuls quelques cierges éclairaient faiblement un autel recouvert de symboles sataniques, ainsi que de satin obscur.

Un immense lit à baldaquin aux voilages sombres trônait au centre de la pièce, et un jeune homme, assis en tailleur sur son couvre-lit pourpre, triturait nerveusement un athamé*. Il soupira, et finit par se lever, allant allumer cinq bougies formant un pentacle autour de l'autel, puis s'approcha de son bloc note. Il semblait hésitant, et n'avait de cesse de rejeter une mèche folle s'étant séparée du mince catogan gardant ses longs cheveux, d'un brun aux reflets roux, attachés.

Meirin se sentait ridicule.
Mais il en avait assez. À dix-sept ans, il continuait d'être le souffre-douleur de son lycée, et les moqueries, quand ce n'était pas des coups, sur son corps mince, son air androgyne, et sa façon d'être, l'exaspéraient. Il avait donc réuni tout le matériel nécessaire à l'invocation d'un démon, et souhaitait bien obtenir le pouvoir qu'il faudrait pour faire ravaler toutes leurs insultes et leurs coups bas aux autres élèves de son établissement scolaire, et particulièrement au plus acharné d'entre eux : Eric.
Sans parler de sa mère, une sorcière Wiccan, qui ne l'avait déjà pas gâté, avec son prénom étrange aux consonances féminines, responsable à lui seul d'un bon nombre de blagues stupides.
Meirin était désormais à bout.

Il alla s'assoir à genoux dans le cercle de sel qu'il avait pris le temps d'installer autour de l'autel et des bougies, pour se protéger, et inspira profondément. Il n'avait plus qu'à prononcer l'invocation, et verser quelques gouttes de son sang en offrande dans une coupe pour achever le rituel. Il supposait que rien ne se produirait, mais ne savait plus quoi faire, et jugeait donc qu'une fois au fond du trou, il n'avait vraiment plus rien à perdre.

Sa mère, cette gentille folle, avait des tas de grimoires, et même s'il n'avait jamais assisté à l'apparition de qui que ce soit lors des quelques rituels qu'il avait pu voir, Meirin allait tenter le tout pour le tout. Relisant les notes qu'il avait prises, il soupira encore, faisant voleter la mèche de cheveux taquine, et alluma le dernier cierge, de couleur noir, ainsi que de l'encens de « sang de dragon ». L'odeur de celui-ci ne lui disait rien, et il aurait été bien incapable de dire le véritable parfum se cachant derrière cette appellation aussi étrange qu'improbable.

Il se lança enfin, récitant l'invocation d'une voix blanche, et légèrement tremblante :

« Ô puissant démon Lataroth,
Venu des Enfers,
J'invoque ta présence,
Ainsi que tes pouvoirs que je souhaite faire miens. »

Il se sentait ridicule, mais sa peur était pourtant bien présente. L'orage grondant à l'extérieur, et la pluie battant les carreaux devaient sûrement y être pour beaucoup. Il inspira, et s'entailla le pouce pour laisser tomber quelques gouttes de son sang dans la coupe prévue à cet effet, puis reprit :

« En échange de tes dons,
Je t'offre ces quelques gouttes de mon sang,
Afin de sceller notre accord.
Ô puissant démon Lataroth, viens à moi,
Je te l'ordonne, montre-toi à moi ! »**

Un éclair déchira le ciel, faisant sursauter violemment Meirin, et les flammes des bougies vacillèrent, le laissant dans le noir complet durant un instant bien suffisant pour le statufier sur place. Un soupir de soulagement lui échappa lorsque les flammes reprirent, et éclairèrent à nouveau sa chambre.

« Aaaaanh... putaiiiiin... »

Meirin tressaillit, et se raidit encore.
Face à lui, derrière l'autel, assis sur son bureau et les jambes grandes écartées, se tenait un jeune homme à la peau mate, vêtu d'un simple pantalon de cuir carmin ouvert sur son sexe gonflé qu'il masturbait avec ardeur.

L'intrus se cambra, et éjacula brutalement dans un nouveau cri de plaisir fort bruyant, avant de s'effondrer contre le mur rouge, froissant ses notes de cours sur lesquels il essuya nonchalamment sa main pleine de semence après avoir repris son souffle.

Meirin fixa pendant quelques secondes les taches blanches qui ornaient désormais son parquet, puis releva les yeux sur le jeune homme, le rouge aux joues.

L'inconnu le fixait d'un regard pétillant, quoique légèrement brumeux, derrière les boucles sombres qui le lui barraient, et un rictus moqueur tordait ses lèvres pleines. La flamme des bougies fit luire étrangement ses yeux, comme ceux d'un animal prit dans les phares d'une voiture, la nuit, mais un éclat attira son regard sur ses cheveux bouclés, coupés courts sur la nuque : De superbes cornes d'ébène torsadées partaient en spirale derrière les oreilles de celui qu'il était bien forcé de considérer comme un démon, et il crut défaillir.

« Merci de m'avoir répondu, puissant Lataroth ! » finit-il par réussir à articuler malgré sa peur en se courbant, toujours à genoux, alors qu'il essayait de faire abstraction du sexe encore sortit, et qui reposait mollement sur le ventre du démon.

« Neyloren. » chuchota le démon d'une voix basse.

« Pardon ? » demanda Meirin en se redressant.

« Je suis Neyloren. Lataroth a visiblement décidé de déléguer, et comme tu as pu le constater, j'étais assez... occupé. »

Meirin se sentit pâlir, effrayé à l'idée d'avoir dérangé un démon, et le mauvais, qui plus était. Neyloren prit appui sur ses mains, et sauta souplement en bas du bureau, avant de ranger son sexe et de refermer son pantalon de cuir rouge.

« Alors, humain, que puis-je faire pour toi ? » susurra le démon en lui jetant un regard en biais, découvrant finalement la véritable couleur de ses yeux, un jaune étrange, luisant, qui mit fort mal à l'aise Meirin.

« Je... je... j'aimerais... » bredouilla-t-il, ne sachant pas par où commencer.

« C'est bon, ne dis rien. Je connais la chanson. Ça va pas, tout le monde se fout de toi, tu aimerais qu'on te respecte, qu'on t'aime pour ce que tu es, et pas ce à quoi tu ressembles, blablabla... C'est ça ? »

Meirin acquiesça vivement, soulagé d'être aussi vite compris.

« Tch... Les humains... Tous pareils ! Allez, sur le lit, à poil. »

« Pardon ? »

« Tu préfères à terre ? Ok, c'est toi qui vois. » continua le démon en s'approchant.

Il traversa le cercle de sel, et grimaça en sentant les grains crisser sous l'un de ses pieds nus, lui faisant baisser les yeux en fronçant les sourcils.

« Sympa... Tu croyais vraiment qu'un cercle de sel empêcherait un démon de ma puissance de t'approcher ? »

« Bein... vous... vous avez dit que vous... n'étiez pas celui qui... enfin celui que... j'ai appelé... si ? »

« Ça ne l'aura pas plus empêché, puis c'est assez illogique... Enfin, soit. Je n'ai jamais rien compris aux mortels, de toute façon. Bon tu le baisses ce futal ? »

« Mais pour quoi faire ? » cria Meirin, prenant appui sur ses paumes derrière lui pour se reculer vivement.

« Pour que je te donne l'amour dont tu as besoin, quelle question ! » ricana Neyloren en se penchant, tendant une main mate aux ongles noirs parfaitement manucurés vers le jeune homme.

« Mais je... je... Je veux pas d'amour ! Je veux pouvoir me défendre ! C'est pour ça que j'ai invoqué un démon vengeur ! »

Neyloren cligna des paupières, surprit, avant d'éclater d'un rire rauque qui se répercuta étrangement aux quatre coins de la chambre.

« Qu'est-ce que j'ai dit de drôle ? » demanda d'un ton hargneux l'étudiant.

« Héhéhé... Hahaha... Ouh... C'est juste que... Héhéhé... » tenta d'expliquer le démon, mais le rire le reprenait à chaque fois.

« C'est juste que QUOI ? » hurla Meirin en se mettant à genoux, sur le point de saisir Neyloren par les épaules pour le secouer, mais se retenant en voyant la peau nue de son torse.

Les spasmes qui agitaient les muscles sous ses yeux verts le fascinèrent, et il prit le temps de détailler le démon. Celui-ci s'était accroupi, mort de rire, et avait recouvert son visage de ses mains, permettant à l'étudiant de le regarder, bien que les coudes lui cachent par moment le torse où se focalisait tout son intérêt.

Les muscles secs jouaient toujours sous la peau de bronze, et semblaient taillés à même la roche. La forme de V de ses hanches était parfaitement visible, et le pantalon de cuir porté fort bas sur la taille fine laissait entrevoir une très légère ligne de poils noirs qui firent rougir Meirin quand il se laissa aller au souvenir de ce qu'il avait eu tout le temps de voir à l'arrivée du démon. Il se mordit la lèvre, mais ne put détacher son regard du torse enfin apaisé, une respiration lente et profonde l'animant.

Ce n'est qu'en comprenant que le démon ne riait plus qu'il releva brutalement les yeux, ses pommettes le brulant, et tomba dans ceux, d'un jaune presque doré, de Neyloren. Celui-ci le fixait avec un amusement non dissimulé, et s'était visiblement calmé.

« C'est assez peu courant, d'envoyer un incube à quelqu'un souhaitant se venger. » expliqua-t-il finalement.

« Un incube ? »

Neyloren se mordilla la lèvre, puis s'approcha encore, s'agenouillant devant Meirin et lui attrapant doucement le menton. L'étudiant crut qu'il allait l'embrasser, et ferma étroitement les paupières en cessant de respirer, tétanisé, mais le démon bifurqua, pour aller souffler tout contre son oreille :

« Un démon masculin des rêves et... du sexe. »

Meirin sentit ses joues le bruler, et se libera de l'emprise du démon pour reculer précipitamment en reprenant appui sur ses mains derrière lui, jusqu'à ce que son dos heurte le miroir mural tapissant une bonne partie du mur à côté de sa fenêtre.

« Je... Ce n'est pas de sexe dont j'ai besoin ! » s'écria-t-il d'une voix aiguë.

« Ah non ? Lataroth à l'air de croire que si. Pourquoi m'aurait-il envoyé, sinon ? »

« C'est... c'est une erreur ! Oui, voilà, il s'est forcément trompé ! Ce n'est pas grave, ça arrive ! Vous... vous n'avez qu'à rentrer, et moi je... je... je vais me débrouiller ! »

Neyloren soupira, et se releva, son pantalon glissant légèrement sur ses hanches étroites alors qu'il se tournait vers l'autel d'un air absent. Meirin fut stupéfait par la longue queue, du même noir que les cornes, qui se balançait lentement, et se terminait par une pointe de lance, d'un cuir satiné. La base prenant naissance au niveau du coccyx du démon, cela expliquant pourquoi il portait son pantalon si bas, songea le jeune homme en continuant de fixer son mouvement hypnotique.

« Non, ce n'est pas une erreur. » finit par reprendre Neyloren. « Enfin, si tu veux, je peux toujours te laisser te débrouiller et-»

« C'est vrai ? » l'interrompit le jeune homme, plein d'espoir.

« Bien sûr ! » répondit-il en se tournant à nouveau vers lui.

Le sourire éblouissant que lui adressa le démon fit frémir Meirin. Il le trouvait vraiment inquiétant, en plus d'être digne d'un fauve.

« Mais un démon ne se déplace jamais pour rien. Il faut... payer, tu comprends ? Après tout, c'est toi qui ne veux pas de mes services, mais moi, je suis quand même venu... Non ? »

« Si si ! » acquiesça Meirin. « Ça me paraît tout à fait logique ! Dans la coupe, là, sur l'autel, il y a un peu de mon sang, en payement ! »

« Ton sang, hein ? » susurra Neyloren en s'approchant.

Il souleva le calice, et respira profondément l'effluve sanguin. Il grimaça vivement, et la reposa sans y avoir touché.

« Je ne suis pas d'un clan prenant le sang en payement, Meirin. »

L'étudiant se raidit. Il ne lui avait à aucun moment donné son prénom, et se demandait si le démon savait lire ses pensées.

« Co... Comment vous... »

« Sur tes notes de cours, idiot. »

« Oh... »

« Alors, ce payement ? »

« Qu'est-ce que... vous voulez ? »

Un sourire étrange étira les lèvres sensuelles du démon alors qu'il s'approchait du lit à baldaquin, laissant ses doigts courir sur la colonne de fer forgé, et frôler le tissu noir qui y pendait.

« Un autre... genre, de fluide. » chuchota Neyloren en relevant sur lui un regard brulant.

Meirin déglutit péniblement, peu sûr d'avoir compris.

« Un autre genre de fluide... de mon corps ? »

« Hm hm. »

« Le... lequel ? »

« Je dois vraiment te faire un dessin ? »

Meirin s'empourpra violemment, et secoua la tête en signe de dénégation. Il avait étrangement chaud, se sentant aussi excité par la proposition, que ridicule. C'était pour ce genre de chose que les élèves de son lycée se moquaient de lui. Parce qu'en plus d'être frêle, presque féminin, il ne se comportait pas comme eux. Meirin avait eu beau tourner les faits dans son esprit depuis des années, il n'arrivait pourtant pas à se faire à l'idée qu'il devait être, forcément puisque tout le monde le lui disait, une tarlouze. Il ne comprenait tout simplement pas. Oui, il trouvait que les hommes pouvaient être beaux, voire attirants. Mais en quoi cela faisait-il de lui quelqu'un de différent ? Pourquoi était-ce si inacceptable ?

Seulement, bloqué sur cette idée, ce rejet des autres, il n'arrivait plus à avancer, et se retrouvait maintenant à fixer le parquet sous ses pieds nus, les fils du bas de son vieux jeans clair préféré s'y étalant souplement. Une main le saisissant par les cheveux le fit grimacer, et il se retrouva tirer sans ménagement jusqu'au lit, et jeter dessus.

« Meirin, Meirin. On ne t'a jamais dit que faire attendre un démon peut s'avérer très mauvais pour la santé ? »

Encore une fois, Meirin secoua la tête. Ses longs cheveux s'étaient détachés quand le démon les avait agrippés, et celui-ci se mit à ricaner en lui trouvant un air angélique, presque trop pur pour un simple mortel.

« Qu'est-ce que... qu'est-ce que vous allez faire ? » balbutia-t-il difficilement, essayant de regarder n'importe où, tant qu'il ne croisait plus ce regard jaune, moqueur, et plein de suffisance.

« Ça dépendra de toi ça, Meirin. Tu comptes me payer ? » susurra le démon.

« Je... Je n'ai pas ça... ici... »

La voix de Meirin lui semblait si aiguë ! La honte, et la peur, s'insinuaient en lui en le faisant trembler, et il ferma les yeux en laissant sa tête reposer sur le couvre-lit pourpre.

Un pied se pressa soudainement contre son entrejambe, lui faisant rouvrir les paupières et fixer le démon, ses traits crispés par l'angoisse de la douleur.

« Serais-tu castré, que tu dises ne pas savoir me payer, humain ? »

La gêne lui brula une fois de plus les pommettes, tandis que Neyloren appuyait plus fermement, le faisant se tordre sur son lit pour tenter de se soustraire. La longue queue du démon vint s'enrouler autour de sa cuisse, serrant pour l'empêcher de s'échapper, et la pression s'accentua légèrement.

« Je... Je... Je... »

« Tu tu tu ? Tu quoi, Meirin ? »

« Je ne sais pas... »

« Oh, vraiment ? Et bien moi, je sais. Je sais que si tu ne me donnes pas mon payement, je vais t'arracher ce qui le contient, et je vais te les faire manger. Est-ce que tu comprends ce que ça implique, petit mortel ? »

Les tremblements de son corps s'accentuèrent, et il sentit les larmes lui monter aux yeux.

« Pre... Prenez ce que vous voulez ! » cria-t-il en désespoir de cause.

« Ce que je veux ? »

« Oui ! » hurla Meirin en paniquant.

« Tout ce que je veux ? »

« Oui, tout ce que vous voulez, mais ne me faites pas de mal, s'il vous plaît ! »

« Héhéhéhé... Ça, Meirin, il fallait y penser avant ! »

Meirin ferma les yeux, ses bras se resserrant sur son torse en se maudissant de sa témérité, et il attendit. Le pied disparu de son entrejambe, l'aidant à retrouver une respiration moins hachée.

Puis, comme rien ne venait, et qu'il n'entendait plus aucun son autour de lui, il rouvrit les yeux.

Sa chambre était vide, toutes les bougies éteintes, et le démon avait disparu. La pluie battait toujours les carreaux, mais l'orage avait cessé. Meirin se sentait encore plus terrifié. Il resta allongé sur son lit, un temps interminable, puis osa finalement aller se glisser sous les couvertures après avoir ôté son vieux jeans troué, et se roula en boule, des spasmes agitant toujours son corps par moment.

Il finit par trouver le sommeil, difficilement, et celui-ci fut hanté de nombreux cauchemars, tous habités par un rire moqueur qui faisait se tordre quelque chose au creux de son estomac.

.

Une douce chaleur diffuse réveilla Meirin alors qu'il faisait encore nuit noire. Ses paupières papillonnèrent, et, perdu, il sentit une présence dans son dos. Allongé sur le flanc, il pouvait parfaitement sentir un corps mince, et musclé, se presser contre lui. Son raidissement n'échappa pas à l'intrus, et un souffle chaud balaya sa nuque tandis qu'une main écartait ses longs cheveux. Pourtant, au lieu de sauter hors de son lit, Meirin se contenta de basculer la tête en arrière, dévoilant son cou, et laissant l'inconnu presser ses lèvres contre son oreille.

« Tu t'es calmé ? » chuchota la voix rauque du démon.

Il n'osa pas répondre, ni bouger.
La main descendit le long de son bras, et des doigts vinrent accrocher ses hanches. Un mouvement sec le tira contre le bassin de Neyloren, et malgré le fin tissu de son boxer, il perçut, presque trop bien, la chaleur du sexe bandé du démon se presser entre ses fesses. Meirin comprit parfaitement que celui-ci était venu chercher son dû, mais n'en ressentit aucune peur. Une douce torpeur l'envahissait, bien loin de celle que son sommeil agité lui avait fait connaitre.

« Je t'excite, n'est-ce pas ? » murmura le démon, les lèvres toujours pressées contre son oreille.

Un halètement bref fut la seule réponse qu'il sut donner quand la main vint s'infiltrer dans son sous-vêtement, se saisissant doucement de son érection en proie à une croissance rapide. Oui, le démon l'excitait, il avait eu tout le temps de le constater avant que la peur ne s'empare de lui, et il se laissa faire avec complaisance, Neyloren le caressant lentement.

« J'espère que tu ne m'en veux pas trop de t'avoir laissé dans cet état. Seulement, quand tu m'as invoqué, je n'étais pas... seul. Il a bien fallu que j'aille finir le travail. Le pauvre ange, attaché comme il l'était dans son cachot... Tu aurais dû voir la peur, dans ses yeux, quand je suis revenu... C'était délicieux. »

Meirin déglutit difficilement, et se pressa un peu plus contre le démon, comme pour se protéger des images que celui-ci faisait naître dans son esprit. Pourtant, la peur ne se faisait toujours pas ressentir, et la prise du démon sur sa hanche, ainsi que son torse contre son dos, lui apportait une sensation douce, le faisant se détendre un peu plus. Le mouvement de vas et vient imprimé à sa verge lui arracha un gémissement lourd.

Des dents vinrent se saisir du lobe de son oreille, le mordillant délicatement, et il se laissa rouler sur le dos quand le démon l'y incita. Il ne remarqua qu'à ce moment-là l'éclairage tamisé, et incertain : Les bougies avaient été rallumées.
Il en fut reconnaissant à Neyloren, se sentant encore un peu plus rassuré.

« Est-ce que tu vas me payer, maintenant ? »

Meirin se mordit les lèvres, et regarda le démon se redresser sur un coude, l'une de ses jambes se glissant entre les siennes tandis que la main quittait son boxer. La gêne était toujours présente, mais atténuée, comme occultée derrière un voile, rendant tout cela presque naturel. Se souvenant des domaines de Neyloren, il se demanda un instant si c'était lui, le responsable de cet état des choses, mais repoussa bien vite cette idée. Elle aurait impliqué que le démon soit aussi responsable de ses rêves étranges, et désagréables.

Un éclat moqueur fit son apparition dans les prunelles jaunes, luisant dans la pénombre, et un ricanement sinistre se fit entendre, exact rappel de ses cauchemars.

« Après tes couilles, c'est ta langue qu'on t'aurait coupée ? »

Meirin fut blessé par ses paroles, n'arrivant pourtant pas à empêcher sa main de se lever, et d'effleurer les lèvres à la moue hautaine. Neyloren eut rictus, et aspira l'index, le suçant langoureusement, ses orbes d'or s'allumant d'une lueur plus lubrique. La sensation humide autour de son doigt excita fortement Meirin.

Le démon se redressa à genoux, délaissant l'index pour faire remonter sa longue queue démoniaque, et la glisser sous le t-shirt noir que portait Meirin. Sa pointe ressortit par le col, et déchira d'un mouvement brusque le fin tissu, dévoilant le torse étroit du jeune étudiant. Dans un réflexe, celui-ci croisa les bras sur sa poitrine en geignant, mais Neyloren enroula sa queue autour de l'un de ses poignets, et le força à l'écarter. Il dut se saisir de l'autre pour finalement dévoiler l'étendue de peau pâle et à peine musclée.

Le démon se pencha lentement, ses crocs brillant quand il retroussa sa lèvre supérieure, et il les fit glisser doucement sur une clavicule, arrachant un frémissement à Meirin. Neyloren tenait toujours ses poignets, et libéra sa queue en les remontant pour les tenir d'une main. L'appendice repartit, naviguant sur la chair glabre et descendant jusqu'à son ventre.

« Tu as peur ? »

Dans un effort presque surhumain, Meirin parvint à retrouver l'usage de la parole :

« Oui... » souffla-t-il d'une voix tremblante, sans trop savoir pourquoi.

« Tu fais bien. »

« P... Pourquoi ? »

« Me dire de prendre tout ce que je voulais était une très mauvaise idée, mortel. »

Meirin voulut claquer ses genoux en sentant la queue caresser l'intérieur de sa cuisse, mais la jambe du démon se trouvait encore entre eux, et il ne put que sursauter en sentant la chaleur de sa peau, découvrant que le démon avait retiré son pantalon de cuir à un moment sans qu'il ne le remarque. Peut-être l'avait-il fait avant de s'allonger près de lui ? Ou peut-être était-ce quand... il ne voyait pas quand. Il rougit fortement en baissant les yeux, apercevant le sexe raide de Neyloren, et frissonna.

« Tu en as envie. »

Ce n'était pas une question, et le jeune homme en fut heureux. Un désir, étrange, de le toucher encore revint, bien plus puissant, mais ses mains, toujours retenues, ne le lui permettaient pas. La queue démoniaque glissa dans son boxer, et le mouvement brusque qui le lui arracha le fit pousser un petit cri.

La peur véritable apparut finalement, au contact de ce membre étrange, serpentant sur son ventre, remontant jusqu'à ses pectoraux. La pointe vint taquiner l'un de ses tétons, et il ne put en détacher son regard. Puis, la queue se dédoubla, le faisant écarquiller les yeux de surprise. L'une d'elles vint prendre le relais de la main du démon, s'enroulant autour de ses poignets et les clouant bien plus fermement au coussin. L'autre l'attrapa par une cheville, le contact, brulant, le faisant frémir, et le tira vers le bas. Son entrejambe rencontra le genou du démon, et il geignit doucement.

« Tu vas me payer. »

Là non plus, ce n'était pas une question, et les joues de Meirin s'empourprèrent alors qu'il écartait plus largement les cuisses. L'invite fit sourire le démon, et il se pencha, dardant une langue légèrement pointue, et la glissant lentement sur son ventre. Elle remonta ensuite, et alla jusqu'à son cou. La chair de poule succéda à son passage, brulant, sur le torse du jeune homme, et celui-ci ne put s'empêcher de baisser la tête.
Meirin se languissait d'un baiser. Personne ne l'avait jamais embrassé, et nombre de ses rêves érotiques se contentaient de ce simple fantasme : Sentir des lèvres contre les siennes, une langue se glisser entre elles... Il n'était pas difficile. Un simple baiser lui aurait déjà tant apporté !

Neyloren se redressa, et eut un nouveau ricanement en découvrant l'envie dans les yeux verts de l'étudiant. Puis, il vint presser ses lèvres sur la commissure de celles de Meirin. Le jeune homme les entrouvrit immédiatement, se tournant pour tenter de recevoir un vrai baiser. Le démon ne le lui donna pas, prenant appui sur son avant-bras à côté de Meirin, et retournant enfouir son visage dans le cou de l'humain. Il y inspira profondément, se gorgeant de son odeur sucrée, et du bruit de son sang pulsant, si vite, dans ses veines. Le battement de son coeur, sourd, le faisait saliver, et il n'attendait plus que de le faire s'emballer un peu plus.

Meirin laissa un gémissement suppliant lui échapper alors qu'il se tendait, essayant de se frotter contre le corps au-dessus du sien, mais, une fois de plus, le démon se déroba.
Neyloren se redressa, ses mains reposant de chaque côté du cou de l'humain, et sa queue libre relâcha la cheville fine qu'elle tenait toujours pour onduler contre sa jambe, et remonter titiller les bourses du jeune homme.

« Ah ! »

« Tu n'aimes pas mes queues, Meirin ? »

Ses joues rosirent sous l'allusion.
Il ne savait pas s'il ne les aimait pas. Mais leurs contacts le perturbaient. Tantôt brulant, tantôt froid, comme à cet instant, elles le faisaient frémir ou frissonner à chaque fois.

« Ou est-ce celle-ci, qui t'intéresse ? »

Le mouvement de bassin accompagnant cette question fit frotter le sexe du démon contre sa hanche, et Meirin ne put que se soulever pour tenter de conserver ce contact. Celui-ci disparut bien vite, Neyloren ne lui accordant toujours rien de ce qu'il pourrait souhaiter. Le jeune homme resta comme hypnotisé par le mince filament de liquide séminal qui maculait sa peau, et le reliait à la verge dressée du démon. Elle lui parut énorme, et son intimité en eut une contraction d'envie qu'il reconnut parfaitement, lui faisant se mordre la lèvre inférieure en essayant de se contrôler. Tout son corps se tendait, ne désirant plus que s'offrir, enfin, à un autre garçon. L'idée que celui-ci n'était pas humain ne lui vint même pas à l'esprit, seul son désir l'obnubilant, et il ne put que relever un regard suppliant sur son tourmenteur.

« Tu en crèves vraiment, hein ? Tu veux que je te la mette ? » susurra Neyloren en venant s'installer entre ses cuisses, prenant appui sur ses coudes et ondulant lascivement contre lui.

Meirin ne put répondre, le roulement de son sexe raide avec celui du démon, coincés entre leurs ventres, lui arracha un gémissement, et il se tortilla un peu plus. Il aurait tout donné pour que ses poignets soient enfin relâchés, et qu'il puisse s'accrocher au dos de Neyloren. À ses bras, ses hanches. N'importe quoi. Il se sentait sur le point de chuter, et n'osait fermer les yeux.
Le souffle chaud du démon balayant son visage, son regard jaune planté dans le sien, ses lèvres s'entrouvrant, si proche, la chaleur de son corps, tout lui faisait tourner la tête.

Lentement, Neyloren remonta les genoux, forçant l'humain à écarter plus largement les cuisses, et se souleva pour faire glisser sa verge raide et humide entre les fesses de Meirin. La douceur de la chair dure fit haleter le jeune homme.

« Paye-moi, humain Meirin. »

Meirin ne comprenait pas ce que le démon attendait. Il lui semblait pourtant que tout, dans son attitude, criait qu'il était prêt à payer. Alors qu'attendait-il ?

Le regard jaune se fit à nouveau moqueur, mais avant que le démon n'est put proférer d'autres paroles blessantes, Meirin se redressa, tirant sur ses bras retenus, et plaqua ses lèvres contre celles de Neyloren. Surpris, celui-ci se laissa faire un instant, avant d'éclater à nouveau de ce rire grinçant. Le jeune homme, vexé, mordit violemment la lèvre inférieure du démon. Le sang qui s'en échappa lui sembla étonnamment sucré, et il passa la pointe de sa langue sur la blessure, encore, et encore. Neyloren le laissa faire, amusé. Les humains étaient si simples à contenter... Il aurait pu s'enchainer celui-ci rien qu'avec sa salive s'il le désirait.

Des ongles s'enfonçant dans l'une de ses queues démoniaques, à la sensibilité exacerbée comparée à celles d'autres démons, le firent glapir alors qu'il relâchait les poignets de Meirin. Il l'avait visiblement sous-estimé, et l'humain agrippa ses épaules pour le garder contre lui, ses longues jambes fines s'enroulant autour de sa taille.

« Je... Je vais payer ! » chuchota Meirin d'une voix tremblante, le visage niché dans le cou du démon.

Il craignait un rejet, et ne pouvait s'empêcher de serrer Neyloren de toutes ses maigres forces, son coeur emballé par la peur d'un coup.

« Mais je n'en ai jamais douté, petit Meirin. »

« Vrai... vraiment ? »

Le jeune homme se laissa doucement retomber sur son lit, fixant le démon dans les yeux. Il ne comprenait rien à son attitude. Tout en lui semblait contradictoire.

Neyloren se redressa, détachant de ses queues les jambes de Meirin sur ses hanches, et s'assit en tailleur, son dos venant se caler contre l'une de colonne au pied du lit. Il semblait attendre quelque chose, mais, encore une fois, l'humain ignorait ce dont il s'agissait.

Meirin se redressa sur les coudes, son t-shirt déchiré glissant de ses épaules, et contempla le démon. Il semblait toujours aussi amusé, ses longues queues noires fouettant lascivement l'air derrière lui, l'une d'elles finissant par s'enrouler autour de la colonne en fer forgé. Son torse glabre à la couleur de bronze, et aux muscles secs, se soulevait lentement sous sa respiration profonde, alors que le jeune homme peinait à garder son calme. Son ventre plat, aux abdominaux marqués, lui donnait envie d'y glisser sa langue, d'en suivre les creux et bosses. Sa verge, dressée fièrement entre ses cuisses, attira tout particulièrement son attention. Elle avait pratiquement la même couleur que le reste du corps de Neyloren, peut-être un peu plus cuivrée, et semblait aussi dure que le fer de son lit. Inconsciemment, il se lécha les lèvres en se demandant ce que cela ferait de l'avoir en lui.

« Puisque tu as l'air de vouloir participer, viens. » susurra Neyloren.

Meirin ne se fit pas prier, se relevant et allant le rejoindre à quatre pattes.

Le démon prit lui aussi le temps de le détailler. Sa peau pâle était aussi soyeuse qu'elle en avait l'air, et son corps gracile l'excitait dangereusement. La finesse de ses membres lui conférait un air féminin et fragile que Neyloren trouvait tout simplement délectable, et il n'était pas déçu d'avoir choisi d'interférer dans les affaires de Lataroth, une fois de plus. Les disputes entre démons étaient pleines de coups bas, et celui-ci l'amusait particulièrement.

Meirin pressa ses dents contre sa lèvre inférieure, assis sur ses talons face au démon, et hésita. Il rêvait de le toucher, mais surtout, de l'embrasser. Neyloren le laisserait-il faire ? Qu'impliquait le terme « participer » exactement ?

« Suce-moi, humain. » ordonna soudainement la voix grave du démon, son bassin s'inclinant lentement en un mouvement presque hypnotique.

Le jeune homme n'eut pas le temps de rougir, l'une des queues venant s'enrouler autour de son cou, et le tirant brutalement en avant. Son visage s'écrasa contre le ventre musclé du démon, et il sentit la verge de Neyloren frotté contre le haut de son torse. Il reprit appui sur ses mains, se redressant difficilement, encore sous le choc. Une main vint lisser doucement ses cheveux en arrière, dégageant son profil, et il sentit le regard du démon sur lui.

Ses yeux se baissèrent alors sur le sexe raide et coulant de besoin sous lui, et il se lécha les lèvres. L'excitation revint, et l'idée de procurer du plaisir à un garçon chassa ses dernières réserves tandis qu'il dardait la langue, et lapait rapidement le gland à porter. Le goût du liquide séminal le surprit totalement. Une saveur de pomme, sucrée, lui emplit la bouche, et il enroula ses doigts autour du membre pour le tenir pendant qu'il le glissait lentement dans sa bouche. Ses yeux se fermèrent, et il ne put ignorer une seule seconde de plus qu'il s'agissait d'un démon. Il doutait fort qu'aucun humain ne produise de fluide avec une saveur de ce genre.

« Hey, qu'est-ce que... » commença le démon, soulevant le visage de Meirin en lui tenant le menton.

Celui-ci comprit immédiatement, et sourit en tirant la langue, dévoilant un piercing coquin d'un orange vif. Neyloren éclata d'un rire rauque, et se pencha, aspirant le bijou. Il relâcha le menton de l'humain, et glissa sa main derrière sa nuque, le redressant pour l'embrasser. Meirin crut défaillir, sentant pour la première fois cette étreinte chaude, et humide. La langue du démon glissait contre la sienne, s'enroulant sensuellement autour, repartant pour mieux revenir, l'excitant follement.

La queue avait libéré son cou, et glissait désormais dans son dos, s'enroulant autour de sa taille pour l'inciter à se coller au démon. Leurs verges se pressèrent à nouveau, faisant frémir Meirin dans la manoeuvre, et il noua ses bras autour des épaules de Neyloren. Celui-ci prit son visage en coupe de sa main libre, et lui caressa la joue du pouce. Les yeux fermés, profitant pleinement de ce baiser, le jeune étudiant frissonnait par moment, l'autre queue venant enserrer leurs sexes et les masturbant lentement. Il ne put retenir plus longuement ses gémissements de plaisirs, et perçut parfaitement le sourire du démon contre ses lèvres.

Neyloren se recula finalement, aspirant sa langue en chatouillant son piercing, puis brisa leur échange.

« Tu aimes, petit humain ? »

« O... Oui... Beaucoup... » haleta-t-il faiblement.

Le démon jouait avec une mèche de ses longs cheveux aux reflets roux, et se perdit un instant dans l'éclat brumeux des yeux verts du jeune homme. Puis, il le força doucement à se reculer et se pencher à nouveau, pour reprendre son sexe en bouche. Meirin se laissa faire, et entrouvrit les lèvres pour laisser glisser la hampe de chair chaude entre elles, sa langue percée servant de guide. La sensation plut énormément au démon, ses hanches basculant en avant tandis qu'il se retenait pour ne pas se déhancher de lui-même dans cette cavité brulante et humide.

« C'est ça... Lèche-moi avec ton piercing. » chuchota-t-il en dégageant les longs cheveux du visage de l'humain.

Son petit nez s'était légèrement retroussé et, les yeux clos, il semblait adorer le gout de la verge de Neyloren. Celui-ci se demanda quelle saveur le jeune homme goutait, puisque celle-ci changeait en fonction des préférences de son partenaire.

Meirin aimait sentir ce sexe dur et épais aller et venir dans sa bouche tandis qu'il creusait les joues et suçait plus fortement. Le démon lui fit cambrer le dos d'une pression au creux de ses reins, et il sentit l'une de ses queues se glisser jusqu'à son intimité. Il se raidit une seconde, inquiet d'être blessé par sa forme de lance, mais ce qui se pressa contre l'anneau de muscle encore inviolé lui sembla conique, mince et surtout, fort glissant. Se rappelant la façon dont elle s'était dédoublée, il se dit que Neyloren pouvait sûrement influencé sa forme, et tâcha de se détendre.

Neyloren fut heureux de voir le jeune étudiant reprendre en se décontractant, et frotta délicatement le bout de son appendice contre son intimité, étalant le liquide lubrificateur qu'il pouvait produire par là. Il le fit pénétrer lentement, prenant son temps, et alla appuyer le bout de sa queue contre la paroi renfermant la prostate de Meirin. L'humain gémit sourdement en sentant l'appendice masser celle-ci, et se redressa en s'accrochant à ses épaules.

« S'il... S'il te plait... » geignit-il en l'implorant d'un regard humide.

« S'il me plait... quoi ? »

« Plus... » souffla-t-il en rougissant.

Un sourire carnassier étira les lèvres pleines du démon, et il repoussa Meirin brusquement, le faisant tomber sur le dos alors que sa queue sortait de l'intimité du jeune homme, et reprenait sa forme habituelle en se fondant dans l'autre, n'en formant à nouveau plus qu'une.

Neyloren s'allongea sur l'humain, ses lèvres venant avidement prendre les siennes, et ses mains glissant sur sa peau soyeuse, lui faisant remonter les cuisses pour les enrouler autour de sa taille. Meirin ne put retenir un gémissement en sentant le gland du démon se presser contre son intimité glissante, tandis que ses mains se perdaient dans les boucles sombres de Neyloren, passant et repassant ses doigts entre elles, et ondulant contre lui. La langue de son amant infernale s'enroulait autour de la sienne, l'allumant un peu plus lorsqu'elle se mit à reproduire le mouvement qui se ferait bientôt entre ses fesses, et il agrippa la nuque du démon.

Celui-ci savourait le contact doux du corps gracile sous lui, ses pouces venant jouer avec les tétons durcis de désir, et ses autres doigts pétrissant les côtes du jeune homme. La façon dont cet humain s'offrait à lui, sans aucune crainte alors qu'il n'avait à aucun moment utilisé son aura pour l'apaiser, le rendait presque fou. Son innocence, et son impatience à goûter aux plaisirs de la chair, lui donnaient envie de ravir sa virginité d'un coup de reins brutal, mais il se forçait au calme, souhaitant faire durer encore cet instant précieux avant que tout ne soit fini, ou que la supercherie ne soit découverte par Lataroth et que celui-ci n'intervienne.

« Neylo... Neyloren... » geignit faiblement l'étudiant quand le démon libéra ses lèvres pour aller dévorer son cou, sa verge frottant toujours contre l'anneau de muscle inviolé, manquant s'y enfoncer à tout moment.

« C'est ça que tu veux ? » chuchota Neyloren en se déhanchant doucement, le bout de son sexe à peine enfoncé, n'accordant toujours pas au jeune humain ce qu'il désirait tant.

« Oui... Oh oui... S'il te plait... Donne-le-moi ! »

La demande fit apparaitre un rictus sur le beau visage du démon, et il poussa lentement, s'enfonçant dans le corps brulant de Meirin en soupirant d'aise. Il dut forcer légèrement le passage, les chairs intimes ne s'ouvrant qu'avec difficulté, et le jeune humain s'accrocha à lui, plantant ses ongles dans son dos tandis qu'il se raidissait, la bouche entrouverte sur un cri silencieux. Neyloren pouvait sentir sa douleur, mais il savait aussi qu'elle aurait tôt fait de disparaitre, et s'enterra totalement dans l'intimité si étroite du jeune homme, au point de lui faire fermer les yeux en serrant les dents.

« Putain Meirin... » ricana le démon, le plaisir lui paraissant déjà si puissant.

Les incubes, avec leurs capacités à ressentir autant le leur que ceux de leur partenaire, avait toujours fait des amants sensibles au contentement de l'autre, et Neyloren pouvaient déjà parfaitement sentir le plaisir de Meirin d'être ainsi emplit, et posséder. Néanmoins, il attendit quelque peu que le jeune homme s'adapte à sa présence, caressant son front en le dégageant des mèches de cheveux rebelles le lui barrant, et l'embrassa doucement. Le baiser finit par se charger à nouveau de chaleur, et l'humain fit comprendre au démon qu'il était prêt d'une contraction de son intimité.

Neyloren se redressa, prenant appui sur ses avant-bras, et se recula lentement, attentif aux expressions de son amant. Puis il se rengaina avec la même langueur, faisant soupirer Meirin. Constatant que celui-ci était parfaitement détendu, il recommença, revenant avec bien plus de force et arrachant un léger cri à l'étudiant. Il accéléra alors, se déhanchant de plus en plus rapidement en se mordant la lèvre.

« Tu aimes, Meirin ? »

« Oui... Mmmmh... Oui j'aime... Encore... Ooooh... C'est si bon... Aaaaah... »

Souriant, le démon attrapa les jambes de Meirin, et les fit passer sur ses bras, écartant largement ses cuisses en se redressant sur ses genoux, son regard jaune ne quittant pas le point de jonction de leur corps. La vision de sa verge pénétrant l'anneau de muscle rose l'excita fortement, et les frottements des chairs intimes étaient tout simplement délicieux. N'y tenant plus, il se laissa aller, donnant de brusques coups de reins en faisant claquer son bas ventre contre les fesses remontées, et offertes, de Meirin, les gémissements devenant cris sous le plaisir montant.

La nuque de Meirin se raidit lentement, sa tête roulant sur l'oreiller alors que ses mains se contractaient spasmodiquement en se refermant sur les draps froissés sous son corps. Des décharges semblables à de l'électricité parcouraient tout son être, et une douce chaleur irradiait ses reins. Le sexe épais en lui le rendait fou, ses yeux s'emplissant de larmes de plaisir et sa bouche ne pouvant contenir ses cris. Il glissa deux doigts entre ses lèvres, essayant par ce geste de faire taire les signes évidents de son plaisir, et se mit à les téter goulument. Neyloren ne fut qu'un peu plus allumé en le voyant faire, fasciné par ses yeux verts se vitrifiant sous le plaisir, et son corps mince ondulant sous le sien, son bassin s'inclinant et remontant pour suivre son déhanchement rapide.

Meirin ne se souvenait pas avoir jamais ne ressentit autant de plaisir quand il se caressait seul, rêvant et fantasmant sur de jolis yeux bleus, et une bouche d'habitude si cruelle prononçant enfin de tendres paroles. Quand la chair chaude et dure en lui heurta violemment sa prostate, qu'elle n'avait fait qu'effleurer jusqu'ici, ses yeux se rouvrir brutalement sur le regard jaune et éperdu de plaisir du démon.

De sa main libre, il attira Neyloren vers lui, et l'embrassa passionnément tandis qu'il agrippait le bas de ses reins, s'aidant pour venir rencontrer plus durement le sexe massif de son amant démoniaque. Celui-ci cognait désormais sans cesse le centre de son plaisir, le faisant presque hurler son plaisir par moment, et il sentit les crocs du démon se presser contre sa gorge. Rejetant la tête en arrière, il les sentit se planter dans la chair tendre, et écarquilla les yeux, se rappelant que Neyloren avait dit ne pas accepter le sang en payement. Mais tout cela fut balayé par l'onde de plaisir fulgurante qui le traversa soudainement lorsque le démon enroula sa queue autour de son sexe, et le masturba fortement.

« Oh Neylo ! Aaaaah... Oui... Comme ça... Neylo...ren... aaaaaanh... »

« Jouis pour moi, Meirin ! » ordonna Neyloren en léchant doucement la morsure qu'il venait de lui infliger.

Son dos se cambra, les griffes de son amant glissant contre ses côtes sans le blesser, et il se sentit éjaculer tandis que l'orgasme déferlait en lui, bien plus puissant que tout ce à quoi il s'était attendu. Ses ongles se plantèrent dans les fesses du démon, le faisant grogner, et ses orteils se crispèrent pendant qu'il criait à pleins poumons.

Neyloren sentit les chairs intimes de l'humain emprisonner durement son sexe, et sa propre jouissance, décuplée par celle de Meirin, le fit se déhancher éperdument. Il se libéra en grondant, sa bouche s'écrasant sur les lèvres du jeune étudiant, et laissa l'orgasme ravagé son corps. La force de celui de son amant mortel lui parut délicieuse, majorant son plaisir tandis qu'il donnait les derniers coups de reins drainant son orgasme, avant de s'effondrer sur Meirin.

Celui-ci avait la tête qui lui tournait, et le corps lourd. Une douce sensation de plénitude, bien loin de la gêne honteuse qu'il ressentait habituellement après s'être masturbé, le faisait sourire béatement, et quand Neyloren roula sur le côté pour le laisser reprendre son souffle, il alla se lover contre lui, le démon l'accueillant dans ses bras.

« Mmmmmh... Merci Meirin. » susurra Neyloren, caressant doucement son front en sueur.

Meirin glissa alors un doigt sur son ventre, recueillant un peu de sa semence, et le porta à la bouche du démon, qui le lécha en riant.

« Quoi ? » demanda-t-il, surpris.

« Je ne parlais pas littéralement, Meirin ! Je ne vais pas tout lécher ! Comment les femmes feraient-elles pour me payer dis-moi ? »

« Oh... Désolé ! » ria-t-il, se frottant l'arrière du crâne avec une moue adorable.

« C'est l'énergie que tu dégages en jouissant qui me nourrit, petit humain. Et la tienne était vraiment délicieuse ! » expliqua patiemment Neyloren avant de l'embrasser, tenant son menton d'une main et le serrant contre lui de l'autre.

Meirin se sentit fondre dans le baiser, savourant la caresse de cette langue si douce, et qui venait jouer avec son piercing par moment en le faisant rire. Puis le démon rabattit la couverture sur eux, éteignant les bougies d'un vague geste de la main qui fascina l'étudiant.

« Tu... restes dormir avec moi ? » chuchota-t-il dans le noir.

« Hm hm. Sauf si tu ne veux pas, évidemment. »

« Oh si ! Enfin... J'aime être dans tes bras, c'est agréable... »

« Je suis heureux de l'apprendre. Par contre, je ne serai sans doute plus là au matin... »

« Ce n'est pas grave. Et... merci... c'était très bon... »

« Je sais. »

Neyloren posa rapidement ses lèvres contre les siennes dans un baiser chaste, puis, le serrant contre lui, s'endormit en quelques instants. Meirin ne tarda pas à le suivre dans le sommeil, apaisé et heureux du résultat, bien que totalement inattendu, de son rituel.

À suivre...

*L'Athamé est une dague ou un poignard rituel utilisé lors des cérémonies et rites magiques.

** Merci à ma Kahishiki-sama pour l'invocation, et gloire à elle (et à nos RP...) ! ^^

La suite arrivera la semaine prochaine normalement, mais je ne donne plus de date exacte puisque je n'ai toujours pas su publier le 3ème OS sur Valiel et Mikaren... qui devrait arriver en fin de week-end, début de semaine ! Vraiment désolée pour ceux qui l'attendent, j'ai eu une méchante panne d'inspiration !

Et n'oubliez pas, les reviews sont mon seul salaire, laissez-en une !