Ce n'est qu'un rêve, que dis-je, une illusion, un frémissement dans la trame spatiale, rien de quoi réveiller ma Muse.

A croire que monologuer devant les masses au sujet de religions et mythologies, à essayer de faire comprendre la géopolitique actuelle aux plus intéressés et dévorer ce que je trouve sur l'émergence de pseudo courants socio-culturels, m'empêche de libérer ma Garce via des histoires un peu folles. Mais c'est le cas. De toute manière, ma Muse a toujours préféré les vers à la prose, et ma soif d'histoires semble s'être apaisée depuis que Shakespeare, Dante et Neruda m'ont laissé les clefs de leurs langues respectives. Qui l'eut cru?

Mon esprit troublé semble s'être pris d'amour pour l'existant et délaisse l'inventé qui pourrit sous mon crâne. Au lieu de voyager en songes, je voyage sur mes pieds, les rencontres ne sont pas forcément plus belles, les instants de solitude pas toujours aussi satisfaisants. Il me semble que c'est ce que l'on appelle mûrir.

Et merde ce que ça fait mal.

Evi, là sans vraiment l'être.