Ce cours Os (ou plutôt PWP) a été écrit pour le 6 décembre du calendrier de l'avent du Village d'otsu et de l'annuaire du yaoi.

Enjoy it!

Come and get it

J'entamai ma centième cigarette peut-être quand un inconnu vint me parler. Il faisait trop sombre pour distinguer ses traits et ça m'allait très bien.

_ Vous cherchez de la compagnie ?

J'expirai une bouffée, lui adressai mon sourire le plus séduisant. Nous étions dehors et la chaufferie nous préservait du froid de ce début décembre.

_ Toujours.

Il me sembla qu'il haussait l'un de ses sourcils. Je ne distinguai de lui que son sourire amusé.

Sa main jaillit de l'ombre, me prit ma cigarette et la porta à ses lèvres. Une image surgit dans mon esprit, celle d'une toute autre chose que l'on prend en bouche.

_ Ça vous dirait de profiter de la mienne ? Susurra-t-il.

_ Ca dépend. Chez vous ou chez moi ?

_ Plutôt chez vous, si ça ne vous dérange pas. Je ne suis pas du coin.

Il écrasa la fin de la cigarette - un petit centimètre de tabac avant d'atteindre le filtre - sous sa chaussure. Je ressortis mon matériel, en roulai une autre et la rangeai avant de m'approcher de lui et de l'embrasser langoureusement. Sa bouche réagit immédiatement, se lovant contre la mienne, déjà avide et chaude. Il avait le goût de mes Rastas, la rugosité d'un bon whisky et celle plus douce d'un chewing-gum à la menthe.

Ses mains se glissèrent sur mes hanches, sans être brutales mais un brin excitées. Elles collèrent mon bassin contre le sien et je laissai mon désir s'éveiller. Il le sentit, je crois car je sentis aussitôt son sourire contre ma bouche avant qu'il ne la lèche, joueur.

Nous nous séparâmes rapidement, puis, je hélai un taxi. Le véhicule s'arrêta, nous y montâmes, j'indiquai mon adresse au chauffeur et il démarra. De l'autre côté de la banquette, l'inconnu me jeta un regard fiévreux. Il en avait très envie, lui aussi. Son regard brûlant me tordit les entrailles et je lui attrapai la nuque pour réduire la distance entre ses lèvres et les miennes. Je sentis le regard du chauffeur dans le rétroviseur, l'ignorai et continuai d'embrasser l'homme qui allait me faire plaisir. Ses mains glissèrent, nos genoux se frôlèrent et le voyage sembla ne durer qu'un instant.

La porte fut bientôt ouverte l'escalier de l'immeuble monté nos corps déjà se caressaient contre le mur d'entrée de mon appartement. Un premier vêtement - le mien - s'écrasa bientôt au sol. Un autre le rejoignit. Il n'en fallut pas beaucoup plus pour que nous finissions nus.

L'air était frais et je frissonnais. Aussitôt son corps vient m'entourer, brûlant et affamé. Il commença ses attouchements, vifs et délicats. Bientôt, je finis à genoux sur le sol, sa main caressant ma joue alors que je le glissai à l'intérieur de ma bouche.

Il était long, glabre et fin, un peu comme un couteau en ivoire. Je le suçai, goûtai cette chair désirable. Son souffle se fit plus lourd, plus accru, comme s'il essayait de contrôler son corps. Et je pouvais sentir chaque battement qui pulsait, les savourer du bout de la langue.

Il me releva bientôt, l'œil vorace et les mains douces. Je lui indiquai la chambre d'une voix sirupeuse. Il m'y entraina, le corps enroulé autour du mien, la bouche picorant ma gorge, chaque pas comme une anticipation.

Le lit était moelleux mais froid. Il ne le resta pas alors que mon corps se cabrait sous une caresse un peu trop poussée au niveau de mon aine. Je frissonnai, le regard trouble, le corps en feu, le regard ancré dans le sien. Son corps s'insinua sur moi, ses hanches ondulèrent contre les miennes et je sentis le puissant gout de sa sueur en léchant son menton. Il se retenait de me prendre, comme ça, avec un désir sauvage qui me donnait envie qu'il le fasse pour apaiser le feu qu'il allumait en moi avec ce regard affamé.

Ses mains furent douces, sa salive chaude, sa langue humide alors qu'il jouait avec chaque parcelle intime, préparant sa venue. Il se frottait contre moi, donnait des coups de reins involontaires. Je savais que je l'excitais, que je le rendais fou en me cabrant à son contact. Il savait qu'il me rendait la pareille en s'activant.

Mon corps se retrouva vite en surchauffe et je le suppliai d'une voix gorgée d'envies. J'en voulais plus, immensément plus, jusqu'à en étouffer s'il le fallait.

Il hésita quelques secondes puis se plaça entre mes cuisses avec une sorte de douceur après avoir enfiler un préservatif. Il saisit mes hanches d'une main, glissa un oreiller sous mes hanches et le regard étincelant, il vint lécher un mamelon avec une lenteur exagérer tout en se laissant glisser sinueusement à l'intérieur de mon corps. Je le sentais, serpent brûlant qui semblait mordre mes chairs tendres. Il m'écartelait lentement, sans forcer plus que nécessaire mais j'eu quand même mal. Ce genre de douleur qui vous rend fou en faisant pulser un plaisir presque malsain. Un plaisir d'anticipation de ce qui allait suivre.

Il finit par arriver au bout, nous laissant haletant. Il était à moitié courbé au-dessus de moi, se retenant par la seule force de ses bras la sueur perlait déjà sur son front et son torse alors que nous venions à peine d'entamer le meilleur.

Il attendit un peu, le temps que je me détende un peu autour de lui, le temps de reprendre sa respiration aussi. De se calmer un peu, pour pouvoir tenir le rythme et mener la danse. Puis il commença à remuer. Doucement d'abord, puis de plus en plus vite, s'ajustant à mes gémissements, cherchant le point le plus sensible de mon corps avec des mouvements amples et courts. Le trouvant et me faisant grogner, le corps enflammé et le regard provoquant, m'accrochant à la tête de lit de toutes mes forces pour ne pas lui faire mal.

Je bougeai les hanches, le forçant à venir à ma rencontre avec plus de vigueur, à aller plus loin, à entendre claquer nos chairs l'une contre l'autre. Ce son humide m'excitait, ses yeux de braises attisaient mon envie de me laisser aller. Je cessai d'éprouver de la douleur au moment où je cessai de l'appréhender, me laissant porter par le plaisir pur qui naissait au creux de mon ventre.

Le rythme se fit plus intense, hanches se heurtant, vibrant, lèvres entrouvertes se frôlant à chaque mouvement. Ses mains parcouraient mon corps, ses lèvres descendaient parfois embrasser mon cou, lécher mon torse. Je lui rendais la pareil en me tordant de façon inconfortable pour mordre son cou, son épaule, les cuisses encerclant les siennes avec force pour mieux le sentir aller et venir. Je lui léchais les lèvres aussi, par moment, et il capturait alors ma langue pour la sucer et la mordiller, me faisant perdre la tête.

Il grognait, ses mouvements se faisaient de plus en plus hiératiques. Je sentais que nous approchions de la fin, lui comme moi, mais je restais bloqué à quelque pas de l'orgasme, en quémandant plus encore si cela était possible, rugissant au moindre coup de reins qui me faisait rejeter la tête en arrière.

Il sembla comprendre que je cherchais la jouissance sans parvenir à l'atteindre, si bien qu'il me prit en main, étalant la goutte qui perlait, exerçant des va-et-vient à se damner. Je me retrouvais en équilibre sur la corde, à deux pas de sombrer dans le plus pur délice et la satisfaction. Et la corde céda.

Je fus balayé par l'orgasme comme un fétu de paille dans une tempête de sable, le corps parcourus de spasmes incontrôlable. Je me sentis me répandre sur mon ventre, me serrant autour de lui comme si je ne voulais pas le laisser partir. Il poussa un grognement, une goutte de sueur quittant son menton pour s'écraser sur mon torse alors qu'il se cabrait, s'enfonçant de toutes ses forces en moi en jouissant avec abandon, le visage radieux et les bras tremblant.

Le calme retomba comme une chape de plomb. Il resta quelques instants au-dessus de moi, nous laissant reprendre nos esprits, se reconnecter avec la réalité. Puis, comme s'il était à bout de force, il se retira et s'écroula à côté de moi, le souffle court et le corps luisant de sueur. Il retira la protection, la scella d'un nœud et la déposa dans la poubelle au pied du lit. Puis il se passa une main sur les yeux comme pour reprendre contenance.

Je tendis une main pour saisir le paquet de mouchoir sur la table de nuit et le luit tendit pour qu'il s'essuie. J'en pris un pour moi et nettoyais la semence qui recouvrait mon ventre, les mains faibles d'avoir trop serré la tête de lit.

Il finir par se tourner vers moi en souriant et je lui rendis son sourire :

_ Joyeuse St Nicolas…

Et il se mit à rire.