Bonjour,
Ceci est ma première fiction sur Fictionpress... Cela me fait étrange que la première histoire que j'écrive survienne par accident parce que :
-je n'arrive pas à dormir
-j'ai mal (je pense que c'est pour ça que ma fiction n'est pas aussi mignonne que ce que j'aurais préféré écrire...Rah !)
-j'ai trop discuté avec de merveilleuses auteurs du Collectif qui se reconnaîtront sans aucune peine si elles passent par là. *câlins*
Du coup, je l'ai écrite pour et à cause/grâce au Challenge de Septembre du Collectif NONAME: " Septembre en Direct ! " : " Votre personnage participe à Top Chef. (Ou une autre émission de cuisine, ou de téléréalité en général, que ce soit en tant que participant, juge, etc…) " Le collectif NONAME est à l'origine basé sur Fanfiction mais vient aussi sur Fictionpress alors n'hésitez pas à aller le découvrir.
Bon, enfin bon. Veuillez m'excusez si cette histoire vous semble terrible (et peut-être pas réaliste) mais je l'ai écrite de nuit et l'ai fini à 01h49 du matin (et après faut que je réussisse à publier xD). J'espère qu'elle vous plaira... Je m'excuse si y a des fautes je n'ai pas corrigé... et je préfère poster avant de me décider à supprimer ce que j'ai écrit (j'en suis hélas tout à fait capable). Dites moi ce que vous en pensez!
Edit: Je suis repassée dessus pour enlever des fautes! En tout cas, celles qui se sont laissées voir.
Bonne lecture !
Maëva
Valentin avait du mal à porter le regard sur l'homme qui se trouvait dans la même pièce que lui, une main posée sur la tête d'une petite fille de sept ans. Grand, la peau délicieusement caramel, les yeux d'un vert magnifique, l'homme qui lui faisait face était dangereux. Non pas parce qu'il était fort et que physiquement Valentin n'aurait aucune chance, mais parce que cet homme était l'homme qu'il aimait mais avait quitté du jour au lendemain des années auparavant. Valentin ne savait pas comment le hasard pouvait être si cruel, mais une chose était sûre. Il n'était pas prêt, pas prêt pour cela. Il n'était pas prêt à assumer sa fuite, son absence, et le regard de celui qui pouvait le faire basculer si facilement encore.
~~~~~~~~~o~~~~~~~~~o~~~~~~~~~o~~~~~~~~~
Sa journée avait pourtant bien commencé. Valentin s'était levé à l'aube, s'était préparé, avait déjeuné et était parti au travail dans sa Poupette, une petite voiture adorable mais minuscule. Elle lui convenait sa jolie citadine, dans ses formes arrondies, dans son moteur silencieux, dans sa couleur d'un délicieux vert pomme, et dans sa facilité à se glisser dans des places que bien d'autres conducteurs auraient trouvées étroites. Il avait refermé la portière, mit la sécurité et inspiré un grand coup, jetant un regard de défi à son reflet dans la glace.
L'expression de dégoût qu'il ressentait pour lui-même avait disparu à présent, ne laissant que l'amertume, le regret... le manque. Il détourna le regard, ses cheveux d'un blond doux tombant sur ses épaules, sa nuque, son front, mais ne cachant rien de la cicatrice qui léchait une partie de sa joue, du coin droit de ses lèvres, son menton et son cou... Sa tenue était toujours belle et à la mode malgré tout: une chemise d'un bleu qui rehaussait la couleur de ses yeux si clairs, une écharpe blanche légère protégeant sou cou, un veston blanc aux manches longues avec des gants fins cachant l'apparence ignoble de sa peau sur son côté droit de son cou à son poignet droit...cachant son torse tout aussi défiguré, sa hanche jusqu'à sa cuisse abîmé. Il était presque une chance que cela ne fut que superficiel et que rien de fonctionnel n'eut été atteint ou endommagé.
Les flammes avaient à peine eu le temps de le lécher, juste leur souffle qui avait réussi. Un souffle aussi brûlant et destructeur que les flammes elles-mêmes. De quoi défigurer une apparence qui était son tout, sa fierté, son gagne-pain... Il déglutit, sachant très bien que les autres personnes qui étaient avec lui ce jour-là n'avaient pas eu sa chance... L'odeur de la chair carbonisée, les images des corps... noirs et déformés lui revinrent. Il retient la nausée et le goût acre dans sa gorge... Il allait mieux, il était au-dessus de cela à présent... Il avait fui les lieux, fui son ancienne vie, fui tout ce qui lui avait rappelé son ancien lui. Dix ans... C'était bien trop long... Et même s'il s'était accepté... même s'il avait réussi à échapper au dégoût de soi, à la dépression, à la culpabilité... sa fuite irraisonnée... le temps qu'il lui avait fallu ne pouvait pas être récupéré... Le passé était le passé.
Valentin avait secoué la tête, chassant ses souvenirs, chassant les idées noires avant de se diriger vers la petite porte de service. Il avait un remplacement à faire et il n'avait pas l'intention d'être en retard. Il fila tel une ombre dans les coulisses, ayant appris depuis son accident à ne plus se faire remarquer, comme seule une personne habituée à être devant des projecteurs le fait naturellement.
Il arriva très vite près du plateau où devait se dérouler l'émission. Un vague sourire traversa son visage, avant qu'il ne repère l'homme dont lui avait parlé Lucie. Calmement, il prit auprès de lui les directives dont il avait besoin, heureux que la jeune femme ait pensé à prévenir son équipe de son absence et de...la particularité de celui qui allait la remplacer. Être dévisagé était aussi déplaisant que hélas familier. Sa peau était si délicate... sa carnation si pâle... que malgré la discrétion des cicatrices, elle ressortait comme un phare en pleine nuit pour ceux qui posaient le regard sur lui. Il était cependant là pour mettre d'autres en beauté et ce fut avec calme qu'il se prépara à être le styliste et le maquilleur des enfants de The Voice Kids, prenant connaissance des consignes particulières que lui avaient rajouté Clay pour cette finale, vérifiant les tenues, ajustant ce qui devait être ajusté à la dernière minute jusqu'à ce que, ça y est, ce soit à son tour d'entrer en scène.
Il fut heureux que ce ne soit que de la curiosité ou de l'inquiétude qu'exprimèrent les enfants et il eut tôt fait de les rassurer sur les cicatrices de son visage. Il suivait avec amusement leurs expressions nerveuses ou excitées à l'idée de passer ensuite sur le plateau, tentaient d'alléger leurs inquiétudes tout en arrangeant sur eux les tenues que Lucie avait prévu. Un maquillage très léger et subtil pour finaliser le tout pour les plus grands, juste pour rehausser leurs traits devant la caméra, en harmonie avec leur tenue et les choix de coiffures de la collègue de Lucie. L'émission s'était bien passée et il avait découvert les performances des enfants en direct, appréciant leurs talents et leurs déterminations.
~~~~~~~~~o~~~~~~~~~o~~~~~~~~~o~~~~~~~~~
En vérité, ce n'était qu'un remplacement parmi d'autres qu'il faisait dans le monde du stylisme et des coulisses. Il ne s'était donc absolument pas préparé à ce que l'un des membres de la famille qui accompagnaient Anna la jeune finaliste soit... son ex. Non vraiment et, le voir là, en face de lui... ou plutôt à quelques pas, lui donnait l'impression de suffoquer. Il ne voulait pas qu'il le voit, il ne voulait surtout pas que l'image qu'il lui avait laissée soit remplacé par l'ersatz qu'il était devenu. Cet homme... n'était plus le sien... il avait choisi de partir pendant qu'il ne savait encore rien de l'accident, à peine sorti de l'hôpital. Sur le moment, il avait juste fui, pris de panique, terrifié par son apparence, incapable de faire face à ses proches, encore sous le choc des cadavres et de l'odeur de la mort et de la chair brûlée qui envahissaient ses sens.
Il recula doucement, prudemment, comme une bête acculée désirant ne pas se faire voir mais incapable de quitter son prédateur des yeux. La jeune femme, sans doute la mère de la gagnante, posait une main sur son bras, riant, si fière de sa fille. Était-ce leur fille à tous les deux ? Bien sûr, qu'est-ce que cela pourrait être d'autres ? Il avait laissé la place vacante... Évidemment que son... évidemment qu'Emmanuel aurait refait sa vie.
Après tout, dix années étaient passées... et si lui était incapable de laisser quiconque l'approcher de trop près, voir ce que son corps était devenu, son... Emmanuel était toujours aussi magnifique, resplendissant d'une beauté virile et prédatrice. Non, non il ne pouvait pas rester là. Il recula encore, cognant dans quelqu'un. Le juron étouffé suivi de son nom lui permit de reconnaître la coiffeuse et collègue de Lucie. Et il était trop tard, car Emmanuel avait entendu et réagi presque instinctivement au prénom. Peut-être un ancien réflexe. Quoi qu'il en soit, il se retrouva prisonnier du regard de l'homme, vit ses yeux se plisser d'étonnement et d'incertitude juste le temps d'une seconde avant qu'il ne se détache de sa famille et se dirige vers lui. Alors, Valentin fuit. À nouveau. Instinctivement. Se faufilant entre les techniciens, s'enfonçant plus profondément dans les coulisses.
Il n'était pas prêt, non... pas prêt à faire face à ce qu'il avait abandonné dans un moment de lâcheté et de douleur autant physique que moral. Pas prêt à faire face à l'homme que malgré tout il n'avait jamais cessé d'aimer... jamais cessé de regretter... pas prêt à découvrir qu'il avait refait sa vie, qu'il était marié, qu'il était père et heureux en ménage... Tout ce qu'il était censé lui offrir un jour. Il réussit à atteindre le parking, ayant couru comme si sa vie en dépendait. Le sang battait à ses tempes, sa respiration était irrégulière, sa gorge le brûlait et sa tête tournait... Il dut s'arrêter, se pliant en deux un instant, son corps n'étant plus habitué à être poussé aussi violemment et soudainement. Il devait aller à sa voiture, sa Poupette... Elle le ramènerait dans sa demeure, son cocon de soie, où rien ni personne ne pouvait l'atteindre.
Mais il n'en eut pas le temps sentant son bras être tiré et il fut retourné dans le mouvement, son menton attrapé entre des doigts forts et son visage levé pour faire face à Emmanuel. Il ferma les yeux, ne voulant pas voir l'expression de celui-ci quand il verrait ses cicatrices, surtout de si près. Il tremblait et des larmes coulaient malgré ses paupières closes. Comment les choses pouvaient-elles arriver si vite ? Pourquoi avait-il accepté ce remplacement aujourd'hui en particulier ? Pourquoi fallait-il que la gagnante soit... sa fille... Il pinça les lèvres, tenta de refréner la douleur de son cœur, fermant les yeux avec plus de force. Il ne s'attendit pas à l'étreinte d'ours qui l'écrasa contre ce torse qu'il lui avait tant manqué. L'inspiration surprise qu'il prit lui amena les effluves délicieuses de l'odeur de l'homme qu'il avait connu si intimement. Les bras autour de lui l'enfermant dans un cocon de chaleur si puissant le ramenèrent à des années auparavant... Et cette voix... l'entendre depuis si longtemps... cette voix un peu rauque et basse d'une souffrance à peine contenue, d'une douleur jamais cicatrisée :
-Je croyais t'avoir perdu... Je t'ai cherché, quand je suis revenu... quand j'ai appris... Je t'ai cherché si désespérément... j'ai imaginé le pire... Je ne t'ai jamais oublié, jamais remplacé. Alors, arrête... Ne me fuis plus... je ne te laisserai plus fuir... Je ne te laisserai plus m'échapper.
Et Valentin crut que son cœur se brisait... Il craqua, il cria peut-être, se débattit, dit des mots incohérents, le mordit même. Il tenta de fuir l'étau de chair dans lequel il était retenu, tenta de fuir cet amour auquel il n'avait plus droit, tenta d'extérioriser la peur et la douleur de son cœur qu'il avait cru avoir si bien enfoui. Mais Emmanuel ne le relâcha pas. Il attendit jusqu'à ce qu'épuisé, Valentin se laisse aller contre lui, le cœur au bord des lèvres, la tête lourde. Après tout, ici, contre Emmanuel, il était bien et celui-ci tant qu'il ne bougeait pas ne pourrait pas observer ces cicatrices, ne pourrait pas voir tout ce qu'il cachait derrière, les autres cicatrices qu'il avait ajoutées à un moment sur sa peau pâle. Il ne pourrait pas deviner les profondeurs desquelles il avait tenté de remonter, qu'il avait remonté et dont il l'avait épargné. Il ne verrait pas non plus la faiblesse et la lâcheté de Valentin, sa fragilité exacerbée à cet instant. Il voulait juste que leurs cœurs continuent de battre à l'unisson, seule musique, seul tempo vraiment réel en ce moment, leurs corps encastrés l'un contre l'autre. Il pouvait tout oublier. Il ne voulut pas penser au après et enfouit son nez contre le cou d'Emmanuel, humant son odeur, ressentant la chaleur de cette peau brune. Il était enfin entier. Le temps des explications arriverait bien assez tôt.
N'hésitez pas à me laisser votre avis.
Bonne nuit ou bonne journée à tous :3