Je pense que c'est maintenant que je dois m'excuser auprès de ceux qui ont lu jusque là. Considérez ce 15ème chapitre comme la fin car -j'en ai bien peur- je n'écrirais peut-être jamais les chapitres suivants. Ce n'est pas que je n'en ai pas envie, c'est simplement que j'ai perdu mes personnages et me retrouve dans l'incapacité de les faire évoluer à nouveau.
Toutefois, je pense que le 15ème chapitre est approprié pour une fin. Mais il est vrai que vous n'aurez pas la réponse concernant l'intrigue. Et je suis désolé, mais je ne pourrais pas la donner même si je le voulais. On ne sait jamais, peut-être qu'un jour je conclurais l'histoire?
Bonne lecture quand même...
15. Ace
"Agissez
Comme s'il était impossible d'échouer"
Winston Churchill
Les phrases de Georges s'entrechoquent dans ma tête…
"Vas le rejoindre si tu l'aimes au point de ne plus bander pour moi! T'es qu'un putain de gay qui se comporte comme une midinette! T'aurais jamais dû revenir à mes côtés!"
Pardon, Georges, pardon. Je suis désolé. Si tu savais à quel point je m'en veux de ne pas pouvoir résister à l'envie de ramper devant lui, comme une chienne pour qu'il me reprenne et qu'il me baise!
Le battant reste clos.
Des pensées sans queue ni tête dansent dans ma tête. Je ne sais pas pourquoi je suis là, à attendre un signe qui ne vient pas. Pour un peu et j'en pleurerais de rire.
Je m'appuie contre le battant, me laisse glisser sur le sol et me prend la tête dans les mains.
Le désespoir m'envahit. Il était trop tard.
Le battant s'ouvrit dans mon dos. Je me relève, lui fait face. Ses yeux de miel chaud sont rouges: il a pleuré.
Nous restons immobiles sur le seuil de son appartement. Mes yeux parcourent ses traits, les graves dans ma mémoire… Je ne me lasse pas de l'observer; je suis ému; des larmes me montent aux yeux.
_ Qu'est-ce que tu fais ici, Ace?
C'est sa voix… Elle a brisé le silence, l'instant cristallisé où nous nous faisions faces. Nous sommes fièrement dressés l'un contre l'autre.
J'ouvre la bouche, la referme. J'ai tellement de chose à dire que je ne sais par où commencer. Alors je me tais.
Mon silence semble le mettre en colère. Il frappe le battant, des larmes viennent s'échouer sur le sol entre nous. Et il hurle. Il me redemande ce que je fais là. Il m'accuse d'être venus pour constater à quel point il était devenu un déchet. A quel point il ne peut plus vivre sans moi.
Ses mots me font mal. J'ai le cœur qui se déchire en le voyant ainsi, si pitoyable.
Je franchis le gouffre qui nous sépare, le prend dans mes bras comme il l'avait fait trois jours plus tôt. Mes lèvres cherchent les siennes, les goûtent. Il trésaille alors que je lèche tout doucement le velours qui les recouvre éveillant chaque terminaisons qui les composent. Nos souffles se font court, ses doigts s'accrochent à moi, le battant se referme sur nous. Pas un mot n'est échangé.
Le mur percute son dos, le baiser se fait un peu plus fiévreux. Nos bouches s'entrouvrent, nos langues se cherchent, s'unissent, se découvrent comme pour la première fois… Nous avons fermés les yeux, plus rien n'existe d'autre que nous, nos cœur qui battent en rythme et nos corps en fusion.
Ce sont ses doigts sur la peau de mes hanches qui annonce la suite. Nos visages se séparent, je frissonne, j'en veux plus. Mes propres mains s'infiltrent sous sa chemise, caressent son épiderme velouté. Nous sommes affamés de l'autre.
Un premier vêtement chute sur le parquet –le sien, le mien? Qu'en sais-je?- , nos corps se rapprochent encore. Nos lèvres se mettent en quête de l'autre, s'effleurent, repartent, glissent sur un cou, baise une nuque, une clavicule, le bouton pointant d'un téton.
D'autres vêtements s'écrasent par terre. Il inverse nos positions et bientôt c'est le contact dur de la cloison que je sens dans mon dos. Ses mains se font douces, déboutonnent mon jean, le fait glissé sur le sol. Je rejette la tête en arrière, le souffle coupé; il me lèche l'intérieur des cuisses.
_ Seth, Seth, Seth, Seth…
Je murmure son prénom en boucle, le crie. Il me rend fou, mon gland est humide. Sa main joue à suivre les lignes de mon torse. Il se penche, se met à genou devant moi, se prosterne, embrasse mes pieds comme on baise ceux d'une idole. Il me chuchote que je lui ai manqué.
Je le relève. C'est mon tour de l'explorer. Mes mains frôle son torse, mes doigts dessinent le tracé de son visage, sculptent les replis de son dos, caressent le galbe de ses cuisses. Mes lèvres sont avides, ma langue se repaît de sa peau, mes dents dévorent son cou. Il est en pleine érection, des grognements de plaisir s'échappent de ses lèvres entrouvertes. Il est magnifique.
Nous sommes si excités que l'on perd le contrôle. Nos attouchements se font plus erratiques. Déjà, il me prépare. Le plafond est blanc; des points noirs dansent sous mes yeux. Son membre durcis frotte contre le mien. C'est si bon!
Il me soulève, me plaque un peu plus contre le papier peint blanc. J'enroule mes jambes autours de lui, sur ses reins, mes bras entourant sa nuque
Nous somme là, front contre front. Le corps en sueur. Près à nous unir. On se fixe dans les yeux. Je peux voir à quel point il me désir, je peux le sentir. Nos bouches se rejoignent; il s'enfonce en moi.
Sa verge est au fond de mon corps et je la sens qui entreprend des va et viens. Je me crispe un peu, mes ongles se plantent dans son dos. Je rejette la tête en arrière, yeux fermés. Il heurte se point si sensible en moi et je crie.
Il lèche le creux de mon cou, mordille le lobe de mon oreille. Je suçote sa nuque et lacère son dos. Nos souffles sont hiératiques, nos corps se mêlent dans une danse sensuelle. Nous ondulons. Le paroxysme se rapproche. Il chuchote mon nom.
Et soudain l'explosion! Mon corps se contracte, mes chairs se referment autours de lui et palpitent. Je hurle son nom, mon cœur semble éclater. Je me déverse entre nous. Lui me rejoins aussitôt en un râle de jouissance étouffé par mon épaule qu'il mord. Je sens sa semence chaude qui s'écoule au fond de moi, qui me comble.
Nous nous effondrons sur le sol. Nos corps ne sont plus qu'un amas de membres mêlés. Ses bras me serrent fort contre lui, nos têtes reposent sur l'épaule de l'autre. Je sens mon sang qui pulse dans mes veines comme s'il voulait s'en échapper. Mes lèvres embrassent tendrement ses clavicules perlées de transpiration.
_ Je t'aime…, je murmure tout doucement.