Un petit texte écrit sur un coup de tête pour les bonus de mon blog.
Bonne lecture !
Disclaimer habituel : tout est à moi et j'ai un gros Cerbère au cas où... bla bla
A te voir pleurer...
Moi, qui ne suis au fond qu'une brute sans cœur, je compatis pourtant quand tes beaux traits se tordent à cause de ta douleur.
On ne me remarque pas, mais moi, je vois tes larmes au détour d'un couloir, quand croyant être seuls, tu fais un pas vers lui et lorsqu'il te rejette en disant : « pas ici » puis il regarde autour parce qu'il a honte de toi. Tu lui souris toujours en hochant la tête, tes boucles brunes dansent, mais lorsqu'il s'en va, tu pleures à chaque fois. Nul ne te voit. Sauf moi.
Combien en ai-je surprise au détour du couloir des perles cristallines parcourant ton visage ? Après vos cent disputes, après tes mille déboires.
J'aimerais pouvoir te dire de ne pas te laisser faire. Que tu mérites un homme qui sera fier de toi. Un qui tiendra ta main sans craindre le jugement, qui t'offrira son cœur sur un plateau d'argent, un qui te fais sourire au moins de temps en temps. Qui te dit : « tu es beau », parce que tu l'es vraiment.
Je te le dirais sans doute si je te connaissais, mais ce n'est pas le cas.
Je suis la brute sans cœur, celui que l'on évite. J'ai des airs de tueur, les gens ont peur de moi. Parce que je suis trop grand, que je ne souris pas. Mais je n'aime pas les gens, je ne peux rien contre ça.
Et pourtant quand je vois cette peine enfantine, déformer ton visage qui n'a rien d'un enfant. Quand je vois la honte, le doute qu'il peut faire naître en toi, que tes bras se serrent autour de ton torse comme si tu voulais te consoler toi-même…
J'aimerais être un autre, un qui ne fait pas peur, un qui sache être doux, pour que mes bras trop grands s'enroulent autour de toi, bel ange abandonné, j'aimerais changer pour toi. Juste pour un instant, que tu me fasses confiance, pouvoir t'apprendre à rire, et apprendre avec toi.
Oui, mais je suis une brute et on ne se connait pas.
Alors je ne fais que passer à côté de toi. Quand tu me vois, tu recules un peu. Tu as peur toi aussi, j'ai l'air d'être mauvais, violent au minimum, mais un de tes sourires me mettrait à tes pieds.
Je ne suis pas comme lui, je n'ai pas de costume, ni de montre hors de prix. Mais j'ai la force de te porter des heures à bout de bras. Ne crois pas ce que tu vois, il a l'air policé des hommes civilisés, et j'ai la force brute des animaux sauvages.
Mais là où il te rabaisse, où il te fait du mal, je ne le ferais pas.
Et quand tu te recules, que tu as peur de moi, je ressens une épine qui me transperce en deux.
Parce qu'à te voir pleurer, je t'ai aimé un peu.
Tu es contre le mur, tes yeux fixés sur moi. Moi, qui ne montre rien.
J'arrive à ta hauteur et je sors un paquet de mouchoir en papier, que je te tends, sans te regarder. Pourtant, malgré cela, je vois que tu sursautes, je souffle un « désolé ». Je ne voulais pas te faire peur, seulement te consoler.
Dans un geste lent, tu prends les mouchoirs et je reprends ma route à travers le couloir.
Quand j'arrive à ma porte, je te regarde une dernière fois. Tu as les yeux fixés sur moi, tu sembles n'avoir même pas bougé, la main tenant les mouchoirs en suspens.
Tu me souffles « merci » avec un sourire triste. C'est un sourire quand même et je te le rends. Je ne souris jamais, mais je le fais pour toi. Pourtant quand je souris, tu te figes plus encore. Alors je sors mes clés, j'ouvre doucement ma porte et je rentre chez moi.
Et j'ai mal par avance quand je sais que bientôt, tu pleureras encore seul dans ce couloir où nul ne te verras, à part peut-être moi.
Et c'est fini !
A bientôt, n'hésitez pas à laisser vos avis.