Bonjoouur! Peut-être que certains se souviennent de cette fiction. Je la postais régulièrement, l'année dernière, mais je l'ai subitement retirée après plusieurs chapitres... Déjà, je m'excuse de ne pas avoir donné de nouvelles depuis longtemps. Je m'étais fait volé mon ordinateur, et j'avais perdu tous mes écrits... J'étais tellement désespérée et bouleversée que j'ai décidé d'arrêter d'écrire pendant un moment, et sur un coup de tête, j'ai retiré mes écrits de FictionPress. Je me sentais découragée, parce que j'avais perdu énormément de chapitres que j'avais écrits. Sur mon disque dur, seulement 5 chapitres de cette fiction avaient été sauvegardés..

Mais peu à peu, j'ai décidé de m'y remettre et de réécrire cette histoire qui me tenait à coeur... Et je me décide enfin à la reposter...

Voilà, je m'excuse encore de cette longue absence, et je vous souhaite une bonne lecture! J'essaierai de poster le plus régulièrement possible! Cette fiction me tenait vraiment à coeur, et je me sens vraiment fière d'avoir réussi à la réécrire. J'espère que cela vous plaira aussi :D


L'appartement était meublé de façon trop recherchée. Une odeur pointue de cire flottait dans l'air.

Le studio tout entier pourrait passer pour une pub Ikea. C'était splendide, bien sûr, avec le plancher couleur miel, les murs immaculés recouverts de diverses oeuvres d'art, les fenêtres pittoresques parsemant les murs et les meubles somptueux disposés harmonieusement dans chaque pièce.

La cuisine, ouverte sur le salon, était en bois naturel et apportait une touche d'authenticité contrebalancée par la modernité du lino. Elle était équipée par les derniers robots disponibles sur le marché. L'espace détente et le salon étaient occupés par un énorme canapé moelleux noir et blanc placé devant une table basse contemporaine en verre et blanc laqué. Le tout reposait sur un immense et épais tapis gris anthracite. Sur le canapé se trouvaient des dizaines de coussins invitant les résidants à venir se relaxer dessus. Mais Lewis ignorait s'il pourrait un jour s'y sentir à l'aise. Pour l'instant, il ne faisait que subir la pression de tout ce luxe opulent.

C'était luxueux et chic. Tout ce que détestait Lewis.

Pas parce que ce n'était pas beau. Bien sûr que c'était beau, il n'était pas aveugle. Mais plutôt à cause de ce que tout cela représentait. Il n'était pas un enfant issu de ce type de milieu. En grandissant, il avait appris à gérer ses économies avec un soin tout particulier, et même lorsqu'il avait de gros problèmes financiers (ou plutôt lorsque sa mère avait de gros problèmes financiers), sa fierté l'avait toujours amené à refuser les chèques que son père lui envoyait.

Depuis ce satané divorce qui avait bouleversé sa vie quelques années plus tôt, son très cher géniteur s'était arrangé pour que son fils aîné étudie à l'université la plus prestigieuse d'Angleterre. Il avait passé un accord avec son ex-femme pour s'occuper financièrement des études de Lewis. Et bien sûr, le garçon n'avait jamais eu son mot à dire dans l'arrangement.

Mieux encore, son cher père ne lui avait pas loué une simple chambre universitaire, comme tout étudiant normal; non, en fait, il avait obligé Lewis à prendre une énorme suite de luxe. En colocation, bien sûr.

Non seulement Lewis était forcé à étudier dans une école qui ne lui correspondait absolument pas (flâner en cours était plus dans son domain d'expertise…), mais en plus il était désormais obligé de partager SON espace vital avec un petit con prétentieux qui chiait des lingots d'or et qui souffrait sans doute d'un sérieux complexe d'infériorité (non, il n'avait pas encore rencontré ledit colocataire, et non, il n'avait pas besoin de le rencontrer pour déjà commencer à le juger et le critiquer).

Lewis n'était pas doué pour gérer ce genre de situation. Sa mère disait toujours que sa langue bien pendue causerait un jour sa perte s'il ne trouvait pas un moyen de la contrôler. Et « contrôler » était un terme qui ne faisait pas partie du vocabulaire de Lewis.

Dans un bruit qui trancha avec le cadre raffiné du salon, le garçon laissa tomber tous ses sacs au sol dans avec un soupir dramatique avant d'inspecter les alentours. D'un pas traînant, il s'avança jusqu'à la fenêtre et jeta un oeil à l'extérieur, balayant du regard les bâtiments anciens recouverts de lierre et encerclés de pelouse. Sa chambre se trouvait au rez-de-chaussée. Et il n'y avait que des porte-fenêtres, ce qui offrait la possibilité à n'importe quelle tête de con d'intrus de pénétrer dans l'appartement sans la moindre difficulté. N'importe qui pourrait rentrer à l'intérieur.

« Oh mon Dieu, fit une voix impressionnée depuis le pas de la porte. »

Lewis se retourna vers sa mère qui, bouche bée, détaillait l'appartement avec stupeur.

« Tu l'as dit…, marmonna Lewis, les mains dans les poches.

- C'est…quelque chose, souffla-t-elle à voix basse, le ton plein d'amertume. Mais ça ne m'étonne pas. Ton père a toujours été du genre à vouloir se faire remarquer. »

Lewis arqua un sourcil.

« Ouaip. Henry a un truc pour ça, répondit-il en insistant particulièrement sur le nom. »

Il ne s'était jamais sentit à l'aise à l'idée d'appeler son père « papa ».

Après un dernier regard peu impressionné vers la fenêtre du salon, il poussa un petit soupir et se dirigea vers la porte d'entrée.

« Allez, allons décharger la voiture. »

-X-

La mère de Lewis repartit chez elle après avoir aidé son fils à transporter toutes ses affaires dans sa nouvelle demeure. Les cartons sombres et déchirés contrastaient avec les cadres dorés et l'ébène vernis des meuble (qui n'avaient absolument pas leur place dans une chambre universitaire du XXIème siècle).

Sérieusement, putain pourquoi est-ce que tout était en or ? On était à la fac, ici, pas à Versailles.

« On se revoit bientôt ? Demanda sa mère, la voix tremblante. »

Lewis hocha la tête en se retenant de lever les yeux au ciel. Il n'était pas quelqu'un de mauvais ou de méchant - il ouvrait les portes aux petites vieilles, et tout ça - mais il commençait à ne plus supporter de voir sa mère toujours exagérer les situations et verser dans le pathétique. Il encaissait les angoisses de la femme depuis trop longtemps déjà.

« Bien sûr maman. Je reviendrai aussi vite que possible. Un matin, tu te réveilleras et je serais là, assis dans la cuisine à prendre mon petit déj' avec les filles.

- Je pourrai peut-être venir te voir, sinon ? Murmura-t-elle. »

Un éclat d'espoir puéril brillait au fond de ses prunelles.

« Maman, soupira Lewis en détachant ses mots avec une patience forcée. Le semestre n'a même pas encore commencé. Je te tiendrai au courant, d'accord ? »

Elle hocha la tête, ses yeux tristes et implorants plantés dans les siens.

Bon. Il était temps d'y aller.

Sans attendre plus longtemps, le jeune homme prit brièvement sa mère dans ses bras.

« Merci pour tout, maman. Au revoir. Je t'aime, chuchota-t-il à son oreille en déposant un bref baiser sur sa joue. Dis aux filles qu'elles vont me manquer. Et vire-les de ma chambre si elles essaient de fouiner dedans. Et veille bien sur elles, d'accord ? Ne les oublie pas. »

Elle acquiesça, les larmes aux yeux.

« Au revoir. Tu vas me manquer, mon chéri. »

Lewis la regarda s'installer dans sa voiture et mettre le contact avant de s'éloigner, puis il reporta son attention sur la montagne de valises et de cartons qui jonchait la parquet brillant.

« Bon, marmonna-t-il en examinant avec désespoir son nouvel appartement. Je suppose que c'est ici que l'aventure commence. »

Il ne croyait pas si bien dire. Une nouvelle vie s'offrait à lui.