Salut tout le monde !

Belle journée n'est ce pas? OUI je sais j'ai encore du retard, mais exams + ordi qui bug = cata. Je me dépeche de poster, car je dois utiliser l'ordi de ma colloc sans qu'elle le sache (c'est mal) mon ordi ne voulant plus poster les nouveaux chapitres sur fictionpress, dieu sait pourquoi. Donc, encore MERCI de me suivre, ça me fait tellement plaisirs de recevoir des messages d'encouragement, surtout n'arrêtez pas ! ( j'ai l'impression de mendier... est ce que je mendie? ).

Réponse aux reviews anonymes :

Miruru-sensei : merci de toujours laisser une review d'encouragement chapitre après chapitre, ça me fait super plaisir ! Pas que pour le lemon ? tu es sûre ? ne mens pas ! Je suis « géniale » ? arrête tu vas me faire rougir. C'était une évidence pour moi que c'était cette histoire et pas une autre, alors que je n'avais jamais rien traduit avant et que ça ne m'intéressait pas plus que ça… mais voilà, je l'aime trop donc c'était comme une obligation. Je suis vraiment heureuse que tu l'apprécie aussi ! A bientôt !

Kasi : Oui Ryder, on l'aime beaucoup… et un peu moins quand il envoie balader Luca. Il doit se rendre compte qu'ils sont faits l'un pour l'autre. Peut être qu'un peu de temps avec Andy le fera réaliser ? En tout cas MERCI d'avoir laissé un message, ça me fait super plaisir :D j'espère que tu continueras ! bisous !

Livni : ma chère Livni. Ne me fais Plus JAMAIS le même coup. Tu ne rends pas compte, ce que c'est de guetter les reviews reçues, jour après jour, avec cet infime espoir que l'on verra un doux prénom apparaître, et que non, rien, rien de rien, et on sombre peu à peu dans l'obscurité, avec une bouteille de Bailey's et un paquet de cigarette presque fini… à se morfondre, seule contre tous… Oui bon, j'exagère peut être un peu, mais juste un peu alors ! Ne pas voir une de tes reviews, alors que pleins de monde m'a dit « je file voir la version anglaise car ça me saoule d'attendre », c'était comme la cerise sur le gâteau xD Je SAIS que ce n'est pas de ta faute, mais quand même. XD Comment ça, 'tu ne me dois rien' ? Tu fais des reviews excellentes à mourir de rire, tu fais en sorte de m'en poster à chaque fois et tu sais PERTINEMMENT que je vais finir accro, tu t'en satisfais même, et après tu oses me dire que 'tu ne me dois rien' ?!

Ouais… je m'emporte xD (putain… j'étais déjà accro au café/ aux cigarettes / à l'alcool/ au s… à la coc…hum, oublie les deux derniers xD) et maintenant me voilà accro à tes reviews, que vont donc faire mes parents de moi ?

Pour ta review au chapitre 9 : les fautes assez visibles, je m'en excuse. Je ne peux plus poster de mon ordinateur à cause du putain de changement du site, et mon ordi n'arrive juste plus à poster sur fictionpress, donc je suis obligée de gentiment « emprunter » (sans leur accord) un ordi à ma sœur, ou mes collocs, selon le lieu ou je suis, et je dois donc profiter qu'elles ne soient pas là. Là, par exemple, j'ai encore 40 minutes avant que ma colloc revienne et me prenne en flagrant délit sur son ordi. Du coup je ne m'étais relu qu'une fois. Et ca ne suffit clairement pas. Mais dés que j'aurais réparé mon ordi, je changerais ça, merci de l'avoir dit ! Que dirais tu d'aller avec moi faire du ski, dépenser sans compte et aller à une fête pourrie pour tomber sur un « charmant » étranger et s'en vanter à tout le monde le lendemain ? Non ? Allez, viens mon enfant, je te paye le billet )

Ah la la, MERCI d'avoir poster une seconde review, je me serais sentie doublement trahie si tu n'avais pas posté pour le chapitre 10. Oui oui, j'ai de hautes attentes vis à vis de toi je sais XD Non plus sérieusement, c'est vraiment cool. Ca me l'a déjà fait et ça décourage vraiment pour se remotiver à poster ! tu aurais pu me laisser dans l'innocence et me faire croire que c'est pour moi, au lieu de m'avouer que c'est parce qu'il s'agit de cette fic xD tu me fends le cœur ! Adieu !

J'aime trop tes commentaires, à mourir de rire. Tu ferais une parfaite pom pom girl ! Moi aussi je suis là « allez allez, mes petits, embrassez vous ! Allez allez du sexe ! Allez allez une déclara… ah ben non, ce sera pour la prochaine fois grosse déception. »

Oui tu as parfaitement résumé l'histoire. Glauser (l'amoureux fou) bossait pour Gray, qui lui bosse (pour ou avec ?) qqn d'inconnu au bataillon. Je comprends que tu ne veuilles pas faire de supposition, repose toi un peu les méninges ma pauvre…

« A la fois doux et violent » quel magnifique compliment, je sens que je vais pleurer ! Merciiiii ! (ouais ok, je deviens sentimental mais ça fait deux jours que je me leve à 5 heures du matin pour mes exams et je ne suis PAS le genre de fille à me lever à 5 heures du matin. Me COUCHER à 5 heures du matin, oui, mais me lever...).

LOL deux pages ? J'ai toujours été une bavarde. Encore plus quand j'écris, ce n'est pas de ma faute, mes doigts sont doués de leur propre vie… Chez moi c'est l'orage car il a fait trop chaud. Donc si j'ouvre ma fenetre, j'aurais une PARFAITE douche froide. Par contre, je « crois » qu'il faudrait que j'éloigne mon ordi… juste au cas ou…. Car je crois pas que lui apprécierait beaucoup la douche froide. Et bienvenue au club des timbrées, nous sommes déjà deux, allons donc recruter ! Je bosse je bosse, je me ressaisis… j'aimerais bien avoir ce semestre –mine de rien-. Et en finir avec trois années éprouvantes qui ont détruit ma confiance en moi et mes capacités de réflexion. (oui c'est ce que je raconte à mes parents, la larme à l'œil et le dos vouté pour qu'ils me payent deux mois de vacs à Londres… ça marche :D) Mais tu peux me demander en mariage voyons, personne ne lit des réponses aussi longues, ne t'inquiète pas ! Allez vas y, je dirais oui (surtout si la bague est bien chère… ). Ah ah, nos ordis sont pareils, on pourra aussi les marier, trop bien ! 'a définitivement perdu la tête.'

Tant que j'ai mes mains pour traduire et poster la suite, ça va ! Encore merci pour tes messages, je les adore, surtout ne t'arrête pas ! Gros bisous !

Hilly : tu te mets toujours en guest, est ce que c'est pour me faire un petit jeu « devine qui c'est ? » T'inquiète pas, je devine à chaque fois :D Alors Tralallaire m'a demandé si je comptais traduire les ficlets. Et je lui ai dit que oui, mais pas pour le moment, du coup si elle voulait s'en charger, ça ne me dérangeait pas tant que ça « serre les poings et fusille du regard ». XD Du coup je pense qu'elle va s'en charger. I think.

Oui « le tendre et transi Duval » toi seule à su lire à travers son comportement. Il se cache derrière une verve et une méchanceté sans égale, mais on verra par la suite que c'est vraiment quelqu'un au cœur tendre…. (si quelqu'un ose lire la réponse à ta review, il sera servi xD). Oui c'est plus sage… comme je l'ai dit, j'évite les mots crus. Et puis le fait que ce soit « moins haché » ça fait moins « allez hop jte choppe par là et c'est parti baby ». Et puis il doit y avoir un peu de moi aussi… sorry sorry :D Je ne lis pas Red blood non j'ai trop peur d'être déçue par rapport à protection rapprochée, mais si tu me dis que c'est bien… Je suis TOTALEMENT d'accord avec toi sur les fictions qu'on peut trouver dans le fandom anglais. Rien n'arrive à la cheville de close protection. J'ai du survoler une quinzaine d'histoires d'émos au lycée, fou amoureux du sexe symbol joueur de football américain… hello, retour à la réalité ? Et aussi, c'est super frustrant une ficn on terminée. Surtout si tu n'as pas fait attention et que c'est marqué « plus d'update depuis mars 2005 » allez, prends toi ça dans la gueule et souffre devant le dernier chapitre posté. Tu as mis le doigt sur ce qu'est l'admirateur. Et puis je suppose que tu vas encore plus aimer le nouvel amoureux transi qui apparaît dans ce chapitre. Tout le monde est au pied de Luca, c'est incroyable ! A bientôt, et encore merci de toujours laisser un message, bisous !

Drayy : Horrible, je sais pas ce que je ferais sans Internet. Je menacerai mes parents, mes voisins, je resterai terrer dans la fac la nuit pour y avoir accès ou que sais je encore… comment as tu survécu ? Oui c'était très très chaud, j'aurais aimé que Ryder se lache plus longtemps. Mais petit pas, il ne faut pas trop lui en demander. Et j'ai également adoré leur « mini déclaration » surtout celle de Ryder qui nous permet d'en connaître un peu plus sur lui. Adorables ! Merci de tes compliments, ça me va droit au cœur ! Et merci de continuer à poster chapitre après chapitre ! A bientôt pour la suite !

Sorginia : Merci à toi pour ton message ! Ca fait plaisir de savoir qu'il y a de nouvelles lectrices au fur et à mesure ! J'espère que la suite te plaira tout autant, et n'hésite pas à commenter, c'est mon seul carburant, et ma seule drogue (ouais…. Je suis dépendante…) A bientôt pour la suite !

Je crois que j'ai répondu à tout le monde. Portez plainte si ce n'est pas le cas. (mes exams me montent vraiment à la tête…).

Sur ce, stop au blabla, et à tout à l'heure !

XXXXXX

Chapitre 11.


« Je ne sais pas quoi faire » dit Ryder dans un soupir.

Il était adossé contre le bar de la cuisine, regardant Sheila faire à manger. Le Chef cuisinier officiel des D'Amato, Auguste, n'était pas venu avec eux à Aspen, donc Sheila était en charge de la plupart des repas. Ryder lui avait proposé de l'aider, mais Sheila l'avait congédié d'un signe de la main, peu concernée par sa gentillesse. Pour elle, un homme dans une cuisine finirait par y mettre le feu…

« L'entreprise ayant envoyé le messager n'a pas pu donner quelques informations ? » demanda-t-elle alors qu'elle coupait en petits morceaux l'ail avec une rapidité impressionnante.

« Non. La livraison était payée en espèce –par une adolescente. »

« Donc, probablement pas le vrai expéditeur. »

« Non, seulement une personne de plus payée pour faire le sale boulot. On ne peut même pas la retrouver, car l'entreprise n'a pas de caméras de sécurité –ce qui est sans doute pourquoi ils ont été choisis au départ-

Sheila jeta l'ail dans la marmite, puis y déversa du vin rouge et le bœuf. « Et Luca n'a aucune idée de qui aurait pu le lui envoyer ? »

« Non. »

« On aurait l'impression qu'il le devrait, vu la familiarité du message ».

« Il jure qu'il ne le sait pas. C'est trop personnel pour être Gray, ce qui veut sans doute dire qu'il travaille avec –ou pour- quelqu'un d'autre, mais Luca ne sait pas de qui il s'agit. » Ce qui n'était pas surprenant, si l'Admirateur était un des hommes que Luca avait traité avec peu de considération dans le passé, ce que la note semblait suggérer, alors la liste de suspects potentiels était aussi longue que le bras de Ryder.

« Avez vous considérer Henry Glauser ? »

« Oui. Il est enfermé dans un hôpital psychiatrique en Suisse. Il n'y a pas moyen qu'il puisse être impliqué. Et je… » Ryder baissa le ton de sa voix, conscient de la présence de Noah jouant dans le salon, à juste quelques tables d'eux. « Je suis inquiet pour Luca. Il est à peine sorti de sa chambre depuis Mardi, et il n'a pas du tout quitté la propriété. »

Et ça veut vraiment dire quelque chose, prenant en compte à quel point il déteste cet endroit. Ryder garda cette pensée pour lui-même, ne sachant pas si Luca avait partagé cette information avec Sheila.

« Il est effrayé. »

« C'est plus que ça. Il s'en veut pour ce qui s'est passé avec Duval –pour son passé donnant à Gray la possibilité de l'atteindre. »

Sheila mit le plat dans le four et essuya ses mains sur son tablier, scrutant Ryder de la tête au pied. « Je ne sais pas ce qui est arrivé à Luca lorsqu'il était en pensionnat à l'autre bout du monde , dit elle, « mais j'en ai assez entendu pour me faire une idée générale. Luca… il avait… des mœurs légères.»

Ryder acquiesça.

« Il me parle de tout sauf de ça. J'ai déjà pensé amener le sujet de moi-même, mais c'est dur de savoir quoi dire. J'aime Luca comme un fils. Je veux lui dire que le sexe est quelque chose qu'il devrait partager seulement avec les personnes en qui il a confiance et qui le respectent, mais en même temps, je ne veux pas qu'il pense que le sexe est quelque chose de mauvais, ou que je le juge pour ce qu'il a fait dans le passé. »

Ayant fait face au même dilemme, Ryder pouvait parfaitement comprendre. « C'est compliqué ».

« Oui. » Elle soupira. « Je ne sais vraiment pas comment l'aider avec ça. »

« Moi non plus. » Ryder faisait assez confiance à Sheila pour le conseiller sur l'inquiétude qui le submergeait, ne quittant jamais son esprit depuis ces derniers jours.

« Et je ne peux pas le protéger contre ça. Je sais comment défendre Luca contre une menace physique –les pistolets, les couteaux, les enlèvements, peu importe. Mais une manipulation, harcèlement sexuel et des lettres anonymes complètement malsaines ? Comment est ce que je pourrais le protéger contre des choses comme ça ? »

« Je ne pense pas que tu le puisses. Tout ce que tu peux faire est de le soutenir, et être à ses côtés quand il a besoin de toi. »

La frustration de Ryder devait être visible sur son visage, car Sheila rit et tapota sa main.

« Je sais que c'est difficile pour un homme comme toi de rester immobile sans rien pouvoir faire, mais tu aides vraiment. Luca est tellement plus calme lorsque tu es prêt de lui. Il se sent en sécurité avec toi. Et c'est déjà beaucoup. »

Ryder doutait que Sheila serait tout aussi gentille si elle savait que Ryder avait enfoncé sa queue entièrement dans la gorge de Luca il y a moins d'une semaine. Une honte soudaine le ravagea. « Je vais voir si je peux le convaincre de sortir de sa chambre. »

« Bonne chance » répondit Sheila dans un sourire.

Il traversa le couloir pour trouver Christianson assise devant la chambre de Luca. « Aucun changement ? » demanda t'il.

Elle répondit par un hochement négatif de la tête. L'attitude de Christianson s'était considérablement refroidit ces derniers jours, mais seulement avec lui, comme s'il avait fait quelque chose qui l'avait offensée –mais Ryder n'avait strictement aucune idée de ce dont il s'agissait. Il toqua à la porte de la chambre de Luca.

« Luca, c'est moi. Je peux entrer ? »

« Ouais. »

Ryder ouvrit la porte. Luca était étalé sur son lit, portant un bas de pyjama et un t-shirt, jouant avec le nouvel Iphone qu'il avait reçu pour Noel, mais les yeux dans le vide. La télé était allumée, mais il ne semblait pas non plus la regarder.

« Est ce que tu comptes sortir de la maison aujourd'hui ? » Demanda Ryder.

« Non. »

« Et qu'en est il de ton lit ? »

Luca lui envoya un regard lugubre. Ryder soupira et entra dans la chambre, fermant la porte derrière lui.

« Ecoute, as tu parlé à l'un de tes amis de ce qu'il se passe ? Davenport ? Sokolov ? »

« Je ne veux pas les inquiéter. »

« Et McCall ? Lui en as tu parlé ? » Ryder savait que Luca considérer McCall plus comme une amie qu'un garde du corps, et que ce sentiment était réciproque.

Luca fronça les sourcils, les yeux toujours fixés sur son Iphone. « Non » dit il, et jeta le téléphone sur le lit.

Evidemment. Luca était un papillon, extrêmement social, allant butiner de fleurs en fleurs, mais lorsque quelque chose de réel arrivait, lorsqu'il était effrayé ou bouleversé, il se refermait complètement, et devenait un introverti de première classe, aussi muet qu'une tombe.

Ryder n'était pas habitué à ce sentiment d'inutilité. De nature, il était une personne active, toujours prête à l'action – lorsqu'il faisait face à un problème, il faisait tout ce qui était en son pouvoir pour trouver une solution. Il n'avait aucune idée de quoi faire lorsqu'il était confronté à un problème qu'il ne pouvait réparer. Comment pouvait il seulement aider Luca alors qu'il ne savait même pas comment l'aider à aller mieux ?

« Lève toi » grogna il, soudainement en colère. « Cet auto apitoiement dans lequel tu te complets finit maintenant. »

Luca se mit en position assise, la bouche grande ouverte. « Va te faire ! Je ne suis pas… »

« En train de te terrer dans ta chambre ? C'était pourtant ce à quoi ca ressemble. » Ryder adoucit sa voix. « C'est exactement ce qu'ils recherchent, tu sais –Gray et peu importe avec qui il travaille. Je sais que tu es effrayé, mais tu ne peux pas les laisser t'atteindre au point de ne plus vivre ta vie. Autrement, ils gagnent. »

« Il n'y a nulle part ou je veux aller. » dit Luca, toujours têtu, bien que Ryder pouvait voir qu'il avait appuyé là ou ça fait mal.

« C'est notre dernier jour à Aspen, et il n'y a rien que tu veuilles faire ? »

Luca secoua sa tête. Ryder plissa ses yeux, frustré, puis une idée lui vint.

« Okay, ne bouge pas. » dit il, quittant la pièce pour sa chambre. Christianson lui lança un regard noir alors qu'il passait devant elle – sérieusement, c'était quoi son problème ? Il devrait le lui demander lorsqu'ils retourneraient à Bethesda.

Ryder avait déjà fait son sac en avance, mais cela ne lui prit pas longtemps pour trouver les Dvds que Luca lui avait offerts pour Noël. Il prit directement la deuxième saison jusqu'à trouver l'épisode qu'il cherchait, puis en sortit le disque et le ramena dans la chambre de Luca.

« Qu'est ce que tu fais ? » demanda t'il, regardant Ryder mettre le Dvd dans le lecteur.

« Je vais te faire regarder les épisodes les plus dégoutants de Dirty Jobs qui puissent exister jusqu'à ce que tu sois tellement écœuré que tu me supplies de sortir de cette chambre. »

« Qu'est ce qui te fait croire que ça marchera ? »

Ryder haussa les épaules, tirant une chaise près du lit de Luca et s'installant dessus avec la télécommande. « Le sujet de cet épisode concerne le nettoyage d'excréments d'animaux. »

C'était un bon plan, et ça aurait probablement marché si Ryder n'avait pas oublié une information cruciale – une fois qu'on enlevait les couches du charme séducteur, Luca était au plus profond de lui un vrai geek, passionné de sciences. En seulement cinq minutes, Ryder ne l'avait jamais vu aussi enchanté.

« Oh mon Dieu, c'est vraiment sale. » murmura t'il de plaisir, les yeux grands ouvert de fascination.

Pas exactement la réaction à laquelle il s'était attendu, mais au moins cent fois mieux qu'avant. Il s'en contenterait.

Ils regardèrent le show dans un silence serein, que Ryder aurait cru impensable il y a de cela quelques semaines. Sans devoir être constamment à l'affut, grâce à la promesse apparemment sincère de Luca de ne plus le draguer, Ryder appréciait la compagnie de Luca – sa curiosité insatiable, son humour sarcastique, les imprévisibles sourires étincelants qui sortaient de nulle part. S'il était honnête avec lui-même, le flirt lui manquait, en quelque sorte. Pas l'agression sexuelle, bien sûr, mais les petits commentaires et les regards furtifs que Ryder trouvait flatteurs.

Au milieu de second épisode, le téléphone de Ryder vibra, indiquant la réception d'un message. Puisqu'il n'était pas de service, il ne se sentit pas coupable d'y répondre.

Will et Claire agissent bizarrement. Je pense qu'ils vont divorcer.

Morgan. Ryder renifla dans un mépris amusé et appuya sur le bouton Répondre.

Tu dis ça chaque semaine.

Ryder appuya sur Envoyer, puis remarqua que Luca le fixait. « Quoi ? »

« C'est juste… que tu envois des sms. C'est trop bizarre. Comme regarder un chien faire du vélo. »

« Je n'ai que vingt-huit ans ! Je sais envoyer des messages. »

« Je ne t'ai jamais vu le faire avant. »

« Je ne le fais pas quand je travaille. »

Le téléphone de Ryder vibra encore.

Je le pense vraiment cette fois. Ils cachent quelque chose.

« Qui est ce ? » dit Luca, sa voix tout à fait décontractée. Trop décontractée.

Il pense que c'est Andy, réalisa Ryder, ne sachant pas s'il devait se sentir ravi ou honteux par la jalousie à peine dissimulée de Luca. Puis il se souvint qu'il avait à peine parlé à Andy depuis qu'ils étaient arrivés à Aspen, et son humeur dériva clairement vers la honte.

« C'est Morgan. » dit il « Elle pense que notre frère va demander le divorce, mais elle n'a jamais compris la façon dont leur couple fonctionne. Aucuns d'eux ne sont très extravertis, ils sont considérés comme des aliens par Morgan. »

« Ton frère ? Est ce que son nom est Charles ? »

Ryder leva un sourcil. « C'est Will, enfaite. Pourquoi est ce que tu croyais que c'était Charles ? »

« Le pseudonyme que tu as utilisé pour prendre le rendez vous chez le psy, Charles Morgan. J'ai pensé, comme Morgan est le nom de ta sœur… »

« Ah non, « Charles » est pour mon autre sœur. Charlie. Charlotte. »

« Combien de frères et sœurs as tu ? »

« Juste trois. »

« Ca doit être cool. » dit Luca, retournant son attention vers l'épisode.

« La plupart du temps. » Ryder répondit à Morgan en même temps qu'il parlait. « C'était sympa jusqu'à ce que Will devienne un enfoiré enragé et marrie la femme ayant le plus de préjugés sur cette planète –

Il s'arrêta lorsqu'il se rendit compte de tout ce qu'il était entrain de partager et jeta un coup d'œil à Luca, dont les yeux continuaient à fixer la télévision, mais qui avait un léger sourire sur son visage. Le sournois petit bâtard. Il en avait profité, le manipulant en l'amenant à parler de lui et en prétendant qu'il n'y faisait pas le moins du monde attention. A la fois amusé et irrité, Ryder se pencha en avant pour lui pincer les côtes.

Luca laissa sortir un rire choqué. « Est ce que tu viens juste de me pincer ? » il répliqua par un coup de pied pas aussi amical sur le torse de Ryder.

Le gémissement de douleur qui sortit de la bouche de Ryder n'était pas entièrement feint. « Mon Dieu, tu as de la force dans les jambes. »

« Ne jamais embêter un nageur » dit Luca, hochant fièrement de la tête.

Ryder était toujours en train de glousser (glousser !) lorsque son téléphone vibra à nouveau. Il jeta un coup d'œil à l'expéditeur, mais il ne reconnaissait pas le numéro. Pourtant, les premiers chiffres étaient les mêmes que toute la région de Washington, ce qui voulait sans doute dire que Morgan avait oublié de charger son téléphone une fois encore et lui envoyait un message avec le téléphone de l'un de ses amis. Roulant des yeux, Ryder ouvrit le contenu.

Vérifie tes mails.

Si elle lui envoyait encore une de ces chaines… Ryder alla sur internet avec son Smartphone et se connecta à sa boite mail. Il se redressa aussitôt lorsqu'il vit l'adresse de l'expéditeur.

Un_admirateur .

L'objet était on ne peut plus clair : Il est possible que tu veuilles lire ça en privé.

Ryder resta quelque seconde à fixer son portable, incapable de bouger.

« Quelque chose ne va pas ? » demanda Luca.

Ryder s'éclaircit la gorge. « Non. Je… hum, je reviens. »

Alors qu'il quittait la chambre de Luca, Ryder fut confronté au défi de trouver un endroit privé, Hurst était dans leur chambre, et le reste des pièces étaient toutes publiques. Il finit par se cacher dans la laverie et ferma la porte à clé derrière lui.

L'email consistait en une seule phrase et une pièce jointe assez conséquente.

Vous avez une définition intéressante du terme « protection rapprochée », Monsieur Ryder.

A la seconde où Ryder vit que la pièce jointe était un document audio, il sut ce que c'était, et il se maudit de ne pas avoir songer à la possibilité plus tôt. Ses mains tremblèrent alors qu'il l'ouvrait et appuyait sur le bouton Play.

Le son de baisers mouillés se répercuta dans la pièce, suivit par un doux sifflement et la voix de Luca « Qu'est ce que c'est ? » Puis, la voix de Ryder, répondant « Une cicatrice. »

Ryder avança la vidéo un peu plus loin, vers le milieu du document durait plus de cinquante minutes.

Les bruits étaient maintenant des respirations hachées et des gémissements passionnés, étouffés par des bruits de succions, puis une légère toux et lui-même murmurant « Ne-ne te force pas » dans une voix agonisante de plaisir.

Il s'empressa d'arrêter l'enregistrement et posa son téléphone, mettant ses coudes sur la machine à laver et enfonça sa tête dans ses mains, attendant que l'envie folle d'écraser son portable contre le mur passe. Lorsqu'il retrouva un semblant de calme, Ryder le récupéra et répondit à l'email.

Qui êtes vous et qu'est ce que vous voulez ?

La réponse arriva moins d'une minute après.

Chaque chose en son temps, Monsieur Ryder. On reste en contact –Un Admirateur.

Lorsque Ryder revint dans la chambre, il était pale et tendu. Immédiatement sur ses gardes, Luca se remit assis et mit sur pause le Dvd. « qu'est ce qu'il y a ? »

« Il y a quelque chose que tu dois voir. »

Ryder tendit son téléphone à Luca, il y avait un email ouvert sur l'écran. Luca lut la courte phrase, vit la pièce jointe et faillit s'étouffer. « Oh, Mon Dieu, Je n'ai jamais pensé –ça ne m'a même pas traversé l'esprit que-

« Ca ne m'a pas traversé l'esprit non plus. »

Le document audio était déjà ouvert, en pause vers le milieu. Luca avança un peu plus loin et le remit sur play. Il reconnut ses propres gémissements irréguliers et les sons mouillés provenant de Ryder entrain de sucer sa queue. Quelques secondes plus tard, Ryder dit « Enlève ton jean que je puisse te dévorer. »

Luca ferma rapidement le document, ses joues rougissantes. Même face aux implications horrifiantes que laisser sous entendre ce mail, entendre Ryder lui dire ce genre de phrases était tout autant excitant maintenant que ça l'avait été la première fois.

Il rendit le téléphone à Ryder sans le regarder dans les yeux. « Il va te faire du chantage. »

« C'est bien ce qu'il me semble. »

« Et bien, je pense que ta première erreur était de venir m'en parler. »

C'était une blague, mais Ryder n'esquissa même pas un sourire. Il se mit sur la chaise et la tourna de façon à faire face au lit, prenant les mains de Luca et les tenant fermement contre les siennes jusqu'à ce Luca le regarde dans les yeux. « Je te l'ai montré car je veux que tu saches qu'il n'y a rien, absolument rien qu'il puisse faire qui m'amènerait à te trahir ou te blesser de n'importe quelle manière. Je me fous qu'il envoie cet enregistrement à ta mère. Je me fous qu'il l'envoie à mes parents, ou qu'il le fasse passer sur toutes les stations de radio du pays. Ta sécurité est et restera ma priorité. »

L'envie d'embrasser Ryder était tellement écrasante que Luca dut mordre sa langue pour s'en empêcher. Il sentait que Ryder pensait chaque mot qu'il venait de dire, et le flot d'émotions intenses qui venaient de naitre de cette sorte de déclaration était… déroutant, pour ne pas dire plus. Luca n'était pas sûr qu'il méritait la protection de Ryder, et encore moins cette loyauté.

C'était déjà assez mal qu'il ait détruit la vie de Glauser, il ne se le pardonnerait jamais s'il détruisait aussi celle de Ryder. Mais Ryder ne pensait même pas à ça. On venait de le menacer et tout ce dont il se souciait était de s'assurer que Luca se sente en sécurité. Il n'était même pas de service maintenant, mais il trainait avec Luca, essayant de le faire se sentir mieux – et Luca s'était comporté comme le pire des enfoirés.

« Tu sais quoi ? » dit Luca. « Que Gray et l'autre enfoiré avec qui il travaille aillent se faire foutre. Faisons quelque chose. »

Ryder sourit et serra une dernière fois ses mains avant de les relâcher. « Ou veux tu aller ? »

« Je ne sais pas. Au cinéma, ou autre chose. Tout sauf ici. »

« Je vais appeler pour un –non, enfaite, Christianson devait s'en occuper. Je ne veux pas qu'elle se sente inutile. »

Luca acquiesça, se levant du lit et passant sa tête à travers l'embrasure. « Hey, Phoebe, je sors. »

Il savait qu'il n'imaginait pas le soulagement sur son visage. « Ou ca ? »

« Je ne sais pas trop. Ca ne te dérange pas d'appeler le chauffeur ? »

« Pas de problème. » Phoebe sortit son téléphone mais fut prise de cours lorsque ce dernier sonna avant qu'elle puisse appeler. « Tony, c'est bizarre, j'allais justement t'appeler… » Elle fut coupée dans un froncement de sourcil. « Qui ? »

Ryder se mit derrière Luca dans l'embrasure de la porte. Luca aurait aimé qu'il ne soit pas si proche, sa simple présence réchauffait sa peau et le suppliait d'oublier la stupide promesse qu'il avait faite.

Christianson regarda Luca. « Est ce que tu connais une femme appelée Vanessa Huber ? »

« Non, pourquoi ? »

« Elle est devant le portail, et elle demande à te voir. Elle dit que tu connais son mari. »

Luca ne répondit rien pendant quelques secondes puis ses yeux s'élargirent. « Son mari Bill ? L'homme que Ryder et moi avons trouvé sur la piste de ski ? »

« Quel est le nom du mari ? » demanda Phoebe au téléphone. Après une seconde, elle acquiesça pour Luca.

« Laissez là entrer. » dit il, se sentant pris de court. Il ne s'était jamais attendu à entendre quoique ce soit sur Bill à nouveau. Et si Vanessa venait pour leur annoncer que Bill était mort ? Et si elle en voulait à Luca ?

Il descendit pour l'attendre dans le salon, Ryder à côté de lui, Phoebe les suivant à quelques mètres de distance. Vanessa Hubert fut escortée quelques minutes plus tard, Luca l'avait déjà vu en bas de la piste, attendant avec l'ambulance, mais elle était tellement en état de choc à ce moment là qu'il ne l'aurait jamais reconnue. Elle était mignonne d'une façon assez classique –une coupe au carré, des cheveux bruns, la peau bronzée, quelques petites rides autour de sa bouche et près de ses yeux – et elle regardait tout autour d'elle les yeux ouverts d'admiration.

« Madame Huber ? » dit Luca, lorsqu'il fut clair qu'elle n'allait pas parler en premier.

Elle retourna automatiquement son attention vers lui. « Etes vous Luca D'Amato ? »

« Oui. »

Vanessa surprit Luca –et Ryder et Christianson, qui se tendirent tous les deux- en l'entourant de ses bras et l'attirant dans une étreinte chaleureuse. Luca se raidit instinctivement, puis se relaxa et lui retourna l'embrassade.

« Merci » murmura t'elle, sa voix pleine de larmes. « J'ai attendu plus d'une semaine pour vous le dire, et ce n'est pas toujours pas assez. Merci. »

Luca ne savait pas quoi répondre, mais elle ne semblait pas attendre qu'il le fasse. Elle le relâcha dans un grand sourire, et se tourna vers Ryder.

« Et vous devez être… Jacob Ryder ? »

« Oui, Madame. »

Vanessa serra chaleureusement la main de Ryder de ses deux mains au lieu de l'étreindre, bien que Luca puisse comprendre que la petite femme hésite face à un tel gabarit. « Merci. Bill m'a dit ce que vous aviez tout deux fait pour lui. Je ne pourrais jamais assez vous remercier. »

« Il va bien alors ? » demanda Ryder.

« Il a du avoir quelques transfusions sanguines, et sa jambe aura besoin de plusieurs séances chez le kinésithérapeute, mais les docteurs affirment qu'il n'y aura pas de dommage sur le long terme. »

« Je suis heureux de l'entendre. »

Elle essuya les quelques larmes qui avaient coulées sur son visage. « Je voulais juste rencontrer les deux hommes qui ont sauvé mon mari et les remercier en personne. Bill serait mort si vous ne l'aviez pas aidé. »

« Est ce que je peux vous offrir un café ou quelque chose d'autre ? » dit Luca.

« Ce serait adorable, merci. »

Il mena Vanessa dans la cuisine où Sheila préparait un met qui avait l'air délicieux. Une fois que les présentations furent faites, Sheila prit Noah et le poussa hors de la pièce pour leur laisser un peu d'intimité. Luca servit trois tasses de café.

« Comment nous avez vous retrouvés ? »

« L'équipe paramédicale de la patrouille de ski savaient qui vous étiez. » Vanessa jeta un autre regard autour d'elle. « Je suppose que je sais maintenant pourquoi. Bill n'arrêtait pas de parler de vous deux lorsqu'il s'est réveillé. Il m'a dit que vous faisiez tout ce qui était en votre pouvoir pour qu'il se sente mieux, et que votre petit ami lui donnait les premiers soins –»

Luca faillit presque faire tomber sa tasse il pouvait sentir la soudaine tension dans le corps de Ryder sans même le regarder. « Ryder n'est pas mon petit ami, c'est mon garde du corps. »

« Oh ! » Vanessa mit une main sur sa bouche. « Je suis désolée, c'est juste… la façon dont Bill en a parlé… et puis… » Elle fit un geste vague entre eux. « J'en suis venue à cette conclusion. Je suis désolée. »

« Pas de problème. » dit Luca, mourant d'envie de savoir comment elle avait pu être si certaine que lui et Ryder étaient en couple. « Je ne suis pas offensé. Et je suis sûr que Ryder ne l'est pas non plus. » Il pinça discrètement le genoux de Ryder. « N'est ce pas ? »

« Non, bien sûr que non. » dit Ryder. Sa main était blanche à force de serrer sa tasse.

Vanessa sourit, apparemment soulagée. « Très bien. Je ne voudrais pas abuser de votre temps –il y a juste quelque chose que j'aimerais vous donner. » Elle fouilla dans son sac à main jusqu'à ce qu'elle en sorte un morceau de papier. « Mes enfants ont fait ça pour vous deux. »

Elle tendit le papier à Luca. C'était une carte faite à la main, clairement élaborée par des enfants ayant moins de dix ans, avec une utilisation abusive de crayons et de paillettes. La première page disait « MERCI D'AVOIR SAUVER NOTRE PAPA ! » avec plusieurs gros soleils souriants. A l'intérieur, il y avait le dessin d'un homme et d'une femme avec deux petites filles, complété par un arc en ciel et un immense soleil jaune.

La gorge de Luca était trop serrée. Il passa rapidement la carte à Ryder, surpris par la force de sa propre réaction, et cligna des yeux plusieurs fois.

« Tout le monde n'aurait pas pris la peine de s'arrêter et d'aider. » Vanessa avança son bras pour prendre la main de Luca. « Je remercie Dieu chaque jour que vous êtes ce genre de personne l'ayant fait. »

XXXXX


XXXX

Après qu'ils soient retournés à Bethesda, Ryder dormit pendant quatorze heures d'affilées. Ce qui le réveilla fut le bruit d'une porte claquée violemment, suivit par des bruits sourds irréguliers et coléreux dans la chambre de Luca.

Ryder garda ses yeux fermés, espérant que Luca se calmerait et arrêterait de jeter des affaires à travers sa chambre –mais au contraire, le bruit s'accentua encore plus. Il se força donc à sortir du lit en l'insultant de tous les noms et enfila un t-shirt ainsi qu'un short avant de tituber vers le couloir.

« C'est quoi ce bordel ? » demanda t'il à McCall, qui fixait la chambre de Luca, les lèvres serrées.

« Je ne sais pas. Il était dans le bureau de sa mère pendant plus d'une heure, tous deux s'époumonant, mais je n'ai pas compris de quoi il s'agissait. Puis il en est sortit complètement furieux et a presque couru jusqu'à sa chambre sans dire un mot. » Elle tressaillit suite à un bruit de verre cassé qui fit écho derrière la porte fermée. « Je suis entrain de décider si j'ai envie de me risquer à entrer la dedans. »

« L'union fait la force ? »

« Ca me semble être une excellente idée. » McCall toqua à la porte. « Luca, Ryder et moi entrons, ok ? »

Lorsqu'il n'y eut pas de réponse, elle ouvrit la porte, et tous deux restèrent dans l'embrasure.

La chambre de Luca était un champ de ruine. Il n'y avait plus un seul livre reposant sur la bibliothèque –impressionnant, considérant que chaque étagère était remplie à craquer- Le sol était jonché de verre provenant sans doute de cadres maintenant cassés, et la lampe de bureau avait été brisée. En faite, il semblait que chaque objet qui avait eu la malchance d'être posé sur une surface plate était maintenant allongé au sol.

Luca faisait des allers-retours de l'autre côté de la pièce, respirant difficilement, le visage rouge de colère. Il se retourna pour faire face à Ryder et McCall. « Ne bouge pas. » dit il à Ryder, levant une main tremblante. « Ne t'approche pas plus, je ne pourrais pas me contrôler. »

Ryder acquiesça, ignorant le regard curieux que McCall lui envoya avant qu'elle se décide à s'avancer à travers le champ de mine que représentaient les bouquins et le verre brisé.

« Que s'est il passé ? » demanda t'elle.

Luca ne fit que secouer de la tête et reprit ses allers-retours.

« Arrête de bouger. » dit McCall, révélant un peu de son autorité qu'elle avait pour habitude de cacher derrière son attitude amicale. « Il y a du verre partout sur le sol, et tu ne portes aucune chaussure. »

Luca s'arrêta aussitôt, clignant des yeux devant ses pieds nus. « Oh. »

« Là. » McCall fit rouler la chaise de bureau jusqu'à lui. « Assieds toi. On va faire venir quelqu'un pour nettoyer tout ça, mais d'abord tu vas nous dire ce qui ne va pas. »

« Je ne peux pas. » dit Luca, s'effondrant dans la chaise. Il enroula ses bras autour de lui et posa ses pieds sur la chaise, les genoux repliés devant lui. « C'est trop … c'est trop fou. Je ne peux même pas croire qu'elle est sérieuse. »

« Ta mère ? » demanda Ryder.

« Ouais. Elle pense que, après ce qu'il s'est passé avec Duval, je dois… améliorer ma réputation. Elle veut que j'aie un petit ami respectable, pour que Gray ne pense plus au sexe pour me faire souffrir à nouveau. »

« Donc, elle te conseille de te trouver un copain ? » McCall était perchée sur le bureau à côté de lui. « Ca ne semble pas si horrible. »

« Non, tu ne comprends pas. Elle en a arrangé un. »

Ryder et McCall s'échangèrent un regard dubitatif. « Arranger quoi ? » demanda t'il.

« Un copain ! Elle m'a trouvé un copain et me force à sortir avec comme si nous étions encore au putain de Moyen Age. »

La mâchoire de Ryder sembla se décrocher, son expression de choc se reflétant dans celle de McCall. Luca mit ses coudes sur ses genoux et enfonça ses mains dans ses cheveux, fermant les yeux. Pendant un long moment, aucun d'eux ne parla.

« Est ce que tu es vraiment sérieux ? » demanda finalement McCall.

« Est ce que j'ai l'air de faire une blague ? » répliqua Luca méchamment. « Mon Dieu, ma propre mère me pimping. C'est quoi cette putain de vie ? »

« Je suis sûr qu'elle ne s'attend pas à ce que tu couches avec. » dit Ryder, bien qu'il ait des doutes là-dessus. « C'est juste pour se donner en spectacle, non ? Qui est ce mec ? »

« Le fils d'Oliver Wakefield ». Au regard perplexe de Ryder, Luca ajouta « Wakefield est à la tête d'une des filiales de Fairburn Howard. Lui et ma mère sont amis depuis des années. Apparemment, son fils passe son temps à faire la fête, et il est inquiet que le Conseil ne le trouve pas assez responsable pour reprendre la succession. Donc lui et Mère ont trouvé cette idée pour nous faire apparaître comme plus stables. »

McCall mit une main sur l'épaule de Luca et la serra. « Au moins, c'est un mec. Si ça s'était passé il y a vingt ans, elle t'aurait forcé à marier une femme, et tu aurais été complètement baisé. »

« C'est vrai. Mère n'en a jamais eu à faire que je sois gay. Je suppose que je devrais avoir de la gratitude pour ça. » L'amertume dans la voix de Luca montrait très clairement que la gratitude était la dernière chose à laquelle il pensait.

« Est ce que tu vas le faire ? » demanda McCall.

« Je n'ai pas vraiment le choix. Elle m'a dit que si je trouvais un vrai copain, quelqu'un d'approprié qu'elle approuverait, alors je pourrais « casser » avec Wakefield. Mais jusque là… » Luca haussa les épaules. « Je suis supposé le rencontrer à la soirée de Nouvel An organisée par Fairburn Howard ce soir. Il y aura des journalistes. »

« Je serai là aussi » dit McCall. « Je ne te lâcherai pas d'une semelle à moins que tu me le demandes. »

Luca mit une main sur la sienne et lui fit un sourire timide, semblant légèrement plus calme. « Merci. » Il regarda vers Ryder. « Ca aurait été bien que tu viennes aussi. »

Ryder avait prévu de passer la nuit avec ses parents, mais ça lui prit moins d'une seconde pour changer d'avis. « J'échangerai mes horaires avec ceux de Song. Je suis sûr que ça ne la dérangera pas. »

« Non, Ryder, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire… je ne veux pas que tu gâches tes vacances pour moi. »

« Ca ne me dérange pas. » dit Ryder, absolument honnête.

Luca le fixa pendant quelques secondes et soudainement, toute la tension dans son corps se relâcha en même temps. C'était une transformation surprenante, comme voir un ballon de baudruche se dégonfler. « Merci. » murmura t'il.

« Pas de problème. » A ce moment précis, le téléphone de Ryder sonna dans la chambre d'à côté. Il était heureux d'avoir l'excuse parfaite pour quitter cette pièce, car il n'aimait vraiment pas le regard que McCall lui avait lancé. « Je vous vois tous les deux ce soir. »

Il ferma la porte derrière lui pour leur donner un peu d'intimité, puis courut vers sa chambre et attrapa son portable. Le nom affiché était celui d'Evelyn D'Amato. Avait elle une sorte de sixième sens lui indiquant quand les gens parlaient d'elle ?

« Jacob Ryder. » Répondit il.

« Monsieur Ryder. Je sais que vous ne travaillez pas aujourd'hui, mais je me demandais si vous pourriez me joindre dans mon bureau pour quelques minutes. »

Un ordre parfaitement déguisé. « Bien sûr, Madame. » dit il. « J'arrive tout de suite. »

Ryder enfila un pantalon et un t-shirt plus approprié, mit ses chaussures et se dirigea au premier étage. Il ne s'était pas rasé depuis un moment, mais D'Amato allait devoir faire avec si elle voulait le voir si rapidement.

Elle lui fit un signe de la main pour l'inviter à entrer, puis lui proposa de s'asseoir. « Je suis navrée d'interrompre votre jour de congé. » dit elle « mais je pensais que cela ne devrait pas attendre. J'ai malheureusement du laisser partir Madame Christianson. »

Ryder s'était attendu à ce qu'elle lui parle du copain qu'elle avait arrangé pour Luca, donc dire qu'il fut surpris par la nouvelle était un euphémisme.

« Puis je demander pourquoi ? »

« Lorsque nous sommes revenus hier soir, elle m'a retrouvée dans mon bureau avec des inquiétudes quant à la nature de votre relation avec mon fils. Enfaite, elle a suggéré que vous aviez une relation sexuelle avec Luca. »

Oh. Mon Dieu. Bien sûr qu'elle avait fait ça, elle était de service lorsque lui et Luca étaient restés ensembles toute la nuit et ils n'avaient pas été particulièrement silencieux. Hurst semblait se soucier tellement peu de la relation qu'ils entretenaient, l'encourageant même, que Ryder n'avait même pas pensé que Christianson pouvait le prendre différemment. Et puis ils avaient été tellement préoccupés par la situation avec Duval et l'état de santé de Luca…

Il était resté silencieux pendant trop longtemps D'Amato attendait apparemment une réponse. Tout ce que Ryder put répondre fut un lamentable « Je vois. »

« Je lui ai demandé si elle pensait que Luca était forcé, et lorsqu'elle m'a répondu que non, je lui ai dit que Luca était un adulte, et que ses relations sexuelles ne sont pas mes affaires. Sa réaction fut assez significative pour en venir à la conclusion que la laisser travailler ici pourrait… créer des difficultés à l'avenir. »

Ryder était tellement abasourdi par l'hypocrisie de D'Amato qu'il ne pouvait même pas formé une réponse cohérente. Mais bien sûr, comme si elle pensait vraiment que les relations sexuelles de Luca ne la concernaient pas.

« Vous n'avez pas à vous inquiéter pour Madame Christianson. » Répondit D'Amato, interprétant mal l'expression de Ryder. « Elle recevra une généreuse somme et une lettre de recommandation élogieuse. Le personnel de sécurité que nous avons peut la remplacer jusqu'à ce que nous trouvions un nouveau garde du corps. »

« Je vais de ce pas contacter l'agence habituelle »

« Merci. Et je ne pense pas qu'il y ait besoin de limiter les candidats par genre cette fois ci. » D'Amato sourit, aux anges. « Luca s'est remarquablement bien comporté depuis qu'il est arrivé, si l'on omet cette histoire avec Duval. C'était un petit dérapage. Je suis sûre que vous ne laisserez pas quelque chose du genre se reproduire. »

« Je… non, Madame. »

« Très bien. Et puis je suggérer un peu plus de discrétion vis à vis de vos collègues à l'avenir ? »

Ryder allait être malade. « Oui, Madame. »


Luca fixait son reflet dans le miroir, repassant de sa main son costume et faisant courir ses doigts à travers ses cheveux. Il avait déjà pris un cachet d'Ativan en prévention de la soirée, et avait glissé deux autres pilules dans la poche de sa veste, juste au cas où. Le calme trompeur l'empêchait de paniquer à l'idée que, dans quelques heures, il rencontrerait son nouveau petit ami.

Le pire dans toute cette histoire était de savoir pertinemment que si sa mère lui avait suggéré l'idée pour ensuite lui demander de le faire, il aurait probablement accepté. S'il était honnête envers lui-même, c'était réellement une bonne idée, un petit ami agirait comme un trompe l'œil, forçant Gray et son mystérieux associé à trouver une autre façon de l'atteindre. Mais elle ne lui avait pas demandé. Elle avait déjà tout prévu et l'avait forcé à accepter l'arrangement, comme s'il lui appartenait, un joli meuble de sa collection qu'elle pouvait vendre selon sa volonté.

Une partie de lui, la plus importante, voulait dire à Evelyn d'aller se faire foutre et refuser de se présenter à la soirée, et encore moins participer à ce show avec le fils de Wakefield. Il ne pouvait pas faire ça, pourtant, pas s'il voulait se débarrasser d'elle. Peut-être qu'elle le laisserait enfin tranquille.

Luca vérifia une nouvelle fois sa montre, sachant qu'il ne pouvait pas rester plus longtemps à l'intérieur de sa chambre. Il attrapa son portable et sortit dans le couloir au moment même où Ryder sortait de sa propre chambre.

Injuste, fut la première pensée de Luca. Comment était il supposé tenir la promesse faite à Ryder lorsque l'homme remplissait si parfaitement son costume ? Il ressemblait à James Bond – si James Bond faisait 1m90 avec les épaules aussi carrées. Il pouvait être surprenant qu'un homme aussi musclé que Ryder puisse paraître aussi élégant, mais il n'y avait pas moyen de le nier puisqu'il avait la preuve juste sous ses yeux.

Lorsque Luca éloigna finalement ses yeux du corps de Ryder, ce fut pour voir Ryder le fixer avec une expression qu'il connaissait –c'était exactement le même regard que lorsqu'il avait été avec lui dans sa chambre à Aspen, lorsqu'ils avaient…

« Vous êtes prêts ? » C'était la voix de Matt Pearson, assis juste derrière eux devant la porte de la chambre de Luca.

Luca sursauta, ayant oublié que Matt avait temporairement remplacé Siobhan pour qu'elle puisse se préparer pour la soirée. Et bien, il valait mieux que ce soit Matt qui soit le témoin de Luca et Ryder entrain de se dévorer du regard que Siobhan. Il s'en foutait probablement, alors que Siobhan ferait un tas de remontrances à Luca dès qu'ils auraient un moment seul à seul jusqu'à ce que mort s'ensuive.

« Oui. » dit Luca. « Allons y. »

Il fit la route avec sa mère et ses gardes du corps. Heureusement, Evelyn comprit rapidement le silence glacial de Luca et ne fit aucune tentative d'approche. Alors qu'ils conduisaient dans DC, Luca passa le temps à regarder par la fenêtre et à fantasmer sur Ryder.

Il voulait que Ryder le baise dans ce costume, complètement habillé, le pantalon juste assez ouvert pour libérer sa magnifique queue. Par derrière –oui, devant un miroir, pour que Luca puisse quand même le voir. Peut être dans une salle de bain, avec Luca pliait au dessus du lavabo, le pantalon baissé sur ses genoux, et sa veste jetée au sol, sa chemise à moitié déboutonnée et de travers car Ryder ne pourrait pas enlever ses mains de son corps…

Luca remua sur son siège et redirigea ses pensées sur son emploi du temps et ses cours car affronter une érection en étant assis juste à coté de sa mère était légèrement trop dépravé même pour un homme comme lui.

La fête du Nouvel An organisée par l'entreprise Fairburn Howard était toujours organisée dans le DAR Constitution Hall. C'était un bâtiment Ancien magnifique, et l'entreprise n'avait épargné aucun effort pour distraire ses clients. Luca et Evelyn rejoignirent la foule de gens parfaitement bien habillés qui entraient dans la somptueuse salle de bal, quelques minutes plus tard, Siobhan apparut aux côtés de Luca, jouant le rôle d'une amie qu'il avait invitée.

« Ou exactement caches tu ton pistolet ? » lui demanda t'il, ses yeux détaillant sa splendide robe de satin noir.

Elle grimaça. « Crois moi, tu ne veux pas savoir. »

La première heure de la soirée était une ennuyeuse parade de salutations et présentations, alors que Luca était forcé d'accompagner Evelyn dans sa ronde. C'était une bonne chose qu'il avait pris de l'Ativan –ses mains commençaient déjà à trembler. Il les garda dans ses poches pour que personne ne puisse le voir.

Au moins il avait Siobhan pour lui tenir compagnie. Ryder maintenait une distance respectable, mais il n'était jamais assez loin pour que Luca puisse toujours le voir. Enfaite, c'était une bonne distraction, car Luca pouvait sentir le regard de Ryder sur sa nuque, et il continuait de combattre le besoin de se retourner et de le chercher.

« Luca, tu te souviens de Monsieur Dorian » dit Evelyn, le sortant de ses pensées.

Michael Dorian était le sous Directeur de Fairburn Howard et donc un ami proche d'Evelyn. Luca sortit automatiquement sa main pour serrer la sienne. « Oui, Monsieur Dorian, comment allez vous ? »

Il regretta sa question au moment où elle sortit de sa bouche, car même pour l'observateur le plus empoté, il était évident que Dorian n'allait pas bien du tout –il semblait avoir pris vingt ans depuis que Luca l'avait vu, pas six. Ce qui restait de ses cheveux était devenu complètement gris, son visage était strié de rides, et il avait perdu tellement de poids que le simple fait de le voir se tenir debout était impressionnant.

Pourtant, Dorian envoya à Luca un sourire fragile. « Très bien, fils. C'est bon de te savoir de retour. Comment était Aspen ? »

« Très bien. Vous n'y êtes pas allé cette année ? » Luca n'y avait pas pensé, mais c'était bizarre que Dorian ne s'était pas lui aussi rendu à Aspen comme chaque année.

« Non, j'étais en Angleterre –quelques problèmes familiaux, pas de quoi s'inquiéter. Tout a été arrangé. » Dorian mit sa main sur le bras d'Evelyn. « Evelyn, ma chère, je vais de ce pas souhaiter mes vœux à l'Entreprise Vermillion. Ils semblent nerveux. »

« Bien sûr. Je te suis rapidement. »

Dorian s'éloigna, le dos vouté, tout son corps semblait hurler de douleur. Luca était assez inquiet pour mettre de côté la colère contre sa mère et lui demander « Qu'est ce qu'il a ? »

« Je ne suis pas sûre, il ne me dit rien en particulier. Tout ce dont je suis au courant c'est qu'il est face à une situation très stressante, il a prit un nombre inhabituel de jours de congés ces derniers mois. »

« Il a l'air d'être malade. »

Evelyn soupira. « J'y ai pensé aussi. »

Luca perdit Dorian de vue dans la foule. Alors qu'il scannait la pièce, le regard vaguement absent, ses yeux passèrent sur un groupe de gens se tenant contre le mur opposé, puis il regarda de nouveau.

Il y avait un homme marchant sous les alcôves qui menaient aux toilettes, un homme du Moyen-Orient remarquablement beau, dont le visage était intimement familier à Luca. Mais c'était impossible. Luca n'avait pas vu Yosef depuis plus d'un an, il n'avait même pas entendu parlé de lui, et il n'y avait aucune raison plausible pour qu'il soit ici. Mais à voir l'homme marcher d'un bon pas à travers la pièce, Luca était persuadé qu'il le connaissait.

« Siobhan » dit il, mais il avait arrêté de respirer pendant plus de dix secondes, donc un simple murmure sortit. Luca s'éclaircit la gorge, se tournant vers elle et attrapant son coude pour avoir son attention. « Shiv, ce mec, tu ne trouves pas qu'il ressemble à… »

Luca se retourna et cligna des yeux. L'homme avait disparu.

« Quel gars ? » demanda Siobhan.

« Je… » Luca regarda autour de lui l'homme n'était nulle part. Comme s'il s'était juste évanoui dans les airs – ou, plus probable, comme si Luca l'avait juste imaginé dès le départ.

Siobhan le regarder, les sourcils levés. Luca secoua sa tête, se sentant complètement taré.

« Rien, laisse tomber. »

« Ah, voilà les Wakefields. » Evelyn passa une main pour enlever toute poussière inexistante de la veste de Luca. « Est ce que ça te tuerait de sourire ? »

« Peut-être. »

Elle renifla et interpella les deux hommes les approchant. « Oliver, merci d'être venu. » dit elle, embrassant les joues de l'homme. « Vous vous souvenez de mon fils Luca ? »

« En effet, mais je ne l'aurais jamais reconnu. » Wakefield serra la main de Luca, lui envoyant un large sourire. « Tu as certainement grandi. » dit il, puis relâcha enfin la main de Luca et donna une petite tape dans le dos de l'homme plus jeune derrière lui. « Mon fils, Nathaniel. »

« Nate » corrigea l'homme, offrant sa main.

Luca avait déjà rencontré Nate Wakefield auparavant, bien sur, mais il était alors à l'école élémentaire et Nate avait quelques années de plus que lui, donc ils avaient à peine parlé. Bien que Nate avait hérité de la beauté de son père , il était excessivement conscient de l'être, et tout à propos de lui était juste de trop – trop de produit dans ses cheveux bruns foncés, trop de parfum excessivement cher, sa poignée de main ressemblant trop à une caresse. Il mettait bien trop d'effort dans sa barbe de trois jours, essayant de la rendre naturel ce qui produisait l'effet contraire.

Luca le détesta automatiquement.

C'était complètement injuste, il le savait, et ce sentiment n'était du qu'à la situation dans laquelle ils se trouvaient. Si les circonstances de leurs rencontres avaient été différentes, Luca n'aurait pas eu une si forte réaction à la vue de Nate, d'une façon ou d'une autre. Il devait au moins laisser une chance à ce mec.

Après que Luca ait serré la main de Nate, il présenta Siobhan aux deux hommes, puis Evelyn prit le bras d'Oliver Wakefield. « Ou est Clarissa ? » demanda t'elle. « J'ai l'impression de ne pas l'avoir vu depuis des année. »

« Oh, elle est restée coincée avec les Kwans. Devrions nous aller la retrouver ? »

« Certainement, amusez vous bien les garçons. »

Alors que leurs parents respectifs les avaient plus ou moins abandonnés, Luca fut pris de cours par la stupidité de toute cette situation, à quel point c'était gênant.

Comment exactement commençait on une fausse relation ? Qu'était il supposé dire ? Et –quelque chose qui ne lui était pas venu à l'esprit avant ce moment précis – et si Nate en voulait à ses parents autant que lui en voulait à sa mère ?

Il avait pensé qu'avoir Siobhan prêt de lui rendrait la chose plus facile, mais c'était enfaite le contraire, le rendant encore plus mal à l'aise. « Je ne veux pas t'empêcher de t'amuser. » lui dit il, ce qui était le signal prévu pour qu'elle le laisse seul.

« Je vais aller me chercher un verre » dit elle, embrassant sa joue. « Ravie de t'avoir rencontré, Nate. »

Siobhan disparut dans la foule, bien que Luca savait qu'elle n'irait pas bien loin, et qu'elle n'allait certainement pas boire.

Une fois qu'ils furent seuls, les yeux de Nate voyagèrent librement sur le corps de Luca, ses lèvres s'étirant dans un sourire paresseux. « Tu sais, je n'aurais pas autant combattu mon père à propos de toute cette histoire si j'avais su avec quelle adorable petite chose il voulait me caser. »

L'apriori de Luca s'intensifia. Nate était à peine plus grands de quelques centimètres et avait la même morphologie que lui. Appeler Luca « adorable petite chose » n'était rien d'autre qu'une tentative pathétiquement évidente de reprendre le contrôle de la situation en montrant qui était le chef. Luca décida que le meilleur moyen de gérer Nate était de le calmer tout de suite.

« Je suis persuadé que tu penses sincèrement que ce que tu viens de dire est flatteur. » dit il, laissant la froideur de sa voix transparaitre dans chacun de ses mots.

Nate arrêta aussitôt de le reluquer, et son sourire devint chaud et légèrement honteux. Il poussa légèrement Luca à l'aide de son épaule, dans un geste amical. « Hey, je ne voulais surtout pas t'offenser. Nous sommes dans ce merdier ensemble, non ? Autant essayer de le rendre agréable. »

Ok, peut être que la politesse froide avait été un peu trop, mais Luca n'était toujours pas intéressé. Il changea de tactique pour mettre le masque de l'homme blessé-innocent-avec-un-passé-difficile.

« Ca ne me dérange pas de me donner en spectacle si ça peut rendre nos vies plus faciles et aider nos parents à se calmer, mais nous n'irons malheureusement pas plus loin. » Luca pressa ses lèvres l'une contre l'autre et baissa ses yeux comme s'il était entrain de se rappeler un souvenir particulièrement douloureux. « Je sors tout juste d'une rupture douloureuse. »

« Je vois… Serait ce la rupture avec le coup d'un soir qui a posé un mouchard dans ta chambre, ou avec le professeur que tu as tellement rendu fou qu'il a du être enfermé dans un asile ? »

Les yeux de Luca s'écarquillèrent de surprise alors qu'il relevait violemment sa tête pour fixer le visage de Nate. L'air de sympathie innocente s'était évaporé pour être remplacé par un amusement presque prédateur, un changement à 180 degrés. « Quoi ? » ce fut tout ce dont Luca fut capable.

« Je ne juge pas. Tu aimes être une pute, je peux facilement le respecter. » Nate fit un pas de plus vers Luca, se pressant contre lui.

La tentative de domination physique irrita Luca. Si Nate voulait une pute, Luca pouvait lui donner une pute. « Tu as raison » dit il, se frottant contre son corps et glissant une main le long de son bras. « J'aime baiser avec le premier venu. Donc qu'est ce que tu dis du fait que je ne baiserai pas avec toi ? »

L'expression de Nate changea de nouveau, accueillant maintenant un sourire charmant, légèrement moqueur toute trace de malice avait disparut comme si ça n'avait jamais existé. « Je suppose que ça veut dire que je n'essaye pas assez fort. » Il attrapa une des mains de Luca et en embrassa le dos. « Tu es magnifique. » dit il, sa voix basse et douce. « Dis moi ce que je dois faire, et je le ferai. »

La façon dont il se tenait, le son de sa voix, ses mots – tout indiquait que Nate était complètement sincère. Mais lorsque Luca regarda dans ses yeux, il y vit une étincelle de moquerie, une joie malicieuse et prédatrice.

Ce fut à ce moment précis que Luca réalisa que lui et Nathaniel Wakefield avaient bien trop en commun.

A chaque fois que Luca avait altéré sa personnalité pour essayer de reprendre la main, Nate avait fait de même. Il connaissait chaque coup que Luca avait avancé, car ils étaient aussi ses coups. Comme s'il avait lu dans ses pensées, le sourire de Nate s'intensifia. « Je peux continuer cette dance avec toi toute la nuit, mon cœur. »

Luca dégagea sa main de la poigne de Nate et fit un pas en arrière, son esprit à cent à l'heure. Ce n'est pas comme s'il n'avait jamais rencontré quelqu'un comme lui auparavant, mais il avait pour habitude de les fuir comme la peste. Rien de ce qu'il ferait ou dirait ne lui ferait reprendre le contrôle de la situation, pas quand Nate ferait exactement la même chose pour opposer à chacun de ses mouvements, une de ses contre-attaques.

Une main sur son bras fit sursauter Luca, le ramenant au présent. « Monsieur D'Amato » dit Ryder « Est ce que je peux vous parler un moment ? »

« Hum, oui, bien sûr. » Luca était trop secoué pour lui demander la raison de ce formalisme.

« Excusez moi Monsieur » dit Ryder à Nate, puis il mena Luca vers un coin plus tranquille.

« Quelque chose ne va pas ? » demanda Luca.

« J'avais l'impression que tu avais besoin d'aide. »

« Je … oui, merci. »

« Qu'est ce qu'il se passe ? »

Luca soupira. « Nate veut me baiser. »

« J'aurais pensé que ça t'aurait aidé à être moins anxieux. »

« Pas cette fois. Nate est… il est comme moi. » Lorsque Ryder fronça des sourcils, Luca ajouta. « Manipulateur. Il voit à travers moi, il a su parer toutes mes tentatives pour me débarrasser de lui. En y repensant, je ne suis même pas sûr qu'il veuille vraiment coucher avec moi. Il se peut très bien qu'il le prétende pour me mettre mal à l'aise. C'est un jeu pour lui. »

Luca pouvait entendre l'anxiété s'intensifiait un peu plus à chaque mot qu'il sortait. Ryder lui prit les épaules et le serra légèrement. « Prends une large inspiration, d'accord ? »

« Il sait pour Duval. » dit Luca, plus calmement. « A propos de Glauser. Probablement même plus que ça. Et il est tellement agressif. Et ça va devenir de pire en pire si je n'y mets pas fin. Il me traite comme… » Luca s'arrêta, puis soupira. « Il me traite comme je t'ai traité la première fois que nous nous sommes rencontrés. »

« Je n'ai jamais été à ce point bouleversé ».

Luca leva un sourcil moqueur.

« Non, d'accord, c'est un mensonge. » dit Ryder. « Il y avait des jours ou je devais puiser dans mon self contrôle pour ne pas te mettre une baffe. »

« je suis désolé. Je n'avais pas réalisé –»

Ryder eut un petit rire. « Je m'en suis remis. Mais excuses acceptées. »

Une fois encore, Luca fut prit du sentiment que Ryder était trop bien pour lui. Il le mit de côté pour se concentrer sur son problème plus urgent. « Je ne sais pas quoi faire. Je n'ai aucune idée de la façon dont je dois le gérer, mais je suis coincé avec lui et je ne peux pas le laisser gagner. »

« Pourquoi est ce que tu n'essayes pas d'être honnête ? »

Luca lui lança un regard perplexe.

« L'honnêteté. » dit Ryder. « Cette chose folle lorsque tu dis aux gens ce que tu penses réellement sans avoir une arrière pensée »

« Ne sois pas un enfoiré. » dit Luca, mais il ne put s'empêcher de rire. Un peu de tension s'échappa enfin. « Tu penses vraiment que ça marcherait ? »

« Ca a marché pour moi. Si Wakefield te ressemble autant que tu le dis, il ne saura pas le moins du monde comment répondre à une honnête réaction. »

« Ok. Je ferais mieux d'y retourner avant qu'il ne commence à se poser des questions. »

Ryder acquiesça. Alors que Luca faisait demi tour, pourtant, il dit « Luca. » Lorsque Luca lui rendit son regard, Ryder sourit. « Tu es splendide. »

Luca reconnut le compliment pour ce qu'il était –un petit compliment offert délibérément pour l'aider à gérer son anxiété. Mais juste le fait que Ryder voulait le faire, qu'il connaissait assez Luca pour savoir exactement ce dont il avait besoin, signifiait plus que le compliment en lui-même. Luca sourit en retour. « Toi aussi. »

Il rejoint Nate, qui avait utilisé ce temps là pour leur servir deux verres de champagne. Il tendit une des coupes à Luca. Comme il était impossible que Nate essaye de le violer au milieu d'une pièce remplie de monde avec en plus, leurs parents respectifs, Luca ne vit aucune raison de la refuser.

« C'était pour quoi ? » demanda Nate.

« Un léger problème de sécurité. «

« Ce type est ton garde du corps ? » Nate envoya un regard appréciateur par dessus l'épaule de Luca. « Putain. Est ce que tu l'as déjà baisé ? »

Plusieurs réponses possibles traversèrent l'esprit de Luca, de « Il est hétéro » à « Ce n'est pas mon genre » ou encore « Oui, donc fais attention à toi. » Mais Nate le saurait aussitôt s'il mentait, et cela lui donnerait encore plus de munitions à utiliser contre Luca.

« Il a un petit ami. » dit Luca, ce qui était en partie vrai même s'il détestait l'admettre.

« Je ne peux pas croire qu'une petite chose comme ça t'arrêterait. »

Quel enfoiré. « D'habitude non, mais j'essaye cette nouvelle chose ou j'arrête de merder avec la vie des autres. Surtout ceux qui détiennent ma vie entre leurs mains. »

Nate retourna son attention vers Luca, prenant la main qui ne tenait pas la coupe pour enlacer leurs doigts. « Que penses tu d'aller dans un droit un peu plus calme ? Si nous sommes sensés être en couple, peut-être que nous devrions… faire plus ample connaissance. »

Luca voulait jeter son verre à la face de Nate et causer une scène dont tous les invités se souviendraient pendant longtemps. Il voulait prétendre être intéressé, déshabiller complètement Nate, puis changer d'avis au dernier moment. Il voulait feindre d'être malade et demander à sa mère de le ramener à la maison. Mais il ne pouvait faire aucune de ces choses, car ce n'est pas comme ça qu'on gagne contre un homme comme Nate Wakefield.

Donc Luca le regarda droit dans les yeux et dit « la seule idée de coucher avec toi me donne envie de vomir. »

Nate cligna des yeux, une expression de pure incrédulité traversant son visage et il ne résista pas lorsque Luca lui lâcha la main. Après quelques secondes, il dit « tu le penses vraiment, n'est ce pas ? »

« Oui. »

« Pourquoi ? » Nate ne semblait pas vraiment offensé, plutôt curieux. « Je sais que ce n'est pas mon physique. »

Putain. « Ma mère m'a forcé. » dit Luca. « Coucher avec toi me donnerait l'impression d'être un gigolo. De plus, je te connais depuis seulement dix minutes et je ne peux déjà pas te supporter. »

Luca ne pouvait pas croire à quel point dire la vérité était agréable. Ce truc de l'honnêteté avait vraiment des bons côtés.

Nate le scruta pendant plusieurs secondes. Puis il eut un sourire en coin. « Putain, tu es vraiment sexy. Tu sais depuis combien de temps personne ne m'a dit d'aller me faire foutre ? »

« Je suis sérieux. Nous ne coucherons jamais ensemble. »

« Oh, je te crois. Du moins, je crois que tu te crois. Ce qui ne rendra la chose encore plus douce et savoureuse lorsque je t'aurais enfin en dessous de moi. »

Malgré son dégout, Luca ne put s'empêcher de demander. « Qu'est ce qui te fait croire que ça se passera ainsi ? »

« Pitié. Ne me dis pas que tu es au dessus. » Le regard de Nate l'analysa des pieds à la tête, encore une fois.

« J'aime me faire baiser, en effet, mais je ne suis pas soumis. Je n'aime pas être retenu, attaché ou quoique ce soit d'autre si c'est ce à quoi tu penses. »

« Oh, en dessous ET dominateur, hum ? Ca me va parfaitement. »

Luca roula des yeux, il pouvait dire que Nate se moquait de nouveau. « Allons nous asseoir pour que nous puissions faire le show et en finir rapidement. »

Evelyn avait fait en sorte de mettre Luca et Nate l'un à côté de l'autre lors du repas. Le diner n'avait pas encore été servit et la plupart des convives étaient encore en petits groupes à déguster leur champagne, mais Luca et Nate s'assirent à leur place assignée, essayant de donner l'impression qu'ils étaient dans une conversation extrêmement intéressante qui marquerait le début d'une relation passionnelle. Enfaite, cela consistait à échanger les informations dont ils auraient besoin pour rendre leur relation crédible tandis que Nate passait à une vitesse vertigineuse du flirt éhonté, au charme romantique, frôlant de temps à autre l'agression sexuelle, ces différentes facettes rendaient Luca étourdi. Il était évident qu'il n'abandonnerait pas aussi facilement.

Luca fit au mieux pour rester calme et honnête, mais il y eut plusieurs fois ou il ne put s'empêcher de répondre du tac au tac le reflex était ancré trop profondément pour être supprimé en une nuit. Pour se changer les idées, il mit toute sa concentration sur les détails qu'il apprenait de la vie Nate, Il terminait sa Licence en Economie à l'Université de Georgetown, mais il avait été absent durant tout le semestre dernier et ne savait pas s'il pourrait avoir son diplôme il vivait seul dans un appartement hors du campus, passait la plupart de son temps avec un petit groupe d'amis de sa fac, il aimait la planche à voile et le tennis.

« Et je suis accro à la cocaïne. » dit Nate, tellement naturellement que cela prit plus d'une minute à Luca pour réaliser que ce n'était pas une blague.

« Fantastique » dit Luca.

« Ce n'est pas une véritable addiction. Je suis sorti du centre de désintox il y a quelques semaines c'est pourquoi j'ai du prendre un semestre. Je suis clean depuis plus de trois mois maintenant. »

Il semblait fier de lui, donc Luca répondit « Félicitations » sans aucun sarcasme dans la voix.

« Merci. Je pensais que tu comprendrais, étant donné ton addiction pour le sexe. »

Luca ferma les yeux alors qu'il faisait de son mieux pour ne pas réagir violemment. « Est ce que c'est ce que ma mère a dit à ton père ? »

« Ouais. »

« Je ne suis pas accro au sexe. Je… » J'utilise le sexe pour contrôler mon problème d'anxiété, non, putain, c'était la dernière chose qu'il voudrait partager avec quelqu'un comme Nate. « J'ai eu quelques relation sexuelles qui se sont mal finies. C'est tout. »

« Tu n'as pas été renvoyé par trois écoles d'affilées pour ton comportement sexuel de dépravé ? »

Putain, c'était quoi ce délire ? Qu'était il arrivé à Evelyn qui semblait faire tout ce qui était en son pouvoir pour garder son passé secret ? « On peut dire ça comme ça. » admit Luca avec réticence.

« Et bien, je sais ce qu'est l'addiction, mon cœur, et je peux t'affirmer que tu es complètement accro. »

N'ayant aucune bonne réponse à ça, Luca choisit de changer le sujet. « Ne m'appelle pas Mon cœur. »

Nate eut un sourire en coin, faisant avec ses doigts des petits cercles sur le dos de la main de Luca, dans un toucher léger. « Et comment devrais je t'appeler ? Bébé ? Mon amour ? Chaton ? »

« Tu peux m'appeler Luca, étant donné que c'est mon nom. »

« Mais ça ne va pas marcher. Tous ceux qui me connaissent savent que j'utilise un tas de surnoms avec mes petits amis. Ca serait bizarre si tu étais la seule exception. Alors je te propose de choisir le surnom que tu aimes le mieux, et je n'utiliserais que celui ci. »

Luca étudia le visage de Nate, essayant de trouver le moindre indice indiquant qu'il mentait. Nate leva sa main pour remettre une des boucles de Luca derrière son oreille. C'était parfait pour rendre leur histoire crédible, surtout s'ils étaient épiés à ce moment même, donc Luca l'autorisa.

Si Luca ne se trompait pas, Nate disait la vérité. En plus, ça collait à sa personnalité. « Mon Cœur est ok. » dit il à contrecœur, car c'était de loin l'option la moins offensante.

Nate retourna la main de Luca et embrassa le creux de sa paume, puis son poignet, juste à l'endroit où son pouls battait. Il se pencha un peu plus en avant, ses lèvres frôlant la joue de Luca. « Mon cœur, un jour tu seras devant moi, à quatre pattes et les fesses tendues, suppliant que j'y mette ma queue, et je te ferais venir tellement fort que tu n'auras plus de voix quand j'en aurais fini avec toi » chuchota t'il, les mots vulgaires en totale contradiction avec le son de sa voix. « Tu peux prétendre que ce n'est pas ce que tu veux si ça t'amuse, mais je pense que toi et moi savons tous deux parfaitement que ton besoin de te faire baiser aura raison de toi avant que mon impatience ait raison de moi. »

Il se rassit, ses yeux mettant Luca au défi d'entrer dans son jeu, d'essayer de le surpasser. Luca se contenta de le regarder droit dans les yeux –en partie car il savait que ce serait une erreur de s'engager la dedans, mais une autre partie de lui avait secrètement peur que Nate ait en réalité raison.

« Monsieur D'Amato ? » demanda une voix de femme à sa droite. Il releva les yeux pour voir un photographe professionnel se tenir de l'autre côté de la table, son appareil dans ses mains. « Une photo de vous et Monsieur Wakefield pour le Post ? »

« Pourquoi pas ». C'était le seul intérêt de ce show, après tout.

Nate passa un bras autour des épaules de Luca, et ils se serrèrent l'un contre l'autre, souriant à la l'objectif. Le flash les éblouit, et la photographe les remercia avant de partir plus loin. Nate saisit l'opportunité pour presser un léger baiser contre la nuque de Luca ce dernier l'essuya furtivement dès qu'ils se séparèrent.

Lorsque le diner commença et que le reste des invités les rejoignirent, Nate se mit en mode « romantique » - collant à l'image parfaite de l'élégant mais non moins adorable et attentionné petit ami. Luca aurait été impressionné s'il n'avait pas des frissons de dégout et une sensation de nausée depuis les paroles que Nate lui avait murmurées à l'oreille.

La soirée ne semblait pas vouloir finir. Luca se mit sur pilote automatique et sortit un autre Ativan lorsque personne ne regardait. Il ne devrait pas mélanger ses cachets avec de l'alcool, mais il n'en avait rien à foutre.

Quand ils furent à moins de quinze minutes de minuit, Luca ne se rappelait même plus de comment il avait passé les dernières heures, tout était un brouillard épais et brumeux. Pourtant, il avait du agir parfaitement puisque sa mère semblait fière de lui.

Les serveurs proposèrent des coupes de champagne à toute l'assemblée en prévisibilité du toast pour la nouvelle année. Luca se leva pour en attraper un et fut pris d'un vertige soudain, il trébucha et eut juste le temps d'agripper le bras de Nate au passage pour garder l'équilibre.

« Est ce que ça va ? » demanda Nate.

« Mmmh mhh. » Luca n'allait certainement pas bien, il se sentait complètement engourdi mais c'était sans doute pour le mieux. Engourdi signifiait indifférent et donc que rien ne pouvait l'atteindre. Cela voulait dire qu'il n'avait pas à s'inquiéter de devoir embrasser Nate pendant plusieurs minutes, ou qu'il n'aurait pas à se demander si Nate avait raison et qu'il finirait par laisser cet enfoiré le baiser bien que cette simple idée le rendait malade, ou à quel point Ryder devait le trouver pathétique à jouer cette mascarade…

Luca cligna des yeux devant la flute de champagne dans sa main, puis la posa sur la table. Il en avait eu assez pour la nuit.

Le décompte commença, une multitude de voix comptant les secondes avant la nouvelle année. « Dix… neuf… »

Luca ne comptait pas. Il n'avait aucune raison d'avoir hâte.

« Huit… sept…. Six ».

Nate prit sa main. L'estomac de Luca se noua.

« Cinq…. Quatre…. »

Une chaleur soudaine sur le dos de sa nuque lui fit tourner la tête. Ryder était adossé contre le mur opposé, ne comptant pas non plus, se contentant de regarder Luca, les bras croisés. Il était probablement dégouté par ce que Luca allait faire.

« Trois… deux… »

Ryder sourit, des petits plissements au coin de ses yeux chaleureux. Ce n'était rien de plus qu'un simple sourire, mais cela coupa la respiration de Luca.

« Un ! Bonne année ! »

Un brouhaha de rire et de paroles enjouées fusèrent à travers la salle de bal. Nate tourna doucement la tête de Luca vers lui. Ce dernier ferma les yeux, et lorsque leurs lèvres se rencontrèrent, ce n'était pas vraiment Nate que Luca embrassait.

XXXXXXX


XXXXXXX

Andy eut un sourire brillant au moment où il ouvrit la porte d'entrée. «Salut toi. Ca fait longtemps. »

Ryder s'avança pour l'embrasser, comptant juste poser ses lèvres mais Andy enroula ses bras autour de la nuque de Ryder et l'entraina dans un baiser fiévreux. Ce fut Ryder qui termina le baiser, il avait besoin de dire ce qu'il avait sur le cœur avant que les choses n'aillent plus loin.

« Salut. Je peux entrer ? On gèle dehors. »

« Bien sûr, désolé. » Andy répondit aussitôt, rougissant.

Il se mit de côté pour laisser Ryder entrer. Ryder enleva ses bottes pour éviter de mettre de la neige partout sur le tapis impeccable d'Andy, puis défit son manteau et le pendit au porte manteau à côté de la porte.

« Est ce que tu t'es bien amusé à Aspen ? » demanda Andy.

Un peu trop. « Ouais. C'est à propos de ça que je … je veux te parler de ça, enfaite. On peut s'asseoir ? »

Ils se dirigèrent vers le salon et s'assirent sur le canapé. Sentant la tension apparente de Ryder, Andy ne se lova pas contre lui comme il avait l'habitude de le faire.

« Quelque chose ne va pas ? »

« En quelque sorte. Mais avant que je commence, je veux que tu me promettes que tu me laisseras finir avant que tu ne te fasses des idées. »

« Ce n'est pas très rassurant. »

« Ne t'inquiète pas. »

Andy ne semblait pas confiant, mais il répondit « Ok. Promis. »

« Très bien. » Ryder prit une large inspiration, parfaitement conscient qu'il y avait des chances qu'Andy le foute dehors une fois qu'il aurait tout avoué. « Lorsque j'étais à Aspen, j'ai eu une relation sexuelle avec un autre homme. Du sexe oral, pour être plus précis. »

Le visage d'Andy s'effondra, c'était douloureux à voir. C'était justement pourquoi Ryder lui avait demandé de ne pas l'interrompre –à ce moment précis il était évident qu'Andy s'attendait à ce que Ryder rompe avec lui.

« Je ne compte pas me trouver des excuses, comme dire que l'on n'avait jamais discuté le fait d'être monogames, parce que même si l'on ne l'a jamais dit à haute voix, je sais que tu t'attendais à ce que l'on soit exclusifs. Et j'aurais été tout aussi énervé si nos positions étaient inversées. » Ryder prit la main d'Andy dans la sienne et fit en sorte de rencontrer ses yeux. « Je suis vraiment désolé Andy, et si tu veux bien me donner une seconde chance, je te promets que ça n'arrivera plus. Je veux être avec toi, juste toi, si tu veux toujours de moi. »

Plusieurs émotions passèrent sur le visage d'Andy –la surprise, la colère, l'espoir- avant de s'arrêter à l'exaspération. « Est ce que tu sais à quel point c'est difficile de se mettre en colère contre quelqu'un qui s'excuse juste après vous avoir énervé et sans même reprendre sa respiration ? »

« On m'a déjà fait la remarque, ouais. »

Andy se mordit la lèvre, baissant les yeux vers leurs mains jointes. Il n'essaya pas de la retirer. « Qui était ce ? Le mec. »

« Quelqu'un avec qui je travaille. C'était complètement inapproprié et anti professionnel, et je ne recommencerais pas même si tu refusais de me revoir. » Ryder n'était pas sûr que c'était l'exacte vérité, mais c'était du moins ce qu'il voulait croire. Il ne pouvait pas imaginer être ce genre de personne à se ruer vers Luca à la seconde où Andy le rejetterait –pas seulement parce que ça voudrait dire qu'il était trop faible pour se tenir à ses propres paroles, mais également ce serait une véritable insulte envers Luca. Ryder l'avait déjà assez blessé pour toute une vie.

Pendant une minute agonisante, Andy resta silencieux, semblant en plein dans ses pensées. Puis il dit « Tu n'avais pas à me le dire. Tu aurais pu revenir et agir comme si tout allait bien, et je n'aurais jamais su. »

Ryder cligna des yeux : la pensée n'avait même pas traversé son esprit. « Je l'aurais su. »

Andy le surprit en se penchant en avant et l'embrassant profondément. Ryder lui rendit le baiser, glissant une main dans les boucles épaisses d'Andy.

« Oui, je te veux toujours. » Murmura Andy contre sa bouche. « Tu as raison, nous ne nous sommes jamais clairement dit quelle était la nature de notre relation, mais je veux le dire maintenant. Je ne veux pas que nous allions voir ailleurs. »

« Moi non plus. »

Ils s'embrassèrent de nouveau, Andy se relevant pour s'asseoir sur les cuisses de Ryder. Il y avait une urgence dans son toucher que Ryder n'avait jamais senti avant. Il frottait ses fesses contre la queue de Ryder, passant ses mains en dessous de son pull pour caresser les muscles de son torse.

« Combien de temps peux tu rester ? » demanda t'il, tout en embrassant la nuque de Ryder.

« Aussi longtemps que tu veux. Je suis en congé toute cette semaine, donc tu me dis quand ça va pour toi et je serai là. »

Andy s'enleva du canapé, tirant Ryder derrière lui pour le lever à son tour. « Viens. »

Ryder le suivit jusqu'à ce qu'il réalise qu'Andy se dirigeait vers la chambre, qu'ils avaient évité d'un commun accord pour que rien ne dérape. « Andy… »

« Je le veux. » Andrew l'attira pour un nouveau baiser. « S'il te plait, Jake, je te veux. »

« Je pensais que tu voulais attendre. »

« Car je voulais être sûr que l'on pourrait avoir une vrai relation. Et c'est le cas maintenant, donc il n'y a aucune raison d'attendre encore. »

Ryder hésita. Il ne pouvait mettre de côté la pensée dérangeante que le soudain désir d'Andy avait plus à voir avec son insécurité quant à l'aveu de Ryder qu'autre chose – mais s'il disait non, Andy pourrait en venir à la conclusion que Ryder était toujours sur l'autre homme, et ça pourrait être pire. Peut-être que s'ils allaient doucement et que Ryder faisait attention à lui faire comprendre qu'il ne comptait pas laisser Andy, ce dernier se sentirait assez en confiance pour changer d'avis.

« Ok » dit il, laissant Andy le guidait vers la chambre. Elle était aussi propre que le reste de la maison, avec un lit d'une largeur tout à fait respectable en son centre.

Andy s'y allongea, tirant Ryder sur lui. Pendant un long moment, ils ne firent que s'embrasser, retrouvant le rythme familier qu'ils avaient établi avant que Ryder ne parte à Aspen. Ryder commençait à croire qu'Andy se contenterait de ces baisers, après tout, lorsque ce dernier prit l'initiative d'enlever son propre t-shirt.

Une rougeur s'étalait sur son visage et son torse –toujours honteux de son physique, même après toutes les phrases rassurantes de Ryder. Etant conscient du courage qu'avait du rassembler Andy pour faire ce premier pas, Ryder ne put rien faire d'autre que de le suivre, enlevant son propre haut. Ses mains parcourent le torse de son amant, laissant derrière elles une peau frissonnante, appréciant de ses paumes le doux toucher de son corps.

« J'ai du lubrifiant et des préservatifs dans la table de nuit. » dit Andy.

Ryder se mit sur ses mains pour leur donner à tous deux un peu d'espace. « Es tu sur de vouloir faire ça ? »

« Oui. Tu … tu ne veux pas ? »

« Oh que si. » Ryder pressa son érection contre la cuisse d'Andy. « Mais ça ne me dérange pas d'attendre un peu plus longtemps. Ca ne changera pas la promesse que je t'ai faite. »

Andy secoua sa tête de gauche à droite, levant une main entre eux pour déboutonner le jean de Ryder. « Je veux être avec toi. J'y ai beaucoup pensé pendant que tu étais parti. »

Il glissa sa main à l'intérieur du pantalon de Ryder et serra légèrement sa queue à travers son boxer. Ryder gémit, ses hanches bougeant d'elles-mêmes, et laissa tomber sa tête dans le creux de la nuque d'Andy, profitant pour y déposer de légers baisers. Sa respiration devint plus rapide alors qu'Andy mouvait sa main autour de lui dans un rythme lent qui le mettait au supplice.

Timidement, semblant embarrassé mais déterminé, Andy dit « Je veux ça en moi. »

« Putain » répondit Ryder. Il avait toujours aimé ce genre de phrases. « Ok, ok. » Il embrassa Andy violemment, puis l'aida à se débarrasser de son pantalon et de son boxer avant d'envoyer valser le sien. Une fois qu'ils furent tous les deux nus, Ryder se pencha de nouveau vers Andy et l'embrassa avec dévotion.

Andy se cambra contre lui dans un léger soupir. Ils n'avaient jamais fait ça auparavant, leurs corps réunis sans la barrière du textile, et le toucher de leur peau l'une contre l'autre était libérateur. Ryder releva les jambes d'Andy autour de ses hanches et fit courir ses mains dans son dos jusqu'à l'arrière de ses cuisses, redessinant sa bouche à l'aide de sa langue.

« Lubrifiant » murmura Andy, sa voix vibrante de désir.

Ryder attrapa la bouteille et le préservatif, puis s'installa entre les jambes écartées d'Andy. Il avala soudainement la queue de son amant, utilisant ses deux mains pour clouer ses hanches contre le lit lorsqu'il haleta et remua légèrement.

« Mon dieu, oh Mon dieu. » Andy releva ses genoux, enfonçant encore plus ses pieds contre le matelas. Ses doigts passant à travers les cheveux de Ryder. « Jake, oh »

Ryder déploya toute son attention sur la queue d'Andy pendant quelques minutes, jusqu'à ce dernier ne soit plus qu'un amas de tremblements et de gémissements. Il s'éloigna juste le temps d'enduire ses doigts de lubrifiant et se remit au travail, jouant avec Andy de sa bouche et de ses lèvres alors qu'il faisait doucement entrer un doigt en lui.

Andy s'ouvrit facilement, et rapidement Ryder faisait entrer et sortir deux doigts, les tournant et s'essayant à des mouvements de ciseaux, s'arrêtant de temps à autre pour caresser sa prostate. La tête de Ryder faisait des mouvements rapides alors qu'il suçait la queue d'Andy, trouvant son énergie dans les douces complaintes d'Andy.

« Jake » Andy enfouit une main dans les cheveux de Ryder. « Jake. »

Ryder ferma ses yeux, essayant d'évacuer la vague de plaisir qui l'avait submergé rien qu'à la sensation de se faire tirer les cheveux, puis leva sa tête. « Oui ? »

« Je n'ai jamais…. » Le visage d'Andy était rouge brique, bien que Ryder ne pouvait dire si cette couleur était due à l'excitation, la gêne ou un mélange des deux. « Je ne l'ai jamais fait avec quelqu'un d'aussi gros que toi, donc est ce que tu pourrais… » Il s'arrêta au milieu de sa phrase, apparemment trop horrifié par ses propres paroles pour pouvoir finir.

« Je ferais en sorte que tu sois prêt. » répondit Ryder, en embrassant l'intérieur de sa cuisse.

Andy sourit et laissa sa tête retombée sur l'oreiller.

Les mots de Ryder n'étaient pas que promesse, au moment ou il s'arrêta pour enfiler un préservatif, Andy était complètement détendu et mouillé, il aurait presque pu atteindre l'orgasme avec la seule aide de ses doigts. Venant ramper au dessus de son corps, Ryder dit « est ce que tu veux le faire de cette façon ? Ca pourrait être un peu gênant, étant donné la différence de taille. »

« Je m'en fou. Je veux te voir. »

Ca ne dérangeait pas non plus Ryder il avait l'habitude de coucher avec des hommes plus petits que lui. Ryder s'agenouilla entre les jambes d'Andy et attira ses fesses vers ses propres cuisses, le tenant fermement d'une main alors qu'il utilisait l'autre pour diriger sa queue.

Andy aspira une large bouffée d'air lorsque la tête du membre de Ryder l'étira. Alors que Ryder s'enfonçait un peu plus, la mâchoire d'Andy se contracta et ses mains serrèrent fermement les draps.

« Est ce que ça va ? » demanda Ryder, s'arrêtant alors que seulement quelques centimètres étaient entrés. C'était extrêmement serré, même après toute la préparation faite en amont.

« Oui. Juste… tu es vraiment large. »

« Je peux m'arrêter –»

« Non ! » Andy mit ses mains de part et d'autre des hanches de Ryder comme pour l'empêcher de se retirer. « J'ai juste besoin d'un peu de temps pour m'ajuster. Continue. »

Ryder entreprit d'entrer un peu plus loin dans le corps d'Andy, en faisant de lents mouvements de ses hanches, centimètres après centimètres, entrant et sortant jusqu'à ce que les muscles d'Andy commencent à se relaxer et s'ouvrent pour lui. Lorsqu'il fut à plus de la moitié à l'intérieur, il se pencha vers l'avant et posa ses mains de chaque coté des épaules d'Andy, respirant calmement par le nez pour contenir son excitation.

Il ne put retenir un gémissement tremblant lorsqu'il fut entièrement en lui, ses testicules contre les fesses d'Andy. Ce dernier avait ses yeux fermés, une main s'occupant de sa propre érection, l'autre faisant de larges cercles sur le dos de Ryder.

« Dis moi si c'est trop. » dit Ryder.

Andy secoua la tête en ouvrant ses yeux. « Je me sens bien. »

Ryder se contorsionna pour embrasser Andy, puis commença à le baiser pour de vrai –doucement et gentiment au départ, puis un peu plus rapidement lorsqu'il ne rencontra aucune résistance. Cela faisait près de deux mois qu'il n'avait pas couché avec quelqu'un, la chaleur et la sensation d'étau, de s'enfoncer dans un étroit fourreau, faisait accélérer son pouls d'une manière délicieuse. Andy gémit sous lui, et les hanches de Ryder claquèrent plus fort, revenant au rythme qui leur étaient le plus naturel…

Andy laissa sortir un halètement soudain et agrippa Ryder de ses deux mains, mais pas d'une bonne façon. Bien que Ryder s'arrêta immédiatement, cela lui prit quelques secondes pour rassembler ses pensées afin de pouvoir parler.

« Trop fort ? »

« Trop profond. »

Ryder acquiesça, changeant l'angle de ses coups pour les faires moins profonds – roulant des hanches plutôt que les enfonçant. Andy haleta encore, et cette fois, d'une bonne manière.

« Oh Mon Dieu » dit il, ses jambes se resserrant autour de la taille de Ryder. « Comme ça, c'est parfait. »

Pour Ryder, le nouveau rythme était plus frustrant que parfait, mais il ignora ses propres besoins et se concentra sur ceux d'Andy. Il était en plein apprentissage, expérimentant ce que Andy aimait le mieux, ce qui le faisait crier de plaisir ou ce qui le faisait gémir de douleur. Andy grimaçait à chaque fois que Ryder allait trop profond ou donnait des coups trop brutaux, mais lorsque Ryder allait plus lentement, jouant avec sa prostate, Andy n'était plus que gémissements rauques et murmures d'encouragement.

« Comme ça ? » demanda Ryder, une fois qu'il fut confiant quant au rythme à adopter.

Andy ne répondit que par une sorte de sanglot et pressa son visage contre le torse de Ryder, embrassant ses clavicules, ses doigts creusaient les côtes de Ryder. Ce dernier sourit et entreprit de mettre toute son énergie à faire plaisir à Andy autant que possible.

Très vite, l'esprit de Ryder ne fut plus qu'un amas brumeux, acquérant la plaisante sensation qu'il ressentait parfois lorsqu'il se concentrait sur ses partenaires aussi intensément. Andy était la seule chose au monde qui existait à ses yeux, son seul but était le plaisir d'Andy. Ryder était extrêmement conscient de chaque bruit qu'Andy faisait, du moindre mouvement de son corps, et il s'ajustait en conséquence, utilisant son propre corps pour donner à Andy tout ce dont il avait besoin.

« S'il te plait, j'ai besoin –» Andy commença à parler, mais Ryder avait déjà une main sur sa queue, le branlant avec des coups longs et affirmés. Andy était pantelant, sa tête rejetée sur l'oreille, et lorsqu'il vint, ce fut dans un cri bruyant qui semblait presque comme choqué.

Ryder continua à s'enfoncer en lui, puis stoppa tout mouvement pour venir frotter son nez contre la nuque d'Andy, léchant les quelques goutes de sueurs qui y perlaient. Le soupir qu'Andy fit était de pur contentement.

« Pourquoi est ce que tu t'arrêtes ? » murmura t'il. « Tu n'es pas venu, non ? »

Non, il n'était pas venu, et lorsque l'esprit de Ryder arrêta de se concentrer sur le corps d'Andy pour prendre plus conscience du sien, il réalisa qu'il était loin de l'orgasme. Merde.

Ryder embrassa la joue d'Andy. « Ca pourrait me prendre du temps. Je devrais sans doute me retirer. »

« Ne sois pas fou, je veux te faire venir. »

« D'accord. » Répondit Ryder, bien qu'il s'attendait à ce qu'Andy change d'avis d'ici quelques minutes. Il était évident qu'il serait trop sensible de par son récent orgasme.

Lorsque Ryder recommença a bouger, il fut confronter à un nouveau problème, encore plus important : il ne pourrait jamais se satisfaire de ce rythme lent et doux. Une baise plaisante et douce ne le dérangeait pas, mais il avait au moins besoin de quelques minutes de bon, solides coups pour le faire venir. Si Andy ne l'avait pas apprécié avant, il n'allait certainement pas l'apprécier maintenant. Ryder ferma ses yeux et se concentra sur la sensation de sa queue glissant à l'intérieur d'Andy, espérant que cela suffirait.

Après que cinq minutes furent passées sans qu'il ne soit plus proche de venir, pourtant, Ryder fut obliger d'admettre qu'il ne pourrait jamais s'en sortir de cette manière. Andy était déjà entrain de se tortiller en dessous de lui, apparemment inconfortable.

Peut-être que quelques fantasmes l'aideraient. Ryder s'imagina faire ce qu'il voulait faire, mettre les genoux d'Andy sur ses épaules et le baiser si fort qu'il en perdrait la tête. Ou de retourner Andy sur ses mains et genoux et le prendre par derrière, une main sur ses hanches, l'autre enfoncée dans ses magnifiques cheveux bouclés.

La respiration de Ryder fut plus rapide, et il dut se forcer à se rappeler de ne pas accélérer, de ne pas aller trop fort.

Pourtant, il en crevait d'envie, il voulait baiser Andy si fort jusqu'à ce qu'il en hurle –

Non. Ca serait encore mieux si Ryder était celui sur le dos, ses poignets et chevilles attachés au lit, Andy le chevauchant alors que Ryder s'enfoncerait en lui par dessous. Ryder pouvait le voir maintenant, à quel point Andy serait magnifique au dessus de lui.

« Mords moi ». Haleta t'il sans réfléchir.

« Quoi ? »

Il était trop loin dans le fantasme pour se reprendre. « Mords moi. S'il te plait. »

Andy embrassa l'épaule de Ryder, puis enfonça doucement ses dents en lui, de manière hésitante.

« Plus fort » dit Ryder, et gémit lorsqu'Andy obéit.

C'était ce qu'il voulait plus que tout au monde, d'être mordu, et griffé, malmené, commandé, insulté, sa queue juste un jouet au service du plaisir d'un autre homme. Il voulait la liberté d'esprit qui s'emparait de lui à devoir simplement suivre des ordres, d'être attaché, d'être utilisé.

Seulement Andy ne ferait jamais quelque chose comme ça, et Ryder le savait. C'était d'ailleurs pourquoi il n'était pas vraiment entrain de fantasmer sur Andy, n'est ce pas ?

La honte frappa Ryder de plein fouet alors qu'il eut finalement son orgasme, s'imaginant Luca le frappant en lui ordonnant de le baiser plus fort.

Il rassembla ses dernières forces pour ne pas s'effondrer sur Andy, complètement affaibli par un orgasme qui avait été plus mental que physique. Cela lui prit quelques secondes pour qu'il reprenne une respiration normale, puis se dégagea doucement, enlevant le préservatif et le jetant dans la poubelle à coté du lit.

Andy lui sourit, semblant heureux et rassasié. Lorsque Ryder s'allongea, Andy se mit de coté et mit sa tête sur le torse de Ryder, enroulant un bras autour de lui. Ryder lui caressa le dos.

« Wow. » dit Andy dans un sourire. « Ce n'était donc pas un mensonge, tu tiens vraiment longtemps. » Après quelques minutes de discussions, il finit par s'endormir, heureux.

Ryder ne ferma pas l'œil de la nuit.


Voilààà ! C'est fini pour aujourd'hui !

Alors? Comment trouvez vous "Nate?" Adorable non ? Et qu'en est il des retrouvailles entre Andy et Ryder ? Non, pas convaincues ? Dommage ... ;D

J'ai 5 exams entre Lundi et Jeudi, mais après je suis LIBRE comme l'air, (ou presque) et j'ai déjà 15 pages de traduites, donc je posterai bien avant !

Dans le prochain chapitre : Ashton revoit Luca, et nous avons un nouveau suspect qui pourrait bien être l'admirateur...

A bientôt pour la suite !

Staphy.