Désolée de l'attente. Voici le chapitre 4 ! Il risque d'être un peu plus court que les deux derniers. Ceux qui veulent écouter la chanson que Luken écoutait dans le dernier chapitre, elle s'appelle I Hate Everything About You de Three Days Grace, un groupe de rock canadien :)
Claes-Kun : Merci beaucoup pour ta review ! Pour répondre à ta question non, il n'y a pas d'humains dans le monde où vivent mes personnages. Je suis assez d'accord avec toi concernant les câlins et autres. Pour moi, s'il y a une scène mature, elle doit être justifiée, et elle est bien plus appréciée si elle prend du temps avant d'arriver ! Par respect pour mes lecteurs, si j'en fait une (et je n'ai pas décidé encore) ça risque d'être dans un chapitre à part qui pourra être passé .. En tout cas merci pour ta review :) Et ne t'inquiète pas j'ai un ami garçon qui aime le Yaoi aussi.
Suzy : Aaaw j'adore ta review, merci beaucoup ! Je suis pas super sympa d'avoir coupé là, mais bon x) J'espère que la suite te plaira !
Guest : Bien deviné, haha ! J'ai relu mes chapitres il y a peu et je retrouvais des tonnes de fautes (surtout au niveau des participes passés et de l'accord de mes verbes) ^^' En espérant que ça s'améliore, un jour. Au moins je passe mon français o/
Fantine : Tu as vu juste ;) Merci de ta lecture.
Encore merci énormément pour les reviews ! Ça m'aide à continuer et parfois même ça me donne des idées ! Alors merci beaucoup. Vous faîtes ma journée avec vos commentaires ;-; Si j'ai oublié de répondre à quelqu'un je suis terriblement désolée.
Le temps sembla passer comme une éternité, mais quand la porte s'ouvrit finalement, j'eus l'impression qu'il s'était écoulé trop vite. Mon cœur s'emballa de nouveau. La personne devant moi, c'était sa ... Oui, c'était sa mère. La surprise sur son visage s'estompa lorsqu'elle sembla me reconnaître. Nous nous étions vaguement rencontrés ce soir de mai, alors que j'étais revenu du parc avec l'avant-bras en sang, et qu'Ethan pleurait en se tenant la nuque à deux mains. Quand elle l'avait vu arrivé, elle s'était précipitée hors de chez elle et l'avait serré contre elle. Je me souviendrais toujours de son regard : de la pitié. Pour moi, pour Ethan ou qui sais-je encore ? Le même regard qu'elle avait présenté à mes parents lors de leur petite discussion sur la liaison de leurs fils. Pour eux, alors ?
– Bonjour, bredouillai-je en évitant tout contact visuel avec elle ou son fils.
– Luken ! s'exclama-t-elle. Très jolies fleurs, beau chandail aussi.
– ... Luken ? fit une voix que je n'avais jamais entendue aussi faible.
Automatiquement, ma vision se focalisa sur l'auteur de ces mots. Pourquoi avais-je succombé à ce réflexe ? L'image qui s'offrit à moi paralysa mon cœur. Je voyais, étendu dans ses draps blancs, l'homme de mes rêves – de mes cauchemars. La moitié de sa face s'était couchée sur les couvertures, offrant une expression rare chez lui : confuse, mais surtout épuisée, comme les cernes creusant son visage laissaient paraître. Deux tubes reliaient ses veines à des sacs suspendus ; on lavait son sang empoisonné. Son bras libre reposait sur son ventre, celui-ci se soulevait doucement avant de redescendre. Il respirait. Ce constat me rassurait plus qu'il aurait dû. Ethan était beau, tel un ange sur son lit de mort – ou un démon de beauté. Pourquoi avoir offert un physique pareil à un tel salaud ? Avec mon ramassis de fleurs pissant l'eau, avec mes cheveux ternis malgré mon âge, avec ma cicatrice rougissante sur mon bras, je jurais avec sa grâce. J'avais l'air d'un brise-glace dans le désert (1). Je me retournai vers Kepa, cherchant un réconfort, mais il ne se trouvait plus là. J'étouffai un juron.
– Mon grand, je vous laisse ? demanda doucement la mère.
– Je ne voulais pas vous déranger, m'excusai-je.
Le principal concerné répondit plusieurs secondes après mon intervention :
– Oui, s'il-te-plaît.
– D'accord, je vais aller appeler ton père, fais attention à toi, dit-elle avant de quitter les lieux.
Me savoir seul dans la même pièce que la famille Curtis me rendait mal à l'aise, mais me savoir seul dans la même pièce que l'aîné Curtis était pire. Je ne le regardai pas, ignorant le manque de dialogue qui rendait le silence plus lourd. Je déposai lâchement mon buisson blanc et vert sur le bord de la fenêtre. Je devais trouver autre chose à faire, je devais sembler occupé ! Vite, tirer une chaise. Replacer ses vêtements. Se recoiffer, encore. Vérifier l'heure.
« Luken, assieds-toi. »
Ethan avait quitté sa position couchée, préférant accoter son dos contre la tête du lit. Assis, il paraissait moins faible. C'était pire, bien pire pour moi. Je ne me sentais plus à son niveau, j'avais encore plus envie de m'enfuir. Mais bordel, qu'est-ce que je faisais encore ici, au chevet de mon ennemi ?
J'accédai à sa requête non sans maudire son regard bleu perçant. S'il n'avait pas eu celui-là, j'aurais pu plus aisément lui tenir tête, mais la génétique était cruelle et Ethan avait hérité des iris glacials de sa mère. Désormais assis sur ma chaise en bois, je croisai les jambes, et évitai de croiser le regard damné. J'avais l'air d'un idiot à fixer le sol.
– Luken, pourquoi es-tu venu ? demanda-t-il. Et, s'il te plaît, regarde-moi.
– Kepa m'y a obligé, répondis-je avant de lever timidement les yeux vers lui – j'avais vraiment eu l'air stupide.
– Oh ...
– Et ...
Je ravalai ma salive – et mon sang, ma morsure à la joue avait été plus profonde que je l'eus cru.
« ... et ... je m'inquiétais. »
Le « pour toi » était encore trop difficile à accepter, mais ma semi-déclaration sembla plaire à mon salaud. Son visage se para de son classique sourire doux – celui qu'il n'offrait qu'à moi. Une vague de chaleur me parcourut. Je n'aimais pas qu'il me fasse de l'effet, mais pouvais-je réellement nier qu'il était beau comme peu de vampires ? Surtout avec cette expression.
« Je vais bien, m'assura-t-il, mais je reste à l'hôpital pour une semaine, pour éviter les complications. Helena est dans un sale état par contre ... »
Il sembla presque triste. Je comprenais ; il avait partagé sa vie avec cette fille durant plusieurs mois, il était normal qu'il l'apprécie.
Pourquoi mon cœur se serrait-il ..?
– ... Mais elle va s'en sortir. Je suis heureux que tu sois venu, Luken. Sincèrement, j'étais inquiet aussi. Tu avais l'air blanc comme un linge quand j'ai quitté la cafétéria. J'ai cru que tu mourrais avec moi.
– Dans tes rêves, oui.
Son doux sourire devint amusé.
« Tu ne serais pas venu me voir si ça n'avait pas été le cas. Merci, encore. Les roses sont jolies et tu es superbe. »
Un compliment sincère de sa part ? Wow ! Célébrons ! Jamais arrivé en neuf ans ! Ses yeux dévièrent sur mon jean et je remarquai que son rictus agrandissait, que ses paupières se refermaient. Un sourire pervers. Un défaut de plus pour Ethan, merde. Sa main libre glissa sur mon genoux – j'aurais réellement dû placer mon siège plus loin – et je frissonnai. Son contact me rappela à quel point nous étions dans une situation intime : seuls, dans une pièce, avec l'un de nous blessé. Notre relation commençait sérieusement à entrer dans sa vie personnelle. Pourquoi laissait-il ça arriver ..?
– Ethan, j'ai besoin d'explications, soufflai-je sous ses caresses.
– Oui ?
– Pourquoi agis-tu comme ça ? Pourquoi es-tu devenu gentil avec moi ? Je ne comprends pas.
Ses doigts quittèrent immédiatement ma cuisse.
– Tu préfèrerais que je sois une sale race alors ? s'énerva-t-il.
– Ça serait moins troublant, oui ! crachai-je, fâché qu'il ne me réponde pas – mais il y avait un fond de vérité dans mes dires.
– Putain, Luken ! Pourquoi tu poses des questions pareilles ? Ferme-la et profite, à la place !
Lorsqu'il sortit ces mots, la colère me prit. Profite ? Comment pourrais-je ?! J'étais perdu, j'avais besoin de réponses concrètes ..! Je n'étais pas comme lui ! Je ne vivais pas sur le moment !
Quand je finis par me calmer, je vus enfin son masque de rage s'effacer. La fatigue ne lui permettait plus de le porter ; sa vraie émotion apparut. Il était perdu, lui aussi. Ses sourcils, toujours froncés, ne parvenaient pas à dissimuler la confusion qui noyait ses yeux. Ethan, est-ce que tu ne voulais pas que je pose ces questions parce que tu te tuais à ne pas y penser ..? Non, c'était inconcevable. Ethan savait ce qu'il faisait, il était, de nous deux, le pilier. Droit, solide, et moi je tanguais, perdu. Quelque part, j'avais besoin de croire qu'il était plus fort que moi.
Il baissa la tête. J'aimai encore moins la situation. Arrête de jouer, Ethan, redeviens celui plein d'assurance et de bonté, ou le connard de mon passé, si tu n'es pas capable. C'était de ma faute. Je l'avais brisé, s'il n'était pas blessé, il irait bien. Comment pouvais-je le remettre à normal – et détruire la peur que son hésitation me causait ..? On est quittes. Non, on ne l'était pas ! Il avait respecté sa part, pas moi ..! Et si je le faisais, justement ? Si je tenais ma promesse ? Si je l'embrassais ..? Profite. D'accord. Regarde-moi, Ethan, je vais te faire profiter.
Je ne tremblai même pas quand je posai mes lèvres sur les siennes. C'était mon premier baiser, et je l'avais servi à l'homme que je détestais. Ce dernier perdit alors l'incertitude qui l'avait possédé. Sa paume libre vint caresser ma joue avec douceur. Notre échange avait commencé de façon maladroite, par ma faute, mais Ethan avait repris les rênes. Son expérience me dominait. Sa bouche caressait la mienne sans en demander davantage. Je soupirai quand sa main glissa sur ma cicatrice et, automatiquement, j'allai détailler la sienne avec le bout de mes doigts. Il frissonna, puis nous sépara. Je sentais le sang brûler mes joues. Je l'avais embrassé. J'avais embrassé Ethan Curtis. Et j'avais aimé ça. Pas que je m'attendais à haïr l'expérience – je me doutais bien que mon salaud était un expert en la matière – mais je croyais tout de même être dégoûté. Pourtant, non ! Ça venait probablement du fait qu'il n'avait pas cherché à briser mon intimité : il n'avait pas intensifié la chose. Cette marque de respect me soulageait, étrangement.
– Tu n'avais pas une autre condition ? me demanda-t-il avec son sourire crève-cœur.
– Oui, oui.
Une condition qui écarterait les derniers doutes que j'avais sur sa bonté.
« Fréquente-moi publiquement, tu auras tout ce que tu veux. »
Même si tout ce qu'il veut pourrait être certaines choses que je n'étais pas encore totalement prêt, c'était un prix raisonnable à payer pour ce que je demandais. S'il me déclarait comme son amant à ses sous-fifres, ça serait la preuve qu'il ne se moquait pas de moi. Que je pouvais lui faire confiance. Que je pouvais me laisser à lui ... J'en avais peur, mais j'avais aussi peur de son silence. Il me fixait depuis ma demande, sans un mot. Il réfléchissait.
– Je veux ma récompense avant, finit-il par quémander.
– Ça dépend. C'est quoi ?
Traduction : tu n'auras pas ma virginité avant, connard.
« Je veux que tu m'aimes, Luken. »
J'arrêtai de respirer. Je ne m'attendais vraiment pas à ça. Que répondre ? Je ne pouvais pas l'aimer. Je ne pouvais pas le simuler ..! Le mieux à faire, c'était de refuser, mais même moi, même face au pire salaud que je connaisse, je n'en avais pas le cœur. Merde ! Ma raison savait que je n'étais pas capable d'être amoureux de lui, alors pourquoi est-ce que j'entendais, au fond de moi, résonner des battements qui tonnaient que je n'en étais pas incapable non plus ..?
Heureusement, je n'eus jamais le temps de répondre. Un vampire grisonnant pénétra les lieux avant qu'une mauvaise réponse s'échappe de mes lèvres. Le père d'Ethan. Une réunion de la belle-famille, c'était toujours apprécié ! Il ne portait aucun regard sur moi, mais celui qu'il léguait à son fils me surprit ; du mépris. Quel genre de père pouvait détester son fils ? Sa femme le suivit de près, légèrement mal à l'aise.
– Ethan, gronda l'homme, Luken, me salua-t-il d'un doux hochement de tête qui me rappela mon salaud.
– Je vais y aller, annonçai-je.
– Luken, commença Ethan, tu n'as pas ...
– Laisse ce pauvre garçon tranquille, ordonna la voix grave de son paternel.
Il se tut en foudroyant l'autre homme du regard. Je regardai les deux protagonistes une dernière fois avant de quitter la pièce. La mère me fit un petit signe d'au revoir qui me toucha. Je lui adressai alors un faible sourire.
Lorsque je fus hors de la chambre, la porte derrière moi bien fermée, je cherchai Kepa du regard. Évidemment, cet imbécile n'était nulle part ! Évidemment, il m'avait laissé seul avec un étrange géant ; Josh. Ce dernier, pourtant gentil avec moi normalement, me foudroyait du regard. Le dos accoté contre le mur du corridor, il ressemblait presque à un mafieux.
– Luken, appela-t-il.
– Josh, répondis-je en tentant de passer devant lui.
Il quitta son statut presque immobile pour se dresser devant moi. Il semblait furax – ce qui, pour Josh, correspondait à un sourcil presque froncé. Était-il fâché de me voir ici ?
– À quoi tu joues ? grogna-t-il.
– À quoi je ..? Mais à rien !
– Tu ne devrais pas être ici, cracha-t-il.
Il n'y avait effectivement aucun motif à ma présence – sauf ma morsure, mais ça seuls Ethan et ses parents pouvaient l'admettre.
– Tu te rends compte de ce que tu fais ? clinga-t-il. Tu joues avec Ethan, tu lui fais croire que tu t'intéresses à lui ...
– Excuse-moi ? fis-je, surpris. Tu es au courant de quoi, exactement ?
– Oh, absolument tout. Ethan est mon ami, il me fait confiance. C'est à ça que ça sert, un ami, puisque tu ne peux pas le savoir.
Salaud ! Non, je n'avais pas d'amis, mais j'avais mon frère à qui me confier. Ça me paraissait étrange de croire qu'Ethan ait pu raconter le même genre de choses que j'avais dites à Kepa.
– Qu'est-ce qui te fait croire que je me joue de lui ? répondis-je froidement.
– Tu ne sais pas ce que tu veux, tu te sers de lui comme test ! Tu tentes de voir s'il est digne de toi … Bon sang, merdeux comme t'es, c'est toi qui n'es pas digne de lui !
La remarque me blessa. Moi, pas digne d'Ethan ..? J'aurais voulu douter moins, mais mes remords pour l'avoir presque tué me paraissaient trop récents pour ça.
– C'est moi qui se sers de lui comme un test ? Il m'a intimidé pendant neuf ans, putain ! J'ai le droit de douter ! hurlai-je presque.
– Tu ne vois pas qu'il essaie de se racheter ?
– Mais ce n'est pas assez !
– Il m'a supplié de te protéger, imbécile ! cracha-t-il. Il est presque mort pour toi ! Qu'est-ce qu'il te faut pour comprendre qu'il tient à toi ?
Quoi ..? Non. Josh était dans le coup. Il voulait me faire croire qu'Ethan tenait à moi. C'était faux. Ethan ne voulait de moi que pour la baise, ou pour s'amuser. Il ne tenait pas à moi. Impossible. Jamais ce connard ne pourrait éprouver quelque chose pour moi ! Il mentait !
– Comme s'il le pouvait, pensai-je tout haut.
– Luken ?
Kepa ? Je levai la tête vers la voix. C'était bien mon frère. Le colosse se tourna vers lui, puis passa à côté de moi pour rejoindre son ami dans sa chambre. Je fixai silencieusement mon idiot, essayant de taire les cris dans ma tête.
« Ça va ? demanda-t-il. Tu as l'air paniqué. Ça s'est mal passé ? »
Je repensai au baiser, puis à la requête de mon salaud – qui s'assemblait beaucoup trop bien avec la déclaration de Josh. S'il tenait à moi, il était logique qu'il veuille que je l'aime, non ? Mais nous ne parlions pas de n'importe qui : l'homme en question était Ethan. Mon cauchemar d'enfance, d'adolescence, de vie.
– Ça va, rentrons, je suis épuisé.
– Tu m'en parleras à la maison alors ...
J'avais envie d'enfoncer ma tête dans mon oreiller et halluciner que mon existence n'était qu'un rêve. J'avais trop de questions, je voulais les effacer. Merde ! Que pouvais-je répondre à Ethan, maintenant ? Je ne croyais pas un mot de ce que Josh m'avait dit, mais si c'était vrai, pouvais-je accepter de l'aimer ? J'avais une semaine pour y penser. Le décompte était commencé.
Pas d'italique dans ce chapitre ? o_O Je suis troublée. Enfin, j'espère que ça vous a plu.
Je vais faire une nouvelle fiction bientôt. Enfin, deux ? J'ai deux idées, je ne sais pas par laquelle commencer. On verra bien. Je promets de publier au moins un chapitre de Bad Luck avant de m'atteler à une nouvelle histoire.
1) Emprunté à une chanson des sœurs Boulay. C'est québécois, moyennement connu, mais je préfère citer mes sources ;)