Un petit mot de l'auteure : Ouh là, ça faut un bail que je n'étais pas revenue ! Et en passant en revue tous mes écrits, j'ai décidé de faire le ménage ! Bon, je n'ai rien jeté, mais j'ai plutôt tout réarrangé, ça me plait plus comme ça :)

Voici donc le recueil de mes (fichues) rédactions de cinquième dans l'ordre chronologique de leur écriture ! Mon prof de français de cinquième (que j'appellerai Monsieur C.) était fan de rédactions et nous en a donné à faire à la chaîne (quand ce n'était pas des poésies à apprendre par cœur) ! Si vous voyez des fautes, n'hésitez pas à me le signaler ;)

Le thème était (mais vous l'avez surement deviné) "une école de sorcellerie" (je n'avais pas encore lu les Harry Potter, soit dit en passant). Bon, je l'ai un peu remodelée afin qu'elle soit plus présentable mais l'histoire initiale reste inchangée :)

Bonne lecture !


Au secours, mon collège est devenu une école de sorcellerie !

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Crotte pourrie de chauve-souris, je suis en retard ! Mais pourquoi est-ce que je parle comme ça depuis ce matin, moi ? Bah, tant pis ! Pour l'instant, je me contente de courir le plus vite possible jusqu'au collège.

Ouf ! J'arrive pile à l'heure ! Mais à la place des bâtiments habituels de [nom de l'établissement scolaire] se trouve une tour sombre, gigantesque et toute tordue ! La cour a quant à elle disparue au profit d'un terrain vague, gris et boueux. Les buts, les paniers de basket, le préau, tout s'est volatilisé !

Soudain, je sens quelque chose me frôler le haut du crâne. Je lève la tête et ouvre des yeux ronds comme des billes : tous les élèves volent à califourchon sur des balais et sont tous habillés en noir de la tête aux pieds ! Certains visages me semblent familiers, d'autres me sont complètement inconnus.

C'est alors qu'une petite voix à peine audible m'interpelle :

« Hé ! Toi, là ! »

Je regarde autour de moi, cherchant mon interlocuteur des yeux. Personne.

« En bas ! » me fait la voix.

Je baisse la tête et me retiens tout juste d'éclater de rire : un tout petit bonhomme haut comme trois prunes, vêtu d'une hideuse toge noire se dévisse le cou pour me regarder de ses centaines d'yeux. Je sens la folle envie de l'écraser m'envahir mais ne cède pas à mes pulsions.

« Pourquoi ne portes-tu pas l'uniforme ? » couine le petit être d'un ton agressif.

« Quoi ? Je ne vous entends pas ! »

Mon drôle d'interlocuteur marmonne des paroles inintelligibles et reprend :

« Moi, le professeur Volskrorasmotineshnock, te demande pourquoi tu ne portes pas l'uniforme ? »

Ne sachant que répondre, je balbutie misérablement un « je ne sais pas » à peine compréhensible. Agacé par ma lenteur, Vomachinchose prononce une nouvelle formule (?) et mes vêtements s'assombrissent comme si un encrier géant s'était renversé dessus !

« Mais... qu'avez-vous fait à mes habits ?! » je crie, terrorisée.

Je m'aperçois alors que je parle dans le vide car Volmachin a disparu ! Je sursaute quand le son lugubre et semblant sortir tout droit d'outre-tombe d'une cloche retentit, marquant – je suppose – l'heure d'entrer en cours.

Un balai venu de nul part vole jusqu'à moi et je me retrouve à l'enfourcher contre mon gré puisqu'il se glisse entre mes jambes et décolle aussi sec. Pour éviter de faire une chute qui me serait sûrement fatale – remarque, cela mettrait immédiatement fin à ce cauchemar – je me vois dans l'obligation de me cramponner au manche comme si ma vie en dépendait – ce qui est le cas.

L'IIMV (Infernal Instrument de Ménage Volant) pénètre dans la tour par une ouverture assez large pour laisser passer deux taureaux et s'immobilise à cinquante centimètres au dessus du sol. Je saute à terre et me retiens d'embrasser le carrelage. Il faut dire que ce baptême de balai volant ne m'a pas plu des masses. En parlant de balai, le mien a disparu comme il était apparu.

Je m'avance dans le couloir en me laissant porter par le flot d'élèves sorciers. Quand j'arrive enfin à me détacher de la foule, je me retourne et manque avoir une crise cardiaque. Parce qu'en effet, se retrouver face à une araignée deux fois plus grosse que vous avec des mandibules de la taille de votre bras et dix petits yeux rouges sang braqués sur vous, ça a de quoi vous provoquer un arrêt cardiaque immédiat ! L'insecte géant me toise quelques secondes avant d'ouvrir l'immense toile géante et gluante derrière elle qui fait office de porte.

Eh ben, les classes sont super bien surveillées ! me dis-je en passant le plus vite possible.

J'ai de la gelée que j'ai à la place des genoux, raison pour laquelle je m'assieds à la première place qui se présente. Après avoir pris plusieurs inspirations pour calmer mon petit cœur qui bat à cent à l'heure, j'examine la salle. Il y a des toiles d'araignées un peu partout, les murs sont gris, tristes et fissurés, les bureaux sont en bois mort, des bocaux remplis de choses plus bizarres et dégoûtantes les unes que les autres trônent sur une étagère, le tableau semble fait de néant tant il est noir et pour couronner le tout, je ne sais même pas dans quel cours je suis.

Quelque chose que je devine être le professeur passe la toile et tout le monde se tait. J'ai une furieuse envie de prendre mes jambes à mon cou et de m'enfuir le plus loin d'ici mais la peur me paralyse tandis que je détaille le... truc qui nous fait face.

Il mesure plus de deux mètres, a la forme d'un ballon de baudruche et des tentacules à la place des bras et possède huit pieds sa tête humaine est chauve, pourvue de trois yeux et de deux bouches munies de dents pointues et jaunes. Une mouche passe devant l'une d'elles et tombe raide morte.

« Mauvais jour à tous, bande de sales gnomes puants. » lance-t-il d'un ton sans grand enthousiasme.

« À vous aussi, professeur Shamavarin ! » répond la classe en chœur – je bouge les lèvres afin de faire semblant.

« Bon, aujourd'hui, nous allons étudier la décapitation. Pour les larves incultes qui ne savent pas ce que c'est, voilà comment ça se passe. »

Il plaque une chose ressemblant à un lièvre vivant sur le bureau en levant une des ses tentacules dans laquelle s'est matérialisé un hachoir. Je mets quelques secondes à me rappeler comment on avale sa salive et ferme les yeux pour n'entendre que le sifflement de la lame.

Par miracle, la cloche sonne – je soupçonne un élève d'avoir jeté un sort – et tout le monde se précipite vers la cantine. Je me laisse porter par le courant et atterris au self. Sans grande conviction, je prie pour que celui-ci soit normal. J'avais raison de ne pas y croire car le menu est :

Entrée : soupe aux yeux de cyclope (un par personne)

Plat principal : têtes de grenouilles bleues avec salade de vers de terre

Dessert : gâteau aux doigts de fées momifiées ou crème aux pissenlits empoisonnés

Je n'arrive même pas à déglutir tant je suis écœurée. Je file à une table avec mon plateau vide. Je décide qu'une tranche de pain me suffira… Et y renonce : le pain est vert de moisissures et grouille d'asticots rouges à pustules blanches. L'un d'eux me saute au visage en hurlant « DRING ! DRING ! DRING ! ».

Je me réveille en sursaut avec la sonnerie de mon réveil qui me vrille les tympans. Je fais taire le bruyant appareil d'une tape et pousse un soupir de soulagement : tout cela n'était qu'un rêve !